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Citations sur La marche : Sauver le nomade qui est en nous (15)

Toutes les autres ont disparu, les unes disqualifiées par la sélection naturelle, d'autres passant le relais au fil des étapes avant qu'il n'en reste plus qu'une. Ainsi s'achève la longue marche du genre Homo.
Pourquoi s'achève ? Parce que, par-delà les promesses utopiques et parfois effrayantes du transhumanisme, l'effondrement de la marche dans nos sociétés brutalement sédentaires et obèses risque d'avoir raison de l'humanité. Il faut se remettre en marche au risque d'être frappé parce que j'appelle le ''syndrome de la Planète des singes''. La nouvelle de Pierre Bouille, publiée en 1963, deviendrait alors prémonitoire.
Savez-vous pourquoi les grands singes prennent le pouvoir (les films ne l'indiquent pas) ? Tout simplement parce que les humains ont cessé de marcher et de penser. Quelle ironie quand on persiste à dire bêtement que l'homme descend du singe. Certains considèrent que l'évolution, les singes et la marche importent peu et que les nouvelles technologies effaceront tous nos maux. C'est la prochaine métamorphose, sortir l'homme de son état de chrysalide simiesque pour qu'il prenne son envol de papillon transhumain.
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Les Homo sapiens n'ont jamais été aussi nombreux sur la Terre, mais ils n'ont jamais si peu marché. Les personnes sédentarisées marchent à peine entre un et trois kilomètres par jour, ce qui vaut pour les milieux urbains, mais la situation est pire dans les banlieues et les campagnes où la voiture se trouve au bas de l'escalier ou de l'autre côté de la porte (pour les podologues, une personne inactive fait moins de 2 000 pas par jour; les personnes un peu actives et assez actives, entre 5 000 et
10 000 pas par jour et les personnes actives plus de 10 000 pas par jour.)

Ascenseur, escalators, trottoirs roulants, bicyclettes et gyropodes... à croire qu'une partie des évolutions technologiques est dédiée à l'élimination de la marche. C'est même devenu une revendication et un mode de vie assumé dans de nombreuses associations américaines. Des personnes parfaitement bipèdes, mais de moins en moins valides, refusent la station debout ou la marche et se déplacent en fauteuils roulants. les handicapés moteurs sont obligés de s e déplacer en fauteuil tandis que des dégénérés mentaux - il n'y a pas d'autre expression - s'en donnent l'obligation. Cela s'appelle marcher sur la tête.
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En effet, c'est bien la marche qui fait de nous des humains. C'est elle qui entraîne les corps et les pensées dans tous les domaines qui édifient la condition humaine : philosophe, religion, histoire, politique et, aussi, science. Nous pouvons ainsi rappeler que tous les grands protagonistes des théories de l'évolution des espèces et de la diversité anthropologique comme ceux, plus tard, de la paléoanthropologie, étaient de grands voyageurs à pied, à cheval et en bateau. Tous se sont confrontés aux pensées immobiles assises sur les trônes, les chaires et autres sièges; atrophie des fessiers et des lobes cérébraux ! Il en est ainsi depuis la nuit des temps si on en croit Roy Lewis dans Pourquoi j'ai mangé mon père.
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Depuis les inventions de la préhistoire et de l'enthnologie à la fin XIXe siècle, depuis l'édification d'une histoire universelle et évolutionniste de l'humanité selon les canons de l'Occident - ce qu'on appelle l'évolutionnisme culturel - les grandes ontologies évoquées s'ordonnent selon une progression qui commence par le totémisme (les sauvages) passe par l'animisme (les barbares) et aboutit au dualisme (les civilisés); l'analogisme a échappé à ces reconstitutions, bien qu'il soit conforme au schéma scaliste. Dont toutes les ontologies participent à ce grand édifice évolutionniste que Teilhard de Chardin nomme hominisation. Cette représentation se revendique d'une telle puissance universelle qu'on la retrouve dans les stades de maturation mentale ou psychologique de l'enfant, notamment chez Piaget ou Freud. L'histoire des religions se conçoit aussi comme cela, des mondes obscurs des forêts tropicales aux grottes préhistoriques habitées par les esprits anciens jusqu'à la clairière et la lumière de Heidegger.
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Il semble que la philosophie soit passée à côté de la marche. En effet, si les péripatéticiens pensaient et marchaient - l'étymologie signifie les deux -, ils étaient toujours dans des contextes urbains. Même les cyniques menaient leurs provocations au sein de la cité. Franchement, à quoi bon être cynique dans la nature? par ailleurs, les rares philosophes réputés marcher en ville, comme Emmanuel Kant à Könisberg ou Soren Kierkegaard à Copenhague, n'étaient en rien des péripatéticiens modernes, sauf Karl Gottlob Schelle, ami de Kant et auteur de L'Art de se promener publié en 1802.
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La marche est ce qui a fait le genre Homo depuis plus de 2 millions d'années et elle reste l'activité la plus universelle, et même un art universel pour certains amateurs. La diversité des langues et des cultures s'est construite à pied, et hier comme aujourd'hui, c'est par la marche que tous les humains se reconnaissent et c'est par des marches à travers le monde, entre les cités et dans les cités, que se conquièrent et se défendent les libertés. La marche ouvre à la fois le chemin et l'esprit, elle est la source de l'empathie envers les paysages - la nature, et les autres - les humains.
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D'où vient alors l'aptitude à la marche debout ? Toutes les hypothèses évoquées ne sont pas exclusives : marcher debout permet de scruter alentour, d'apparaître plus impressionnant, de collecter la nourriture, de transporter outils, enfants, nourritures (mais au risque d'un coup de soleil sur le crâne) etc... Ce sont autant de facteurs, pas forcément de sélection, mais de renforcement de ces aptitudes. Il est temps de s'intéresser à leurs origines, une question trop souvent refoulée par les paléoanthropologues.
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Pour les origines de la marche debout, cela donne ceci : si je dis que les ancêtres de l'homme se redressent dans les savanes, c'est de la science; si je dis que des grands singes marchent debout dans les forêts, c'est de l'hérésie; si je dis que les ancêtres des hommes et des grands singes marchaient tous debout, c'est de la pataphysique. Et il m'arrive souvent de penser que seule la pataphysique peut sauver la paléoanthropologie de la métaphysique. Il est grand temps de prendre le chemin des sciences de l'évolution pour suivre la marche de l'humanité de l'orée des forêts africaines à la conquête de la terre, sur deux pieds et au rythme des pensées des hommes sur le monde.
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La plus grande des révolutions est celle de l'évolution.
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Je n'ai jamais eu de plan de carrière et encore moins d'ambition académique. J'ai emprunté trop de chemins pour cela.
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