Ressentis fort divers pour les quatre nouvelles de ce recueil.
La première, discussion mysogine sur le banc d'une station thermale, m'a laissée indifférente.
La seconde, narration badine de la mort qui arrive, m'a glacée.
La troisième, histoire d'un homme que sa femme cherche à tromper pendant qu'il est pris du mal de lune, m'a beaucoup plu.
Je n'ai rien compris à la quatrième.
Autant dire que cette rencontre avec Pirandello n'aura pas été une réussite...
Petit recueil de quatre nouvelles de Pirandello, Eau amère se lit facilement mais sans entrain.
Le thème commun de ces nouvelles c'est les relations hommes/femmes avec souvent un homme qui réfléchit à son rapport à son épouse ou à une femme qu'il aime.
Ces nouvelles de Pirandello sont sympathiques mais je préfère tout de même son théâtre.
Et les étoiles tremblent toutes au ciel. Vous les regardez. Beau métier aussi que celui des étoiles ! Que font-elles là haut? Rien. Elles regardent également dans le vide et l'on dirait qu'elles en ont un frisson ininterrompu. Et si vous saviez comme j'aime le hibou, au milieu de toute cette douceur, quand il se met à sangloter au loin, angoissé. Il pleure, lui aussi, de la même douceur.
Assailli par le vent, je gagnai le couvert des arbres. A un certain moment, je ne sais pourquoi, je me retournai du côté de la maison qui me présentait son autre façade. M'étant attardé à regarder, je me penchais en avant pour tenter de discerner à travers l'obscurité si ce que je croyais voir était vrai : près de la fenêtre de la chambre où Mirina s'était retirée pour pleurer sa sœur, à l'étage inférieur, il y avait comme une ombre qui s'agitait. L'avais-je dans les yeux, cette ombre ? Je me les frottais si fort qu'ensuite, pendant un certain temps, il me fut impossible de distinguer quoi que ce soit, comme si des ténèbres plus épaisses m'avaient fondu dessus pour m'empêcher non pas de voir, mais de croire à ce que je pensais avoir vu. Une ombre qui gesticulait ? L'ombre d'un arbre agité par le vent ?
J'étais si loin de soupçonner que ma femme pût me tromper.
(Quand j'étais fou…)
Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».