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Nuits nantaises tome 3 sur 4
EAN : 9782370471543
288 pages
Editions Lajouanie (05/06/2020)
4.49/5   41 notes
Résumé :
Nantes, à l’aube des années 2000.

Greg Brandt, enquêteur retraité, s’occupe de sortir des drogués de l’enfer…

Cette mission dérange les dealers, le milieu nantais et certains cadres de la Crim’.

Une jeune policière est assassinée, puis c’est aux proches de l’ancien flic que l’on s’attaque.

Raison de ce déchaînement de violence : soixante-dix kilos d’héroïne volés au 36, quai des Orfèvres…
Que lire après Nuits nantaises, tome 3 : Le NantaisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Dernier opus de la trilogie des nuits nantaises que j'ai dévoré d'une traite .

Le suspens est présent. les personnages sont très travaillés et malgré leurs défauts d'être humains lambda, on les apprécie fortement. Carl Pineau nous narre des histoires pleine de réalisme . On suit leur péripéties avec frénésie. D'ailleurs il faut reconnaître que l'auteur n'est pas tendre avec ses personnages.

J'aime la façon qu'a l'auteur de nous raconter des histoires. J'avais déjà été fortement conquise par les deux tomes précédents, mais avec ce troisième tome l'auteur confirme son talent et mon envie d continuer à le lire.
J'avoue que j'ai été surprise par la fin, car je ne m'attendais pas du tout à un final de la sorte. Mais Carl Pineau a bien noyé le poisson et m'a promener dans son univers avec aisance.

Je ne peux que conseiller fortement cette trilogie qui nous transporte a différents moments dans le monde de la nuit nantaise.
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Policier nantais à la retraite, Greg Brandt milite dans une association qui tente de sortir des drogués de l'enfer. Il y affronte ses démons du passé, notamment le souvenir d'une compagne dont il a involontairement provoqué la mort par overdose...
Mais son action dérange : les dealers d'abord, qui n'apprécient pas cette intrusion dans leur territoire ; les ex collègues de Brandt ensuite, qui aimeraient faire de lui une tête de pont dans le milieu de la drogue.
Puis tout s'accélère : les banlieues s'échauffent pour venger la mort de deux jeunes ; un caïd local tombe ; une jeune policière est assassinée ; 70 kilos d'héroïne disparaissent des locaux de la PJ... La violence monte.

Cher Carl, j'avais beaucoup aimé le Sicilien, tome 2 de la trilogie ; j'ai adoré le Nantais !
Il y a d'abord l'ambiance, celle des banlieues plus ou moins abandonnées aux dealers, qui ne se réveillent que pour protéger leurs enfants, ou tenter de leur rendre hommage quand le réveil a été trop tardif.
Il y a ensuite cette transition entre un monde de vieux gangsters qui auraient voulu faire de l'honneur une de leurs valeurs, et les jeunes gangs qui ne croient qu'en la violence.
Il y a encore des personnages hauts en couleurs, profondément marqués par leur humanité et/ou par leur violence : Greg le Nantais, Dario le Sicilien, Hamed et Malla les jeunes trafiquants, Robert le vieux truand et Pascale son ex compagne, Pierrick le flic désabusé, et tant d'autres...
Il y a enfin l'amitié, une valeur qui paraît transcender les différences... mais qui est parfois trahie.

Et puis, il y a la qualité de votre écriture, Carl, qui fait du Nantais un polar digne de la Série Noire chère à Georges Duhamel. J'ai beaucoup aimé la trilogie marseillaise du regretté Jean-Claude Izzo, publiée dans cette collection et lue il y a plus de 20 ans. Je trouve qu'il y a une belle filiation entre Fabio Montale et les nuits nantaises.

Félicitations Carl, et au plaisir de vous rencontrer.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Titre : le nantais
Auteur : Carl Pineau
Editeur : Lajouanie
Année : 2020

Résumé : Greg Brandt est un flic à la retraite. Dans son minuscule local d'une cité nantaise, il tente de sortir des jeunes de l'enfer de la drogue. le vol de soixante-dix kilos d'héroïne, au 36 quai des orfèvres, va faire voler en éclat sa tranquillité. Une jeune policière est assassinée puis l'étau se resserre autour du vieil enquêteur lorsque ses proches sont directement inquiétés.

