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Critique de PamRamos


Que porter en cas d'émeute ?

C'est la question toute simple et parfaitement désarmante que je me posais samedi dernier, avant de rejoindre le rond-point de la zone commerciale de Saran. Postée devant mon dressing – une armoire un peu fébrile, coulissant avec ennui et menaçant d'effondrement en cas d'indélicatesse de mon gouvernement, j'envisageais avec appréhension un col roulé, une parka imperméable, mes Docs trop petites, et n'avais pour ainsi dire pas plus de réponse qu'à celle posée en boucle par d'angoissés pas-de-vagues : nos Fêtes seront-elle gâchées ?

C'est ainsi que me revint la lecture de Rues barbares, survivre en ville, alors qu'enceinte, j'envisageais l'avenir radieux de notre pays et préparais mon trousseau d'historiettes morales à raconter au chevet de mon petit, après l'éventration du loup par le chasseur pour en sortir le petit chaperon rouge.

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Pragmatisme et dysenterie

Manuel pratique en cas d'état de catastrophe prolongé pour de multiples raisons, il m'avait séduite par son exercice de style parfaitement sérieux, ses injonctions à l'autonomie durable, au bon sens vivace, à la préparation comme quête initiatique. J'ai toujours préféré la philosophie pratique, et grande lectrice de Pierre Hadot par ailleurs, j'y trouvais une multitude d'éléments fortement troublants car résolument pragmatiques, et difficilement contestables. Certes, un autre maître plus rugueux encore, Werner Herzog, nous avait déjà mis en garde de ne pas romantiser la survie à la catastrophe, qui reviendrait à mourir plus tard de dysenterie dans le plus grand chagrin d'avoir perdu les siens, mais enfin aujourd'hui je n'avais perdu personne, l'eau était encore potable, pourtant pour la première fois de mon existence, je m'apprêtais à aller au-devant d'une journée dont j'ignorais absolument l'issue. J'envisageais de rentrer ce soir, encore qu'un peu tendue de ne pas savoir exactement à quelle heure, et par quelle route. J'étais nigaude, assumons-le, assez peu rôdée à l'émeute familiale ou la désobéissance régulière, la mobilisation durable pour ne pas dire banale. Je peinais en outre à retrouver ces autres si longtemps tenus à distance, sans bande ni milice, sans clique si clan, solitude paradoxale dans un mouvement somme toute assez « suivi ». Lire la suite sur mon blog
Lien : https://pamelaramos.fr/rues-..
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