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EAN : 9782367321257
352 pages
Editions Chandeigne (12/10/2017)
4.5/5   10 notes
Résumé :
Magellan est le plus connu des navigateurs, son voyage, la plus extraordinaire des aventures, mais des dizaines d’erreurs et d’approximations, invariablement reprises de livre en livre, circulaient malheureusement dans tous les ouvrages, même réputés sérieux, notamment la biographie de Zweig. L’édition critique de l’intégralité des sources directes sur le Voyage de Magellan (1050 p.), publiée en 2007 par les éditions Chandeigne a pu rectifier ces erreurs et faire de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Après ma récente lecture du magnifique ouvrage de François de Riberolles et Ugo Bienvenu « L'Incroyable périple de Magellan », j'ai voulu découvrir le récit qu'en avait fait Antonio Pigafetta.

Lorsqu'il embarque avec 236 hommes sur les cinq navires que constituent l'armada de Magellan, Antonio Pigafetta est loin d'imaginer les nombreuses épreuves qu'il va devoir affronter : Les tempêtes et risques de naufrages, les mutineries, les maladies dont le terrible scorbut, l'éprouvante traversée du Pacifique, une chute en mer, la bataille sur l'île de Mactan contre des tribus indigènes (durant laquelle Magellan trouvera la mort), le massacre du banquet de Cebu, la faim et la soif, le long retour sans escale par l'Atlantique pour éviter les navires portugais.
Tout cela pour au bout de plus de trois ans de voyage revenir à Séville avec 17 autres marins sur le Victoria, seul navire rescapé, et réaliser la première circumnavigation de l'Histoire (certain marins rejoindront plus tard Séville, ils seront donc au total 35 à avoir réalisés le tour du monde).

« le voyage de Magellan » d'Antonio Pigafetta est donc un précieux document relatant les évènements qui se sont produits durant cet incroyable périple. Rien que le fait qu'il nous soit parvenu est déjà en soit exceptionnel, mais il éclaire en plus sur le contexte dans lequel a été entrepris et réalisé ce voyage. Un témoignage rare que les éditions Chandeigne nous proposent dans la très belle collection « Magellane Poche » complété de nombreuses cartes et notes.

« Au commencement étaient les épices »

Le fameux incipit de la biographie de Magellan par Stefan Zweig nous rappelle que l'objectif initial du voyage, n'a jamais été – c'était même clairement exclu – de faire le tour du monde. le projet de Magellan, validé par Charles Quint, était de contourner l'Amérique, rejoindre les Moluques (seul endroit au monde où il était possible de récolter les clous de girofle) et prouver qu'elles se trouvaient du côté espagnol de l'antiméridien de Tordesillas. L'armada devait ensuite revenir par le chemin inverse à Séville afin de rester dans les eaux espagnoles.

De ce point de vue l'expédition sera un échec : les Moluques sont de l'autre côté de l'antiméridien et appartiennent donc à la couronne portugaise.

Ce sont les circonstances exceptionnelles et dramatiques du voyage qui permettront en revanche la première circumnavigation de l'Histoire.

Je m'attendais à lire un journal de bord « classique » et donc avoir des informations au jour le jour, ce n'est pas le cas. La « Relation d'Antonio Pigafetta du premier tour du monde » est en fait divisée en petits chapitres successifs revenant sur les principaux évènements du voyage. Un récit qui n'est pas exempt de certaines omissions ou erreurs, mais que les notes très détaillées et documentées de l'édition Chandeigne permettent de compléter ou corriger.

Antonio Pigafetta ne se contente pas de décrire les faits marquants, il prend le temps aussi d'observer et de rendre compte de la vie à bord et plus encore des nouvelles terres. Description des indigènes, soucis de noter quelques vocables de ces peuples, description aussi de la faune et de la flore, le regard ethnographique et naturaliste de Pigafetta, même s'il est un peu candide, apportent de précieuses informations. C'est parfois répétitif (les tribulations en Indonésie après la mort de Magellan), approximatif ou un peu étonnant mais on sent l'envie simple de découvrir et de s'émerveiller. Grâce à lui nous avons ainsi la première description des géants patagons qui l'ont visiblement beaucoup marqué.

