AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782377311064
136 pages
Sarbacane (05/09/2018)
3.16/5   34 notes
Résumé :
Le temps d'une nuit, Fabio, jeune garçon timide des quartiers Sud de Rio, Joana, jeune femme libre et solaire, Erika, la belle touriste allemande, et Cacique, petit gars malin des quartiers Nord vont se croiser, se parler et se fondre tour à tour, dans la foule qui peuple Lapa dès le coucher du soleil : petits dealers, travestis, fils de famille...
Lapa, quartier bohème, bruyant et fourmillant, à la frontière entre les quartiers riches du Sud de Rio et les q... >Voir plus
Que lire après Lapa la nuitVoir plus
Dédales, tome 1 par Burns

Dédales

Charles Burns

3.61★ (339)

3 tomes

La Terre des fils par Gipi

La Terre des fils

Gipi

3.77★ (374)

Oleg par Peeters

Oleg

Frederik Peeters

4.01★ (331)

Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Lapa est un quartier de Rio de Janeiro particulièrement fréquenté la nuit, par une faune de tous bords. C'est un peu des tranches de vie dans un espace temps restreint que nous rencontrons. Personnages principaux, deux filles, dont une touriste allemande en quête d'émotions, et un garçon qui évoluent au rythme de leurs rencontres. Il y a aussi, parallèlement, des gangsters, des militaires ou ex-militaires, un colonel, un travesti, des bars, hôtels et policiers, marchands de tout et de rien et des camés. Bref ce dont on peut s'attendre à rencontrer dans un tel quartier.
C'est un peu fouillis, on passe du coq à l'âne tant et si bien qu'il me fallut revenir en arrière, bien souvent, pour ne pas me perdre dans cette foule comme dans l'histoire.
Mais le compte n'y est pas, il manque le liant même si l'unité de lieu et de temps y sont, je me suis perdu avec ces, trop nombreux, personnages. Certes les vignettes sont plaisantes à regarder et elles sont nombreuses entre 10 et 12 par page pour un album en comptant 132, ça en fait du dessin qui est globalement bon. le trait est plutôt sympathique, les couleurs chatoyantes, éclairage de nuit oblige, suivi des personnages impeccable, l' ambiance est correcte et le rendu intéressant.
C'est l'ensemble d'où se dégage de la vulgarité très présente et les personnages malsains qui m'ont déplus.
Un certain ennui!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          412
La première page condense les représentations stéréotypées que l'on se fait de Rio : la plage d'Ipanema au sable fin encadrée de montagnes, un soleil de plomb, une fille gracieuse en bikini et des cocktails aux agrumes… Mais elle est déceptive : ce cliché est littéralement balayé : la jeune vacancière en maillot prend une photo de ce paysage de carte postale à l'aide de son instax mini et l'accroche sur le panneau d'entrée de son auberge de jeunesse : un tel tableau « pour touristes » ne sera pas celui que dressera pour le lecteur l'auteur franco brésilien Nicolaï Pinheiro.
Il se focalise sur Lapa, lieu frontière, à la jonction des quartiers Nord et Sud, et ses lieux emblématiques : l'aqueduc, les escaliers Selaron, la salle de concert du Circo Voador... Grâce à Joanna la jeune réceptionniste de l'auberge et à son ami Fabio, deux jeunes issus des quartiers sud, qui deviennent les guides d'un soir d'Erika la jeune allemande ; grâce aussi à Cacique, un jeune homme des quartiers nord qui se joint au trio, nous découvrons un Rio nocturne, plus interlope, plus menaçant, plus authentique et plus drôle parfois. La temporalité resserrée (la majorité de l'album se déroule le temps d'une soirée), et la multiplicité des intrigues crée une tension: on trouve à la fois le côté festif de la capitale dans l'emploi de couleurs chaudes notamment mais on éprouve aussi l'impression d'un danger qui rôde comme le souligne le personnage de Fabio sorte d'alter ego de l'auteur ( qui lui a d'ailleurs donné ses traits ) : « je sais pas, j'avais l'impression qu'il y avait tout le temps un… comme un danger qui rôdait, autour de nous […] t'as pas senti ça ? Comme si à tout instant ça pouvait basculer ». Cette dualité est d'ailleurs magnifiquement rendue sur la couverture où se détache à la fois le trio des jeunes gens insouciants descendant les escaliers en couleurs vives et des silhouettes inquiétantes, dans les tons noirs, démesurées par le cadrage en contre-plongée au premier plan et démultipliées à l‘arrière-plan.
Au début de son ouvrage précédent, « La drôle de vie de Bibow Bradley », Pinheiro mettait une playlist pour accompagner la lecture de l'ouvrage. Ici, pas besoin de titres de samba, la bande son est extrêmement travaillée : on entend au fil des cases du Pagode et les percussions des concerts en plein air près des escaliers Selaron, mais aussi la musique électro du Circo Voador, les dialogues de télénovelas, les paroles machistes des titres de funk qui cartonnent à la radio, et les sirènes stridentes de la police.
