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Fanchita Gonzalez-Batlle (Traducteur)
EAN : 9791034908936
512 pages
Liana Lévi (07/03/2024)
3.87/5   41 notes
Résumé :
Un imposteur. Voilà ce qu’est devenu, à son corps défendant, le narrateur de ce roman.
Oubliés le père fantasque, tendre et dépensier, la mère austère et impénétrable. Fini le couple parental dysfonctionnel, les disputes, les fins de mois difficiles, les vacances annulées. À présent c’est dans un milieu totalement différent qu’il évolue, sous une autre identité et sous la houlette du providentiel oncle Gianni, ténor du barreau, qui aimerait bien que son prot... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Fils unique d'un couple de romains miné par les problèmes d'argent, le jeune narrateur aborde les années quatre-vingt avec un fatalisme désabusé. Entre disputes feutrées et lubies paternelles, il louvoie tout en faisant l'amer constat de sa solitude que ne trouble aucune famille connue. Par hasard il découvre l'existence d'une branche maternelle, de confession juive, très riche et socialement bien intégrée. Un drame le propulsera dans les bras de cette famille qui lui fera découvrir une toute autre vie.
Dans ce roman très intimiste, l'italien Alessandro Piperno évoque l'enfance et l'adolescence avec malice et bienveillance.
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La faute ou l'imposture. Voilà ce que nous raconte le narrateur de ce roman.
Mais de quelle faute, de quelle imposture s'agit-il ?
S'agit -il du couple mal assorti que forme ces parents. Couple modeste vivant à Rome.
S'agit-il de la révélation que lui fera sa mère à l'adolescence :Elle est juive.
S'agit -il du fait que sa mère n'entretienne plus de relations avec sa famille car celle-ci récuse son mari. La famille Sacerdoti fait partie de la bourgeoisie catholique romaine. L'Oncle Gianni , avocat renommé, en est l'élément extraverti par excellence.
Notre narrateur vit donc modestement à l'ombre de cette famille.
Un jour , Oncle Gianni l'invitera pour passer une semaine avec ses cousins et cousines à New york.
Une invitation de deuxième choix. Il remplace une cousine Sacerdoti malade. Sans cela il serait resté à Rome.
Il va succomber aux charmes de cette famille, de cet oncle, de ce luxe.
Vollà peut être La faute.
Ce narrateur sans nom ni prénom nous livrera le récit de son enfance et de l'homme qu'il est devenu quatre décennie plus tard. Un homme tourmenté par son enfance, un couple parental de moins en moins crédible entre un père inconséquent et une mère faite de droiture maladive.
Allesandro Piperno pousse le plus loin possible l'introspection familiale et l'identité de celle-ci, quitte à ce que le narrateur s'enlise et découvre des failles auxquelles il ne s'attendait pas.
La faute est un roman ample, parfois bavard à l'écriture agréable mais qui demande une attention soutenue
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Mensonge, lâcheté, remords et culpabilité sont au menu de « La faute ».
La faute à qui ?
Qui est coupable ? le narrateur, coupable d'avoir changé de vie, d'avoir oublié et renié ses parents, d'avoir adopté une nouvelle famille, d'avoir troqué les dettes et les huissiers de la première pour l'opulence et le luxe de la seconde ?
Les parents qui ne parlaient pas, se querellaient et ont mal fini ?
La nouvelle famille qui efface l'ancienne ?
En définitive, ce sont bien les mensonges du narrateur, ses accommodements avec la réalité qui constituent la faute principale et le sujet de ce roman d'apprentissage.
« Mentir m'avait troublé plus que prévu. C'était comme si un nouveau moi avait étouffé le petit garçon loyal et consciencieux de toujours. Un moi social, pour ainsi dire, doté de l'habileté suffisante pour deviner que dans le monde la sincérité, l'honnêteté intellectuelle et l'auto-ironie sont des qualités beaucoup moins utiles que le charme, la simulation et la possession de certains objets coûteux. »
Et de fil en aiguille,
« Comme faire de l'épate ne coûte pas cher, le risque est d'y prendre goût. le mensonge devient alors un habitat qui n'est que trop confortable, et vous vous retrouvez l'otage de vos balivernes comme il arrive à trop de journalistes malhonnêtes et aux rares excellents romanciers encore en circulation. Alors oui vous pouvez vous exposer à des accidents fâcheux. »
Les pages se tournent vite, avides que nous sommes de découvrir « la faute ». Mais si, comme le narrateur, nous avons pris quelques arrangements avec la réalité de notre vie, impossible d'en sortir indemne. Les mensonges enfouis remontent, les remords suivent et nous voilà prêts à plaider coupables.
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Un roman remarquable, délicat et précis:
se lit avec délectation tant le style et la narration sont raffinés : un régal !

L'auteur interroge les notions d'identité, de filiation et de culpabilité. Il étudie la famille, ses dysfonctionnements
ses non-dits, ses secrets ...la part obscure !
le narrateur de ce roman vit son enfance et adolescence
toujours en état d'alerte, témoin du naufrage de sa famille endettée et désunie.

