Les citations, qu'il est réconfortant de voir largement apprécier pour certaines, donnent une idée pertinente de la variété de la poésie de
Ion Pillat. Elle rappelle "L'invitation au voyage" de
Charles Baudelaire : tout n'y est, à première vue qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté, sous des horizons variés. On y joue du shamisen au Japon, on y lit
Giorgio Vasari, on se recueille à San Francesco del Deserto, et la Roumanie se rapproche de la Grèce et de Rome par l'intermédiaire d'
Ovide. Mais sous cette préciosité feinte apparaît discrètement une pertinente réflexion sur la condition humaine, à l'image de cette biche de porcelaine, décrite comme une merveille, avant de révéler le contraste entre le monde animé et celui des choses, "où la mort ne tue point". Ancré dans la campagne roumaine, où il avait plusieurs propriétés, comme
Francis Jammes dans son Béarn, Pillat s'en évade en monostiches vers ces amandiers riches en immortalités fragiles : qui ne ressent pas, aujourd'hui, l'envie de s'évader?
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