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Les mystères de Larispem tome 1 sur 3
EAN : 9782075066426
272 pages
Gallimard Jeunesse (08/04/2016)
3.93/5   562 notes
Résumé :
LARISPEM
1899.
Dans cette Cité-État indépendante où les bouchers constituent la caste forte d'un régime populiste, trois destins se croisent... Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l'apprentie louchébem et Nathanaël, l'orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l'ombre d'une société secrète vient planer sur la ville. Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terribl... >Voir plus
Que lire après Les mystères de Larispem, tome 1 : Le sang jamais n'oublieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (214) Voir plus Ajouter une critique
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Paris steampunk

« Le sang jamais n'oublie » est le premier tome d'une trilogie steampunk, Les Mystères de Larispem, qui se déroule à Paris à la fin du XIXème siècle ; il a remporté un prix pour la jeunesse et sa qualité mérite amplement qu'il ait été réédité en poche dans la collection Folio SF.
Le Paris steampunk imaginé par l'auteure est tout à fait dépaysant : l'insurrection de la Commune de Paris, dans laquelle une ouvrière relieuse et deux garçons bouchers ont joué un rôle déterminant, a été victorieuse et Paris est devenu une Cité-Etat indépendante.
On assiste dans les rues à des représentations théâtrales jouées par de petits automates, on circule en vapomobile et on se rend à la cathédrale de Notre-Dame, qui a été transformée en aérogare (!), pour prendre le dirigeable.
Paris a été rebaptisé Larispem, nouvelle dénomination empruntée à l'argot des bouchers des abattoirs de la Villette, et ses habitants recourent souvent à cet argot pour s'exprimer.
Les trois héros sont des adolescents : deux jeunes filles, une apprentie mécanicienne et une apprentie bouchère, ainsi qu'un jeune garçon, « un orphelin au passé mystérieux »; ils vont se trouver impliqués dans la redoutable conspiration des « Frères du sang ».
Les aristocrates ont en effet pour la plupart quitté Larispem, mais quelques-uns sont restés et cherchent à renverser le pouvoir en place, notamment en se servant d'enfants dont le sang modifié enlève tout libre arbitre aux personnes qu'ils imprègnent du sang en question.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman : outre son univers tout à fait séduisant, les personnages sont attachants, l'intrigue prenante et le livre bien écrit.
Je lirai donc volontiers la suite !


Challenge multi-auteures SFFF 2020
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Lorsque j'ai vu que ce roman avait gagné le deuxième concours du premier roman jeunesse je n'ai pas hésité à m'en emparer car La Passe Miroir a été un tel coup de coeur, je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté de ce deuxième lauréat.

Larispem est une cité-état, anciennement connue sous le nom de Paris. L'aristocratie n'y existe plus et la caste majeure de la société est celle des bouchers. L'éducation est une priorité et la ville est à la pointe de la technologie en cette fin de 19ème siècle. On y suit trois personnages principaux : Liberté et Carmine, respectivement technicienne et louchébem, mais également Nathanaël, un orphelin.

Ce premier tome est plein de très bonne chose, l'univers très réaliste, alternatif à notre monde tel qu'on le connait, est très prometteur. Tout est très cohérent du point de vue de l'environnement et même des personnages, même si de mon point de vue ils manquent un peu de relief.

Ce qui me dérange le plus avec ce roman c'est que l'on sent du début à la fin que celui sert de mise en place. Il ne se passe pas grand chose du point de vue de l'action, puisque celle-ci ne commence à prendre forme qu'à la toute fin du livre. Je ne reproche rien aux histoires qui se déroulent en plusieurs tomes, mais là.... j'ai eu l'impression d'avoir juste lu le début d'un plus gros tout et ça m'a dérangée, un peu comme si en lisant Harry Potter, le premier tome s'arrêtait au moment où Harry rentre à Poudlard. On a eu toute la mise en place et... et rien du tout, voilà c'est la fin du roman. Personnellement je trouve que ce choix n'est pas judicieux et ça m'a un peu gâché ma lecture.

