Elle réalisa que les deux hommes, le Collectionneur et le Veuf Noir, opéraient de la même façon. Ils étaient tous deux des criminels professionnels à gages, l'un kidnappeur d'enfant, l'autre assassin. Il ne semblait pas impossible que leurs chemins aient pu se croiser à un moment donné. Le Collectionneur gardait peut-être une trace de cela quelque part.
Et elle réalisa ensuite qu'un autre élément les reliait. Ils avaient tous deux des liens avec le même homme, un avocat bien placé du centre-ville du nom de Jackson Cave.
Aux yeux de la plupart des gens, Cave était un avocat d'entreprise réputé. Mais pour Keri, c'était un négociateur louche qui représentait la lie de la société, secrètement impliqué dans tout ce qui allait des réseaux d'esclaves sexuels aux opérations de trafic de drogue en passant par les tueurs à gage. Malheureusement, elle ne pouvait rien prouver de tout cela sans révéler certains de ses propres secrets.
Mais même avec des preuves, elle était convaincue que Cave était impliqué avec les deux hommes. Et si c'était le cas, ils avaient peut-être interagi. Ce n'était pas grand-chose. Mais c'était quelque chose à quoi se raccrocher. Et il lui fallait quelque chose, n'importe quoi pour l'empêcher de devenir folle.
Carolyn Rainey sentait que quelque chose n'allait pas. C'était un sentiment difficile à expliquer. Mais alors qu'elle marchait le long de la rue résidentielle sinueuse pour retrouver sa fille de douze ans, elle sentit des fourmillements à l'arrière de sa nuque.
Au premier abord, rien ne sortait de l'ordinaire. Carolyn quittait toujours la maison vers 14h30 pour retrouver Jessica. Elle appréciait la marche solitaire, aussi brève soit-elle. Cela lui permettait de se vider la tête pour la deuxième moitié de sa journée.
Elle le regarda, presque incapable d'enregistrer ce qu'elle voyait. C'était le sac à dos de Jessica. Carolyn tomba à genoux, ses jambes soudainement chancelantes. Son cœur faillit sortir de sa poitrine quand l'idée la frappa : sa fille avait disparue.
Qu'est-ce que je rate ? Il y a toujours un indice. Il faut juste que je le reconnaisse quand je le vois.