Il s'adapte :

"Huit ans d'école sont plus que suffisants pour faire comprendre que le monde se divise en deux grandes familles : celle qui frappe fort et celle qui encaisse comme elle peut. le destin et mon tempérament ne m'ayant pas fait appartenir à la première, j'avais dû oeuvrer à me soustraire à la seconde, en misant sur la circonspection, en me taillant un rôle de personnage mineur, le spectre que personne ne remarque et qui vit tranquillement pour cette raison même.
Pas assez populaire pour m'exposer aux impertinences des ragots, mais pas impopulaire au point de m'exposer au venin du préjugé, furtif et mimétique comme un serpent de montagne, je connaissais les rochers où me tapir pour ne pas attirer l'attention. Avec une intuition précoce que je n'hésite pas à qualifier de stoïque j'avais appris à contrôler mes désirs en les adaptant aux maigres ressources de charme dont la nature m'avait doté. J'imagine que l'atmosphère familiale hermétique d'où je venais m'avait facilité la tâche en me rendant extraordinairement autonome d'un point de vue social et émotionnel."


Puis son changement d'identité occasionnera un sentiment d'imposture, majoré de culpabilité
qui le poursuivront toute sa vie.

"Pendant que nous y sommes, laissez-moi consacrer encore quelques lignes à cette question de la culpabilité qui influence tellement le comportement de chacun de nous. Les seules tragédies vraiment intolérables sont celles où il n'y a pas de responsables. Rien n'apaise autant la douleur d'une perte ou la fureur d'avoir subi un tort que l'identification du coupable; faute de quoi une telle douleur et une telle fureur ne trouvent ni soulagement ni répit. "Nous voulons la justice", crient les proches de la victime. Ils ne le font pas par esprit de vengeance, mais pour donner un sens à une souffrance qui n'en a pas."
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Un été pour que tout change.

Un été d'adolescence pour un homme en devenir qui découvre que ses parents ne s'entendent plus.
Un été pour changer de monde apres un drame.
Un été pour s'inventer une nouvelle vie et devenir quelqu'un d'autre.
Une vie pour être soi, mais est-on jamais soi.
Le narrateur écrivain se retourne sur la douleur passée qui a fait de lui l'homme qu'il est devenu.
Un roman italien et proustien en diable, mais aussi un roman à l'américaine, comme si Philippe Roth avait rencontré Alberto Moravia.

Je n'ai vraiment pas idée de combien de temps a duré la fouille intime réciproque, maladroite, diversement excitée à laquelle nous nous sommes laissés aller. Ce que je ne parviens réellement pas à me sortir de l'esprit c'est le tremblement qui s'est tout à coup emparé d'elle : au sommet d'une série de spasmes et de soupirs d'excitation, Francesca est apparue vaincue, dans un état de vulnérabilité à fendre le coeur : tête baissée, paupières frémissantes, lèvres entrouvertes. Et cette image non, je ne l'ai pas oubliée. »
Alessandro Piperno, romancier reconnu et universitaire spécialiste de notre Marcel préféré, nous prend par la main pour nous emmener à l'ombre d'un jeune homme en fleur.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (1)
LeMonde
21 avril 2023
L’air de rien, Alessandro Piperno nous amène à éprouver pour son héros une pitié qui serre le cœur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Si seulement j'avais pu les aider ! Mais où trouver tout cet argent ? Je le jure, je ne cessais pas de me creuser la cervelle. Un jour, je me suis convaincu que la solution était là, dans la première image d'un album d'oncle Picsou. Elle représentait l'avide millionnaire à plumes sur le tremplin d'une piscine scintillante de doublons. (..)
Comment accumuler autant d'or pour en remplir une piscine ? A quelle distance de chez nous se trouvait le Klondike ? Et comment y parvenir alors qu'il m'était interdit de dépasser l'épicerie du coin ?
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Seul quelqu'un qui est né dans une zone sismique ou sur les flancs d'un volcan en activité peut se faire une idée relativement juste de ce que signifie venir au monde dans une famille endettée jusqu'au cou. Même si vous n'y pensez pas toute la journée, vous développez de formidables capacités de perceptions, exaltées par une imagination catastrophiste. Le niveau d'alerte est tel qu'il en perd tout caractère extraordinaire. Coups de téléphone, sonneries d'interphone, distributions de courrier, il n'est pas de communication venue de l'extérieur qui ne promette des difficultés inextricables. Vous apprenez à ne rien considérer comme allant de soi, pas même l'électricité ou l'eau courante...
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Je regardais les femmes avec le flegme désespéré et non dépourvu de romantisme avec lequel un astronome dilettante contemple par une belle nuit d'été les myriades de corps célestes qui parsèment la voute du ciel : l'étonnement, la curiosité déchirante qu'elles m'inspiraient étaient gâchés par le soupçon qu'à moins d'une révolution technologique improbable je n'établirais absolument jamais de contact avec elles.
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Mentir m'avait troublé plus que prévu. C'était comme si un nouveau moi avait étouffé le petit garçon loyal et consciencieux de toujours. Un moi social, pour ainsi dire, doté de l'habileté suffisante pour deviner que dans le monde la sincérité, l'honnêteté intellectuelle et l'auto-ironie sont des qualités beaucoup moins utiles que le charme, la simulation et la possession de certains objets coûteux.
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Si j'étais frappé par la tendance des riches à la colère, ce qui me surprenait le plus chez les représentants de la soi-disant élite intellectuelle c'était la complicité intéressée qui semblait les lier en dépit des fonctions occupées. Comme si les oppositions qu'ils présentaient - aussi dures qu'elles puissent paraître au commun des mortels - étaient une mise en scène à l'usage du public. Comme si l'esprit de caste était plus fort non seulement que l'antipathie personnelle mais que n'importe quelle incompatibilité politique.
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