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Nouveau monument de Thomas Piketty pour mieux comprendre les origines, les étapes et les effet du capital ainsi que les fondements des idéologies dominantes dans la société (les 3 ordres avant la Révolution mais ailleurs en Europe, la propriété particulière sacralisée,...).
Après son ouvrage majeur, le capital au XXIe siècle ce livre interroge dans une vision mondiale et non hexagonale.
L'auteur a une vision globale pertinente et considère que le socialisme est la seule issue pour concilier développement, diminution des inégalités et répondre aux enjeux climatiques notamment. Impressionnant!
A lire absolument!
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La première bonne nouvelle donc c'est qu'il est beaucoup moins difficile que le précédent. Ça se lit même facilement, au détail près que c'est un pavé.
C'est autant un livre d'histoire que d'économie. Les 3 premières parties sont même une sorte "d'histoire du Monde" (ou presque) depuis le XVe siècle. Un véritable tour de force. de très bons spécialistes de certaines régions du monde trouveront certainement quelques approximations mais l'ensemble est réellement impressionnant.
Piketty s'affirme très clairement comme un social démocrate. Il rejette assez violemment le marxisme surtout dans sa variante léniniste et soviétique et condamne même le marxisme tardif d'un certain nombre de partis de gauche (PS, Travaillistes anglais) Ouest européens plutôt contre productif. Son modèle est plutôt celui du SPD allemand de Bad Godesberg ou des travaillistes suédois visant à construire une société socialiste dans le cadre d'une économie de marché.
La dernière partie essentiellement consacrée à de l'analyse politique est intéressante mais moins convaincante. L'énorme savoir de Piketty issu de décennies d'analyse de données économiques sur le longue durée ne se retrouve pas dans ses analyses plus récentes de résultats électoraux. Meme si la lente derive des partis de gauche vers une "gauche brahmane" essentiellement au service des élites diplômées (face à la droite qui représente les élites économiques) est intéressantes. Les analyses politiques de situations récentes valent à peu près celles qu'on lit sur Facebook ou qu'on entend au comptoir.
Sur le fond on ne peut qu'être convaincu qu'il y a un énorme problème d'inégalites croissantes dans la quasi totalité des régions du monde depuis une trentaine d'années (Au passage on comprend à nouveau que le communisme a été une malédiction pour les pays dans lesquels il s'appliquait mais une bénédiction pour les travailleurs des autres pays). Même dans un pays aussi riche que les États Unis la part des revenus (sans parler du patrimoine) revenant aux 50% les plus pauvres est en chute libre
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En attendant que le libraire de mon quartier de Rotterdam se procure l'édition française de Capital et idéologie, chose pas évidente en temps de coronavirus, la traduction néerlandaise est sortie et l'on voyait au bord des routes de grandes affiches pour Kapitaal en ideologie, traitement réservé d'habitude pour les Dan Brown ou J.K. Rowling de ce monde.
Thomas Piketty se bestsellerise, il doit y avoir quelque chose qui fascine beaucoup de monde dans ses livres.

Là je viens de terminer Capital et idéologie, oui c'est fascinant, mais je ressens aussi une légère indigestion.
D'abord la fascination. Thomas Piketty a écrit un livre qui analyse clairement l'état de notre planète sur beaucoup de plans, mais surtout au niveau socio-économique et politique. L'idée centrale: les sociétés humaines sont toujours inégales et elles cherchent toujours une justification pour ces inégalités. Ces justifications changent durant l'histoire, et il ne faut pas les prendre pour de l'argent comptant. On peut les changer, et c'est ce qu'il faut faire avec les justifications actuelles, qu'elles soient européennes, etatsuniennes, chinoises ou autres. Instrument favorisé: la taxation progressive du capital, de préférence dans un contexte international.
Il faut dire que, même pour le lecteur critique que je crois être. Piketty convainc.
Dans son livre précédent, le capital au XXIe siècle, il a démontré, chiffres à l'appui surtout pour les pays européens, que le capital a toujours eu un meilleur rendement que le travail fourni. Les écarts entre possesseurs de capitaux, que ce soient terres, immobilier ou titres d'actions, ont tendance à se creuser. Pour contrer cette tendance avec toutes les conséquences sociales qu'elle implique, il faut imposer le capital plus que le travail. Dans Capital et idéologie Piketty reprend cet argument, mais cette fois-ci à une échelle planétaire. À plusieurs moments dans l'histoire mondiale, entre autre après les deux grandes guerres du 20ième siècle, des gouvernements divers ont en effet exécuté une politique d'impôt de plus en plus progressif sur revenus et capitaux. Leurs économies se sont rapidement améliorées. Depuis les années 1980, Reagan et Thatcher obligent, la tendance s'est renversée. On impose de moins en moins et de moins en moins progressivement, le capital fuit vers les endroits où il est peu ou pas du tout taxé, et les classes moyennes et pauvres paient relativement beaucoup pour le bien-être général de leur pays, et en profitent relativement peu.