Ce qui transparait aussi au fil du récit, c'est l'admiration que Pigafetta porte à Magellan, en témoignent ces quelques lignes relatant la mort du capitaine-général :
« et tout soudain ils se ruèrent sur lui avec des lances de fer et de cannes, et avec ces javelots, si bien qu'ils occirent notre miroir, notre lumière, notre réconfort et notre vrai guide. »

J'ai trouvé amusante la stupéfaction de Pigafetta devant le phénomène que comprendra Phileas Fogg dans le roman de Jules Verne :
« Et nous demandâmes aux nôtres du bateau, qu'ils demandassent quel jour on était. Il leur fut répondu par les Portugais qu'il était jeudi, ce dont ils furent très ébahis parce que pour nous il était mercredi, et nous ne savions comment nous avions failli. Car tous les jours moi, qui fut toujours sain, j'avais écrit sans aucune omission chaque jour. »

Le livre est dans un format poche mais profite d'une réalisation plus que soignée. Les images et illustrations couleur sont de très belles qualités et permettent notamment une excellente lisibilité des nombreuses cartes qui complètent le récit. L'avant-propos très complet, les notes, la chronologie du voyage, l'index biographique de l'équipage, tout est fait pour rendre la lecture fluide, passionnante et enrichissante.
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Remarquable, complet sans être long, avec de nombreuses entrées pour découvrir cette aventure démente. Drôlement bien structuré. Une réussite!
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Relation du premier tour du monde, abondamment documenté puisque on peut comparé la réalité historique et la réalité vécu par l'auteur pas toujours exacte. Une partie découverte passionnante et puis une deuxième partie laborieuse ou il décrit les iles visitées sans cesse et a peu prés pareille. On apprend beaucoup sur les coutumes sexuelles des autochtones , sujet qui intrigue beaucoup l'auteur.
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Édition très complète, la relation de pigafetta, plutôt fiable mais pas parfaite, permet de comparer, et de cerner les enjeux, les tourments et les envies des participants de ce long périple.
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critiques presse (1)
LeFigaro
27 juin 2019
En lisant cet extraordinaire récit de voyage, utilement complété par Idées reçues sur les Grandes Découvertes, on se souviendra que, malgré la gloire qui enveloppe son nom, le navigateur portugais [...] n’a pas achevé la première circumnavigation de l’histoire dont il rêvait.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mercredi 28 novembre 1520, nous sortîmes du détroit et entrâmes dans la mer Pacifique, où nous demeurâmes trois mois et vingt jours sans prendre de vivres ni autres rafraîchissements. Nous ne mangions que du vieux biscuit tourné en poudre, tout plein de vers et puant de l'urine que les rats avaient faite dessus après en avoir mangé le bon, et buvions une eau jaune infecte. Nous mangions aussi les peaux de bœuf, qui étaient sur l'antenne majeure (afin qu'elle ne rompît les haubans) et qui étaient très dures à cause du soleil, de la pluie et du vent. Et nous les laissions quatre ou cinq jours en mer puis les mettions un peu sur les braises, et les mangions ainsi. Et encore de la sciure de bois et des rats qui coûtaient un demi-écu l'un, et encore ne s'en pouvait-il trouver assez.
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Les gens dudit lieu [le Brésil] donnaient, pour avoir un couteau ou un hameçon pour prendre du poisson, cinq ou six poulailles, et pour un peigne deux oisons. Pour un petit miroir ou une paire de ciseaux ils donnaient tant de poissons que dix hommes eussent pu en manger. Pour une sonnette ou une aiguillette, ils donnaient un plein couffin dudit fruit nommé 'batata', lequel a le goût d'une châtaigne et la longueur d'un navet, et pour un roi de carreau, qui est une carte à jouer, ils me donnèrent cinq poulailles et pensaient bien m'avoir trompé.
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Ces hommes vont nus comme les autres, mais ils sont si jaloux de leurs femmes qu'ils ne voulaient point que nous allassions en terre les braies découvertes, parce qu'ils disaient que leurs femmes pensaient que nous avions toujours le membre en ordre.
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