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EAN : 9782070583270
150 pages
Gallimard (13/01/1994)
4.5/5   2 notes
Résumé :
"La mort en poésie"
Un ouvrage de Poésies consacré au thème "La mort" présenté par Pierre Marchand. Nous retrouvons des textes de : Georges Brassens, Paul Fort, François Villon, Victor Hugo, Antonin Artaud, Louis Aragon, Jean Genet, Virgile, Boris Vian, Jacques Brel, Robert Desnos, Fernando Pessoa, Claude Roy, Pierre de Marbeuf, Jules Laforgue...
Une partie du livre est consacré aux biographies des auteurs. 18 pages en plus pour mieux découvrir un thèm... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"A regret" . Claude ROY. 1949

A Darius et Madeleine Milhaud.

La mort en tablier qui rentre ses moissons,
Repliant les messieurs, les dames, les oiseaux,
La mort n'écoute pas nos discours de poissons,
Les mots que nous disons restent au fond des eaux.

Vous dites qu'il fait beau, qu'il fait chaud, le soleil,
Un cœur qui bat tout doux et le chant de l'eau vive,
Vous parlez de l'amour, des monts et des merveilles,
Mais pour vous écouter il n'est âme qui vive.

Vous pouvez parler fort ou feindre d'être ailleurs,
Détourner le regard ou jouer à saute-songe,
Descendre sous la mer comme un pêcheur d'éponges :

Elle est là qui vous guette et vous prend à revers,
Tricotant sans répit ses filets à vivants,
Elle est là installée en travers de mes vers,
Poursuivant son idée, têtue comme le vent.

Océan qui redonne et reprend la mémoire
Je m'intéresse au sel de tes franges savantes,
J'aime bien la façon qu'à la pluie sur l'eau noire
De poser ses pieds nus et sa fraîcheur bougeante.

Je me tresse un bonheur comme un panier de jonc,
Et j'y mets un grillon, une nuit de septembre,
Le ciel bien lessivé par un matin tout blond,
Une fille endormie avec ses quatre membres.

Mais l'autre est toujours là avec sa bouche ouverte
Et cet air très patient de qui sait son affaire,
Mais l'autre est toujours là, vivre est en pure perte,
La fausse, la butée, la sourde, la sorcière.

Une dernière fois nos mains nouées et déprises,
Et moi qui ne veux rien que d'être près de toi,
Puis l'autre sera là et nos pensées surprises,
La danse au temps conté et sa caisse de bois.

Viendra peut-être un jour pour d'autres plus habiles
La ruse qui saura détourner son chemin,
Mais pour nous c'est trop tard, il faut être dociles,
Poliment dire adieu aux plaisirs de demain.

La tête ailleurs déjà et le cœur barbouillé
Nous dirons à la mort ce que nous pensons d'elle.
Mais qui donc entendra les mots embrouillés
Perdus pour tout le monde et que la vie est belle ?
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"La rose et le réséda". Louis ARAGON. 1941

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fût de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule et se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda
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"A un qui va bientôt mourir". Walt WHITMAN. 1918

Entre tous les autres je te choisis, car j’ai un message pour toi,
Tu vas mourir – que d’autres te disent ce qu’ils veulent, je ne peux mentir,
Je suis juste et impitoyable, mais je t’aime – tu ne peux pas y échapper.

Doucement je pose ma main droite sur toi, tu la sens à peine,
Je ne discute pas, je penche la tête tout près et la cache à moitié,
Je suis assis tout contre, silencieux, je reste fidèle,
Je suis plus que garde-malade, plus que parent ou voisin.

Je t’absous de tout sauf de toi-même, spirituel corporellement,
donc éternel, et toi-même sûrement tu en réchapperas,
Le cadavre que tu laisses ne sera qu’excrémentiel.

Le soleil perce en directions imprévues,
De fortes pensées t’emplissent, et la confiance, tu souris,
Tu oublies que tu es malade, comme j’oublie que tu es malade,
Tu ne vois pas les médicaments, tu ne remarques pas les amis
qui pleurent, je suis avec toi,
J’écarte les autres de toi, il n’y a pas lieu de compatir,
Je ne compatis pas, je te félicite.
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Vidéo de Pierre Marchand
Jacqueline Duhême Une vie (extraits) conversation avec Jacqueline Duhême à la Maison des artistes de Nogent-sur-Marne le 8 février 2020 et où il est notamment question d'une mère libraire à Neuilly, de Jacques Prévert et de Henri Matisse, de Paul Eluard et de Grain d'aile, de Maurice Girodias et d'Henri Miller, de Maurice Druon et de Miguel-Angel Asturias, de dessins, de reportages dessinés et de crobards, d'Hélène Lazareff et du journal Elle, de Jacqueline Laurent et de Jacqueline Kennedy, de Marie Cardinale et de Lucien Bodard, de Charles de Gaulle et du voyage du pape en Terre Sainte, de "Tistou les pouces verts" et de "Ma vie en crobards", de Pierre Marchand et des éditions Gallimard, d'amour et de rencontres -
"Ce que j'avais à faire, je l'ai fait de mon mieux. le reste est peu de chose." (Henri Matisse ). "Je ne sais en quel temps c'était, je confonds toujours l'enfance et l'Eden – comme je mêle la mort à la vie – un pont de douceur les relie." (Miguel Angel Asturias)
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