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EAN : 9782823613483
224 pages
Editions de l'Olivier (22/08/2019)
3.3/5   28 notes
Résumé :
Emmanuelle, qui vient d'accepter d'écrire une tribune sur les OGM pour un quotidien national, mène l'enquête. À Newcastle, elle rencontre une biologiste obsédée par les manipulations génétiques et leurs monstrueuses chimères. Puis, aiguillée sur autre piste, elle suit au fin fond du Morvan un panel de citoyens tirés au sort pour réfléchir au futur. Dans le cadre d'un programme européen, chaque pays est en effet chargé d'un thème : Intelligence artificielle, Nanotech... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Emmanuelle Pireyre est une artiste protéiforme. À la fois écrivaine, poétesse, autrice de théâtre et de fictions radiophoniques ou encore performeuse et conférencière, difficile de ne pas trouver une discipline où la française ne s'est pas illustrée ces dernières années.
Après son remarqué Féerie Générale (Prix Médicis) en 2012, elle nous revient pour la rentrée littéraire, toujours aux éditions de l'Olivier, avec un ouvrage inclassable et inattendu : Chimère.
Et pour vous en parler, nous allons patiemment décortiqué ses personnages et son histoire pour le moins…déroutants !

L'humour au temps des OGMs
Chimère comprend plusieurs fils narratifs qui en font une sorte de pelote de laine humoristique à la réflexion aussi dense qu'un film d'auteur roumain.
Tout d'abord, nous suivons le double littéraire d'Emmanuelle que l'on nommera Emmanuelle-bis, une écrivaine française qui semble particulièrement effrayée par les films d'horreur regardés par ses enfants (sans se rendre compte de la profondeur du genre ni de ses subtilités sociales et anthropologiques) et qui se veut rationnelle avant tout.
Un beau jour, contactée par le journal Libération, elle se met en tête d'écrire un papier sur les OGMs, son film d'horreur moderne à elle.
Partant à la rencontre de Tatiana et Brigitte, deux scientifiques aux antipodes l'une de l'autre, elle se penche sur les fameuses chimères, des hybrides hommes-animaux de moins en moins science-fictifs mais qui n'atteignent pas encore les fantasmes les plus fous d'H.G Wells et de son docteur Moreau, loin de là.
De façon tout à fait inattendue, Emmanuelle-bis est conviée ensuite à une conférence de citoyens où des citoyens européens tirés au sort dans chaque pays de l'Union se penchent sur un sujet précis. Celui de la France a pourtant de quoi surprendre (tout en permettant de mettre au pas ces bouffeurs de grenouilles prétentieux) puisqu'ils vont devoir s'intéresser à la notion de…Temps Libre.
Une occasion en or pour Emmanuelle-bis qui était déjà sous le charme des idées de Jacques Testart (l'homme à l'origine du premier bébé-éprouvette) arguant qu'aujourd'hui que la science devrait être encadrée par le citoyen puisqu'après tout, c'est ce même citoyen qui la paye sur ses impôts.
Une idée fumeuse qui oublie bien vite le cancer moderne des fake news et qui ouvrirait la porte à des interdictions vaccinales ou le retour en force de l'homéopathie. Un joyeux programme pour les générations futures.
Pour discuter de ce genre de notion et d'idées, les différents pays impliqués dans ces conférences de citoyens réunissent des gens de tous horizons.
Côté français, on retrouve une candidate à Koh-Lanta, un entrepreneur particulièrement zélé, un employé d'Amazon fumeur de cannabis ou encore une psychanalyste musulmane. Une réunion surréaliste qui ne serait pas complète sans la présence de Wendy, une Manouche rêvant d'ouvrir les yeux aux gadjés/paysans (comprendre par là les non-Manouches) pour les ramener sur la voie du Seigneur et remettre l'Europe sur le devant de la scène. D'ailleurs, les Manouches ne seraient-ils pas les seuls vrais Européens digne de ce nom en faisant fi comme ils le font de toutes les frontières étatiques ?
Et si tout ce joyeux bordel n'était pas encore assez farfelu, voilà que Tatiana, obsédée par la création d'un hybride homme-chien parvient à donner naissance à Alistair qui se retrouve dans les pattes de Brigitte, une normopathe adoratrice de Rohmer réajustant constamment la norme pour conserver sa petite vie aseptisée (et un peu chiante, il faut bien l'avouer).
Si vous avez suivi jusque là, soyez pourtant certains qu'il vous reste pas mal de choses à découvrir dans Chimère, de l'eurodéputé dépressif au guérisseur Manouche en passant par Jean-Claude Juncker lui-même, excusez du peu.
Dans cette folie littéraire, où veut bien en venir Emmanuelle Pireyre ?

