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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On pourrait croire en première lecture que La violence des riches n'est qu'un petit livre de propagande « gauchiste ». Il n'en est rien, les auteurs sont bien des sociologues, qui analysent à l'aide de nombreux exemples ces rapports « dominant-dominé » qu'on retrouve dans toute société, et pas seulement dans les relations entre « les riches » et « les pauvres ».
La fiction des surhommes qui travaillent jour et nuit, sans compter leur temps, et méritent bien les salaires exorbitants qu'ils s'octroient et finirait par faire croire (l'auteur cite ici Paul Nizan, Les chiens de garde) que « Mr Michelin ne fabrique des pneus que pour donner du travail à des ouvriers qui mourraient sans lui ».
Cette domination pourrait parfois, sous l'effet d'un bon « management » être acceptée par les dominés, « car la servitude passe d'abord par l' intériorisation des bonnes raisons que les plus riches font miroiter pour faire valoir leurs intérêts au nom de l'intérêt général ».
Les media ne manquent pas d'entretenir ces idées, en donnant des réponses technologiques à des questions sociologiques : « la loi de l'offre et de la demande » s'exclame une chasseuse de têtes dans une émission télévisée consacrée à la légitimité des rémunérations en millions d'euros annuels. En somme il y aurait d'un côté les riches, créateurs de richesse et les travailleurs, des charges à réduire.
L'organisation des villes, rejette dans des ghettos en périphérie, près des voies de chemin de fer, sa population de « sous-hommes » (obèses, alcooliques, drogués, chômeurs et regroupe dans les centres coquets la crème de la société. La politique dite « de la ville », qui a pourtant englouti des millions, n'y a rien changé.
Les auteurs doutent que la politique puisse changer quelque chose à cette situation, tant « l'oligarchie » reste la même, à droite comme à gauche, formée dans les mêmes écoles dites prestigieuses et prônant le « néolibéralisme » salvateur, et les bienfaits de la « mondialisation ».
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J'ai découvert l'année dernière les auteurs de ce livre grâce à une collègue, au travers d'une BD sur les riches. Voyant que ces deux sociologues des élites sociales sortaient un nouveau livre en ce mois de septembre 2015 (''Tentative d'évasion (fiscale)''), je suis allé voir ce que ma médiathèque avait en stock parmi leur importante bibliographie et suis tombé sur l'un de leurs derniers livres, consacré aux rapports de classe entre les élites (souvent riches) et la majorité de la population. Des rapports de domination-soumission, de manipulation, d'exploitation, tellement violents qu'ils ne devraient pas être tolérés mais qui sont pourtant acceptés, rentrés dans les esprits au point de les trouver naturels. Les auteurs démontent cette mécanique de la domination, à l'aide de nombreux exemples et témoignages, issus de leur observation des évènements politiques et économiques ainsi que des entretiens et expériences sociologiques qu'ils mènent depuis des années. Très concret et plaisant grâce à ces ''études de cas'' et à leurs commentaires, le livre est très abordable, nul besoin d'avoir fait des études de sociologie pour le comprendre. Je le trouve en revanche trop brouillon dans sa structure, avec des chapitres sans lien évident entre eux et de nombreux exemples partant dans tous les sens, en lieu et place d'une analyse structurée s'étendant sur l'ensemble de l'ouvrage… mais ça aurait peut-être justement trop ressemblé à une thèse de sociologie ! A noter un chapitre sur ''L'oligarchie dans la France de François Hollande'', complément bienvenu après leur livre ''Le président des riches'' (qui traitait de Nicolas Sarkozy), et qui montre en quoi, de gauche ou de droite, les élites façonnent le monde de la même façon puisqu'ils vivent dans le même univers (scolarité à l'ENA, relations d'affaires, professions…).
Au final, un livre édifiant sur la domination des riches qui osent tout sans crainte d'être sanctionnés. A lire pour ouvrir les yeux, et peut-être se révolter de cette situation.
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Essayer de comprendre et de remettre dans le bon ordre ce que les médias nous assènent sur la vie politique et économique de notre pays.