Cela ne retire en rien la qualité d'écriture de l'auteur, toute l'originalité de l'histoire et de l'arrière-plan choisi, ni le potentiel de ce roman. Mais j'ai eu plus l'impression de lire une bande-annonce, un extrait, qu'un roman à part entière. Je n'irai pas jusqu'à dire que ce n'est pas abouti car on nous annonce un deuxième tome, mais j'aurais probablement préféré qu'il n'y ait qu'un seul roman qui regroupe toute l'intrigue.
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Ah! si les Communards n'avaient pas été massacrés...
Dans Les Mystères de Larispem, un vétéran de la Commune se demande au contraire:
«Si les Trois n'avaient pas eu l'idée d'utiliser les catacombes et les égouts pour prendre les Versaillais à revers et transformer en guérilla ce qui n'était qu'un massacre en règle, je ne sais pas ce qui se serait passé. Je suppose qu'il y aurait eu encore plus de morts, que Paris serait resté Paris et que les bourgeois et les nobles auraient continué à nous piétiner, des années et des années durant.»
Eh oui, on est dans un monde où les Communards ont gagné - Bon, après il ne faut y chercher ni une profonde réflexion politique ou historique, ni l'esprit de la Commune. Mais c'est un roman-ados sympa, une lecture agréable.
On se retrouve avec plaisir dans cette Cité-État nommée Larispem - Paris en argot des bouchers, à suivre trois jeunes héros plutôt attachants, deux amies, Liberté et Carmine, et un orphelin, Nathanaël, avec l'ingrédient romanesque efficace d'une société secrète d'aristos, Les Frères de sang, qui complote dans l'ombre sa vengeance...
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Avant de commencer cette critique, je tiens à remercier les éditions Gallimard jeunesse - on lit plus fort pour l'envoi de ce roman que j'ai vraiment tardé à lire. J'ai eu un a priori, rien qu'à la lecture de la quatrième de couverture. La science-fiction, les invention mécanique... tout ça c'est pas vraiment ma tasse de thé. Et puis je me suis lancée finalement dans cette lecture hier et en une journée, j'ai dévoré ce roman qui est finalement un coup de coeur. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences !

Nous sommes dans un monde bien éloigné du notre : La France a subit une deuxième révolution, tous les riches ont été assassinés, contraint a l'exil ou a vivre sans leur richesse.
"Les rayons n'étaient pas très fournis: beaucoup de livres étaient censurés par le gouvernement. Tout ce qui pouvait glorifier la noblesse, la bourgeoisie ou la religion avait été mis sur la liste des livres interdits. Les romans de Jules Verne, par contre, s'étalaient sur des mètres de rayonnage dans toutes les éditions existantes."
Paris n'existe plus et est devenue une cité état.
"Tu vois, Nathanaël, ce que je hais le plus chez les Larispemois, c'est cette façon de faire comme si Larispem était une cité entièrement neuve, née de leurs rêveries d'anarchistes. Voilà presque trente ans qu'ils changent le nom des rues, transforment les églises en club de discussion, en gares et en entrepôts. Pourquoi ? Pour que l'on oublie que Larispem n'est rien d'autre que Paris caché sous d'autres noms. "
Des inventions mécaniques sont présentes en grand notre dans le quotidien des habitants. Nous sommes en 1899 et dans 5 mois, on change de siècle. C'est dans cet univers incroyable que l'on suit trois jeunes adolescents qui n'ont pas grand chose en commun au départ de l'histoire mais que tout rassemble au fil des pages.