Tout cela participe à réelle une immersion dans l'atmosphère de la ville en en rendant le côté trépidant mais sert également de lien entre les différentes scènes et saynètes. En effet, le livre est véritablement orchestré : à la manière d'un Arthur Schnitzler dans « La Ronde » (ou d'un Max Ophuls dans le film qui en a été adapté), l'auteur met en scène le quatuor et une douzaine de seconds rôles croisés au fil de leurs pérégrinations.
Les histoires et les perspectives se font écho, se déploient, se croisent, se précisent l'une et l'autre (on entend ainsi des dialogues téléphoniques « des deux côtés »). Une simple silhouette figurante d'une saynète (la mystérieuse femme au tatouage au serpent par exemple) est mise soudainement en lumière pendant quelques pages grâce à un art consommé du montage parallèle, de la variation, et de la rupture de construction. On découvre, de cette façon, différentes facettes des personnages et de la ville. Certains thèmes graves (la montée de l'extrémisme et la nostalgie de la dictature militaire) sont ainsi abordés mais sans dogmatisme ; même les personnages les plus caricaturaux tels les malfrats d'opérette et le policier militaire sont à la fois grotesques et profondément humains parce qu'ils incarnent la bêtise mais aussi la solitude et sont finalement victimes du déterminisme social. Tous les personnages sont plus complexes qu'ils ne paraissent. On ressent à la fois l'énergie des protagonistes mais aussi leurs failles et leurs hésitations, tout particulièrement dans les gros plans des visages. L'album acquiert ainsi une réelle densité et rend justice à la fois à la complexité de la mégalopole mais également à celle de ses habitants. Une fois, l'album refermé, on a envie de s'y replonger pour tenter d'en repérer toutes les subtilités.
Commenter  J’apprécie          40
A l'heure où l'extrémiste de droite Jair bolsonaro vient de prendre ses fonctions de président de la république fédérative du Brésil, il est indispensable de lire "Lapa la nuit", roman graphique de Nicolaï Pinheiro, jeune scénariste/dessinateur franco-brésilien.
Né l'année de la fin de la dictature militaire, Nicolaï Pinheiro doit sans aucun doute amèrement regretter que son pays de naissance ait porté au pouvoir cet ex-militaire nostalgique de la junte. C'est en tout cas ce qu'on peut penser en lisant sa BD, récit hanté par de vieux hauts gradés rêvant de coups d'état dans des restaurants de luxe et élevant leurs enfants dans la haine de l'Autre.
Lapa est un quartier de Rio où les jeunesses dorées et défavorisées se rencontrent et se mélangent dans les fêtes nocturnes. En choisissant ce lieu, Pinheiro veut montrer du Brésil l'image d'un pays dans lequel les communautés, ethniques, culturelles, sociales savent aussi cohabiter, se mêler, et dans lequel la violence est une possibilité, pas une fatalité. Fabio dit vers la fin de la nuit : " Je sais pas, j'avais l'impression qu'il y avait tout le temps un… comme un danger qui rôdait, autour de nous. " Avec ses mots à lui, il exprime ce que ressent aussi le lecteur immergé dans cette nuit brésilienne : une tension permanente, des potentiels intenses qui tourbillonnent, générés par l'énergie, le dynamisme, la force, la vivacité des protagonistes. A chaque instant, tout semble pouvoir également devenir formidable ou horrible.
"Lapa la nuit" est un tour de force narratif, mais ça ne saute pas forcément aux yeux - et ça fait partie de la performance.
Parce qu'une fois le livre refermé, Fabio et Joana, deux amis issus des quartiers sud aisés de Rio, Cacique, venu de la partie nord, défavorisée, de la ville et Erika, belle allemande de passage, plus une douzaine de seconds rôles, se seront croisés et recroisés à Lapa, ce creuset où tous les possibles bouillonnent. Et jamais le lecteur n'aura perdu le fil, mélangé les trames, et aucune figure du récit n'aura été négligée, aucune ambiance ou nuance sacrifiée ; et tout aura été mené avec une aisance élégante, sans effets de manche, avec une fluidité dansante, musicale. L'auteur aura réussi à impliquer le lecteur dans une relation ludique avec son récit choral grâce à l'orchestration parfaite de chassés croisés, d'errances et de retrouvailles, de dialogues téléphoniques mis en scène aux deux bouts du fil, de valses hésitations.
Dessiné dans une ligne claire sensuelle qui fait la part belle aux visages (grâce auxquels s'exprime toute la richesse du melting-pot brésilien), avec des cadrages qui appuient les dialogues, des couleurs chaudes et franches, "Lapa la nuit" est une ode pleine de charme au Brésil grâce à laquelle Nicolaï Pinheiro parvient à éloigner le lecteur des clichés les plus éculés sur son pays de naissance.
Commenter  J’apprécie          40
Lapa la nuit nous entraîne dans un quartier assez mal famé de Rio de Janeiro au Brésil. Je ne goûte guère à ces ambiances de drogue, de prostitution et de dépravation morale. C'est presque à la limite de l'obscène pour certaines scènes. Mais bon, cela existe et on ne peut en faire abstraction.

