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3,4

sur 157 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que se passe-t-il si une petite jeune fille de 12 ans fantasme sur un homme encore plus âgé que son père, grand cancérologue pour enfants, charismatique et bel homme, par-dessus le marché ?
Eh bien...c'est la catastrophe, évidemment ! Pour qui ? Pour cet homme qui s'effondre, lâché par sa femme et ses 2 fils, mordu par les chiens des médias. Il abandonne tout et se réfugie dans le sous-sol de sa superbe maison romaine. Et nous assistons, médusés, à la spirale vers l'enfer, grâce à une plongée dans ses pensées.

Une analyse psychologique époustouflante de vérité. Tout est décortiqué, toutes les réactions sont sondées dans les moindres recoins. Superbe !
Je reste sans voix devant cette logorrhée verbale et surtout mentale.

L'atmosphère devient de plus en plus pesante au fil des pages et donne lieu à des échappées réflexives sur le cancer des enfants, sur l'amitié et ses apparences, sur le mariage et la paternité, sur l'influence déterminante de la mère, sur la vie des prisonniers, sur la judéité, sur l'influence des médias, sur le pouvoir de la haine et des racontars...je m'arrête là, admirative et je m'incline devant la diversité et la profondeur de l'analyse psychologique et sociologique.

Remarquable !
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"La calomnie...(...) D'abord un bruit léger, rasant le sol comme une hirondelle avant l'orage.... telle bouche le recueille, et, piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement ; le mal est fait : il germe, il rampe, il chemine, et, rinforzando, de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'oeil ; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription."

Le grand air de la calomnie- piano, rinforzando, crescendo - est si brillamment entonné par Figaro que je n'ai pu que lui céder la place de ténor qui lui revient..

A mon tour, cependant. Une drôle de chanson…

J'ai passé deux jours éprouvants à dévorer Persécution.

D'abord en dilettante- charmée, amusée par l' humour caustique, cinglant d'Alessandro Piperno, qui fait toujours mouche, en disant avec détachement des choses justes sur les petites lâchetés pardonnables de son héros, Leo, un homme aimable, séduisant, bon père, bon époux, bon médecin, mais plein de fatuité, d'autosatisfaction, de colères pusillanimes et de capitulations infimes. Bien sûr, vu le titre et un usage assez brutal de la prolepse, nous savons, dès les premières pages, que tout cela va finir très mal. Mais, n'est-ce pas, nous sommes entre gens de bon ton, et rien n'est à prendre au sérieux, et encore moins au tragique.

J'ai donc beaucoup ri. D'abord.

Mais bientôt, en dépit des piques qui égratignent, en vrac, le socialisme peu regardant mais si flamboyant de Benito Craxi (et Mitterrand), les mères juives, les enfants trop couvés, la bourgeoisie romaine, les intellectuels, les nouveaux riches, les adolescentes manipulatrices, les avocats cyniques, le corps médical incapable de gérer la souffrance ET la vérité - malgré toutes les digressions et anecdotes qui émaillent le récit et semblent faire musarder l'intrigue dans des chemins de traverse- les interventions senties du narrateur malmenant son lecteur, son héros ou ses personnages m'ont impitoyablement ramenée sur la trajectoire d'une exécution en règle.

J'ai encore souri, bien sûr –comment résister à tant d'humour ? - mais comme au cirque, quand on sait que le seau va se renverser sur le pauvre clown, ou qu'il va évidemment tomber de la corde où il fait le pitre.


Une chute par paliers.

Par négligence, Leo est compromis dans une affaire de détournement de fonds dans la gestion de l'hôpital où il est un éminent oncologue pour enfants.

Par excès de confiance, le voilà accusé d'usure par un assistant indélicat qu'il a voulu aider. Mais sa femme, sa famille, ses amis lui demeurent fidèles et défendent bec et ongle ce pauvre Leo incapable de comprendre un bordereau ou une facture, de se défendre contre la rapacité et le mensonge de son entourage professionnel.