Les deux auteurs, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot sont des sociologues, anciens directeurs de recherche au CNRS et proche du Front de Gauche qu'ils ont soutenu lors des dernières élections. L'essentiel de leurs travaux est consacré à l'étude de la haute bourgeoisie et des élites sociales.

S'il n'était qu'un trait à retenir de ce livre c'est que les puissances de l'argent dominent les décisions politiques à un point tel qu'il semble difficile de faire marche arrière sans changer complètement le paysage bipartisan de notre paysage électoral.
Ce qui est inquiétant quand on voit la progression du FN qui semble seul répondre à cette volonté de changement, alors qu'il existe d'autres alternatives.

Népotisme, oligarchie, esprit de classe, solidarité entre riches, ententes pour constamment obtenir plus des pouvoirs publics, collusions de ces derniers avec les banquiers, rien du portrait dressé ne semble réjouissant. La rhétorique employée nous permet de découvrir certaines vérités sues et tues. Délinquance des riches largement impunie, mécanisme de la domination impitoyable et culpabilisante, on attend des solutions, des portes de sorties ! Mais celle-ci sont parfois assénées avec une terminologie plus proche du discours politique que d'une prose scientifique. Les auteurs sont engagés et ne s'en cachent pas. Leur ouvrage est didactique et très bien documenté (enquêtes, portraits et données chiffrées…). Malheureusement, le sérieux qui aurait pu s'en dégager est parfois terni par des prises de position trop radicale.
Un ouvrage qui en fera pâlir certains, en énervera beaucoup, mais pourrait aussi éveiller certaines consciences.
Lien : http://legenepietlargousier...
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Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, plus communément appelés « les Pinçon-Charlot » dans les facultés de sociologie, sont incontournables en sociologie. Il est très rare qu'un étudiant ou quelqu'un qui s'intéresse un peu à la sociologie ou plus largement à la société puisse échapper à ces deux sociologues. Ainsi, je me suis lancée dans la lecture de cet ouvrage au titre choc : La violence des riches.

Selon moi, on peut scinder cet ouvrage en deux, tant sur les idées et démonstration, que sur le nombre de pages. La première partie a été pour moi un « petit » calvaire ; ces sociologues ne faisaient que taper, et j'ai bien dit taper car il y a un grand manque d'objectivité selon moi, sur les riches, les bourgeois, appelez-les comme vous voulez. de même, sur Nicolas Sarkozy qui est traîné dans la boue tout au long de cet ouvrage pour être « libéral », même si je conseillerais à ces deux auteurs de vérifier les écrits et dires de vrais libéraux au sens économique du terme, et d'être aussi trop amis avec les riches. Toutefois, cet homme est de droite, et revendique de manière ostentatoire son côté « bling-bling » et « néo-libéral ». Alors en quoi est-ce surprenant ou en quoi cela puisse être intéressant de le critiquer des pages et des pages ? D'autant plus, que François Hollande ne fait lui l'objet que de quelques critiques, pourtant bien plus graves en idéologie, et en humanité ; et en plus se disant de gauche ?!

Personnellement, ces deux sociologues ne font pas, ici, dans cet ouvrage, un bon travail de sociologue, c'est-à-dire d'objectivation, de « refroidissement » de l'objet au sens durkheimien du terme.

Néanmoins, la seconde partie sur les explications ou les constats sociologiques de la pauvreté, de la précarité à travers l'emploi, et encore plus intéressant l'espace urbain (HLM, ZUS, etc) est vraiment un mine d'or. La sociologie reprend enfin ses droits dans cet ouvrage, et les théories foisonnent pour enrichir nos esprits et nos éventuels sens critiques.

Vous comprendrez donc que je suis plutôt mitigée sur cet ouvrage ; il est pas mal, mais il faut le prendre avec des pincettes, et faire la part des choses.

Encore une fois, et cela à peut-être ramener au titre choc de l'ouvrage, ces deux sociologues ont plutôt voulu vulgariser la sociologie et faire réagir (population dans toutes ses classes sociales, médias, politiciens, etc) qu'écrire un véritable essai sociologique...
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