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EAN : 9782757808399
160 pages
Points (21/08/2008)
3.19/5   83 notes
Résumé :
«Au fond ça doit vous plaire de parler de moi. Qui ne cherche pas dans le journal les articles qui me sont consacrés, qui ne s'intéresse pas, qui ne s'interroge pas sur des causes, des raisons, ne cherche pas à comprendre, ne se sent pas écœuré, dégoûté, mais renvoyé à soi, à sa noirceur, à ses possibles ? Moi je les ai accomplis vos possibles, j'ai endossé les crimes de chacun, les velléités, les fantasmes, les désirs profonds inavoués, les refoulés, les lâchetés, ... >Voir plus
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Ma critique ne va pas être objective, puisque le cimetière des poupées est un vrai coup de coeur pour moi!
Autant le dire tout de suite je partais avec une tonne d'à priori : Mazarine Pingeot est une personnalité publique alors est-ce que son écriture allait être à la hauteur de mes attentes? de plus les critiques que j'avais lu n'étais pas très élogieuses et pour finir j'ai déniché ce roman sur les étagères poussiéreuses et bancales d'un emmaüs dans une petite ville de campagne au fin fond de ma Picardie natale! Autant vous le dire, ça s'annoncer mal!

Et bien je me trompais sur toute la ligne. L'auteur déjà à une plume magnifique, dès les premières lignes, j'ai été captivé et surprise d'avoir ici affaire a une auteure au grand talent.

De ce roman on ne sort pas indemne. L'histoire s'inspire de l'affaire Véronique Courjault, qui à fait la une des médias il y a quelques années. A travers une lettre a son mari, la narratrice essaie d'expliquer l'inexplicable. Comment cette mère de famille, cette épouse a pu cacher sa grossesse, son accouchement, tuer son enfant et le placer dans un congélateur. Au fil des pages, on n'en apprend plus sur cette femme, sur son enfance, sur sa vie de couple ou elle n'est que l'ombre d'un mari tyrannique, sur cette mère aimant ses enfants. Un livre que je recommande.
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Depuis sa prison, une femme écrit une longue lettre à son mari. Elle explique ce qui l'a conduit au crime pour lequel elle est emprisonnée: des pulsions violentes qu'elle connaît depuis sa jeunesse et la maltraitance dominatrice de son mari. D'autres livres de Mazarine Pingeot m'ont procuré un énorme plaisir de lecture, mais j'ai peiné à terminer celui-ci, tant il est noir.

De Mazarine Pingeot, j'avais lu « Magda » et puis « Se taire » et ces deux livres m'avaient enthousiasmé et donné l'envie de garder leur auteure en bonne place sur ma pile. Je me réjouissais donc d'entamer « Le cimetière des poupées », mais pour moi, ce n'était pas une bonne pioche. Il s'agit de son cinquième roman, il est paru une bonne douzaine d'années avant ceux que j'avais davantage aimé.

Il s'agit d'une longue lettre d'une femme à son mari. Elle écrit depuis la prison où elle purge une peine pour un crime qu'elle a commis. Elle rumine tout le cheminement qui l'a conduite à cet acte, que l'on découvre peu à peu (si je comprends bien, il est expliqué sur la quatrième de couverture de certaines éditions et dans plusieurs critiques sur Babelio; je vous déconseille d'en prendre connaissance avant d'entamer votre lecture). La principale cause, c'est le comportement de son mari, un comportement dominant, dégradant, qui finit par briser sa personnalité, déjà fragilisée par des pulsions violente de sa jeunesse.

Certains lecteurs applaudiront probablement Mazarine Pingeot pour la force des ressentiments, de l'aigreur, de la détresse, qu'elle parvient à décrire ici. En effet, c'est fort, on n'en sort pas indemne. L'emprise destructrice qu'un homme peut avoir sur une femme est également fort justement dépeint.

Mais voilà: pour moi, c'était trop fort. Ce flux constant de noirceur m'a donné la nausée, pour finalement m'énerver. Les sentiments de cette femme auraient dû me toucher car clairement, elle a été maltraitée. Mais non, par le ton qu'elle a choisi d'employer, Mazarine Pingeot a tué ma compassion. La raison pourrait peut-être me pousser à vous recommander ce livre, mais pas l'émotion.

