AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Taxidermie


Je ne répèterais pas ce qui a déjà été dit sur ce livre, mais il est vrai qu'une fois refermé, il nous laisse désarçonné. Les faits sont là, inévitablement, clairement. Que les politiciens soient de gauche ou de droite, finalement, ils s'entendent tous pour former une élite, une oligarchie que seul l'argent intéresse. Nous sommes dans un monde de flibustiers, de pirates mais en costards cravates parlant un langage soutenu et policé. Une fois le livre refermé, une liste de noms incroyable envahit notre esprit, trop nombreux pour être cités. On se demande même s'il faut continuer à croire aux grandes écoles comme Sciences Po d'où tous ces incompétents sortent directement.

Ce livre n'est pas tant sur la domination que la machination, la manipulation. Les puissants utilisent des données qui sont tronquées. Exemple : fraude à la sécurité sociale en 2011 ? Oui, c'est vrai : 200 millions ont été détournés. Mais que vaut cette information si on oublie de rappeler que la même année des employeurs ont fait travailler des personnes sans les déclarer pour éviter de payer les cotisations patronales ? En effet, cela représente 20 milliards !!! Donc 200 millions ne sont pas grands choses à côté. On falsifie ensuite les mots : les chômeurs sont des assistés ; pourtant, quand on voit que le plan dit de sécurisation de l'emploi (autre mot terrible) fait que 9 emplois sur 10 sont des stages, des contrats partiels ou précaires (contrairement en 81 où 9 emplois sur 10 étaient des CDI), comment s'étonner qu'il y ait des chômeurs ? On ose les appeler ensuite assistés ? On dit que des manifestants mécontents ne sont pas des militants mais des "voyous" qui font des dégâts publics. Quel langage de voyou ! Puis, on cache des informations, des escroqueries : les paradis fiscaux, les escroqueries d'un pauvre type comme Bernard Tapie et j'en passe.

N'ayons pas peur de le dire : nous ne sommes pas en démocratie mais dans une "dictature douce". Je ne vois plus très bien la grande différence qu'il y aurait en effet entre un dictateur qui utilise l'armée pour prendre le pouvoir, et celui qui annonce un projet, se fait élire, et faire ensuite non pas ce qu'il a annoncé, mais ce qu'il veut au niveau du programme sans aucun soucis en raison de son immunité et du pouvoir policier en cas de manifestation. Les citoyens mécontents, manifestent sans aucun succès (faut-il se rappeler que sous Sarkozy, aucune manifestation n'a été considérée ? Aides-urgentistes, enseignants, ouvriers...). le philosophe Alain affirmait dans un de ses propos que la démocratie ne pouvait se comprendre à partir du suffrage universel seulement. On peut en effet tous voter pour Hitler démocratiquement, choisir le pape à la majorité s'il se présente. Autrement dit, nous choisirons démocratiquement de ne plus rester en démocratie ! Pour garantir la démocratie, disait-il, il ne faut pas seulement choisir un représentant, encore faut-il le pouvoir de contrôler les décisions supérieures. Or, étrangement, ce n'est plus le cas aujourd'hui ! On a juste la liberté d'élire, aucunement celle de contrôler les décisions qui nous concernent, ou qui sont faites dans l'ombre ensuite ! Etrange démocratie non ?
Commenter  J’apprécie          376



Ont apprécié cette critique (29)voir plus




{* *}