Mon humble avis : Et voilà que s'achève la trilogie des nuits nantaises par l'excellent Carl Pineau. Après les années 80, puis 90, l'auteur s'attaque aux années 2000 et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça dépote ! À l'image de la décennie qu'il dépeint, le texte de Pineau est âpre, rude, extrêmement violent. Oublié le code d'honneur des voyous des décennies précédentes, les bandes organisées n'ont aucune pitié et un seul objectif : faire de l'argent à tout prix et par n'importe quel moyen. Plus étouffant que les deux tomes précédents, plus centré sur la personnalité de son personnage principal, le nantais est un polar pur jus, un texte sombre. Brandt est malade, fatigué, blessé par la vie, revenu de tout. Dans cet opus, le vieil enquêteur livre son dernier combat, son baroud d'honneur. Pour décrire ce crépuscule, Pineau opte pour un style direct, concis, allant à l'essentiel. Dans le nantais l'action est omniprésente, les rebondissements s'enchaînent et ne laissent aucun répit au lecteur. C'est efficace, addictif, ramassé sur un laps de temps court et, encore une fois, ultra violent. Âmes sensibles s'abstenir ! Pour conclure, il y a un peu de tristesse à voir s'achever cette trilogie, un peu de regrets à l'idée de ne plus jamais croiser Dario, Greg et les autres. Pour ces heures de lecture plaisantes, pour la richesse de ces personnages, pour le plaisir tout simplement, nous ne pouvons que remercier Carl Pineau, en espérant avoir de ses nouvelles très bientôt.

J'achète ? : Il me semble qu'il serait judicieux de lire cette trilogie dans l'ordre, bien qu'il soit largement possible de commencer par cet opus. Et oui, je conseille ces romans consacrés aux nuits nantaises. Pour l'acuité du propos, pour le savoir-faire de son auteur et pour le témoignage implacable sur une époque qui a perdu ses repères.