Je ne veux pas en dire trop au niveau de l'intrigue, pour ne pas trop en dévoiler, mais Lucie Pierrat-Pajot est en tout cas, une auteure qu'il va falloir suivre. le suspense est omniprésent et l'intrigue passionnante. Sa plume est belle et pour un premier roman c'est très réussi. Je reste malgré tout sur ma fin et j'ai vraiment hâte de lire la suite car le roman s'achève sans vraiment de fin à proprement parlé.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Tout d'abord, un immense merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour l'envoi spontané de ce livre. C'est un grand honneur qu'on ait ainsi pensé à moi. Et, comme si la surprise n'était pas assez belle comme ça, j'ai non seulement reçu ce tome un dans sa toute nouvelle version en poche mais aussi le tome trois, qui met le point final à la trilogie, qui vient juste de paraître en grand format. Qui plus est, les deux livres sont absolument magnifiques. Je pourrais passer des heures à contempler tous les détails de leurs couvertures, qui illustrent à merveille l'univers extrêmement riche de la saga (du moins, pour ce que le tome un m'en a laissé voir). Ni une, ni deux, j'ai tout simplement dé-vo-ré ce premier tome et ça m'a fait un bien fou. Je pense savoir pourquoi Gallimard Jeunesse m'a envoyé ces deux ouvrages alors que je ne leur avais jamais parlé de mon désir de lire cette trilogie. En effet, grâce à eux, j'avais eu l'opportunité de lire le tome trois de l'excellentissime saga qu'est La Passe-Miroir de l'exceptionnelle Christelle Dabos et, leur ayant envoyé mes chroniques des deux premiers tomes à cette visée, ils avaient bien dû comprendre à quel point le bébé littéraire de l'imagination sans limites de Christelle Dabos me tenait à coeur. Eh bien, j'aime désormais à voir les deux sagas, La Passe-Miroir et Les Mystères de Larispem donc, comme deux âmes soeurs, deux vraies âmes connectées. Si chaque univers a son identité propre, les deux partagent cette même atmosphère steampunk qui a le don de me charmer à tous les coups et sont extrêmement fournis et bien construits. Leurs autrices aussi sont comme deux soeurs jumelles : leur plume à chacune est truculente et délicieuse, et a de quoi nous couper le sifflet. Pas étonnant que Christelle et Lucie aient chacune leur tour gagné le concours du Premier roman jeunesse, elles l'ont toutes les deux amplement mérité ! Sans compter que la première a encensé l'oeuvre de la seconde : d'après la queen Christelle elle-même, Les mystères de Larispem est « à lire labsolumentem ». Comment voulez-vous que je résiste face à une telle injonction ? Lire Larispem n'était dès lors plus seulement une envie, mais une obligation. Je me suis acquittée de ma tâche avec beaucoup de zèle et je ne le regrette pas !

L'histoire se passe à Paris, à l'aube du vingtième siècle. Sauf que Paris n'est plus vraiment la Ville-Lumière que l'on connaît. Dans le monde inventé par Lucie Pierrat-Pajot, elle se prénomme désormais Larispem et... disons que l'Histoire de notre pays telle qu'elle s'est déroulée a été singulièrement modifiée. Cela m'a permis de redécouvrir le terme d'uchronie, à savoir une intrigue où l'auteur modifie un élément du passé, ce qui lui permet de modifier tout ce qui en a découlé ensuite en matière d'histoire. Je trouve cela extrêmement enrichissant et fascinant, dans le sens où cela nous permet de nous pencher sur un événement historique qu'on connaît peu ou quasiment pas et d'en découvrir les conséquences si ce dit-événement s'était passé tout autrement. Cela laisse la belle part à l'imagination de l'autrice ici, qui s'en donne à coeur joie et qui use de ses excellentes influences que sont Eugène Sue et le formidable Jules Verne (qui est lui aussi un personnage indispensable de l'histoire !) pour recréer Paris et l'Histoire de France à sa sauce. Je ne sais pas vous mais, pour ma part, tout ce que je connaissais de la Commune, qui est l'élément-déclencheur de l'intrigue palpitante des Mystères de Larispem, c'était « Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire. » (paix à ton âme, Gavroche). Je ne plaisante même pas. Dans mes souvenirs, on a très peu abordé cette période importante au collège, à peine une double-page dans notre livre d'histoire en somme. Soit réduite à rien du tout aux yeux de l'Éducation nationale. Je suis bien heureuse que Lucie Pierrat-Pajot en ait fait sa source principale d'inspiration car, en dehors du fait que Victor Hugo, profondément marqué par l'épisode des barricades, y ait consacré une large partie dans son roman-monstre qu'est Les Misérables (un chef-d'oeuvre à l'état pur qui vaut d'être lu dans son intégralité), ce pour quoi les fameux Communards se sont battus mériterait d'être plus mis en lumière, et d'être connu. Une fois cette chronique rédigée, j'irai de ce pas faire mes petites recherches, en lectrice avide de connaissances que je suis.

