Je dois d'abord préciser que je n'y connais rien en basket (ni en sport professionnel d'une manière générale). J'ai lu cette autobiographie de
Florent Piétrus parce qu'une amie, basketteuse et sportive chevronnée, me l'a prêté avec les yeux pleins d'étoiles.
Je l'ai donc lu avec curiosité et sans a priori – sauf peut-être celui que je n'allais pas découvrir de la grande littérature.
Je ne me suis pas trompée : le style est... inexistant, pour ainsi dire. J'ai cru lire de l'oral retranscrit, avec tout de même un effort pour supprimer les marques d'oralité. Disons que le "nous" remplace bien le "on", mais qu'il peut manquer l'indicateur de la négation dans une phrase négative, par exemple. Je ne parle pas des fautes d'orthographe et de l'emploi étrange de la ponctuation...
Cela dit, ça se lit. Personnellement, j'ai même bien aimé toute la première partie, qui se passe en Guadeloupe. Là, j'ai ressenti la simplicité et l'humilité de l'auteur – quoiqu'on sente déjà poindre une grande ambition. J'ai pris plaisir à découvrir quelle enfance a eu cette star du basket.
Malheureusement, simplicité et humilité restent en Guadeloupe. Dès lors qu'il pose le pied sur les parquets français, il est catapulté dans un monde à part, bien qu'il s'en défende et répète à l'envi rester conscient de ses racines.
Le rapport qu'il entretient avec l'argent n'a rien à voir avec celui du commun des mortels mais est bel et bien celui du sport de haut niveau, celui du luxe. J'ai encore beaucoup de mal à admettre que 20.000€ par mois soit un salaire bas pour un sportif. Mais je dois reconnaître que c'est à ce milieu que je suis définitivement hostile, et non pas à l'auteur en particulier.
De même, les traditions qui ont cours dans les équipes sportives n'ont pas laissé de me surprendre – dans le mauvais sens du terme. Bizutage, notion de hiérarchie poussée à l'extrême (pire qu'à l'armée), esclavage des jeunes par les "anciens" (jeunes qui le veulent bien d'ailleurs),.. Mais il paraît que c'est normal et que c'est cela, leur notion du respect. J'aurais au moins appris quelque chose !
Je ne dirai pas grand chose de l'aspect purement sportif : je ne suis pas une amatrice et je n'y ai pas compris grand chose. Les fans et les connaisseurs y trouveront leur compte.
En ce qui me concerne, sur le fond, j'ai été agacée par la mentalité propre au monde du sport professionnel. Sur la forme, j'ai trouvé l'écriture simplette, la chronologie des événements brouillonne, et les fautes d'orthographe regrettables. Il manque un gros travail de réécriture, de relecture, de correction. Dommage...