Lien : https://francksbooks.wordpre..
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J'ai eu le plaisir de découvrir la plume de Carl Pineau avec l'Arménien, dans lequel l'auteur immergeait son intrigue dans les années 80, une immersion dans le monde de la nuit, avec cette liberté qui prédominait, avec sexe à gogo, sans protection… Les événements majeurs des années 80, étaient le fil directeur… 
Avec Le Sicilien, on fait une plongée vertigineuse dans les années 90, le sida est passé par là, le sexe prend une place moins importante, enfin, on se protège… Mais les trafics en tout genre ont pris de l'essor, au point que les petits malfrats des années 80, sont devenues des pointures… 
C'est assez intéressant de suivre l'évolution des personnages, à travers un fil conducteur qui colle à L Histoire, avec les événements importants de ces décennies, mais également de la plume de l'auteur qui a pris en maturité. 
Même si les personnages étaient déjà bien campés dans les précédents, ici, ils gagnent en profondeur. 
Le flic du Nantais, Greg Brandt, se fait vieux, il est à la retraite et garde ce profond attachement au genre humain en voulant aider ceux qui souhaitent sortir de leur dépendance à la drogue. Mais voilà, flic un jour, flic toujours, impossible de se refaire. Il dérange et les menaces ne tardent pas. Il est dans le viseur des dealers et des petits caïds… Soixante-dix kilos d'héroïne disparaissent du 36, une jeune flic est tuée. Le dernier baron de la drogue vient de tomber, en toile de fond, les émeutes et les violences explosent dans les banlieues à la suite de la mort de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, le 27 octobre 2005, électrocutés dans l'enceinte d'un poste électrique alors qu'ils cherchent à échapper à un contrôle de police, les guerres entre bandes rivales pour s'approprier le marché de la drogue, et la religion fait son apparition dans certains discours. La tension est à son paroxysme lorsque les proches de Greg Brandt sont touchés. 
J'ai été très agréablement surprise par la direction que prend l'auteur pour clore cette trilogie nantaise où l'on retrouve les personnages récurrents avec leurs liens et surtout, on apprend certaines choses qui nous font ressentir de l'empathie pour ce flic droit dans ses bottes, mais qui, n'hésite pas à franchir les limites, par conviction ou amour. 
La plume est beaucoup plus travaillée et aboutit, les personnages sont plus humains, touchants, voir détestables. Une réelle évolution dans l'écriture et la qualité, même si elle était déjà présente, l'évolution est flagrante. La plume est concise, directe, pleine de réalisme. Surtout si on sait lire entre les lignes, et que l'on fait le parallèle entre certains personnages et l'évolution de la société.
Avec ce troisième opus, on bascule dans les années 2000, et les trafics en tout genre, mais surtout, Carl Pineau met l'accent sur l'émergence des trafiquants sans code d'honneur. Place aux jeunes, qui n'ont aucun scrupule à s'attaquer aux anciens pour les dégager de la place et se faire de fric. On trucide à tout-va, la violence est beaucoup plus présente. Le sang coule à flots, et tant pis pour ceux qui se trouvent sur la route de ces malfrats qui n'ont plus aucune limite. 
Un déchaînement de violence qui atteint son apogée, à l'image de cette société gangrenée. Pour autant, l'espoir est là et il suffit de tendre la main… Une belle façon de terminer cette trilogie que je vous recommande de lire dans l'ordre, pour en apprécier l'évolution, même si chaque livre peut se lire séparément. 
Je remercie sincèrement Carl Pineau pour ce livre, ainsi que les éditions Lajouanie. 
Pour la petite boutade, il a mis plus de 2 mois avant d'arriver chez moi, et autant vous dire que j'étais impatiente et que lorsque « désiré » a été entre mes mains, je l'ai attaqué de suite. 
Je suis particulièrement émue du parcours de Carl Pineau et de ses nuits nantaises qui, a remporté le prix des auteurs inconnus 2017 pour l'Arménien et qui remporte un succès mérité.



Lien : https://julitlesmots.com/202..
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À présent retraité, Greg Brandt a revêtu une autre casquette : il aide des jeunes à décrocher de la drogue. Sa façon à lui de se sentir utile, et peut-être de retrouver un semblant de foi en l'humanité après tout ce qu'il a vu du temps où il était flic.

Dans les bas-fonds de la vie nantaise, son nouveau rôle de samaritain dérange. Mais ce serait mal connaître le bonhomme que de l'imaginer ployer le genou devant des caïds à la (pas si) petite semaine. Lorsque Hamed en vient aux menaces, un gamin qu'il a jadis coffré pour meurtre devenu un homme rempli de haine qui a la mainmise sur le trafic local, exigeant de Greg qu'il monnaie son passe-droit, l'ex-inspecteur voit rouge. Il n'a pas le temps de reprendre ses esprits qu'un ancien collègue lui rend une visite tout sauf courtoise pour lui annoncer le meurtre sanglant d'une flic… soupçonnée d'avoir trempé dans le vol de soixante-dix kilos d'héroïne fraîchement saisis. Barrault, ledit collègue, va vite le gêner aux entournures. Persuadé que Greg a des accointances dans le milieu grâce à l'association qu'il dirige, il aimerait lui extorquer quelques tuyaux sur Hamed. Son nouveau job, Greg l'exerce par altruisme, par conviction que chacun peut être remis sur le droit chemin. S'il y a un fruit pourri dans le panier, il ne balancera pas tout pour autant.