Après la fascination pour l'analyse j'en ai pour les solutions. Piketty en a des assez concrètes, aussi bien pour les impôts progressifs que pour la coopération entre pays (de prime abord européens) pour lutter contre la fraude fiscale et fuite des capitaux.

Le sentiment de digestion après lecture provient d'abord du nombre de sujets traités . On a parfois l'impression de lire trois livres à la fois. Par exemple: dans la quatrième partie de son livre, on en est déjà à plus de 800 pages qui ont décrit post-colonialisme, postcommunisme et la crise du néopropriétarisme, Piketty s'attaque au problème du changement des électorats de gauche et de droite. C'est un peu inattendu et surtout très franco-français, là où le contexte jusque-là était plutôt planétaire. On frôle l'overdose. En plus Piketty n'est pas un grand styliste et a tendance à se répéter. le livre aurait peut-être gagné en force si un éditeur un peu plus sévère l'avait réduit de 200 pages.

Néanmoins, Capital et idéologie est à lire absolument quand on se sent concerné par l'état de notre planète, qu'on veut mieux comprendre le débat politique là-dessus, et qu'on cherches des solutions pour l'améliorer.
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Je mentirais en tentant de faire croire que je suis venu à bout de ces insondables 1200 pages sur lesquelles je me suis pourtant accroché, repoussant d'autres lectures, et dans lesquelles j'ai plusieurs fois replongé. Avant d'en sauter des paragraphes, des chapitres, puis de simplement lire les en-têtes de chapitres qui finalement m'ont semblé suffire à suivre le raisonnement.
Je ne critique pas ici le fond, qui est si j'ai compris d'apporter un peu de réalité à l'économie, en s'appuyant sur des données présentant du recul historique. Pas non plus le principe de base d'évaluer différentes sociétés à l'aune de ses inégalités, principe qui est brillant et simple, tant d'ailleurs qu'on peine à imaginer qu'après tant de temps à écouter des gens parler avec des tons si sérieux d'économie, un concept aussi basique de sociologie vienne à peine de transpirer.
De bonnes intentions, un angle de vue intéressant, à priori de bons auspices. Oui mais voilà, le carcan de la chose économique semble lourd, très lourd, et rappel constamment aux chiffres, à l'étude de micro exemples qui n'apportent rien à la compréhension, ou à une possible volonté, mais qui soutiennent une thèse.
J'ai le sentiment que ce livre manque de n'avoir pas été développé d'abord comme un essai, peut-être 100 pages, peut-être 150, mais qui suffiraient à faire passer le message, à résumer toutes ces assommantes justifications.
L'image qui me vient est celle d'une vieille chanson de Dylan dans laquelle les princes, en haut d'une tour, gardent la vue. Thomas Piketti, un étage plus bas, aurait probablement réussi à ouvrir une fenêtre et à observer le monde au travers, finement d'ailleurs. Mais tout occupé qu'il est à justifier longuement ce qu'il y aperçoit, on perd un peu en le lisant le fil de ce qu'il décrit, toujours ramené au prisme de la petite fenêtre des comptes économiques. C'est dommage, et je pense que l'ensemble gagnerait, encore une fois, à être présenté sous forme de nouvelle ou d'essai soutenant la pensée qui anime assez visiblement l'auteur, d'autant plus si l'objectif est d'influer sur ces fameux princes, un étages au-dessus.
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Ce livre est une mine d'informations, qu'on soit d'accord ou pas avec les solutions proposées à la fin.
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Cet essai n'est plus d'actualité puisque la dernière livraison avec Julia Cagé “une histoire du conflit politique” le met à l'ombre des projecteurs. Il n'est pas obsolète pour autant, loin s'en faut: ce parcours á travers l'histoire de l'humanité est passionnant et met en lumière les progrès sociaux conquis de haute lutte ainsi que de grossières injustices ignorées de la majorité comme celle de la fin du remboursement de la “dette” des Haïtiens pour l'émancipation de leur esclavage versée aux propriétaires d'esclaves en…1950! Une lecture hautement instructive et recommandable.
Lien : https://blogs.mediapart.fr/e..
