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Alain Adaken (Traducteur)
EAN : 9782729118372
123 pages
Editions de La Différence (03/09/2009)
3.78/5   9 notes
Résumé :
" Noir ", c'est ainsi que les gens du village appellent l'homme venu du Sud qui s'est installé dans la ferme de Rofanello, au coeur de la campagne toscane. C'est un étranger qui, après la mort de sa femme et le départ de son fils, se retrouve seul, en butte à l'hostilité de tous. 1l aime les arbres et les bêtes qu'il défend contre les braconniers et les chasseurs auxquels il voue une haine tenace. Ainsi, quand une louve arrive dans la région, Noir la laisse vivre su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ah la Toscane, ses parfums et ses paysages lumineux qui incitent à la dolce vita... Et bien, oubliez cette carte postale, car avec Luisa Pignatelli, c'est un plongeon dans la noirceur de l'âme humaine que le roman garantit. le héros de cette sombre histoire porte bien mal son nom, Noir, car s'il y a bien un seul être capable d'irradier de la bonté et de la chaleur, c'est lui. Autour de lui, une nature âpre, délivrée de la présence humaine, ce bout de terre désolée que le jeunes fuient pour les mirages de la ville. Dans ce désert d'Accona, ne restent que deux catégories d'êtres humains, les solitaires, un brin misanthropes, quelque peu exclus, en quête d'un peu d'amitié et de solidarité, et les autres, les sauvages, dont la vie est si rude, si archaïque, qu'ils semblent n'avoir d'autres choix que de libérer leurs bas instincts. Et devinez qui trinque ? La nature. Les animaux, les arbres.

Alors, je le dis sans détour, ce fut une lecture fort déprimante. Si le texte est beau, le personnage de Noir si digne de compassion, le roman est aussi un constat plus qu'amer sur la cruauté de nature humaine. On se jalouse pour un morceau de terre, on met à l'écart "l'étranger" (en résumé, celui qui habite à plus de 10 km de ton patelin !), et puis surtout, on tue. On massacre, on piège, on mutile, tout ce qui porte plumes ou poils;
Imaginez l'atmosphère quand une louve en quête de territoire débarque dans cette contrée inhospitalière !
Pour Noir, du côté du faible, du papillon, du lièvre et des oliviers, le combat est perdu d'avance. Et cela, on le devine déjà au tiers du récit. Ce n'est pas tant la conclusion tragique qui est importante que la peinture glaçante d'une communauté d'hommes se vautrant dans la bassesse, la haine, et la violence, repliée sur elle-même. Bref, ce genre de voisinage qui empoisonne la vie des gens simples et bons, qui aspirent à une vie en harmonie avec la nature. C'est en tout cas le pari réussi de l'auteure, celui d'avoir donné envie de protéger cette nature parfois si fragile, et sans laquelle, comme je le répète à l'envi, nous ne serions absolument rien.



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Noir est un vieil homme aujourd'hui et son corps ne lui répond plus avec la même souplesse qu'autrefois. Il y a de nombreuses années qu'il est arrivé ici à Rofanello, dans le « désert » d' Accona avec le rêve de devenir paysan, lui, l'homme du sud, fils de maçon. On l'a regardé d'un drôle d'oeil s'installer dans cette propriété délabrée et parcourir ses terres, s'acoquiner avec les chevreuils et les cyprès.

Après toutes ces années et malgré la sueur versée et les moissons engrangées, après la mort de sa femme et le départ de son fils, le voisinage reste méfiant et soupçonneux à son égard. Lorsqu'il détecte les traces de la louve sur ses terres, il décide de se taire pour ne pas provoquer l'ire des chasseurs, braconniers et autres villageois. Mais la nouvelle se répand vite, et Noir est seul pour essayer de sauver la vie de cette louve.
Noir, est un paysan solitaire en phase avec la nature. Il rejette le monde qui ne partage pas ses convictions, il respecte chaque graine, chaque petite bête. Il est bien plus proche de la nature que des hommes et est plus patient et tolérant envers elle qu'envers la femme qui parfois le visite ou son fils aujourd'hui loin de lui.

Un livre qui dénonce l'absurdité de la chasse dans ce qu'elle a de plus bas et de plus cruel. Un livre sur la violence et la haine qui régit les relations de ces derniers paysans toscans, ces chasseurs cupides et vaniteux.

Anna Luisa Pignatelli trempe sa plume dans la terre sèche et âpre des paysages toscans et nous livre une histoire sombre sur la fin d'une race d'hommes respectueux de la nature et de la vie.


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Un homme originaire du Sud de l'Italie, dès lors surnommé Noir, est installé depuis presque toujours dans une petite exploitation agricole toscane.
Noir aime la solitude avec la nature que celle-ci soit végétale ou animale. de facto il s'est écarté de la compagnie des hommes.
Et puis survient la louve, qu'il essaiera de protéger de tous les habitants du village qui se sentent une âme de chasseur et pour tout dire de meurtrier.
Ce livre est un hymne à l'écologie dans nos campagnes, dans la campagne toscane. Nous sommes constamment bercés par la mélancolie, et en premier lieu celle inspirée des anciens paysans ayant quitté la campagne.
Vous l'aurez compris, c'est un livre simple, très court qui se laisse lire presque tendrement. Mais au final c'est bel et bien celui qui refusait la marche du temps qui perd la partie.
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La référence de ce livre, je l'ai trouvée juste avant de partir en Italie, avec une critique qui m'a poussée à acheter ce livre immédiatement pour le mettre dans mes bagages. Je ne le regrette pas du tout, c'était la lecture parfaite pour les collines toscanes.

