En juillet 1928 fut inauguré le Manoir Fleuri, sur la route de Chazeron, construit à l’initiative de l’hôtelier Louis Védrine. L’édifice est situé sur les pentes d’une colline dominant la vallée du Sardon, à un peu plus d’un kilomètre du centre de Châtel-Guyon. La construction du Manoir Fleuri hors de la station était devenue possible grâce à la voiture automobile, dont l’usage se faisait alors de plus en plus courant. Par ailleurs, la pratique des sports de plein-air, toujours plus en vogue, incita Louis Védrine à faire aménager, pour faire pendant au Parc des Sports, certains terrains lui appartenant et qui faisaient la liaison entre Manoir Fleuri et installations sportives municipales. L’ensemble bénéficia aux curistes et visiteurs qui purent ainsi profiter d’activités plus diversifiées.
Élevé sur les plans de l’architecte François Desparain, le Manoir Fleuri, édifice de plan massé, se compose d’un corps de bâtiment entre deux ailes basses en retrait. Le corps central comprend un rez-de-chaussée, un étage-carré et un étage-attique que couvre un toit en pavillon au sommet duquel s’élève un belvédère également couvert d’un toit en pavillon ; les toits sont à pente douce et tuile creuse. Le belvédère est percé de baies étroites à arc en plein cintre. Les ailes ne comportent qu’un rez-de-chaussée et un étage de comble.
Ce bâtiment se rattache à l’architecture régionaliste avec, d’une part, son appareil irrégulier fait d’un mélange de pierres volcaniques et granitiques et, d’autre part, ses génoises. Ces dernières évoquent l’architecture méridionale, tandis que le belvédère apporte une touche italianisante. L’édifice est en béton armé à parements de pierre. La technique de construction a permis l’aménagement d’amples auvents en porte-à-faux.
Le Manoir Fleuri figurait au nombre des établissements mondains de Châtel-Guyon.