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Difficile de ne pas être intéressé par les aspects abordés par Piketti dans son essai. Cette bd est une vulgarisation autour du thème de la répartition des richesses qui ne laissera sans doute personne indifférent, qui agacera sans doute les électeurs de droite. Ses propositions de solutions ne sont pas dénuées d'intérêt. le seul bémol est que parfois, on reste sur notre faim ( par exemple sur la manière dont la colonisation a modifié le systeme de caste en Inde.
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"Capitalisme et idéologie" est un gros pavé de 1200 pages. Comme pour"Capitalisme au XXème siècle", le titre ne donne aucune indication sur le contenu. Piketty n'a toujours vraisemblablement pas lu Marx et confond patrimoine et capital. Etant économiste en chef, c'est impardonnable. Ne cherchez pas non plus d'idéologie, il n'en est pas question. Au mieux, il nomme des courants politiques sans en chercher la substance. le vrai sujet du livre est l'inégalité (essentiellement de patrimoine) depuis la révolution française. le gros intérêt du bouquin est l'énorme travail de compilation de données sur plus de deux siècles et sur une bonne partie de la planète. Ce n'est pas un livre d'histoire même s'il y a énormément de faits historiques peu connus qui y sont décrit. L'histoire consiste à ordonner les évênements, à en chercher les causes et les conséquences. Ce travail est absent. Pour autant Piketty ne se cache pas d'être socdem donc un gentil plutôt pour la réduction des inégalités. Chez Piketty, il n'y a pas de classes mais des groupes sociaux, il n'y a donc pas de lutte de classe ni de révolution mais des bifurcations issues sans-doute de discussions de salon. Son mantra est "la diversité et la complexité des trajectoires politico-idéologiques et institutionnelles" rend impossible l'analyse des bifurcations historiques. Ainsi, "le changement historique découle de l'interaction entre des logiques politico-événementielles de court terme et des logiques politico-idéologiques de plus long terme." Cà, c'est pour la révolution française, fermez le ban!!! Malgré tout, il est nécessaire de le lire parce que les informations qu'il délivre, c'est de la dynamite en barre. Et même les idées qu'il avance au niveau fiscal notamment sont très intéressantes. Pour avoir une bonne critique du bouquin , écoutez Lordon sur le lien ci-dessous
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Le premier livre faisait 900 pages, il ne manquait pas d'intérêt, mais aurait pu être réduit à 150. D'ailleurs, allez plutôt écouter la synthèse par Piketty lui même sur Ted Talks, 15 minutes et c'est bien assez. le deuxième est aussi long, mais il est plus riche. Cela se lit très bien, on y apprend quelques petites choses (chapitre sur l'esclavage à Haiti par exemple). Mais comme toujours avec Piketty, sa malhonnêteté intellectuelle est horripilante, elle l'est encore plus dans ce livre. Son approche est de partir d'une hypothèse et de la conforter par tous les faits qu'il trouve, ignorant tous les autres. C'est la marque de fabrique de Piketty, mais ce qui rend la chose plus pénible encore est qu'il fait semblant de mener une enquête, comme le ferait un détective ayant très peu d'indices sur un meurtre, et donc pas d'a priori. Or, en réalité, Piketty, c'est un peu le Colombo de l'économie qui pose l'hypothèse que untel a commis le crime (on se demande souvent comment) et n'enquête que sur lui. A l'opposé par exemple de Poirot. Et comme d'habitude, il propose des solutions basées sur une analyse très orientée, ce qui affaiblit son propos. Honnêtement, ses chroniques du Monde ressemble souvent plus à un tract de Lutte Ouvrière qu'à une analyse sérieuse. S'y ajoute son égarement en politique, auteur de la proposition de revenu universel pour les jeunes, dont son candidat n'avait manifestement aucune idée, Piketty non plus, de comment cela pourrait fonctionner et même si ce serait une bonne chose! Bon, au total, je mets trois étoiles: perso, je l'ai dévoré, j'ai bien aimé, je ne suis pas devenu Pikettiste pour autant. Cela ce lit mais il y a d'autres ouvrages économiques grand public plus intéressants.
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C'est pour moi plus un livre d'histoire, européenne et mondiale, qu'un livre d'économie.
Bien sûr, l'ouvrage abonde de graphiques, de chiffres... mais l'auteur fait également référence à des oeuvres littéraires, ce qui est plutôt rare dans un livre d'économiste.
Facile à lire, y compris lorsqu'on le lit en discontinu, d'autant plus que Thomas PIKETTY, en bon prof, annonce, reprend, résume...



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