Mais surtout, en dehors du fait que Lucie Pierrat-Pajot a éveillé un véritable intérêt pour la Commune en moi, j'ai été émerveillée par son écriture si riche et exaltante qui nous embarque jusque dans les tréfonds de ce Paris réinventé et bien en avance sur son temps. J'aurai décidément appris bien des choses en commençant cette trilogie extrêmement addictive, notamment en ce qui concerne l'argot des bouchers. J'ignorais même jusqu'à son existence, et pourtant il est bel et bien employé par les personnes actives dans cette noble profession. On en vient presque à être contaminés par cette manie de mettre des "l" au début de chaque mot, à mettre la première lettre du mot à la dernière place, et à ajouter un "em" ou un "uche" à tout bout de champ ! Moi, je lui ai trouvé son petit charme, à ce langage. On en comprend vite les règles et on s'y habitue tout aussi rapidement. L'écriture de Lucie Pierrat-Pajot a définitivement son véritable style, très reconnaissable, elle a su trouver son identité qui lui était propre, et elle saura à mon sens enchanter tous les lecteurs. Une fois qu'elle vous prend par la main, impossible de vous défaire de cette poigne de fer qui sait parfaitement ce qu'elle veut, et on n'en a pas vraiment envie dans le même temps tant la balade qu'elle nous propose est excitante et captivante, tout autant que périlleuse. En effet, sous couvert de modernisme qui fait briller nos petits yeux tels des enfants devant des jouets dernier cri, Larispem recèle bien des dangers. Alors que la ville se fait le parangon de l'égalité, peu importe le sexe ou la couleur de peau (ce que je ne peux qu'approuver), où tout le monde se doit de gagner sa pitance et n'a pas intérêt à être né avec une cuillère en argent dans la bouche et à se la couler douce, elle a aussi le droit à des réfractaires et à de nombreux ennemis, que ce soit en son sein ou à l'extérieur. Si le premier tome, en guise d'introduction, nous offre des apparences plutôt paisibles et une atmosphère propice à la grande fête qui se prépare en vue du nouveau siècle, l'autrice sème suffisamment de graines d'inquiétude pour que le lecteur se sente fortement titillé de lire la suite et de voir toute cette noirceur et cette amertume exploser au grand jour, ainsi que de voir éclater cette bulle de tranquillité instaurée par les hautes autorités de la nouvelle cité indépendante. En tout cas, une chose est sûre, Lucie Pierrat-Pajot nous livre dans ce premier tome toutes les clés nécessaires à la bonne compréhension de cet univers novateur et très étranger au nôtre, sans pour autant tomber dans une introduction purement descriptive qui manquerait de nous assommer. Elle nous en dit suffisamment pour qu'on assimile pleinement toutes les données et qu'on se sente presque comme chez soi au sein de la cité-état de Larispem (et j'avais effectivement ce sentiment très plaisant d'être moi aussi une Citoyenne), mais il reste néanmoins des parts d'ombre concernant le déroulement même de la Commune et ses conséquences directes, aussi bien que concernant la façon de gouverner de la Présidente (oui, vous avez bien lu ! Une femme au pouvoir, cela fait du bien !) et j'ai juste hâte qu'on m'apporte des éclaircissements à tout ça dans les prochains tomes.