Tandis que les banlieues s'embrasent et que des rixes toujours plus barbares s'organisent pour prendre la place d'un vieux de la vieille du milieu nantais qui vient d'être écroué, Greg Brandt voit les enjeux de cette affaire devenir de plus en plus personnels, et ne peut se résigner à tirer sa révérence avant d'avoir rappelé à certains qu'il est un code d'honneur qu'on ne piétine pas…

Plus que jamais, ce dernier opus des Nuits nantaises nous place face aux fêlures de l'inspecteur Brandt. Il m'avait déjà incroyablement touchée dans L'Arménien puis dans le Sicilien, et une fois encore, il a réussi à m'arracher une larme. Carl Pineau n'aurait pas pu avoir de meilleure idée que de placer son (anti) héros au centre de ce final. Entre bien-fondé et déraison, le point de vue de Greg Brandt – ce flottement dans son regard lorsqu'il observe ce qu'est devenu le monde – apporte une tout autre dimension à l'histoire. Une résignation sans amertume. Les constats d'un homme blessé, mais toujours debout, quoi qu'il arrive. Sa manière d'appréhender les événements donne la certitude qu'il fera « ce qu'il faut ».

J'étais heureuse de recroiser certains personnages des précédents volets, qui s'intègrent naturellement ici, car leur histoire commune avec Brandt m'a appris à mieux le connaître, et c'est ce que je souhaitais viscéralement depuis notre rencontre en 2018. On estime souvent un homme à ses actes, et Françoise et Dario ont tous deux joué un rôle essentiel dans la façon dont Greg s'est construit. le gaillard n'est pas facile à cerner, et le travail de l'auteur sur son évolution est absolument incroyable. Je l'avais décrit par le passé comme étant pugnace et méticuleux ; les années lui ont apporté une sensibilité certaine qui ne m'a fait que l'aimer plus encore. On perçoit, derrière l'intrigue, le travail d'orfèvre de Carl Pineau, cette habileté à flouter les limites de la fiction à travers des caractères forts, admirablement développés. Portée par un style ciselé au burin à son apothéose, cette conclusion aux Nuits nantaises m'a fait poser le bouquin à plusieurs reprises pour grogner à voix haute « Mais il se passe quoi, là ??? » : les premières pages (que j'ai relues trois fois à la recherche d'un indice) vous plongent dans une angoisse qui vous tenaille jusqu'au dernier chapitre. Un coup de maître, cette construction. La décennie 2000, sa surenchère de violence, de haine, avec Nantes en toile de fond, est dépeinte avec beaucoup de clairvoyance. Carl Pineau ne se contente pas de placer son histoire dans les années 2000, il nous les fait revivre en exploitant les événements qui ont marqué l'actualité et retranscrit, avec une justesse poignante, les sentiments qui nous ont animés à cette époque.

Je pourrais vous parler des heures de ce roman, mais je vais conclure en vous disant que si je ne devais garder qu'un seul polar de ces dix dernières années, j'en garderais trois : la trilogie des Nuits nantaises. Pour sa noirceur, ses notes d'espoir, pour cette écriture unique qui vous transporte avec force. Si chaque volume peut se lire indépendamment, la lecture des trois vous permettra d'apprécier la capacité de l'auteur à se renouveler tout en restant proche des valeurs humaines qu'il a transmises à ses personnages et qui habitent chacune de ses histoires. Merci, Carl.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
– Désolé, Joss. Je n’ai rien pour toi.

