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EAN : 9782364681460
336 pages
Editions du sous-sol (01/09/2016)
4.45/5   11 notes
Résumé :
L'auteur propose un récit sur la Nouvelle-Orléans à travers son histoire familiale. Il revient sur son élévation sociale et sur la lutte des noirs américains contre la discrimination, passée et présente. Il évoque également son expérience d'acteur et sa passion pour l'art.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour Wendell Pierce, acteur de théâtre et de séries (The wire, Treme, Suits), l'ouragan Katrina, qui, en 2007, dévaste la Nouvelle-Orléans, est un «catalyseur ».

« La tempête m'a révélé quel garçon j'avais été, quel homme j'étais, et celui que je voulais devenir. Elle m'a fait revenir chez moi, à La Nouvelle-Orléans, pour honorer mes ancêtres et les habitants de ma ville natale, ses morts, ses vivants, en donnant tout ce que je pouvais pour faire se relever et reconstruire notre chère communauté ».

Sur un champ de ruine, il incarne Estragon, dans la pièce de Beckett, En attendant Godot (d'où il tire le titre du livre : le vent dans les roseaux) :
« Ne perdons pas notre temps en vains discours. Faisons quelque chose, pendant que l'occasion se présente! Ce n'est pas tous les jours que l'on a besoin de nous. Non pas à vrai dire qu'on ait précisément besoin de nous. D'autres feraient aussi bien l'affaire, sinon mieux. L'appel que nous venons d'entendre, c'est plutôt à l'humanité tout entière qu'il s'adresse. Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité c'est nous, que ça nous plaise ou non. Profitons-en, avant qu'il soit trop tard. Représentons dignement pour une fois l'engeance où le malheur nous a fourrés. »

Cette pièce, En attendant Godot, hymne à la résistance, est un succès incroyable. Suivra un chant de résurrection et une force collective admirable, pour reconstruire ce quartier détruit : Pontchartrain Park.

« Godot, bien sûr, ne viendra jamais. Vladimir et Estragon sont-ils des héros, ou des imbéciles ? Leur persévérance face à l'absurdité est – elle un signe de leur indomptable volonté de vivre ou de leur suprême idiotie ? (…) Comment qualifieriez-vous ces gens qui ont défilé en musique à travers les ruines de leur ville ? S'agissait-il d'une affirmation de la vie face à la mort, ou seulement de badauds faisant n'importe quoi à un moment qui exigeait au contraire un minimum de gravité ? Que diriez-vous de ces gens qui se sont rendus en voiture dans un quartier dévasté pour regarder une pièce de théâtre lugubre, s'interrogeant sur le sens de la vie, jouée dans ce qui s'apparentait à un cimetière ? Etaient-ils des sages ou des fous ? »

Elan collectif, et combat personnel pour Wendell Pierce qui va s'investir corps et âme dans la reconstruction de la maison de ses parents, fiers propriétaires après 30 années de traites, et de leur quartier.



Le roman commence par Katrina, part ensuite un peu dans tous les sens (comme la tempête), et se termine par sa foi, son pèlerinage à Fatima, après quelques larmes (l'élection d'Obama, le décès de sa mère…)



Wendell Pierce nous livre le récit de sa vie, lui, arrière petit-fils d'esclaves, ses parents, très croyants, ses frères, la communauté noire.


Il cite Albert Murray « Nous sommes une nation de pionniers, (…) bâtie par des gens qui ont dû apprendre à résister face à l'adversité. Personne n'a autant souffert que les esclaves africains Et la musique qui est née de l'esclavage – le blues et, plus tard, le jazz – est l'expression la plus pure de l'esprit américain ».
Il voit « l'art comme l‘intersection de la conscience d'un individu et de celle d'un peuple ».

Il parle de Dostoievski, de Tchekhov, de la Leçon de piano (grâce à laquelle il a percé à Broadway en 1991 avec le rôle principal, et qui démontre pour lui « le pouvoir qu'a l'art afro-américain de lancer un pont entre passé et futur »), de l'impact de la case de l'oncle Tom (Abraham Lincoln aurait dit à son auteur, Harriet Beecher-Stowe : « Ainsi vous êtes la petite femme qui a écrit ce livre qui a déclenché cette grande guerre » )…


Wendell Pierce évoque la magie de la série The wire, dans laquelle il incarne Bunk, un détective. « Quasiment tous les agents et inspecteurs noirs que j'ai rencontrés m'ont dit qu'ils avaient intégré les forces de l'ordre pour défendre leur communauté »

Wendell Pierce n'oublie pas le don du ciel qu'a constitué la série Treme où il incarne Antoine Batiste, un joueur de trombone professionnel. Série qui se passe chez lui, à la Nouvelle-Orléans, où il revient pour les 3 dernières années de la vie de sa mère. L'affiche de la saison trois de Treme : « Ouragans. Inondations. Exil. Crime. Corruption. Trahison. Cupidité. Négligence. C'est tout ce que t'as ? » « Je vois (…) en elle le symbole de la résistance des Afro-américains : esclavage. Pauvreté. Lois Jim Crow. Ségrégation. C'est tout ce t'as ? »


Bénévole à la campagne d'Obama en 2008, il est en larmes lorsque le Président est élu. « Ma mère, petite-fille d'esclave, qui dans son enfance au bayou avait vu le Ku Klux Klan incendier la voiture de ses voisins, avait pu, de son vivant, se rendre à la Maison-Blanche, invitée par le premier président noir des Etats-Unis. Tout cela en l'espace d'une vie. C'était ça, l'Amérique ».