Jusqu'au jour où une petite Lolita psychopathe, mal dans sa peau et mal dans sa famille, jette son dévolu sur lui et le harcèle de lettres d'amour. Elle a douze ans et c'est la petite amie de son fils cadet. Il croit pouvoir botter en touche, lui faire comprendre les choses sans scandale. Il commet l'erreur de lui écrire.

C'est l'hallali..


Persécution est le récit d'une chute, celle d'un homme trop confiant en sa bonne étoile, trop gâté par le succès, trop négligent et inadapté aux « terribles pépins de la réalité » pour pouvoir gérer la malignité et la jalousie de ceux qui ne lui pardonnent pas sa naïve magnanimité.

Pire encore : c'est le récit d'un abandon en rase campagne, d'un lâchage brutal et sans rémission. Un homme est livré aux chiens par ceux qui lui sont le plus chers.

Toutes les digressions, les anecdotes, les saillies du narrateur nous ont conduits à pénétrer la psyché de Leo : avoir ri de sa naïveté, souri de ses errements, nous l'a rendu plus proche, plus cher… Il est devenu notre semblable, notre frère…

Comme lui, il y a des choses que nous ne comprenons pas. Qui lui envoie ces dessins mystérieux et naïfs, proches de la BD, qui émaillent le récit et sont énigmatiquement liés à ses pensées les plus secrètes, à ses rêves ou à ses hantises ? Qui le surveille, le nourrit, le protège…ou souffle le chaud et le froid pour mieux précipiter sa perte ? Comme Leo, nous ne pouvons apporter de réponse à ces mystères, et l'épilogue ne nous en donne pas la clé.

Commencée dans le rire, dans l'ironie, notre lecture s'est faite plus pénétrante, plus empathique. Et elle nous a emmenés au-delà de l'empathie : dans la sidération, dans l'incompréhension, dans un sentiment d'injustice et de non-sens d'une opaque cruauté.

Kafka et sa Métamorphose ne sont pas loin : Leo dans son sous-sol c'est Grégoire Samsa, pauvre cancrelat devenu, pour les siens, un objet d'horreur. Et de persécution.

L'ironie n'a pas mené au détachement, comme elle le fait souvent : sans éveiller notre méfiance, Alessandro Piperno a fait de son lecteur – de sa lectrice en tout cas- un autre Leo : il m'a prise au piège de sa légèreté et brutalement jetée dans le noir enfer d'une situation kafkaïenne- totalement injuste et absolument sans issue.

Un livre magistral, cinq étoiles, sans aucune hésitation !






