Un roman d'aventures éclairant qui mêle égyptologie, une touche d'espionnage et de romance le tout dans le majestueux décor du désert égyptien. La mise en place est plutôt longue et progresse lentement avec de nombreuses digressions futiles même si l'ensemble ne manque pas d'intérêt. Cela permet néanmoins de présenter les personnages qui s'affirment au fil du développement, avec leurs faiblesses, leurs aptitudes et leur personnalité. Leur histoire est, dans le contexte, déterminante pour une perception approfondie du sujet. le récit s'articule autour de la légende de l'Oasis perdue de Zerzura émaillé de collusions mafieuses, de machination des services secret et de quête archéologique. On découvre également la communauté zabbalin, des chiffonniers, chrétiens coptes pour la plupart, vivant des rebuts des autres. Ils trient les détritus, au mépris de leur santé et des règles d'hygiène, récupérant ce qui fera leur quotidien et recyclant le reste. Un aspect instructif du récit qui entraîne des questionnements sur la stagnation de l'évolution sociétale.
Paul Sussman multiplie les poursuites, les trahisons, l'ambiguïté des acteurs de l'intrigue, les faux semblants et cumule des rebondissements pas toujours très crédibles. Les personnages présentent du reste un aspect plutôt caricatural frôlant parfois le ridicule, très artificiel et peu réaliste. Des rues grouillantes du Caire à l'impressionnant désert égyptien en passant par de mythiques temples immémoriaux, l'auteur dépeint de manière très imagée et avec précision les richesses comme les défauts de ce pays, berceau d'une grande civilisation. Pour autant, il en fait souvent trop, multipliant les parenthèses superflues voire totalement hors de propos, se perdant dans des exposés sans intérêt ni portée pour l'histoire, rallongeant à l'excès la trame de l'intrigue. le final bascule dans un fantastique qui rappel singulièrement, dans l'esprit, « les aventuriers de l'arche perdue ». C'est long, fastidieux, improbable,
Paul Sussman en rajoute dans l'ineptie, le sensationnel et la tragédie mais paradoxalement, conclut son récit en seulement quelques pages lacunaires. Une issue sommaire décevante, mélange d'absurdité et de facilité qui laissent au final un sentiment de négligence et d'inachevé.
Les qualités narratives sont manifestes, le style plaisant, le sujet séduisant mais, l'ensemble manque d'originalité, de suspense et d'aboutissement contrairement aux autres ouvrages de l'auteur.