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Monostiches et autres poèmes est un recueil écrit par Ion Pillat, poète symboliste roumain et traduit merveilleusement par Gabrielle Danoux, avec le concours de Muriel Beauchamp. Je remercie ici chaleureusement Gabrielle Danoux qui m'a permis de me faire connaître ce texte, je lui rends ici grâce car la traduction d'une oeuvre poétique est toujours un exercice délicat. Ici le résultat est particulièrement réussi si l'on en juge par la beauté des mots qui viennent à nous et leur lumière... J'ai ici découvert ce qu'était un monostiche, une sorte d'exercice de concision, un peu à la manière d'un haïku, c'est plus court et plus magique qu'un aphorisme, quelque chose qui ressemblerait à une devinette qu'on déplierait sous nos doigts éblouis... Monostiches et autres poèmes est une invitation au voyage, au ciel, à la légèreté, à la lumière... Les monostiches sont des vers qui s'égrènent comme des pétales de fleurs jetés au vent, des devinettes, des respirations comme l'écho qui revient après le jour faiblissant. C'est l'âme qui s'échappe des mots, transgressant la limite de la page... C'est l'innocence d'un sourire qui jette ses mots sur le fil fragile de l'existence. C'est une étincelle qui allume le coeur encore sombre de ce que nous sommes. C'est un baiser cueilli au bord de l'eau. Ces vers concis, ramassés en quelques mots sont la lumière d'un rire enfantin. Ce sont des vers incroyablement jubilatoires sur le bord d'un rivage que nous ne soupçonnions pas... Ce sont des chuchotements tristes qui s'évaporent dans le soir ténébreux. Des mots orphelins du ciel et de la terre s'envolent comme des oiseaux. L'auteur les cueille au passage de son coeur qui s'ensorcelle. Ces vers nous rappellent ô combien que le temps est assassin mais que le poète est avant tout un peintre de la lumière. Au-delà des monostiches, les poèmes qui suivent sont plusieurs invitations dans une facture plus classique, donnant tout l'éclat du symbolisme de la poésie de Ion Pillat. Nous célébrons ici l'art italien... ...Une fresque inconnue, peut-être oubliée pour l'éternité. C'est une invitation au voyage à la lumière au silence. Ici les sortilèges s'invitent sous nos yeux étonnés. C'est comme un conte étrange, quelque chose de merveilleux. Le temps est suspendu à ce rêve. Une promenade dans les vignes... L'automne a ce goût amer des choses qui ont vécu. Et puis la Bretagne vient... Toujours et encore ici l'ombre d'une cathédrale, peut-être celle de Quimper, ou plutôt celle de Saint-Pol-de-Léon, plus près de la mer... Les femmes des pêcheurs, celles qui ne pleurent jamais, ressemblent à des madones. Ces poèmes ont souvent un seul point commun, l'éloge de ce qui est plus grand que nous, que ce soit une montagne, un ciel, une fresque, une cathédrale, un oiseau aux ailes déployées, le soleil d'automne et son crépuscule sur la mer Noire, les mythes anciens et immortels, l'évocation d'Ulysse revenant de la guerre de Troie. C'est l'âme de la Méditerranée antique qui revient ici comme une vague dans ces vers magnifiques. C'est l'âme du large au plus loin que nous pouvons espérer aller avec les mots... La poésie ouvre nos murs en ce temps de confinement... + Lire la suite |