La réflexion démocratique et ses limites
Même si l'on peut ne pas être d'accord avec toutes les opinions d'Emmanuelle-bis, Chimère procure une sensation étrange au lecteur dès le départ. Prenant au dépourvu par sa propension à mettre le peuple Manouche en avant grâce à l'utilisation du personnage truculent de Wendy, le roman mélange à la fois l'essai et le romanesque, le burlesque et l'horreur.
D'un côté, Emmanuelle Pireyre vient nous parler d'un sujet grave et qui fait froid dans le dos, à savoir la création d'êtres hybrides humains-animaux, mais elle le fait par l'intermédiaire d'Alistair, un homme-chien (ou un chien-homme, comme vous voulez) féru de critique et amateur d'Eric Rohmer qui n'a pas grand chose d'effrayant si ce n'est son physique repoussant et sa propension à surchauffer. L'utilisation de l'humour par le récit permet de dédramatiser et de poser de façon plus rationnelle la réflexion en évitant de tomber dans la caricature horrifique pure et dure, comme lorsque l'on croit naïvement que le film d'horreur n'est qu'un ramassis de gore et d'outrances picturales à même de traumatiser les jeunes.
Pourtant, Chimère pose de nombreuses questions sur notre gestion des OGMs qui ont d'ors et déjà percé nos défenses et se répandent comme un cancer dans nos cultures. Sommes-nous prêts à risquer le même désastre avec des organismes de chair et de sang ? Pas sûr.
Chimère, surtout, réfléchit sur la façon de s'interroger sur ces sujets graves et sensibles grâce aux conférences citoyennes, maître-étalon de la démocratie participative, et sur ses limites. le constat ici semble assez alarmant, surtout au regard du Conseil Européen, géant aux pieds d'argiles qui reste beaucoup trop passif (ou corrompu) face aux menaces extérieures.
Pour autant, doit-on tout rejeter en bloc et avoir un contrôle total sur la science ? Comme on l'a dit plutôt, voilà bien une idée désastreuse surtout quand la populace en question est plus portée sur le mythe que le tangible, sur les témoignages biaisés que les études en double aveugle de forte puissance.
Entre laxisme total et contrôle populaire (ou totalitaire), où placer le curseur pour la science moderne ?

Une certaine idée de l'Europe
L'autre élément croustillant et souvent à mourir de rire, c'est la narration Manouche choisie par Chimère qui, pour une bonne moitié, passe son temps à ériger le peuple Manouche comme le modèle Européen du futur.
Une idée farfelue que de faire de ces gens très souvent détestés et au mode de vie incompris par les gadjé une référence internationale.
Ce qui amuse surtout, c'est le sentiment de ces Manouches qui voit les gadjés comme des gens sales, vulgaires, imbéciles et sans aucun respect pour les autres. C'est à peu près tout ce que pense les gens ordinaires de ce peuple envahissant, irrespectueux, sale et vulgaire (a-t-on oublié des clichés dans cette liste ?) !
En retournant la situation sociale avec son humour coutumier, Emmanuelle Pireyre offre une composition déroutante qui illustre la proximité de deux civilisations-miroirs et qui semblent se détester exactement pour les mêmes raisons.
Reste cependant que la notion même de peuple Européen s'applique théoriquement bien plus sûrement aux Manouches qu'aux citoyens des différents pays européens.