C'est comme un récit chorale avec divers personnages qui s'entrecroisent surtout la nuit dans ce quartier bohème. Il y a surtout cette touriste allemande qui semble être attirée par ce quartier pour d'obscures raisons. On s'attachera surtout à Fabio, le jeune garçon timide.

J'ai beaucoup aimé le dessin réaliste aux couleurs chaudes qui met en valeur une certaine ambiance propre à ces lieux. Pour autant, au niveau du scénario, je me suis ennuyé à cette lecture qui multiplie les sous-intrigues.

On peut découvrir à travers cet album une autre facette de Rio, loin de son carnaval et de ses belles plages, c'est à dire loin des clichés et de la carte postale.
Commenter  J’apprécie          80
Lapa dans toute sa splendeur.

Pour avoir passé beaucoup de nuit dans ce quartier festif du centre-ville de Rio de Janeiro, je peux vous dire que les plans et l'ambiance est sublimement, parfaitement retranscrite. Tous les plans, l'organisation des ruelles, des mouvements des personnages est fidèle au quartier. Pas de liberté prise par l'auteur et le dessinateur.
Tout peut s'y passer. Les personnages pourraient vraiment exister vu tout ce qu'on trouve dans les nuits du Centro. le meilleur et le pire de la ville carioca. On doit le vivre pour les reconnaître, croisé au détours des ruelles ou sur les marches Selaron....
J'avais presque les larmes aux yeux en me rappelant mes soirées à danser et à boire à Santa Teresa, puis descendre sous les Arcs de Lapa et finir dans une fanfare au petit matin devant le musée de Demain.

Merci pour l'hommage à un quartier-âme de Rio.
Commenter  J’apprécie          50


critiques presse (3)
BulledEncre
27 novembre 2018
Après l’excellent La drôle de vie de Bibow Bradley, Nicolaï Pinheiro nous emmène cette fois ci dans son pays natal et dans sa ville où il est né. Il confirme son talent tant en dessin que dans le scénario.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BDGest
19 octobre 2018
Loin de la carte postale, Lapa la nuit n'en demeure pas moins une déclaration d'amour à un quartier et ses habitants. Un album qui donne envie de prendre son sac à dos et d'aller voir tout cela de ses yeux, un verre à la main.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
27 août 2018
Sexe, drogue et samba, visitez Rio le temps d'une nuit où tout est possible. Une plongée éblouissante dans le Rio moderne, sous la plume du talentueux Nicolaï Pinheiro.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La drogue c'est comme une femme. Elle ne te pardonnera pas si tu dépasses la mesure avec elle.
Commenter  J’apprécie          40
« je sais pas, j’avais l’impression qu’il y avait tout le temps un… comme un danger qui rôdait, autour de nous […] t’as pas senti ça ? Comme si à tout instant ça pouvait basculer » (Fabio à Joanna)
Commenter  J’apprécie          10
En fait, toi, tu fais semblant d'être bête... quand ça t'arrange...
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Nicolaï Pinheiro (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolaï Pinheiro
Payot - Marque Page - Nicolaï Pinheiro - Ivo a mis les voiles
autres livres classés : brésilVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (54) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5215 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..