Il a grincé des dents, et s’est levé.
– À toi de voir, mais si tu ne veux pas donner un coup de main à tes anciens collègues, il se peut qu’ils trouvent à redire sur ton activité. Une ex-toxico d’origine vietnamienne avec laquelle tu habites, un taulard que tu avais coincé pour détention de cocaïne, repenti par on ne sait quel miracle… On ne peut pas dire que tes partenaires soient très recommandables. Il a émis un soupir pour que je comprenne les sous-entendus :
– Pas le genre d’équipe Monsieur Propre. À part toi, bien sûr… Heureusement que tu fais partie de cette joyeuse triplette… Mais es-tu certain d’être en règle sur tout ?
Je l’ai dévisagé avec dureté.
– Rachel nous a aidés à démanteler un réseau de prostitution en 1995, Tristan a payé sa dette à la société, c’est lui qui est à l’origine de l’association. Je n’aime pas ta façon de les présenter, c’est des menaces que tu me fais là, Joss ?
Il a écarté sa veste en posant les mains sur ses hanches, laissant apparaître son arme.
– Je connais trop les tracasseries administratives, c’est tout.
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– On a eu un autre blème ce matin. Cette collègue a été retrouvée égorgée chez elle. J’ai reçu les photos avec le dossier. Pas joli, un arrondi d’une extrémité de la mâchoire à l’autre. Elle s’est vidée de son sang en quelques minutes.
Il a fait le geste avec son pouce. Machinalement, j’ai frotté l’extrémité de la phalange de mon doigt, arrachée par une balle en 1989. Plusieurs secondes, j’ai imaginé l’agonie de la policière, ses derniers soubresauts, la carotide sectionnée, ses yeux grands ouverts, en train de s’étouffer dans son sang. Ne trouvant que des mots fades pour exprimer ma révolte et ne comprenant toujours pas mon lien avec cette affaire, j’ai secoué la tête avec résignation :
– Cette violence aveugle me débecte. Comment se fait-il que tu suives l’enquête, ça concerne l’IGPN et la Crim à Paris, non ? Qu’est-ce que t’as à voir là-dedans ?
Il a paru irrité, préférant mener la conversation que répondre à mes questions.
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Habitué à ma voix rauque, Hamed s’est installé de l’autre côté du bureau.
– Tu causes comme un keuf… Toujours de leur bord, toujours à les défendre. Ces gamins rentraient d’un match ! Des p’tits footeux, voilà ce qu’ils étaient. Ils ont raison de tout foutre en l’air à Clichy, on devrait les imiter. Justice doit être rendue !
En 1989, j’avais arrêté Hamed pour le meurtre d’un caïd de Bellevue, il avait pris huit ans ferme et était sorti au bout de cinq, passant de l’état d’adolescent malingre et fier à celui d’un homme violent, le torse bombé de muscles, des bras et des épaules de boxeur et un mental impitoyable. Très vite, il s’était constitué son gang qui opérait un trafic de drogue sur la banlieue nantaise, et, selon ce que j’en savais, n’hésitait pas à éliminer ses compétiteurs.
Je me suis efforcé de garder un ton conciliant.
– Je suppose que t’es pas venu me parler de ça. Dis-moi ce qui t’amène ?
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Un jour ou l’autre, chacun est confronté à cette question : Es-tu en règle avec toi-même ? Comme un joueur accepte sa défaite et se retire de la table de poker, je me suis répondu : Raisonnablement, en fonction des circonstances. C’était pas tout à fait compréhensible. Mais c’est ce qui m’est venu. J’ai repensé aux dizaines de types que j’avais collés derrière les barreaux. Il s’est fait refroidir, le poulet. Droit dans la termitière… J’ai entendu les rires des dealers, des voyous et des assassins, avec un calme amusé. On sera quitte du trou à rats surpeuplé dans lequel je les ai expédiés. Assis dans ma 405 noire, j’ai fait craquer mes vertèbres cervicales en basculant ma tête de droite à gauche. Mon corps était ankylosé par près de cinq heures d’attente, au milieu d’épaves déblayées des banlieues par des pompiers sur les rotules, après des nuits d’émeutes.
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– Je suppose que t’es pas venu me parler de ça. Dis-moi ce qui t’amène ?
Deux caricatures de gardes du corps se tenaient de chaque côté de la porte. L’un d’eux s’appelait Kamel, un grand beur baraqué qui n’ouvrait jamais la bouche. Je n’avais jamais vu le second, il avait l’air jeune, typé d’une autre origine, environ un mètre soixante-dix. Ses yeux me fixaient avec une lueur grise insistante qui me rappelait vaguement quelqu’un.
– Le commerce, a dit Hamed.
Il a attendu une réaction, je l’ai laissé préciser, en restant de marbre.
– Tes activités charitables nous portent préjudice, a-t-il poursuivi sur un ton professoral plutôt inattendu. Je t’avais prévenu quand tu t’es installé sur notre secteur, on n’aime pas qu’on se mêle de nos affaires. Ces camés qui décrochent à cause de toi, c’est mauvais pour le business…
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