Rationalité vs Croyances
Enfin, Chimère oppose deux systèmes : celui de la croyance et celui du rationnel/scientifique.
De son propre aveu, Emmanuelle-bis est une scientifique convaincue qui ne supporte pas qu'on déborde des cases de la rationalité.
Pourtant, son voyage l'amène au contact de Wendy, fermement convaincue du pouvoir Divin capable de remettre l'Europe sur le devant de la scène et de guérir les gadjés égarés.
Deux conceptions aux antipodes qui, pourtant, semblent reposer sur les mêmes mécanismes de certitude et d'inflexibilité.
Emmanuelle Pireyre s'interroge donc notre capacité à se remettre en question en confrontant ces deux points de vues à l'existence d'Alistair, création humaine et abomination ou miracle inattendu définissant une nouvelle norme sociale ?
La question de norme d'ailleurs revient souvent dans ce récit où les chimères se multiplient à vue d'oeil (Alistair, évidemment, mais aussi ces conférences citoyennes hybridant les personnalités les plus éclectiques, cette double-entité croyante/savante formée par le duo Emmanuelle-Wendy ou encore l'Union Européenne elle-même, chimère de peuples et de cultures).
Doit-on tout accepter, tout tolérer ? Voilà une bonne question de plus pour ce récit drôle et enlevé qui nous met le cerveau en ébullition.

Roman déroutant à plus d'un titre, Chimère nous parle avec humour de réalités d'aujourd'hui et demain. Récit foisonnant et absurde, l'ouvrage d'Emmanuelle Pireyre possède ce don rare de prêter à la réflexion sur un nombre hallucinant de thématiques tout en s'amusant. Voilà une aventure atypique qui devrait plaire à ceux qui aiment sortir des sentiers battus.
Lien : https://justaword.fr/chim%C3..
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Rentrée littéraire 2019 suite. le monde qu'Emmanuelle PIREYRE nous propose de découvrir dans son nouveau livre est le nôtre, fait d'avancées technologiques, de croisements génétiques, élégants ou non, d'Europe des nations, de manque de recul sur les conséquences des inventions, des créations, un peu comme si la possibilité de croiser Frankenstein à un coin de rue était devenue perceptible quotidiennement. Mais à la différence d'auteurs catastrophistes ou à teneur néo-nihiliste avec sourire cynique de circonstance en mode findumondiste, Emmanuelle PIREYRE emploie l'humour décalé comme arme absolue.

L'Europe, 27 pays. OK l'Angleterre, la Brexiteuse, est sur la touche, regard vers les vestiaires. Quelles propositions pour rendre l'Europe plus attractive, plus efficace ? Donner un sujet d'actualité, social, politique ou environnemental à chaque pays pour qu'il planche dessus. Puis réunion formelle et solennelle pour travaux de groupes. La France tire le sujet « Temps libre », alors que par exemple l'aspect « Finance » est attribué à la Croatie. Chaque pays possède son thème sur lequel bûcher. Mais l'Europe est peuplée d'individus. Emmanuelle PIREYRE va en suivre quelques uns de près. Et comme pour se recentrer de plus en plus, elle va opter pour une partie autobiographique (ou autofictionnelle ?) : le quotidien Libération, une commande pour l'auteure dont le sujet sera le vaste sujet des OGM. C'est de ce point de départ qu'elle va rencontrer le biologiste jaques TESTART puis d'autres chercheurs, en Angleterre comme ailleurs. Qu'elle va sympathiser avec Brigitte, propriétaire d'un être hybride, croisement chien/humain, une chimère quoi ! Un certain Alistair, sorte de caricature de l'humain, ou cyber-humain à l'état de brouillon.

Emmanuelle la narratrice va suivre une tribu gitane. Car ce livre est aussi et peut-être surtout un hommage aux tsiganes, aux gitans, aux manouches, aux roms. Que l'on peut aussi orthographier Rrom. le traité de Rome dont il est question dans le livre comme dans notre Histoire internationale, ne mériterait-il pas un ripolinage sous le nom de traité de Rrom ? Et Éric ROHMER le cinéaste, beaucoup évoqué dans le récit, les quatre premières lettres de son nom ne sont-elles pas là pour nous rappeler encore ces Roms ?