J'ai retrouvé dans « Le cimetière des poupées » le même trop plein qu'en lisant « La fille démantelée » de Jacqueline Harpman, où dans un long monologue, une femme réglait ses comptes avec sa mère. Cela ne m'a pas empêché de lire les autres romans de Jacqueline Harpman, une de mes auteures belges favorites. de même, je continuerai à lire les autres textes de Mazarine Pingeot. Je vous la recommande chaudement, mais pas « Le cimetière des poupées » !
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La polémique autour de ce livre et autour de qui est Mazarine Pingeot, je veux l'ignorer et simplement lire une jeune romancière talentueuse, ce qu'on semble oublier parfois tant le "people" recouvre de poussière (grise ou rose, à votre guise) toute personne dont l'identité est devenue publique. Oui, j'ai de la tendresse pour cette romancière, oui j'ai beaucoup aimé son livre "Bouche cousue" et je ne l'ai pas enviée ni plainte, à chacun son destin, il y en a de pires. Mais il me semble injuste de faire porter le poids de sa naissance sur chaque parole, chaque écrit qu'elle peut commettre. le sujet de l'infanticide dont elle traite avec pudeur est un sujet qui dérange, qui révolte, que l'on ne peut comprendre. Comprendre signifierait pardonner et cela semble impossible. Pourtant dans la longue lettre de cette mère, dans cet immense appel au secours, dans ce cri d'amour difficile à accepter, dans cette brimade vécue depuis l'enfance, un être humain demeure qui nous écorche. Compassion difficile certes, mais compassion tout de même malgré l'horreur. Compréhension à petits pas dans le vécu d'une enfant, d'une jeune fille puis d'une femme ignorée, malmenée, soumise, s'excusant sans arrêt, se justifiant, donc, étant coupable aux yeux de ces autres "monstres" bien dissimulés sous leurs oripeaux de gens bien-pensants, d'ordre et de savoir être dans le paraître. Il y aura toujours les forts et les faibles, les dominants et les dominés, chacun jouant son rôle soit bien soit mal. Et cette femme infanticide qu'on ne peut aimer alors que c'est tout ce qu'elle demandait : être re/connue, on peut au moins tenter de l'entendre et de la comprendre par le biais de la plume de Mazarine Pingeot. Plume tour à tour sèche, parfois trop "construite" dans un sens scolaire, un peu redondante et touffue mais qui ne laisse pas indifférent.

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Titre : le cimetière des poupées
Autrice : Mazarine Pingeot
Editions : Julliard (Points pour le format de poche)
Nombre de pages : 155
Mon avis :
Un bouquin dans la tête d'une psychopathe. Un livre en forme de lettres d'excuse. Un bouquin où l'on se pose la question jusqu'où pousser une quelconque manipulation. Mais pourquoi écrire ainsi ? Une étrange sensation de vouloir protéger et en même temps d'haïr à ce point cette personne pour vouloir éloigner tout être humain de celle-ci.

Pourquoi voulait-elle absolument qu'on lui inflige du mal ? Elle était en manque d'attention au début de son adolescence pour avoir des idées aussi lugubres. Ce bouquin est dérangé et dérangeant. Des idées funestes pour se sortir de sa solitude.

À quel point faut-il être dérangé pour écrire d'une noirceur pareille ? Où l'autrice a-t-elle pigé son inspiration ? Où a-t-elle cherchée une noirceur semblable ? Quels sont les parts d'ombres d'une imagination morbide pour écrire de telles horreurs à la première personne du singulier ? C'est à me demander si je suis capable d'écrire un truc obscur… Je me pose la question car j'ai quelques similitudes avec le personnage principal, mais beaucoup plus léger fois mille. Quand j'y pense, j'aurai pu finir comme elle.