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A un moment dans ma lecture, l'idée s'est imposée à moi avec force et ne m'a plus quittée Comment ne l'avais-je pas vu plus tôt ? Les indices étaient là, flagrants. Un homme flamboyant dans la cinquantaine réunissant réussite professionnelle, sociale et familiale. D'origine juive Léo Pontecorvo, cancérologue dévoué et professeur d'université à Rome, allie légèreté, bienveillance et même une naïveté confondante. Un conformiste si rassurant. Oui c'était bien à Seymour Levov, le Suédois de la Pastorale américaine de Philip Roth qu'il me faisait penser. Cette plongée obsessionnelle au plus profond de lui pour tenter de comprendre, de justifier et de survivre à l'inacceptable.
Des accusations a priori infondées de détournement sur une enfant de douze ans frappent Leo. L'annonce du crime à la radio fera l'effet d'une bombe. La vie va basculer. Leo va se terrer solitaire dans un sous-sol, véritable prison assumée. L'affaire suit son cours à travers le regard de Léo, ses questionnements incessants, ses retours en arrière, ses rares sursauts de violence, son apathie souvent, son enfermement sur lui-même. Leo devient spectateur et juge de sa vie.
Le titre du roman ne laisse pas place à l'ambiguïté. Il est victime de persécution. Pourtant il subsiste dans sa vie un angle mort, une zone grise qu'on n'ignore. Des faits délictueux, une sombre histoire de prêt usuraire, des lettres semblant prouver sa culpabilité, un verdict passé sous silence. Beaucoup de choses sont évoquées non développées comme si elles étaient accessoires. On est aux antipodes d'une enquête et même d'une simple recherche de la vérité factuelle. L'important ne semble pas être là. Dénouer la trame inextricable des torts et des injustices notoires n'est pas au centre du récit. Car « la leçon la plus importante [c'est] qu'il n'y a pas de leçon à apprendre ».
Un roman psychologique où un personnage, transparent au départ, prend toute la mesure de son destin tragique et de son impuissance face à la justice, la société et les médias, véritables machines à broyer lancées sans frein.
Une peinture féroce. de sa femme étriquée aux amis hypocrites, de l'avocat détestable aux parents parvenus de Camilla. Un monde de gardiens « vertueux et intransigeants de la moralité publique » qui condamne lourdement celui qui ne sait pas trouver les armes nécessaires.
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Lu après Inséparable, ce livre ma donne davantage de clés pour comprendre la totalité de l'histoire vue et ressentie du côté de Leo Pontecorvo, le père lynché par la rumeur insidieuse, les ragots et surtout le jugement sans appel de sa femme et de ses deux fils. Portrait d'une victime qui ne se défend pas. Descente , au propre comme au figuré, d'un homme au faîte de sa carrière, racontée avec talent, humour, profondeur. Excellent, je l'offre en italien à mon gendre romain!
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Léo a toutes les qualités de son prénom, il est un « lion superbe et généreux » comme disait Hugo. Il compte sur Rachel, sa lionne, pour assurer son ordinaire et vaquer aux obligations domestiques ; lui survole tout cela car il est beau, intelligent et puissant : on dirait un spot publicitaire de parfum masculin. Au travail il est brillant et admiré, à la maison il se laisse vivre. Tout lui a toujours réussi, l'adversité il ne la connait pas et (c'est furieusement dans l'air du temps), quand elle survient, inutile de lutter, tout finira par s'arranger !
Rita l'aime, comment ne pas l'aimer ? Il l'a séduite, lorsqu'elle était sur les bancs de la faculté de médecine et lui sur l'estrade. Tout le monde l'aime : la lionne, les lionceaux, ses petits patients de l'hôpital, leurs parents, l'équipe médicale, ses étudiants, ses étudiantes surtout, la femme de ménage et la gamine de douze ans qui s'est fait inviter chez lui au prétexte qu'elle est la copine de son fils cadet. Il aime être aimé, (qui n'aimerait pas ça ?), mais il a toujours été fidèle à sa lionne, se contentant d'apprécier sans y toucher le désir qu'il suscite…léonin vous dis-je.
Le roman débute sur une note légère, souvent drôle et ironique, comme le portrait savoureux de l'une de leurs amies, bourgeoise fortunée et communiste, défendant le « peuple » et toutes les petites gens qu'elle aime tant…à l'exception de toutes celles qui croisent sa route !
Leo est imprudent, ingénu et confiant quand Rachel est prudente, avisée et modeste. Les disputes ne durent pas, il boude, elle fait le premier pas (« allons, ne fais pas l'enfant, j'en ai assez de deux et ils sont déjà à table là-haut ») et il redevient charmant.
Grâce aux documentaires animaliers de tous poils, nous savons que c'est la lionne qui, faisant l'essentiel du travail, dirige la vie de famille. Lorsque le lion, peureux et honteux, s'enfuit et que, cette fois, la lionne ne réagit pas, le roi est nu. Il s'enferme dans sa honte, dans son incapacité à lutter et il sombre. A un point tel que la lionne et ses lionceaux, qu'il aimait tant et qui vivent désormais sans lui, soient finalement contraints de « nettoyer et payer la note ».
Avec une intrigue, somme toute assez mince, dédaignant la convenue dénonciation de la calomnie et du système mediatico-judiciaire, Alessandro Piperno brosse le tableau d'un homme comblé, aimé et admiré qui va tout perdre par ingénuité et pusillanimité.
La langue est superbe : l'évocation d'un souvenir d'odeur de café (p395) est magnifique, « l'image des joues de grenouille de Dizzy Gillespie » ou celle, vue d'avion, des « deux embarcations intrépides qui gagnaient le large, (faisant) penser à deux spermatozoïdes serpentant en quête d'une occasion » (p361) sont admirables. On en trouve de ce genre à peu près toutes les deux ou trois pages. Voilà un roman original, puissant et raffiné qu'on ne peut pas lâcher et à la fin duquel on se dit que l'auteur serait capable de nous raconter, s'il existait encore, la folle aventure d'un annuaire téléphonique en nous jetant au fond d'un fauteuil sans autre issue que de l'écouter, un sourire béat au coin des lèvres dans l'attente impatiente d'un nouveau numéro.
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13 juillet 1986. Banlieue romaine résidentielle."Le présentateur du journal télévisé de 20 heures" lance une bombe à l'antenne:Leo Pontecorvo aurait "entretenu une correspondance dépravée avec la petite amie de son fils âgée de 13 ans".
Léo Pontecorvo, cancérologue réputé, enseignant démagogue charismatique, époux fidèle, "dieu vénéré des siens, se voit "mis en échec," par une petite mythomane (invitée au ski) auteur de missives enflammées (auquelles par jeu et par défi il a eu la naïveté de répondre) et boycotté sournoisement par tous parce qu'il est lui et fier de l'être.
Une série de malentendus,une trop grande crédulité mettent sa carrière en danger.
Qu'en est-il lorsque le déshonneur s'abat sur un homme au faite de la réussite?
"Ils vont me mettre en pièces" se dit-il. Pauvre de lui!
Les ragots vont bon train."La femme la plus formidable du monde" se détourne, ses fils le rejettent,les faux amis le salissent,l'avocat ex-copain de jeunesse règle ses comptes et s'en met plein les poches,les taulards l'agressent,le magistrat obtus enfonce,un mystérieux dessinateur épiant ses faits et gestes le harcèle, bref le persécuté sous un surcroit de persécutions n'est pas loin de disjoncter.
Détruit psychologiquement,retiré loin de tous dans son sous-sol, honteux, s'en sortira-t-il?
Un registre émotionnel très riche entre honte,désarroi,souffrance,envie de mourir, angoisse, colère, haine face au scandale dévastateur.
Persécution, rondement mené, questionne sur le bonheur et la réussite, parfois plus source de haine que d'admiration.
Sur fond de judaïcité, où le matriarcat est très présent, la psychologie du "petit garçon de sa maman" narcissique et trop crédule à la fois est fort bien dépeinte.La mère juive a toujours le dernier mot et les dissentions religieuses cachent parfois d'autres fêlures.
Alessandro Piperno, auteur italien contemporain d'un essai et de deux romans(dont Avec les pires intentions) enseigne la littérature française à l'université.
Cinq étoiles!!
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Un soir d'été dans une villa d'Olgiata, banlieue chic de Rome, la famille Pontecorvo, composée de Leo, Rachel et de leurs deux fils, est réunie pour dîner dans la cuisine, la télévision allumée sur les informations. Télévision qui leur lâche une véritable bombe: Leo Pontecorvo, 48 ans, riche et bel homme, cancérologue pédiatrique réputé, professeur d'université estimé, père et mari exemplaire, est accusé d'abus sexuel sur une mineure, Camilla, la toute jeune petite amie de son fils Samuel, âgée de 12 ans. Comment réagit Leo ? Il panique. Que faire face à cette accusation entendue par la moitié de l'Italie ? Au lieu de se défendre, Leo fuit la cuisine et déménage au sous-sol.
Avant de nous donner les circonstances qui vont donner lieu à pareille accusation, le narrateur omniscient du roman s'attarde sur le passé de Leo, de Rachel, de leur rencontre, leur mariage etc.
S'ensuit le plongeon d'un homme dans un tourbillon médiatique et judiciaire face aux accusations d'une fillette mythomane. A de précédentes accusations de fraude fiscale et manipulations diverses liées à sa profession, s'ajoutent la stigmatisation de pédophilie. Dès le début du roman, le lecteur sait que cela finira mal pour Leo…