Mais il y a le citoyen. On y met tout derrière ce terme, cette désignation. Vilain mot, citoyen. « … dès qu'on ajoute l'adjectif ‘citoyen' derrière un mot, je ne sais pourquoi, je suis prise d'une irrépressible envie de dormir. ‘Pique-nique citoyen' et les yeux me picotent, ‘j'emprunte citoyen' tandis qu'un bâillement me décroche la mâchoire ». Manière de comprendre qu'après pareille réflexion la « science citoyenne » ne peut qu'être emmerdante.

Heureusement retour du gitan, de la vie sans chichis, comme un rempart aux pensées sur la manipulation génétique, une bouée de sauvetage, un retour aux valeurs naturelles. Mais humour, toujours. Un peu à l'anglaise. C'est cocasse, pétillant, bien écrit, langue entre écriture un brin désuète, pardon, obsolète devrait-on dire si l'on suit les préceptes du présent livre, mais dont le rythme soutenu et un jonglage approprié en permettent une lecture résolument moderne. de par les thèmes aussi bien sûr.

Emmanuelle PIREYRE sait également se faire féministe. « … nous descendons de nos montagnes pour prendre les places, empruntant à toutes jambes le chemin ou rebondissant sur les fesses dans la pente, avec nos spécificités, notre cou trop long, notre cerveau ultrastructuré, notre mèche dans les yeux, nos talons ou nos tongs, notre poncho et notre incompréhensible chapeau à plume. Nous sommes prêtes à devenir les directrices, les présidentes et les zadistes les plus enragées, nous pliant pour entrer dans les catégories anciennes ou alors, chacune son style, nous en foutant éperdument ». Toujours cette méfiance envers le « citoyen » dirait-on…

Beaucoup de références (« La controverse de Valladolid », judicieuse idée car indéniable sorte de point de départ à la présente trame), d'informations, de termes techniques et/ou scientifiques mais qui ne paralysent pas la lecture puisque le maître mot est l'humour, les situations grotesques ou encombrantes. Un peu de légèreté derrière beaucoup de sérieux, le dosage est savant et parfaitement réussi. La mayonnaise est rigoureusement bien montée, ferme, elle peut être servie sans souci d'indigestion. Emmanuelle PIREYRE est loin d'être une débutante puisque, entre autres, définitivement détentrice du prix Médicis 2012. « Chimère » est sorti en cette rentrée 2019 aux éditions de L'Olivier.

https://deslivresrances.blogspot.fr

Lien : https://deslivresrances.blog..
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D'emblée, Chimère, le titre du nouveau roman d'Emmanuelle Pireyre renvoie à cette idée d'un merveilleux contemporain, marqué à la fois par la technologie et l'intelligence collective, qui nimbait le livre précédent, avec une interrogation plus pessimiste, puisqu'une chimère est à la fois un animal hybride et un rêve impossible à atteindre.

Quand on a aimé Féérie générale, on est heureux de retrouver dans Chimère l'espièglerie poétique de son écriture, ainsi que le personnage de Batoule qu'on prendrait bien nous aussi dans nos bras, comme la narratrice-romancière quand elle la retrouve, tellement nous avions aimé ce personnage, même s'il n'a plus ici qu'un rôle secondaire. Il y a tout de même des points communs entre Batoule et Wendy, fée gitane, nouvelle héroïne de ce roman où une communauté de personnages hétérogènes se forme : toutes les deux sont des jeunes femmes à fort caractère, a priori marginalisées, marquées par la religion. Tout semble les opposer au rationalisme auvergnat de la romancière, et pourtant dans les deux oeuvres, la force du lien qui se crée entre elles est le pivot du roman.