Ce bouquin m'aura marqué et je ne peux rester indifférente après cette lecture sur une femme atteinte d'un profond mal-être. Une mal-être dont elle cachait et avait le secret. Lorsque les apparences sont fortement trompeuses. Aucunement l'on s'attarde sur la santé mentale d'une personne car ça ne se voit pas au premier abord. Il faut être sacrément doué pour détecté une anomalie de la santé mentale d'une personne cachant sont état psychologique. C'est tellement dérangé que je ne soupçonnais pas lire un truc pareil. Ça marque l'esprit. Ça marque mon esprit au point de souhaiter tenter d'écrire une noirceur aussi intense. Et d'un autre côté, avec ce monde de fou dans lequel nous vivons ; aucune surprise que les auteurs ont une fantaisie morbide. Je viens d'écrire ceci sur papier après une pause pipi vers 05h30 (le matin) et j'avais lu quelques pages avant de dormir. Je ne me souviens plus quand je l'avais commencé en 2020. Je l'avais mis en veille car j'avais un blocage de lecture car trop de travail, trop de fatigue pour lire ne serait-ce qu'une ligne d'un roman et ce peu importe le genre littéraire.

Janvier 2021 m'a remotivé avec la lecture car juste avant, j'ai pris soin de moi et de dormir. J'étais dans un état de fatigue psychologique que je ne soupçonnais pas atteindre. Par chance que je me suis offerte deux semaines de vacances au calme chez moi et pour moi. Je note plusieurs choses mais je ne vois pas tout écrire dans ma critique. Je me surprends à écrire à nouveau : ce que je pense. Je souhaite le faire sans censure et je me fais peur avec ça. Je me fais peur à savoir jusqu'où mon esprit m'emmènera…

Ce bouquin est une cruauté de détresse. C'est légèrement violent psychologiquement. Cette femme, le personnage principal, a une attirance pour le mal, la violence et elle se souhaite des atrocités inimaginables. Qui se souhaite ce genre de chose ? Elle est en manque d'attention depuis son enfance et la poursuit en tant qu'adulte. le malheur des autres l'excitait et l'excite toujours. Elle se dénigre tellement qu'elle seule sait se dénigrer sans jamais mettre quiconque dans la confidence. Elle seule se met l'objectif de tenter d'être discrète et d'attirer l'attention en même temps.

Cette dame, dont on ne connait ni le prénom ni le nom, serait capable d'exterminer toute une prison pour femmes en empoisonnement alimentaire toutes les prisonnières ainsi que tout le personnel féminin du centre pénitencier. Elle aurait eu un comportement exemplaire et obtenu un emploi en cuisine en tant que commis. Elle aurait eu la confiance absolue du personnel en les convaincant de manger à la même cantine que les prisonnières. Elle mangeait également cette nourriture pour ne plus s'expliquer et pour mettre fin à son calvaire, son mal-être.

Ce bouquin est psychologiquement troublant.

P.S. N'oubliez pas, la vie n'a qu'une direction : le cimetière…
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Dans une longue lettre à son mari, une femme derrière les barreaux, raconte et explique comment elle a tué son enfant. Bien que c'est une histoire fictive, l'auteure s'est basé sur des faits réels : L'affaire Véronique Courjault.

Ça m'a plu de découvrir cette histoire. Une femme qui tente d'expliquer l'inexplicable et l'impardonnable surtout. Pourtant, on découvre qu'au fil de son mariage, son mari ne s'est jamais bien comporté avec elle. Peu d'amour, des réflexions, des paroles blessantes… Mais, on ne peut pardonner, ni même comprendre ce qu'elle a fait. On plonge dans ses souvenirs de petite fille, elle raconte sa vie conjugale, ce qui amène certainement son mari à voir son couple d'un autre angle. Je dis certainement car on ne saura jamais ce qu'il en pense, ni lui ni ses deux autres enfants. Ce livre est simplement composé des paroles de cette femme qu'elle destine à son mari.

