Vous avez tort de me sous-estimer, ce sont des armes redoutables, c’est grâce à elles que je dénicherai plus tard un mari au moins aussi riche que papa, condition sine qua non de la poursuite de mon existence si délicieusement et exclusivement futile. Car travailler n’entre pas dans la liste de mes nombreux talents. Je me ferai entretenir et voilà. Comme mère et grand-mère avant moi.
Tout ce que je voulais, c’était l’atteindre, voir briller des putains de larmes dans ses yeux, qu’elle crie, qu’elle hurle, qu’elle fasse une crise. Elle s’est levée posément, s’est mise à me caresser les cheveux et m’a démontré par a + b l’être minable que je suis... Et je l’ai laissée.
Je cherche en vain dans chaque visage une étincelle de poésie, de l'enthousiasme dans les discours, des idéaux si ce n'est des idées, mais les gens passent outre, ils marchent pressés, mal habillés, les yeux vidés par les soucis.
J'ai du mal à respirer. Je n'ai envie de rien, je ne sais pas quoi faire, je ne veux pas dormir, je ne veux pas rester éveillée. Je n'ai pas faim. Je ne veux pas être seule, je ne veux voir personne. J'ai l'impression d'être en sursis. Je suis juste complètement défoncée.
Demain, tout va changer. J'en ai marre, j'en peux plus. Poursuivre chaque jour une finalité qui n'existe pas, m'étourdir, taper, jouer, baiser, sortir, je veux rompre cet engrenage infernal. Demain, j'arrête la coke, je me résigne à faire quelque chose. Je veux avoir une raison de me lever le matin. Demain, je bazarde ma fierté de con qui sert à rien, et je lui avoue la vérité, je lui dis à quel point je l'aime, que je n'ai jamais cessé de l'aimer. Et puis si elle s'en fout, au moins, je serai fixé. Et je pourrai passer à autre chose, cesser de me torturer, vivre... Il est grand temps. Et si elle ne s'en fout pas... Demain ne sera pas comme hier, comme aujourd'hui, comme tous les jours gâchés de ma misérable vie. Demain je serais peut-être avec Hell.
Le jour fait semblant de se lever. Mais c'est la nuit pour toujours.
C'est vrai. On aurait pu. Tu sais. On aurait pourtant pu s'aimer sans en crever. On aurait pu essayer d'être un couple d'une niaiserie rare, il paraît que l'amour rend con, on aurait eu une excuse.
Tu m'as cassé les couilles au bout de six mois. Pourquoi je suis partie, à ton avis ? Parce que je ne voyais pas comment te dire que pour moi c'était fini, j'avais pas envie que tu me supplies de rester, et de rester par pitié. Je suis partie, c'était plus simple. Et le pire, c'est que tu n'es même pas capable d'être constant avec tes petits sentiments minables, tu t'es mis avec ta pute au bout de quoi, un mois ? T'as oublié tes petits messages désespérés où tu noyais mon répondeur de Reviens !!!! ?
Et je sais, je SAIS que toutes les filles se sont trouvées AFFREUSES, en se réveillant ce matin, et que toutes attendent un coup de fil qu'on ne leur passera jamais.
Le bonheur est une illusion d’optique, deux miroirs qui se renvoient la même image à l’infini. N’essayez pas de remonter à l’image d’origine, il n’y en pas. Ne dites pas que le bonheur est éphémère. Le bonheur n’est pas éphémère. Le sentiment ressenti et pris pour le bonheur quand on est amoureux, quand on a réussi quelque chose, c’est le sursis avant de comprendre l’erreur : l’être aimé ne ressemble à rien, ce que vous avez réussi ne rime à rien. Cela ne vous rend pas malheureux, mais conscient. Le bonheur ne se finit pas, il se rectifie.