Pour Wendell Pierce, « l'art et la religion sont des passerelles ».
Son livre est une immense et salvatrice bouffée d'émotions et d'espoir.
L'espoir que nous ayons tous une place, sur ces passerelles.
Parce que, comme le dit Beckett,
« L'humanité c'est nous, que ça nous plaise ou non. Profitons-en, avant qu'il soit trop tard. Représentons dignement pour une fois l'engeance où le malheur nous a fourrés. »
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Connaissez-vous l'acteur Wendell Pierce ? Que la réponse soit positive ou non, il faut que vous connaissiez Wendell Pierce l'écrivain du Vent dans les roseaux : un récit sublime rendant hommage à une ville extraordinaire : La Nouvelle-Orléans !

Ce livre a été une très belle lecture, une plongée dans l'intime, dans son histoire, dans le quotidien des habitants de la Nouvelle-Orléans, du combat subséquent à l'ouragan Katrina. Une ville qui s'agite au rythme unique d'un coeur qui bat et qui n'attendait que Wendell Pierce pour prendre une forme originale sous sa plume.

C'est ainsi qu'au travers du Vent dans les roseaux, Wendell Pierce délivre de nombreux messages, nous fait découvrir une culture fascinante, nous ouvre les portes et nous invite à entrer. J'ai aimé autant l'aspect personnel de ce livre que le fait d'avoir une véritable mise en perspective historique. L'auteur met ainsi en lumière les conséquences suite à la catastrophe Katrina, ses aventures au sein de Treme, son éducation auprès de sa famille, le combat pour l'égalité...

Ce récit est vraiment une belle pépite qui permet d'ajouter une corde à l'arc de cet homme incroyable. J'ai été émue par son histoire, passionnée par toutes ces rencontres humaines et admirative de l'écriture très bien traduite ! Si vous aimez les États-Unis, si vous êtes intriguée par cette ville à la voix enchanteresse : bienvenue et laissez vous porter par ce vent littéraire...

En définitive, une excellente lecture que je vous conseille grandement !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Je connaissais (et appréciais) l'acteur Wendell Pierce de par ses personnages dans les excellentes séries The Wire (Sur Ecoute) et Treme. Je me suis donc plongée dans cette autobiographie en connaissant (un peu) le personnage public et en espérant retrouver l'ambiance si particulière de la série Treme.
J'ai fait connaissance avec Wendell Pierce le citoyen américain dont la maison d'enfance a été submergée suite au passage de l'ouragan Katrina, mais aussi le jeune homme, l'enfant noir de la Nouvelle Orléans des années 60.
C'est instructif, néanmoins il y a pas mal de redondances dans le récit qui ont alourdit ma lecture et m'ont un peu lassée (notamment les passages sur sa vocation et sa formation de comédien)
Une lecture agréable mais que je ne saurais conseiller qu'aux gens qui connaissent le comédien.
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critiques presse (1)
Telerama
15 décembre 2016
Le récit de Pierce est d'une grande gé­nérosité, il plonge loin pour raconter la construction (et la destruction) d'une ville et la lutte contre le racisme.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Puis, sur les écrans géants au-dessus de nous, est apparu le visage de John McCain, le candidat républicain vaincu. Il reconnaissait la victoire d’Obama, et je mentirais en disant que son discours ne m’a pas pris par surprise. « Il y a de cela un siècle, l’invitation lancée par le président Theodore Roosevelt à Brooker T. Washington – pour un dîner à la Maison -Blanche - fut prise comme un affront dans bien des cercles, déclarait le candidat républicain. L’Amérique d’aujourd’hui est à mille lieues de l’intolérance cruelle et orgueilleuse de cette époque. L’élection d’un Afro-américain à la présidence des États-Unis en est la meilleure preuve. (…) Il n’y a donc plus aucune raison pour les Américains de ne pas chérir leur appartenance à ce pays, qui est la plus grande nation sur Terre. Le sénateur Obama a obtenu une grande victoire pour lui-même et pour ce pays. » Ce fut l’un des plus beaux discours de l’histoire politique américaine. Tout ce que j’avais dans le cœur – le cœur d’un démocrate noir de Louisane, âgé de quarante-quatre ans - sortait de la bouche d’un républicain blanc d’Arizona, âgé de soixante-douze ans. C’était un moment étrangement, merveilleusement américain, et il m’a fait rougir de patriotisme.
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Vidéo de Wendell Pierce
Wendell Pierce à la librairie Millepages à l'occasion de la sortie se son livre "Le vent dans les roseaux"
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