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Éric H. Kahane (Autre)
EAN : 9782070702619
96 pages
Gallimard (12/02/1985)
3.21/5   19 notes
Résumé :
Quand Ted, professeur dans une université américaine, revient avec sa femme, Ruth, dans la maison de son enfance, à Londres, il retrouve sa famille qui n'a pas quitté la vieille demeure. Max, son père, Sam, son oncle, Lenny et Joey, ses frères. Ce retour est l'occasion d'une série de rencontres...
Les ressorts du réalisme pintérien sont essentiellement la peinture de comportements confus et contradictoires, la miniaturisation ou le grossissement démesuré d'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le Retour a été créé à Londres par la Royal Shakespeare Company à l'Aldwych théâtre, en 1965, et présenté l'année suivante à Paris dans une adaptation d'Eric Kahane, mise en scène par Claude Régy. Moi je l'ai vu au théâtre de l'Odéon à Paris fin 2012 dans une mise en scène de Luc Bondy et une traduction de Philipe Djian et là ça décoiffe. La superbe Emmanuelle Seigner était accompagnée de Bruno Ganz, Louis Garrel, Pascal Greggory, Jérôme Kircher et de l'excellent Micha Lescot.
Je me suis penchée sur le texte pas toujours audible au théâtre (Bruno Ganz a un accent) et le choc des cultures est là dans un style provocateur : Pinter sait grossir les évènements pour rendre les retrouvailles des membres d'une famille anglaise particulièrement grinçantes voire violentes. Pintérien quoi !

Et puis il y a la présentation de la pièce qui permet d'apprécier le texte sur le fond :
« À relire Pinter aujourd'hui, un demi-siècle après la création du Retour et moins d'une décennie après son prix Nobel, sa véritable stature et son originalité prennent un relief nouveau. Il suffit d'entrer chez lui pour passer dans un autre monde au verso de nous-mêmes, du côté de notre part inavouée, en un point où se rejoignent le rêve et l'insomnie. Voyez le Retour, qui s'ouvre sur le silence d'un individu lisant le journal. Homme et espace sans qualités ou presque, banalité d'un jour que rien ne distingue, telles sont les données initiales. En quelques scènes, ce trompe-l'oeil va devenir une toile de Lucian Freud ou de Francis Bacon – « une île de la solitude », dit Luc Bondy – et cela sans qu'aucun élément visible ne soit modifié, sans que soit versée une seule goutte de sang, uniquement par le rapport des corps, le tranchant des paroles, la charge d'une violence comprimée à l'extrême. Car le « retour » est aussi un retournement : tous les jeux sociaux, familiaux, professionnels, matrimoniaux tels qu'ils se jouent couramment sont subvertis sous nos yeux, tantôt par degrés minuscules, tantôt par brèves et brusques saccades (le temps dramatique de Pinter est d'ailleurs inséparable de sa vision : immobile puis jaillissant, c'est un temps venimeux d'animal et de prédateur, un temps de serpent). À une telle partition, il faut des interprètes qui sachent tenir et relancer les mille nuances d'un registre qui s'étend de la vague allusion à la menace la plus précise, du sous-entendu presque anodin à l'attaque frontale. Luc Bondy aime ces oeuvres mystérieuses qui frôlent et puis foudroient, suggérant plus qu'elles n'affirment. Pour aborder la subtile musique de chambre pintérienne, il en a commandé une version nouvelle à un traducteur qui parle couramment tous les dialectes de la tension : Philippe Djian. »


Challenge Nobel illimité
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Le théâtre d'Harold Pinter est à rapprocher du théâtre existentialiste ("L'Enfer, c'est les autres") et du théâtre de l'absurde, du théâtre de Jean Genet par exemple. L'absurde réside chez eux dans les rapports humains, les rapports malsains qu'entretiennent entre eux les personnages, et la situation est tendue, tendue, jusqu'au point de non-retour. Et le spectateur/lecteur sait dès le début que ça va tourner au drame. À la fin, le drame vire non au tragique mais au sordide.
Le sujet abordé dans la pièce dérange, et pas qu'un peu car Harold Pinter s'attaque à ce qui est sacré pour beaucoup. Il s'en prend à la famille. Dès le début, on assiste à un dialogue impossible entre un père et son fils. S'ensuivent d'autres échanges tendus, les souvenirs amers, violents, refont surface, les rancoeurs, et on se demande si les jours heureux évoqués par moments ne cachent pas, également, une certaine violence sous-jacente. Quand on voit la liste des personnages, on comprend qu'il y a un conflit d'ordre générationnel, mais les frères non plus ne s'entendent pas. Les vieilles querelles familiales resurgissent à chaque mouvement, à chaque parole, et on se demande, nous lecteurs, à quel moment la sphère familiale va éclater. C'est alors que débarquent l'autre frère, et sa femme, seul personnage féminin de la pièce, seule femme au milieu de tous ces hommes. C'est une femme mariée, mère de trois enfants. Va-t-elle réussir à les apaiser ? Plus ou moins ...
N'oubliez pas que je vous ai prévenus, la fin est sordide ...
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"Le retour" (Homecoming) de Harold Pinter - prix Nobel de Littérature 2005.

