En vérité, cette aventure l’amusait. L’inconnu qui la regardait avec un sourire plein de malice l’attirait, l’intriguait aussi. Il portait une redingote de fin drap gris clair, un peu élimée sans doute, mais qui sentait le bon faiseur. Il était plein d’entrain et de hardiesse, séduisant, gentiment familier, avec des manières plaisantes.
Elle avait des cheveux sombres, légèrement frisés, qui mettaient en valeur son teint clair et satiné comme un camélia. Son cou, gracile et rond, son nez fin et droit, son port de tête, lui plaisaient également. Seule sa petite taille lui causait quelque souci, mais elle n’avait pas été sans remarquer qu’elle lui donnait une apparence de fragilité qui plaisait aux hommes.
— S’il ne revient pas, je mourrai.
— Puisque vous l’aimez, il reviendra. Quel homme aurait le cœur assez dur pour vous faire pleurer ? Il ne faut plus vous tourmenter, mais attendre avec confiance.
A notre époque, toutes les terres du monde appartiennent à quelqu’un… ce sont des royaumes, des républiques… ou alors elles dépendent d’autres pays… je ne sais pas bien expliquer tout cela, mais…
L’ardeur qui l’animait la faisait trembler toute, ses yeux brillaient de passion et Fabrice pensa en cette minute qu’elle était bien celle qui lui était destinée.