Pourtant bien des choses diffèrent entre les deux opus. J'ai trouvé que Chimère ressemblait à une comédie : sa forme est beaucoup plus linéaire, moins expérimentale – puisqu'il ne s'agit plus de numérique mais de rencontre IRL entre des gens tout aussi disparates - et donc plus facile à lire. On imagine d'ailleurs assez souvent son adaptation cinématographique lorsqu'on en lit les épisodes. C'est peut-être lié aux décors, aussi divers que cette luxueuse villa ultra contemporaine au bord d'un lac elliptique où Brigitte soigne son chagrin d'amour mexicain en élevant un chien étrange, une auberge dans le Morvan, le parlement européen, des studios de cinéma porno, ou un laboratoire anglais de biologie génétique. C'est aussi parce qu'Emmanuelle Pireyre a très souvent cherché à faire rire plus franchement son lecteur : ce n'est pas un humour au second degré, mais une vraie vis comica qu'elle déploie dans ce roman, qui tourne de plus en plus à la farce. le personnage incroyable d'Alistair, dont je ne veux pas parler trop ici, parce qu'il faut conserver du suspens, laissera un souvenir à tous les lecteurs.

Si la romancière a opté pour un choix narratif plus fluide et classique, elle n'a pas abandonné son goût pour les croisements incongrus de sujets, la sérendipité, qui fait sa poésie. Une des forces d'Emmanuelle Pireyre réside dans la diversité des sujets de société qu'elle arrive à aborder : on parle dans ce roman à la fois du temps libre, des OGM, de la démocratie participative, de l'Europe, de la religion, des discriminations, des expulsions… Et pourtant tous les personnages sont liés, ils forment leur petite société hétéroclite : comment faire société en étant aussi différents ? Cette question qui se pose à l'échelle européenne, se pose aussi à l'échelle nationale. Emmanuelle Pireyre adopte, pour composer son roman, la méthode du « panel » diversifié propre aux enquêtes sociologiques, et l'expérimentation de démocratie participative européenne un peu surréaliste qui est racontée dans ce livre est une sorte de mise en abyme de son entreprise romanesque. On prend l'histoire bricolée de quelques uns pour en faire l'histoire de tous... On peut dire aussi qu'un roman d'Emmanuelle Pireyre en soi est une forme littéraire amusante de démocratie participative.

J'ai juste été un peu dérangée par l'importance que prend dans le roman le folklore gitan, et ses superstitions, dont on est amené à rire, même si le personnage de Wendy est très respecté par la romancière : parfois cela m'a mis mal à l'aise, mais c'était peut-être justement l'effet recherché. Bien sûr les valeurs défendues ici sont bien la rencontre de l'autre, et le personnage d'Emmanuelle Pireyre va composer grâce à Wendy des data-prières lyriques surréalistes du plus bel effet. Alors que Féérie générale se montrait très idéaliste, porté par les idées d'Henry Jenkins qui voit surtout dans le web un espace collaboratif extraordinaire, Chimère critique davantage la technologie, les OGM et fait plus l'éloge d'une forme d'activisme d'intervention IRL.

Lisez ce beau roman, il me semble que tous ceux qui avaient trouvé la forme de Féérie générale un peu complexe pour eux seront moins déroutés devant Chimère, un roman très drôle qui nous parle d'aujourd'hui et peut-être de demain.
Lien : http://effleurer.une.ombre.o..
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Emmanuelle a la nostalgie des films d'Eric Rohmer. Ah lala, ces gens qui papottent pendant des heures sur leur lieux de destination de leurs vacances, comme s'il n'y avait rien de plus urgent, de plus important dans le monde, comme cela devait être une époque heureuse et agréable ! Malheureusement le monde est rempli de choses mélangées et il est bien compliqué d'y voir quelque chose - ne parlons même pas de comprendre. le plus simple est sans doute de faire comme ces Français que l'on interroge sur un sujet de politique contemporaine, et de favoriser la pratique à la théorie, à savoir glander quand on leur demande de pondre un devoir sur le temps libre. Pendant ce temps le monde tourne et, ma foi, chacun peut bien y faire ce qu'il a envie, du moment que la normalité est sauvegardée et qu'on ne va pas faire des choses ahurissantes, décalées, détonantes, remarquables. Alors Emmanuelle fait comme tout le monde, elle se glisse dans une peau anonyme et tente de passer inaperçue dans ce monde hétéroclite - car le tout est bien là : ne pas se faire remarquer, ne rien remarquer... et pourtant il s'en passe des choses... Emmanuelle ! Enlève ton masque ! Je t'ai reconnue !
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Un livre qui passe en revue beaucoup de sujets mais qui malheureusement n'en approfondit aucun. Certes c'est léger et j'aurai pu me laisser séduire par la truculence de certains passages, notamment le parler de Wendy la gitane... Malheureusement, séduit par ces formules d'argot manouche j'ai fait quelques recherches et en quelques clics je suis tombé sur le skyblog d'un certain "scarface" intitulée "dictionnaire gitan". Quelle n'a pas été ma surprise de retrouver tous les bons mots de Wendy dans les commentaires de la page, mots pour mots. (les commentaires n°30, 45, 51, 54 du blog, les pages 8, 54 etc du livre).