Pourtant, la vision de la Toscane n'est pas vraiment celle que j'en ai eue, celle-ci est vraiment plus rude, plus sauvage, je l'ai imaginée au bout du bout d'une route que je n'ai pas empruntée, car cette région est à l'abri des touristes et il faut l'y laisser. « Noir », personnage principal de ce court récit, c'est une sorte de cousin de Julius Winsome, à l'époque contemporaine, en Italie, mais les marques temporelles sont tellement ténues que ce conte pourrait prendre place aisément à une autre époque. Noir, venant du sud de l'Italie s'est installé sur des terres dont personne ne voulait, mais n'a jamais réussi à briser la méfiance de ses voisins envers l'étranger. D'autant plus que lui aime la terre, les animaux sauvages ou domestiques, les plantes, la forêt. Sa femme morte, son fils parti, il vieillit sur les terres qu'il a travaillées, recevant l'aide d'un jeune homme du village, le seul à le comprendre un peu. le jour où un loup ou plutôt une louve, solitaire, commence à rôder aux alentours, il comprend qu'il sera le seul à pouvoir empêcher les chasseurs de massacrer cet animal.

"Nature writing" à l'italienne, déclaration d'amour pour la terre toscane et les quelques véritables passionnés qu'elle compte encore, plaidoyer contre l'agriculture intensive, contre la chasse, beau portrait d'homme que la vie a usé au point que sa jeunesse lui semble appartenir à quelqu'un d'autre, le tout avec une belle écriture lumineuse et sombre à la fois, il serait dommage de passer à côté de ce livre.
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Voici un beau livre… un de ces livres qui vous emporte par la beauté du texte. Et il s'agit encore d'un auteur Italien qui nous parle de la campagne toscane et de la différence. Une nature âpre, sèche qui donne peu à ses habitants. Beaucoup l'ont déserté peu à peu pour la ville et le travail. Noir, lui, avait choisi de venir s'y installer. Noir, un surnom donné par les habitants à cet homme venu du Sud. Malgré les années qui ont passé, les hommes du village l'ont toujours considéré comme quelqu'un n'étant pas des leurs. Noir est un amoureux de la nature et des animaux, il les respecte avec humilité. Quand une louve apparait dans la région, la folie de tuer s'empare des hommes du village. Seul Noir veut protéger cette bête. le combat de Noir pour la louve va devenir son propre combat contre tous.
A travers ce livre, c'est la méfiance, l'hostilité des hommes envers un autre qui n'est pas issu de leurs terres qui est mis en exergue. Noir est veuf et son le fils parti à Milan n'a pas voulu reprendre ce que Noir a bâti, entretenu de ses propres mains. Il vit pou ainsi dire en exclu et n'a jamais été accepté par les autres. C'est la douleur d'un père, d'un homme qui saute aux yeux. Sa haine envers les braconniers est une lutte de chaque instant pour cet homme âgé, respectueux de la mère nature. On devine la fin sombre et tragique. Une écriture où une forme de poésie s'invite, des descriptions justes et touchantes, un livre qui est un hommage vibrant tout en pudeur à la nature Toscane…
Une belle découverte !
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Noir aimait cette campagne, les arbres qui y poussaient : c’était surtout cet amour qui le séparait des autres. Les gens d’ici maltraitaient la nature comme si elle pouvait tout supporter. Ils se vengeaient sur elle de leurs instincts violents, de leurs échecs, de leurs rancœurs accumulées.
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Très vite ils s’étaient mis à l’appeler Noir, peut-être à cause de son caractère ombrageux, peut-être parce que, n’étant pas né sur cette terre, son passé leur échappait, s’enveloppait de brumes. Quand il s’était aperçu qu’ils le surnommaient ainsi ça l’avait énervé, et puis il avait lui-même adopté ce surnom si approprié à sa nature, s’identifiant au sobriquet plus qu’au nom que lui avaient légué ses parents. Noir vivait en harmonie avec les animaux, comme s’il était pétri de la même argile. C’était avec les hommes que les choses tournaient mal.
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"Noir aimait cette campagne, les arbres qui y poussaient : c’était surtout cet amour qui le séparait des autres. Les gens d’ici maltraitaient la nature comme si elle pouvait tout supporter. Ils se vengeaient sur elle de leurs instincts violents, de leurs échecs, de leurs rancœurs accumulées."
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La bête, que Mucciarini n’avait pas eu besoin de nommer tant elle était devenue familière à leur haine, réussissait par sa seule présence à ébranler une tranquillité conquise par des siècles de civilisation.
On devait lui montrer qui était le plus fort.
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