Au niveau des personnages, je peux vous dire que nous ne sommes pas en reste ! Je me suis très vite attachée au duo de choc formé par Liberté et Carmine, les deux grandes héroïnes de cette histoire improbable et pourtant vraie, deux jeunes filles qui ne s'en laissent pas conter et que j'admire beaucoup. Je serais très curieuse de savoir comment ces deux incroyables adolescentes si différentes en apparence se sont rencontrées, mais en tout cas, elles constituent un Ying et un Yang impeccable. Entre Carmine la sanguine, l'apprentie-bouchère déterminée et honorable qui ne tourne pas sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, et Liberté, la jeune fille timide, réservée, qui ne s'intéresse pas du tout aux superficialités des autres filles et qui préférera toujours la compagnie d'un bon livre à la leur (ça, c'est ma fi-fille ♥), l'équilibre est parfaitement maintenu. Toutes les deux ont su me toucher car elles doivent toutes les deux constamment prouver leur valeur dans un monde qui, s'il a pour principe d'être égalitaire et de laisser sa chance à chacun, peu importe son origine et sa différence, sait encore très bien juger et critiquer sous cape. Nos deux adolescentes si fortes et si combattantes en font toutes les deux les frais : Carmine est caractérisée par sa couleur de peau, elle la fille d'un ancien esclave, et Liberté sent toujours le regard des autres s'attarder sur ses formes généreuses et sur ses vêtements démodés de campagnarde, elle qui vient de la campagne française. Car oui, j'avais oublié un petit détail : Paris n'est plus la belle capitale de la France, elle s'est complètement coupée de notre pays et se débrouille comme une grande ! Larispem, cité-état qui a vécu non pas une Révolution mais deux, a son propre système bien rodé et, à côté, le reste de la France fait office de contrée arriéré. C'est ainsi que Carmine peut se balader en bleu de travail à l'air libre, sans avoir à se soucier de porter des fanfreluches et de longues jupes encombrantes, et sans se soucier de devoir enlever les perles argentées hyper stylées de ses tresses. Pourtant, si Larispem impressionne au vu de sa façon de penser visionnaire pour l'époque, il y a pourtant bien un problème dans cet engrenage soit-disant parfaitement huilé. A commencer par ce culte de la viande qui a été instauré à Larispem. Non seulement les bouchers sont extrêmement bien vus et respectés pour le dur travail qu'ils abattent chaque jour (ça encore, je ne le conteste pas). En revanche, manger de la viande à chaque repas... C'est un peu limite. le gouvernement de Larispem nous fait bien comprendre que la cité s'est reconstruite et réorganisée dans le sang et la sueur, le message est bien passé. Surtout, si Larispem a sa présidente attitrée avec laquelle on fait connaissance dès le premier tome, la redoutable et énigmatique Michelle Lancien qui m'a complètement subjuguée, le peuple de la ville fait aussi constamment référence au "Taureau". Plus que le nom de la monnaie de la cité, le "Taureau" constitue pour moi LE véritable mystère de Larispem, indiqué au pluriel dans le titre de la saga. J'en suis intimement convaincue. Plus que la confrérie des Frères de sang, ces aristocrates matés ou bannis qui ont le système communiste de Larispem en horreur et qui comptent bien se venger, c'est le "Taureau" qui occupe actuellement toutes mes pensées. Bien sûr, les Frères de sang m'ont glacé le sang de par leur projet presque satanique, qui relève du mysticisme et de la pure sorcellerie, et j'ai adoré que cette noirceur du wicca soit introduite dans un monde très jules vernien qui en est totalement à l'opposé (encore une preuve du grand talent de l'auteure !). Cependant, je sens que ce ne sont pas eux qui nous réservent la plus grande des surprises. Je suis obsédée par la question du "Taureau", c'est ainsi. Qui est-il donc ? Dans un monde où le clergé a également été rayé de la carte, étant l'autre grande caste dominant l'Ancien Régime avec la noblesse, la religion n'y a plus sa place. Et pourtant, le "Taureau" semble relayé au rang de divinité absolue. Cependant, j'ai l'impression qu'un quelqu'un se cache derrière ce qui nous est présenté comme un simple "concept", et je compte bien découvrir qui c'est. Qui tient les rênes de ce théâtre automatique vivant ? Ma curiosité est insatiable et je compte bien me jeter sur le tome deux au plus vite pour le savoir, ainsi que pour suivre l'avancée du plan diabolique et effarant des Frères de sang (je n'aimerais pas me les mettre à dos, je vous le dis moi !). le dernier chapitre du tome un nous a bien fait comprendre qu'ils sont près à tout pour arriver à leurs fins, et cela promet de ne pas être joli-joli. le pire reste à venir...

Et pourtant, Liberté et Carmine ne manquent toutes les deux pas de courage et d'audace. Elles arriveront toujours à me surprendre, ça, c'est certain ! Leur monde ne les mérite tout simplement pas, car elles valent bien mieux que ce qu'on daigne leur accorder. Je les plains d'avance pour tout ce que l'avenir leur réserve, elles risquent de ne pas en revenir... Avant de conclure, il ne faut pas que j'oublie de parler de Nathanaël, le troisième personnage important de cette aventure. Au début, je dois bien vous avouer que je trouvais les parties qui lui étaient consacrées moins intéressantes et trépidantes que celles qui mettaient en scène mes deux fi-filles d'amour. Je m'en suis vite voulue car, en tant qu'orphelin pupille de la Cité-état, Nathanaël est loin d'avoir eu la vie facile. Très chétif et se sentant complètement perdu dans sa tête, je me suis beaucoup identifiée à lui et à son sentiment d'être transparent, toujours invisible aux yeux des autres et de n'avoir rien de spécial. C'est une sensation qui m'étreint et me noie bien trop souvent, je dois l'avouer... Cela m'en a fait ressentir une grande tendresse pour ce garçon où sa particularité, ce qui le rend unique, ne se trouve pas où il le pense : à mes yeux, ce qui rend Nathanaël (prénom masculin favori de mon papa au passage. Ça a failli être le mien donc ça a de l'importance. Et puis je trouve ça très joli, fin de la parenthèse.) spécial, c'est son humanité et sa clémence. Ce qu'il voit comme une faiblesse va, je l'espère, vite lui apparaître comme sa plus grande force : Nathanaël est quelqu'un d'intègre et de juste, je le sens au plus profond de moi, et c'est une denrée rare, que ce soit au dix-neuvième siècle ou au vingt-et-unième... Je suis d'ores et déjà impatiente qu'on découvre le secret de son passé et qu'il soit réuni avec les irremplaçables Carmine et Liberté, ça va promettre, je vous le garantis ! ♥