« Persécution », « brillante anatomie d'un scandale sexuel », raconte l'histoire d'un homme issu de la bourgeoisie juive romaine, idolâtré par sa mère, heureux en ménage comme à l'hôpital ou à l'université, professeur et médecin brillant.
Il n'a connu que le bonheur, a toujours vécu dans une bulle de bien être, de sérénité , de prospérité et d'optimisme (sa famille a échappé à l'Holocauste, vivant en Suisse pendant la guerre). Mais il est faible et lâche, il est resté un petit garçon à sa maman qui n'a jamais grandi. Il va se trouver happé par les commérages, les calomnies et condamné par une société dominée par les apparences.
Piperno décrit et dissèque les états d'âme de Leo avec brio et je ne suis pas étonnée d'avoir lu que Piperno est un grand admirateur de Svevo (mais Leo Pontecorvo n'a rien à voir avec Zeno!) et de Proust.
« Persécution » est un roman dense, féroce, ironique et original. La qualité, l'inventivité, la finesse de l'écriture et le sens de la digression de Piperno sont exceptionnels et embarquent immédiatement le lecteur, alors qu'il ne se passe pas grand chose dans la première moitié du roman. Il est le premier volet d'un diptyque et je me réjouis à l'idée de lire la suite « Inséparables ».
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C'est le premier roman que je lis de l'auteur italien Alessandro Piperno. L'histoire se déroule à Rome en 1986. Leo Pontecorvo est un professeur de médecine respectable, cancérologue dans un service de pédiatrie. Issu de la bourgeoisie juive romaine, il est élégant et charismatique, tout semble lui avoir réussi dans la vie. "[...] les choses n'avaient cessé de bien se passer pour lui. Une enfance et une adolescence enchantées, protégées par une mère qui l'idolâtrait, et couronnées par des études éblouissantes qui lui avaient garanti une merveilleuse carrière sur les traces de sa famille, l'amenant toutefois à acquérir un prestige jamais approché par aucun Pontecorvo."