Je n'ai pas du tout aimé cette pièce que j'ai trouvée inutilement glauque, cynique et de mauvais goût. Je n'ai pas compris non plus le sens de la pièce, ni même si elle en avait un ?!

Ted, professeur aux Etats-Unis, revient en Angleterre avec sa femme Ruth pour la présenter à sa famille : son père, son oncle, ses frères. Ces derniers sont plus que bizarres et commencent à faire des avances à Ruth. Ruth, elle aussi est bizarre et répond positivement aux avances, au point de décider de rester avec la famille de Ted qui lui propose de "l'installer", afin qu'elle gagne un peu sa vie "sur le dos" et leur serve également de passe-temps le reste du temps ...

J'ai rarement lu quelque chose de plus inepte, heureusement que je ne suis pas allée voir cette pièce au théâtre ! Pourtant, jusque là, j'avais plutôt bien aimé les pièces de Harold Pinter.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
RUTH. Nous sommes mariés.

LENNY. En voyage à travers l'Europe, hein ? Vous en avez vu beaucoup ?

RUTH. Nous arrivons d'Italie.

LENNY. Oh, vous êtes tout d'abord allés en Italie, je vois... Et ensuite, il vous a amenée jusqu'ici pour vous présenter la famille, c'est ça ? Eh bien, le vieux sera content de vous voir, je vous le garantis.

RUTH. Bon.

LENNY. Vous avez dit quoi ?

RUTH. Bon.

Pause

LENNY. Où êtes-vous allés, en Italie ?

RUTH. A Venise.

LENNY. Pas cette chère vieille Venise ? Hein ? C'est drôle. Vous savez, j'ai toujours eu l'impression que si j'avais été soldat durant la dernière guerre – mettons durant la Campagne d'Italie – je me serais sûrement retrouvé à Venise. J'ai toujours eu ce sentiment. Le problème était que j'étais trop jeune pour servir, vous voyez. Je n'étais qu'un enfant, j'étais trop petit, sinon j'ai le très net sentiment que je serais sans doute passé par Venise. Oui, j'y serais presque certainement passé avec mon bataillon. Vous permettez que je vous tienne la main ?

RUTH. Pourquoi ?

LENNY. Juste un contact.

Il se lève et se dirige vers elle.

Juste une chatouille.

RUTH. Pourquoi ?

Il baisse les yeux sur elle.
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TEDDY. Tu te sens nerveuse?
RUTH. Non.
TEDDY. Tu n'as aucune raison de l'être.
Ce sont des gens très chaleureux, vraiment. Très chaleureux. Ils sont ma famille. Ils ne vont pas te manger
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LENNY : Ferme ta gueule, tu veux bien, vieille loque, j'essaie de lire le journal.

MAX : Je vais te fendre les os si tu me parles comme ça ! C'est compris ! Parler à ton vieux salaud de père comme ça !

LENNY : Tu veux savoir ? Tu es dément.

Pause

Qu'est-ce que tu penses de Second Souffle dans la troisième ?
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Video de Harold Pinter (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Harold Pinter
Le magazine culturel quotidien s'associe à l'opération «Coups de théâtre» et propose toute la semaine des rencontres et des reportages sur le 6ème art. Au sommaire :
Michel Bouquet est au théâtre Hébertot jusqu'au 19 juin dans "A tort et à raison". Entrée Libre a rencontré ce "monstre" de théâtre qui a joué les plus grands rôles de théâtre de "L'Avare" à "Mac Beth", et qui a connu et interprété les auteurs les plus prestigieux : Harold Pinter, Jean Anouilh et Eugène Ionesco..
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