On dit que les mots ne comptent pas, que seuls les actes comptent. En ce qui me concerne, ce sont toujours les mots qui, d'une manière ou d'une autre, ont déterminé mes actes.
On vit constamment dans le faux sans le savoir, on s'accommode d'une illusion qui répond à la perfection à ses fantasmes et qui permet d'éviter de faire face à la réalité.
Parfois dans le couple, l'amour est entretenu par la conviction ferme, la foi presque, que le lien est d'un ordre singulier, exceptionnel, inconnu des autres. Il suffit alors d'avoir le sentiment d'être unique pour se croire irremplaçable.
Les enfants se sentent coupables de tout, ils assument leurs fautes beaucoup plus facilement que les adultes. Les enfants, ça souffre en silence et ça s'imagine des revanches fictives.
Ce que j'avais vu cette nuit-là n'avait pas changé mon avenir mais mon passé.
Le temps fait des miracles et l'enfance n'est pas faite pour s'attarder sur les chagrins, encore moins pour s'y complaire.
Le pouvoir n'est souvent qu'une question de forme : il suffit d'en prendre la posture pour s'en sentir investi.
Une femme abandonnée et blessée peut parfois être dangereuse. Une mère abandonnée et blessée l'est toujours.
- Contrairement à toi, moi je ne me sens pas coupable. Et c'est cette absence de culpabilité qui me rend invulnérable. Je ne reviens jamais sur ce que j'ai fait, je n'ai pas d'autres émotions que celles que je me permets d'avoir. Et il en va de même pour les sentiments : j'en connais une assez courte liste que j'ai appris à maîtriser, et la culpabilité n'en fait pas partie.
J'ai dû m'endormir [après avoir écrit] la fin du chapitre. Chaque fin, fût-elle une fin provisoire, provoquait en moi un soulagement immédiat, suivi d'un abandon physique comparable à l'écroulement après la jouissance.
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