Mensonge, lâcheté, remords et culpabilité sont au menu de «
La faute ».
La faute à qui ?
Qui est coupable ? le narrateur, coupable d'avoir changé de vie, d'avoir oublié et renié ses parents, d'avoir adopté une nouvelle famille, d'avoir troqué les dettes et les huissiers de la première pour l'opulence et le luxe de la seconde ?
Les parents qui ne parlaient pas, se querellaient et ont mal fini ?
La nouvelle famille qui efface l'ancienne ?
En définitive, ce sont bien les mensonges du narrateur, ses accommodements avec la réalité qui constituent
la faute principale et le sujet de ce roman d'apprentissage.
« Mentir m'avait troublé plus que prévu. C'était comme si un nouveau moi avait étouffé le petit garçon loyal et consciencieux de toujours. Un moi social, pour ainsi dire, doté de l'habileté suffisante pour deviner que dans le monde la sincérité, l'honnêteté intellectuelle et l'auto-ironie sont des qualités beaucoup moins utiles que le charme, la simulation et la possession de certains objets coûteux. »
Et de fil en aiguille,
« Comme faire de l'épate ne coûte pas cher, le risque est d'y prendre goût. le mensonge devient alors un habitat qui n'est que trop confortable, et vous vous retrouvez l'otage de vos balivernes comme il arrive à trop de journalistes malhonnêtes et aux rares excellents romanciers encore en circulation. Alors oui vous pouvez vous exposer à des accidents fâcheux. »
Les pages se tournent vite, avides que nous sommes de découvrir «
la faute ». Mais si, comme le narrateur, nous avons pris quelques arrangements avec la réalité de notre vie, impossible d'en sortir indemne. Les mensonges enfouis remontent, les remords suivent et nous voilà prêts à plaider coupables.