Mais le coup de grâce à été de voir qu'alors qu'en bonne auteure moderne, EP se fend de remerciements à rallonge en omettant aucun ami, agents, éditeurs, et personnages médiatiques interrogés pour ce livre, aucune mention n'est faite des anonymes contributeurs de ce blog !

L'appropriation culturelle à son comble, en contradiction complète avec le propos du livre, finalement ce qui aurait pu sauver ce bouquin (la truculence de l'argot gitan) l'acheve.
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critiques presse (1)
Actualitte
23 juin 2020
Ce livre nous fait vivre des situations rocambolesques et réunit des personnages parfois étranges, allant même jusqu’à une créature mi-homme, mi-chien (d’où le titre de « Chimère » donné à ce livre).
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait confiance en lui et suivait à la lettre le conseil que la guilde des psys du monde nous serine dans les oreilles, de ne pas paniquer dans notre vie de couple, de laisser tranquille notre partenaire qui d’après eux ne nous appartient pas et a droit comme tout un chacun à sa vie privée. Si bien qu’on ne devrait jamais l’enfermer, ni l’attacher, ni l’espionner avec une puce GPS scotchée sous sa voiture, ou le petit logiciel Hellopsy pourtant pratique pour contrôler son ordinateur à distance.
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Ainsi en est-il pour nous tous, la fidélité, en amitié comme en amour, a de tout temps incarné aux yeux de l’humanité vertu suprême et dignité. L’humanité souhaite déposer en l’autre une absolue confiance. Le seul ennui, c’est que les gens trouvèrent souvent trop dur de se soumettre eux-mêmes à la règle qu’ils appelaient pour autrui.
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Mais la véritable indolence, ascétique, n’avait besoin de rien et, bannissant l’inutile, ils avaient pratiqué trois jours dans l’eau chaude une totale inaction. Le résultat était impressionnant. Quand les panélistes sont sortis de l’eau pour s’habiller, leurs visages étaient si détendus qu’ils avaient perdu dix ans.
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Wendy commença à éprouver les bourdonnements d’oreilles bien connus de tous ces gens, ces enfants, ces Thérèse, ces Bernadette, ces Francisco, touchés par la grâce et qui voient un beau matin une Vierge blanche et lumineuse posée sur un petit nuage, un chêne vert ou le toit de la maison d’en face.
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Sachant que tu as généralement en Auvergne un voisin qui est druide, un ami exorciste qui surgit chez toit tout excité pour te faire écouter le terrifiant enregistrement d'une séance d'exorcisme pleine de hurlements où le diable renâcle à sortir d'un Robert ou d'une Vanessa, considérant aussi qu'il est dur de garder sa crédibilité professionnelle quand un grand-oncle mort vient s'asseoir sur tes genoux pendant tes rendez-vous clients, j'ai pour ma part opéré un virage à cent quatre-vingts degrés,rompu avec la tradition et tout misé sur la science, le savoir, la raison.
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Videos de Emmanuelle Pireyre (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Pireyre
A l'occasion du salon "Les Correspondances" à Manosque, rencontre avec Emmanuelle Pireyre autour de son ouvrage "Chimère" aux éditions de l'Olivier . Rentrée littéraire automne 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2354170/emmanuelle-pireyre-chimere
Notes de musique : © mollat
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