Pour conclure, je ne peux que vous encourager à vous plonger dans la saga des Mystères de Larispem, vous ne le regretterez pas. Personnellement, j'ai adoré cette sensation de temps qui me file entre les doigts que j'ai ressentie en lisant ce roman. Je ne voyais pas les heures passer, j'étais tout simplement immergée dans cet univers tout bonnement de malade qui s'offrait à moi. Je suis bien trop rapidement arrivée à la fin du roman et, tout en étant dans un état de désarroi total (« Quoooooi ?! C'est déjà fini ?!!! »), j'en ai ressenti également une grande fierté d'avoir vécu un tel instant de grâce en compagnie de ma petite Liberté chérie, de la revêche mais aussi très attachante et sensible Carmine, de l'adorable Nathanaël, du séduisant Cinabre, grand frère de ma tout feu tout flammes louchébem, et de tant d'autres personnages plus complexes et intrigants les uns que les autres. Alors, je vous invite à arpenter les rues de Larispem avec moi, à faire un saut au Cochon volant pour écouter le père Couteau raconter une énième fois comment il a été promu à la tête de sa boucherie, boire un coup au Café variable ou encore explorer la merveille architecturale qu'est la Tour Verne (à défaut de monter dans la Tour Eiffel, vu qu'elle n'existe plus). En tout cas, dépêchez-vous, car les Jeux du Siècle vont bientôt commencer ! Ou comment Jules Verne nous invite à prendre part à la réalisation dans la vie réelle de son nouveau roman le Testament d'un excentrique, oeuvre qui m'était jusqu'alors totalement inconnue (encore une découverte, merci Lucie Pierrat-Pajot !) et que j'ai bien l'intention de me procurer et de lire. En attendant, c'est sur le tome deux des Mystères de Larispem que je vais me jeter, avec un plaisir non dissimulé !
Lien : https://lunartic.skyrock.com..
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critiques presse (1)
Ricochet
07 juin 2016
L’univers créé est profondément pensé, unique, de même que le complot qu’il s’agira pour les personnages de déjouer (...) Et le lecteur est donc complètement embarqué dans cette aventure sans aucun temps mort.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
« Carmine courut à la fenêtre et se pencha autant qu’elle put pour absorber une grande goulée d’air frais. Dans la chambre abandonnée, la fumée blanche se dissipa vite, balayée par les courants d’air.


Liberté tremblait comme une feuille. Son amie l’aida à se relever.


– Il faut partir ! cria-t-elle pour couvrir le bruit des sirènes. La milice de quartier va arriver !


Liberté inspira et expira profondément, terrifiée à l’idée de sentir une douleur soudaine dans ses poumons, mais rien de tel ne se produisit. Ses côtes se soulevaient et s’abaissaient norma­lement. Quoi qu’aient contenu les billes de verre, ça ne semblait pas toxique.


Carmine se précipita dans l’espace ouvert derrière la biblio­thèque. Pas question d’être venues pour rien. Elle ramassa au hasard quelques objets – une croix en or, deux ou trois bijoux dans un coffret – et les fourra dans sa sacoche. Un éclat au pied de l’automate, dont la sirène faiblissait déjà, attira son attention : la tranche dorée du livre. Les bras encombrés par son butin, elle le désigna du menton à son amie.


– Vite ! Prends le bouquin, on s’en va.


