Avec "Une étincelle de vie", Jodi Picoult nous fait vivre une prise d'otages dans un centre médical pratiquant entre autre l'avortement.
Hugh, le policier chargé de la négociation, découvre que sa fille est à l'intérieur, sans qu'il ne sache pourquoi.
L'originalité du récit réside dans le fait que l'auteur commence par la fin de la prise d'otage, et rembobine le film à l'envers : A chaque chapitre, nous nous retrouvons une heure plus tôt. Nous apprenons ainsi à connaître les personnages et ce qui a amené chacun, tireur compris, à être là aujourd'hui. L'exercice demande au lecteur un petit effort pour s'y retrouver chronologiquement, mais c'est intéressant.
En revanche, j'ai trouvé que ce procédé nous faisait perdre en intensité et en suspense. Or, on parle d'une prise d'otage, un acte hyper grave et intense : la tension devrait aller crescendo jusqu'au dénouement. Alors que là, la tension diminue à chaque chapitre, puisqu'on s'éloigne du point critique, du dénouement.
Par cette technique, l'auteur met finalement plus en avant les vies de ses personnages, et les arguments pour et contre l'avortement, que le suspense de la prise d'otage ou son dénouement. Comme si ce dernier n'était pas le plus important car, quel qu'il soit, les vies des personnages se retrouvant dans cette situation est autrement plus universel. Car en réalité, le débat de pouvoir avorter ou non est le thème que l'auteur voulait aborder, cette prise d'otage n'étant que le moyen de la mettre en exergue.
L'auteur nous place du côté des pro-choix de par ses personnages principaux, leurs histoires et le lieu choisi, mais elle ne juge pas les points de vue de ses autres personnages, les "anti". Elle incite également les "anti" à ne pas juger trop vite, eux non-plus, en exposant toute une série de situations différentes, qui doit amener à comprendre que se trouver devant ce choix à faire n'est jamais de gaité de coeur et n'émane pas obligatoirement d'un acte irresponsable ; qu'il y a différents droits à prendre en compte, et que, parfois, les argument "anti-avortement" sont plus politiques qu'idéologiques...
Pas de grands argumentaires développés dans ce roman, mais des morceaux de vie qui ont le mérite de faire réfléchir. Et bien sûr, comme d'habitude avec l'auteur, un scénario bien préparé.
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille aussi et surtout le magnifique John Irving : "L'oeuvre de Dieu, la part du diable".
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Je ne résumerai pas l'intrigue, d'autres l'ont fait mieux que moi et elle vaut mes 3 étoiles.
Mais pourquoi mes 2 étoiles grisées ?
Tout d'abord l'aspect très documentaire par moments et militant nuit, à mon avis, au récit et à la tension due à la situation; je ne pense pas que tant de questionnements par rapport à l'IVG, tant de redites du contexte juridique étaient nécessaires.
Je trouve aussi dommage que l'histoire de Beth, certes liée à celle de la prise d'otages, ne soit pas mieux exploitée et qu'elle tourne un peu en rond.
Et puis ce choix audacieux de raconter les faits "à l'envers" en commençant par le dénouement est certes intéressant mais déstabilisant, il ôte du suspens et du coup on a l'impression qu'on nous explique et ré-explique des situations connues qui perdent leur intérêt au fur et a mesure qu'on remonte le fil de la journée.
Ceci mis à part, c'est un roman reste sensible et actuel que je recommande.
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Sujet très intéressant abordé dans ce livre : l'avortement. Les croyances des pro-vie et celles des libre choix sont bien définis et portent à réflexion. L'auteure y décrit aussi les relations très fortes père/fille des deux principaux hommes protagonistes. C'est touchant et très prenant.
Ce qui m'a carrément déplu dans ce roman, est le fait que l'histoire est racontée à l'envers. On commence par la fin et on recule progressivement. J'avoue que cette façon de découvrir les événements m'a déroutée et cela m'a empêchée de me plonger pleinement dans l'histoire. Aussi je me questionne sur l'absence des mères...
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