Prêt à lire ma chronique ? Dans ce cas, prenez place sur ce divan, installez-vous confortablement et prenez cette tasse de thé que je vous propose. Avant de vous donner mon avis, je remercie les éditions black-ink pour ce service presse de fou (excusez-moi d'avance pour les jeux de mots, il va sans doute y en avoir un paquet) ainsi qu'au site netgalley.
Coincée dans les méandres de l'oubli, Alix ne sait plus qui elle est, ce qu'elle a fait, qui sont les autres... Par chance, le docteur Madsen est là pour elle, avec son charme, son sourire et son éternel thé, il est bien disposé à l'aider pour se souvenir de son passé. Alix est dans le doute, à la limite de la folie. Son ombre est là, malfaisante bien décidée à la faire tomber. Qui croire dans cet asile quand on est soi-même peu digne de confiance ?
C'est avec une certaine appréhension que j'ai commencé ma lecture, un calepin devant mes yeux, une tasse de lait au chocolat à mes côtés (et non, pas de thé!) prête à décortiquer ce livre, chapitre par chapitre pour faire mes théories. Pendant les vingts premiers chapitres, j'ai fait des petits résumé pour chacun d'eux en me disant que tel thé serait responsable de tels symptômes... Et puis j'ai arrêté ! J'ai réfléchi, j'ai supposé jusqu'à m'en faire des noeuds au cerveau. J'étais au taquet pour trouver le fin mot de l'histoire. Vous vous demandez peut-être si j'y suis arrivé ? Oui et non, disons que la première supposition que j'avais fait sans lire le livre était la bonne, mais je l'ai, hélas, évincé pour en faire de nouvelles qui se tenait. Si je devez décrire ce livre en quelques mots, je choisirai ; Perturbant, déroutant, frustrant, angoissant, déstabilisant... Je crois que c'est l'un des livres qui m'a le plus torturé l'esprit! Mais bon sang ce que j'ai adoré, un réel coup de coeur. 2019 commence bien, pour moi niveau lecture.
Dans
Devil in me, nous sommes dans la tête d'Alix, une jeune femme qui ressent un profond regret, sans en savoir la raison. Elle a perdu la mémoire et voit des choses que d'autres ne voient pas. Elle a des absences aussi, on lui parle et elle, elle est dans son monde, hallucine souvent. C'est assez troublant d'être dans sa tête, et les chapitres auquel elle est avec son psychiatre, le docteur Madsen ? N'en parlons pas. Raaah lalalalaa, vous imaginez bien que, comme c'est une dark-romance, il y a des scènes chaudes, pour l'être elle l'était ! C'était déstabilisant pour moi car je ne savais pas vraiment trop quoi en penser. Je ressentais de la gêne par rapport à cette relation peu orthodoxe, entre une patiente et un médecin. À travers le point de vu d'Alix, nous apprenons à connaître d'autres personnages comme sa meilleure amie, Ambre dont la première impression que j'ai eu d'elle était mauvaise. Elle m'a paru superficielle et égocentrique, mais peu à peu, à l'aide de flash-back ou elle et Alix se fréquente, elle est remontée dans mon estime. Ensuite, dans l'asile, il y a Queen, la fille qui se prend vraiment pour une reine et dont son frère avec qui elle entretenait une relation fusionnel a disparu. Viens également Théo, un garçon obnubilé par le temps et sa montre, légèrement collant. Il y a Liam qui est dans l'unité F, celle des fous, des dangereux dont je me suis beaucoup attaché de part son côté fragile. Nous apprenons dans ce livre à connaître la famille d'Alix, avec des scènes du passé. En bref, il y a toute une gamme de personnages différents et c'est la première fois que je découvre un livre dans cet univers et je n'ai qu'une envie maintenant, c'est d'y retourner... étrange, non ? Je devrais sans doute me procurer une camisole de suite.
Comme vous vous en doutez sans doute, j'ai surkiffé ma lecture, vraiment. On dirait une sorte de jeu de pistes qui m'a donné envie de dénouer le vrai du faux avec des notations de ma part. Arrivée vers la moitié du roman, j'ai arrêté d'écrire sur mon petit carnet, trop peu patiente pour le faire, je perdais du temps et j'avais hâte de découvrir le fin mot de ce récit, d'autant plus que j'avais l'impression que, plus je m'approchais et plus je m'éloignais, ce qui est assez paradoxal, quand on y pense. Être dans la tête d'Alix c'est... fiou ! Et puis ce final ? Woh, je ne m'attendais pas à ça... Quoique, peut-être un peu ? Je suis surprise sans vraiment l'être à vrai dire, toujours est-il que ça fait son petit effet.
Concernant la plume de Juliette, pfiioouuuuu... Constructif ? Oui, totalement ! Elle a cette capacité d'imagé avec des descriptions percutantes certaines choses, certaines pensées d'une façon bien construite. Ce qui est mal vu par la société, on le comprend à travers ses mots qu'elle emploi. La folie, ce genre de folie, nous n'y sommes pas confronté, quand je vois le vécu des personnages, principal et secondaire, cela me semble impossible de ne pas avoir le cerveau « détraqué », tous en tant qu'humains sommes à la frontière de cela, un rien peu nous faire flancher, un événement, un choix de vie... C'est assez flippant, quand on y pense ! Aussi, Juliette arrive à poser des mots sur des maux, à décrire la folie, à décrire la tristesse, à décrire le deuil, le regret et toute une panoplie d'émotion pas facile à exprimer, mais qui m'a donné un réel coup de poing en pleine face tellement je ressentais ce qu'elle a écrit dans son texte.
En conclusion, je considère ce livre comme une pépite. Cet univers m'intriguait (et m'intrigue toujours) et j'ai adoré rentrer dedans. On ressent la bonne dose de recherche dans ce roman, il est bien travaillé (comme tous les black-ink que j'ai lu jusqu'ici) et c'est toujours un plaisir de découvrir la plume de Juliette dans d'autres genres de récits. En bref, si vous aimez les histoires assez sombres, dans la dark soft, mais pas trop, ce qui est dérangeant, perturbant, mystérieux,... Je vous conseille totalement
Devil in me.
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