On ressent beaucoup d'émotions durant ce livre et ce récit ne laisse pas indifférent. Je reste sur ma faim pour la fin du roman. J'aurais aimé découvrir ce qu'il est advenu du mari et des enfants et j'aurais aimé comprendre plus clairement ce qu'elle a fait… on parle d'un congélateur dans les dernières pages… Un final plutôt flou mais un récit fort et dur.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je t'ai sans doute un peu dépaysé, je ne te paraissais pas comme les autres, j'étais maladroite et timide, tu pensais peut-être que tu pourrais me faire, me modeler, et je n'ai rien contre cet instinct de pygmalion qui habite tant d'hommes. Au contraire, jai éprouvé du plaisir à me laisser construire, transformer et, si mes résistances ont finalement été l'obstacle à ton chef-d'oeuvre, tu étais parvenu à un résultat convaincant. J'ai tout fait échouer. Tu dirais sans doute que c'était pour te nuire, mais je ne peux l'accepter. Je ne peux accepter l'idée d'avoir fait quoi que ce soit pour te nuire. C'est par amour que je suis devenue cette femme-là, que j'ai élevé tes enfants comme tu l'entendais, que je tâchais de tenir une maison ordonnée. Mais c'était oublier mon propre poids, la passivité de ma matière, de mon corps, de mon être, cette force de gravitation qui entraîne tout vers le bas. C'était oublier qui j'étais, d'où je venais, quelle petite fille j'avais été, pesante déjà pour les autres et pour moi-même, obstacle déjà à la carrière de ma mère et à son repos. Epine dans son pied, j'avais enrayé son mécanisme à être heureuse.
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Mais il est encore une chose à accomplir, éradiquer le souvenir de mes garçons, ne plus les laisser entrer dans mon esprit, mes rêves, fermer les oreilles à leur rire cristallin, ne plus imaginer leurs pleurs, la nuit, quand ils ont besoin de moi, rayer le mot de "maman" qui m'écorche les oreilles et le coeur, les oublier, et sans les tuer parce que j'ai compris que c'était une facilité. Une facilité inutile, encore une erreur de ma part. S'ils n'étaient plus, crois-tu qu'ils disparaîtraient de moi ? Crois-tu que je pourrais me débarrasser d'eux comme ça, que leurs cris cesseraient de résonner à mes oreilles, que leur "maman" ne viendrait pas me hanter chaque nuit, chaque jour, que mon corps ne se souviendrait de sa gestation, de leurs coups, que mon ventre oublierait ? Crois-tu que la mort fait cesser l'existence ? Comprends-tu qu'au contraire elle la maintient dans une éternité de la pensée, et que l'amour n'est jamais si bien servi que par elle ?
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Il paraît que je dois écrire.
On attend une vérité, ma vérité. Mais quelle autre vérité sinon la mienne pourrais-je bien donner, et la mienne a-t-on dit est monstrueuse. Les gens sont-ils capables d'admettre une vérité monstrueuse ? On a décidé, n'est-ce pas, qu'une vérité devait être raisonnable, ou au moins rationnelle. Mais une vérité n'est jamais raisonnable. Il n'y a de vérité qu'atroce, et la mienne est atroce, et je ne m'en plains pas, la vérité d'un monstre n'est pas moins vérité que les autres, n'est-ce pas ?
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Mon âme – et j’ai conscience que ce mot est excessif s’agissant de ce qui m’a régi depuis que je suis en âge de penser et d’agir – a grandi sous diverses influences, la plupart du temps celle de mon imaginaire, rempli de desseins chaotiques, d’images piochées dans de mauvais romans policiers que je lisais à la pelle dans le grenier de la maison. Je n’avais pas d’amis dans cette province pourrie où les sangs ne se mêlent pas, et j’ai fini par préférer l’enfermement que les rares ouvertures qu’on a pu me proposer. J’avais pris peur de moi-même et protégeais jalousement mes monologues et mes jeux au goût de supplice. Je n’aurais laissé personne entrer dans mon intimité que je savais déjà dangereuse.
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Il me suffisait de le savoir là, dans la cave. Deux fois pourtant, au milieu de la nuit, je me suis levée, et pieds nus je suis descendue pour le caresser, le prendre contre moi, le réchauffer peut-être, mais devant le congélateur, je me suis arrêtée, tremblante soudain, affolée, j'étais incapable d'en ouvrir la porte, et d'aller le chercher au fond, sous les piles de quiches, de légumes et de steaks hâchés.
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