Liberté se leva péniblement. Son esprit était embrouillé, comme un rêve qui s’effiloche au fur et à mesure qu’on essaie de s’en souvenir. Il y avait eu un homme blond, un homme qui… qui pleurait ? Quelque chose comme ça. Où était-il passé ? Elle ramassa le livre. Carmine l’entraîna en bas de l’escalier et elles retraversèrent le jardin à toute allure tandis que les lumières s’allumaient dans les maisons des alentours. Lorsque la milice de quartier réussit enfin à se frayer un passage jusqu’aux ruines, elle ne trouva rien d’autre qu’un petit luxomaton au ressort détendu, abandonné dans le hall de la bâtisse, et une cape noire, clouée au mur de l’une des chambres par un couteau effilé. »
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LARISPEN ATTAQUEE :
LES FRERES DE SANG FONT DE LA RECLAME !

La suite était rédigée dans l’habituel ton bravache du Petit Larispemois :

« C’est dans une ambiance bien singulière que les Larispemois se sont réveillés ce matin. Dès 6h00, nos concitoyens ont été tirés du lit au son d’une dizaine de voxomatons frappés de folie. Au lieu de diffuser les habituels messages publicitaires qui ne font de mal qu’à nos porte-monnaie, les appareils émettaient en boucle le sinistre cri de ralliement des Frères de Sang : « Le sang jamais n’oublie ». Les sociétés de maintenance ont aussitôt envoyé des équipes pour désactiver les automates piratés, la plupart se trouvant dans les secteurs du cimetière Lachaise, de la Bastille et de l’aérogare centrale. La Garde aéroportée a cependant dû se charger de détruire cinq appareils embarqués dans des aérostats qui échappaient à tout contrôle depuis le sol. Ces incidents font écho à celui de la rue Grousset, dont nous parlions dans nos colonnes il y a quelques jours, et qui était probablement un « test » avant le coup d’éclat de ce matin.
L’organisation terroriste connue sous le nom de « Frères de Sang » sort donc une fois de plus de l’ombre et il y a fort à parier que ce détournement de voxomatons annonce une opération de fort ampleur. Donc, tant que nous ne sommes pas encore réduits en miette par une bombe ou calcinés par un malencontreux incendie, nous souhaitons profiter de cet article pour signifier à ces messieurs du Sang qu’ils nous ennuient et que leurs petites manœuvres ne font pas peur aux citoyens de Larispem. Quelles que soient les indélicatesses qu’ils se promettent de nous infliger, nous avons vu pire. Le sang n’oublie jamais ? Larispem non plus. »
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Dans la troisième chambre, les maraudeuses se retrouvèrent face aux étagères d’une bibliothèque. Les rayonnages grimpaient jusqu’au plafond. Elle avait dû être superbe autrefois, mais tous les volumes avaient disparu, à l’exception de quelques livres oubliés et rongés par les rats. Typiquement un lieu qui pouvait dissimuler une pièce cachée. Liberté sentit l’excitation la gagner. Elle t craquer ses doigts et tourna la molette du luxomaton jusqu’à obtenir une lumière plus intense.
– Au travail, murmura-t-elle.
À ce moment, la bibliothèque s’ouvrit en deux, poussée de l’intérieur. De l’autre côté, il y avait une haute silhouette enroulée dans une cape, le visage dissimulé sous une capuche. Liberté recula en poussant un cri tandis que l’inconnu se geait, surpris.
– Ne bouge plus !
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Liberté se leva péniblement. Son esprit était embrouillé, comme un rêve qui s’e loche au fur et à mesure qu’on essaie de s’en souvenir. Il y avait eu un homme blond, un homme qui... quipleurait?Quelque chose comme ça.Oùétait-ilpassé? Elle ramassa le livre. Carmine l’entraîna en bas de l’escalier et elles retraversèrent le jardin à toute allure tandis que les lumières s’allumaient dans les maisons des alentours. Lorsque la milice de quartier réussit en n à se frayer un passage jusqu’aux ruines, elle ne trouva rien d’autre qu’un petit luxomaton au ressort détendu, abandonné dans le hall de la bâtisse, et une cape noire, clouée au mur de l’une des chambres par un couteau.
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Le terroriste est un spécialiste de la mort.Tuer, il connaît; il fait ça très bien. Certains sont même devenus de tels experts dans l'art de tuer qu'ils en profitent pour se supprimer eux-mêmes. Cela n'a rien de compliqué, rien d'héroïque. Songez à quel point il est plus facile de détruire que de construire, plus simple de se débarrasser d'autrui que d'apprendre à vivre avec.

Discours de Jacques Vilain, 1872
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Vidéo de Lucie Pierrat-Pajot
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