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Critique de Myriam3


Que signifie être une enfant des îles dans une école française des années 60? Qu'on se fait traiter de Bamboula, de Blanche-Neige, et qu'on t"exhorte de retourner en Afrique" quand on est née en France et que la famille a quitté l'Afrique depuis des siècles? Que la grand-mère, Man Ya, rapporte avec elle toutes les odeurs des épices et des plantes qu'elle a laissé là-bas à sa case de Guadeloupe, les fruits, mango, cythère, coco, corrosol, et qu'elle nous réconforte "Pa pléré sé ti moun-la! Pa pléré! "en nous racontant la couleur des arbres, l'eau du ruisseau qui s'écoule de la roche, le jardin dont elle s'occupait et le mari qui la battait parce qu'il avait fait la guerre, les mauvais esprits, les chemins qui menaient à la case, les parfumes entêtants de son île natale dont son fils l'a enlevée, pour la protéger du Bourreau.
Ni d'ici ni de là-bas, un pied sur l'île un autre en métropole, deux continents, deux mondes totalement différents... Gisèle Pineau raconte cette grand-mère exilée quelques années de Guadeloupe mais surtout raconte sa propre enfance entre découvertes et souffrances dans une France banalement raciste et ignorante.
J'ai adoré cette écriture vivante, colorée et mâtinée de créole qui en elle-même porte toute la richesse d'une double culture.
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