Il y a des mains qui sont mortes et d'autres pas. Il faut de l'expérience pour se rendre compte. Quand l'homme tend sa main la première fois, elle est chaude et blanche avec cinq doigts bien distincts. La deuxième fois comme il insiste d'avantage, on a le temps de remonter un peu le long du bras mais ça n'est pas suffisant. La troisième fois, alors qu'on espère le contact de la main prolongé, il présente une autre portion de lui même, la bouche ou le sexe, cela dépend de son tempérament. Quand l'homme me serre dans ses bras la quatrième fois en disant "je t'aime", c'est à ce moment là que la main se décide. Soit elle reste accrochée aux mots de l'homme, soit elle tombe comme une feuille morte.
C'est curieux toutes ces mains par terre en automne.
Je trouve cela curieux de passer sa vie à être un homme.