Le roman s'ouvre sur une scène familiale au moment où il apprend au journal télévisé que Camilla, la petite amie de son fils Samuel, âgée de douze ans, l'accuse d'abus sexuel. Au lieu de se défendre de ces accusations, il se réfugie dans le mutisme et se remémore les événements qui l'ont mené jusqu'à cette situation.

Au fil des pages, on tente de comprendre la passivité de ce personnage. Ses angoisses transparaissent à travers les pensées et souvenirs qu'il nous livre: sa relation avec sa femme Rachel et leurs fils Filippo et Samuel, leurs amis Flavio et Rita, la jalousie de son ami d'enfance Herrera "un véritable requin du barreau", l'étrange correspondance avec Camilla "un petit personnage réellement extravagant", sa rencontre avec le père de l'adolescente "ce type ridicule avec son bronzage d'amateur de voile, ses cheveux de Viking et sa tenue d'Esquimau"...

J'ai beaucoup apprécié l'écriture de ce roman, teintée d'ironie. Un dénouement tragique attendu, mais une envie de lire la suite m'a habitée tout au long de ma lecture. Une lecture très agréable.
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Magistral !
Alessandro Piperno nous entraîne dans son histoire avec une force stylistique incroyablement efficace. le lecteur assiste impuissant à la chute ravageuse d'un homme. Suite à un évènement juridique, il devient invisible aux yeux de ceux qu'il aime. Il disparait littéralement de la vie de sa femme et de ses fils. J'ai beaucoup apprécié ce livre. Très beau cadeau reçu à noël !
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Un autre de Piperino m"avait laissé étrangement sur ma faim... Là, je pense que l'on a un chef d'oeuvre contemporain... Un sujet qui aurait pu être banal et qui se retrouve magistral... Et quel "monstre" que ce Léo auquel on ne peut que s'identifier!
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