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Citations sur Six personnages en quête d'auteur - La volupté de l'honneur (20)

Si l'on pouvait prévoir tout le mal qui peut naître du bien que nous croyons faire!
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Oh, monsieur, vous savez bien que la vie est pleine d'innombrables absurdités qui poussent l'impudence jusqu'à n'avoir même pas besoin de paraître vraisemblables : parce qu'elles sont vraies.
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FABIO : Oui, oui, vous avez raison ! C'est vrai, je lui en ai voulu de m'avoir amené un homme comme vous !
BALDOVINO : Mais non, il a très bien fait, croyez-moi, de me choisir, moi. C'est un honnête homme médiocre que vous vouliez ici, n'est-ce pas ? Comme s'il était possible qu'un médiocre accepte une telle position sans être un gredin ! Moi seul pouvais l'accepter, moi qui — comme vous voyez — n'éprouve aucun scrupule à passer pour voleur !

LA VOLUPTÉ DE L'HONNEUR, Acte III, Scène 3.
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LE DIRECTEUR se lève et indique.
Alors, nous y sommes bien?... Ici, le vestibule, là, la cuisine. (Se tournant vers l'acteur chargé du rôle de Socrate.) Vous entrez et sortez par là. (Au régisseur.) Vous poserez au fond un tambour garni de tentures.

Il s'assied.

LE REGISSEUR, inscrivant sur sa feuille.
Bien, monsieur le directeur.

LE SOUFFLEUR
"Scène première. - Léon Gala, Guido Venanzi, Philippe dit "Socrate". (Au directeur.) Dois-je lire les indications scéniques?

LE DIRECTEUR
Mais naturellement! Je vous l'ai déjà dit cent fois.

LE SOUFFLEUR, lisant.
"Au lever du rideau, Léon Gala, en tablier blanc, coiffé d'un bonnet de cuisinier, est en train de battre un oeuf dans du chocolat, avec une cuillère à pot. Philippe, habillé lui aussi en cuisinier, en fait autant. Guido Venanzi écoute assis."

LE GRAND PREMIER ROLE
Je vous demande pardon, est-il absolument nécessaire que je me coiffe de ce bonnet de cuisinier?

LE DIRECTEUR
Mais naturellement, puisque c'est écrit.

Il montre la brochure.

LE GRAND PREMIER ROLE
Mais c'est parfaitement ridicule!

LE DIRECTEUR, se levant furieux.
Ridicule! Ridicule! Que voulez-vous que j'y fasse s'il ne nous arrive plus de France une seule bonne comédie et si nous en sommes réduits à représenter des comédies de Pirandello, dont on ne comprend pas un traître mot et que l'auteur semble avoir écrites exprès pour se f... de moi, de vous et du public? (Les acteurs rient, le directeur s'approche du grand premier rôle.) Oui, monsieur, vous mettrez ce bonnet de cuisinier! Oui, monsieur, vous battrez ces oeufs! Vous vous figurez peut-être, avec vos oeufs, que vous jouez une pièce comme toutes les autres? Eh bien! détrompez-vous! Vous représentez la coquille des oeufs que vous êtes en train de battre! (Les acteurs se mettent à rire et échangent des commentaires ironiques.) Silence! Je vous prie de m'écouter lorsque je me donne la peine d'expliquer quelque chose. (Au grand premier rôle.) La raison est une coquille vide si l'instinct aveugle ne l'emplit pas! Vous, vous représentez la raison, votre femme représente l'instinct, dans A chacun son rôle. Le vôtre est de vous faire passer pour votre propre fantoche... Avez-vous compris?...

LE GRAND PREMIER ROLE, les bras en croix.
Ma foi, non!

(Six personnages en quête d'auteur)
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LE DIRECTEUR, se fâchant tout rouge.

« Ridicule ! Ridicule ! » Que voulez-vous que j'y fasse si de France il ne nous arrive plus une seule bonne pièce et si nous en sommes réduits à monter des pièces de Pirandello -rudement calé celui qui y comprend quelque chose !- et qui sont fabriquées tout exprès pour que ni les acteurs ni les critiques, ni le public n'en soient jamais contents ?
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Nés vivants, ils voulaient vivre.

(Préface)
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Vous étiez tous trois la pauvre humanité qui souffre dans la joie et jouit dans la douleur de l'existence. Une pauvre mère, très faible, ayant eu cependant le courage de permettre à sa fille d'aimer en dehors de toute loi; vous, éprise d'un brave homme, capable d'oublier que cet homme était malheureusement lié à une autre femme! Cela vous semble des fautes, cela?
(La volupté de l'honneur)
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Tout homme véritable, monsieur, d'un niveau un peu plus élevé que le minéral, le végétal ou l'animal, ne vit pas pour vivre, sans savoir qu'il vit... Il vit pour donner un sens et une valeur à son existence!...
(Six personnages en quête d'auteur)
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LE DIRECTEUR
C'est que je n'y suis plus du tout.

LE PERE
Je crois bien! Bombardé de tous les côtés, comme vous l'êtes! Exigez un peu d'ordre dans le récit, monsieur, et laissez-moi parler sans tenir compte de l'opprobre dont elle cherche à me couvrir si férocement, sans me laisser fournir d'explications.

LA BELLE-FILLE
Non, il n'y a rien à raconter ici, rien du tout.

LE PERE
Je ne veux pas raconter, je veux expliquer.

LA BELLE-FILLE
Oui, à ta façon.

LE PERE
Mais tout le mal vient précisément de là! Il est dans les mots. Nous avons tous un monde en nous, et pour chacun c'est un monde différent. Comment pourrions-nous nous entendre, monsieur, si les mots que je prononce ont un sens et une valeur en rapport avec l'univers qui est en moi, tandis que celui qui m'écoute leur donne inévitablement un sens et une valeur en rapport avec l'univers qu'il porte en lui? On croit se comprendre, on ne se comprend jamais! Voyez par exemple. (Montrant la mère.) Ma pitié, toute ma pitié pour cette femme a été interprétée par elle comme la plus féroce des cruautés.

LA MERE
Mais puisque tu m'as chassée!

LE PERE
Vous l'entendez? Elle dit "chassée", elle a cru que je la chassais!

LA MERE
Toi, tu sais parler, moi je ne sais pas... (...)
Exigez un p
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Lorsqu'on a la chance de naître héros - héros de théâtre - bien vivant, on peut se rire de la mort. On est immortel. L'homme, l'écrivain qui est l'instrument de la création mourra, mais sa créature ne mourra jamais. Et, notez que, pour vivre éternellement elle n'a même pas besoin d'avoir des dons extraordinaires ou d'accomplir des miracles. Qu'est-ce que c'était que Sancho Pança? Qu'est-ce que don Abbondio? Et, cependant, ils vivront éternellement parce que, germes viables, ils ont eu le bonheur de trouver une matrice féconde, qui les a enfantés et nourris, qui leur a donné la vie éternelle!
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