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3,03

sur 88 notes
Le roman d'Emmanuelle Pireyre raconte …difficile à dire et à décrire car la première question qui vient à l'esprit est est-ce bien un roman ? ce n'est pas plutôt un essai ? Un laboratoire d'écriture ? Une fois le livre refermé le lecteur demeure perplexe, l'auteur mêlant sans cesse la fiction avec la réalité, l'imaginaire des personnages avec les aliénations du monde social entre « passerelles logiques et tunnels oniriques ». Il n'y pas de fil narratif mais une suite de réflexions disparates, appliquées à un schéma imaginaire.

Avec une succession d'histoires éclatées portant sur les dogmes contemporains de la société, E. Pireyre s'appuie sur une question actuelle, la décortique jusqu'à en épuiser la substance pour mieux mettre en évidence la prégnance du monde dans lequel on vit. Dans chacun des récits, l'auteur confronte la passion, le rêve, ou la sauvagerie du personnage aux codes de la société. C'est une confrontation non sans heurt. Face à ce qui apparaît après démonstrations comme des poncifs rigides et aberrants de la société moderne, aux premiers desquels la finance, le management japonais ou la religion, chacun d'eux revendique un désir d'émancipation, une liberté de pensée… Ils tentent à leur manière de réenchanter le monde.

Si a priori, les questions apparaissent farfelues, le ton léger, et si les réflexions étirées jusqu'à l'extrême aboutissent parfois à des réponses absurdes, on doit reconnaître à l'auteur le talent de tourner dans tous les sens nos représentations habituelles et nos sens communs. La technique est déconcertante dans la mesure où c'est tout à la fois ludique et érudit. L'humour venant certainement écarter la pesanteur du thème de la réflexion.
Cependant pour qui n'est pas familier avec l'univers d'Emmanuelle Pireyre, cette lecture demande un effort de concentration constant. C'est une lecture un peu trop exigeante lorsqu'on recherche dans la fiction l'abandon de soi et le droit à la paresse intellectuelle.

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Peut-on tisser un texte littéraire plaisant à lire pour le plus grand nombre en mettant bout à bout des questions bizarroïdes que personne ne s'est posé et ne se posera jamais ?
Comme entre autres...
- Comment habiter le paramilitaire ?
- le tourisme représente - t - il un danger pour nos filles faciles ?
- Friedrich Nietzsche est-il halal ?
ou encore ...
- Comment être là ce soir avec les couilles et le moral ?

Quoique la dernière question sélectionnée puisse être rigolote, force est de reconnaître que le style choisi et la galerie de personnages des textes en question qui oscillent entre détails culturels inutiles et vulgarité ont eu raison de ma patience et de mon goût pourtant certain des mots et des idées.

De courts textes se croisent dans chaque chapitre, de tous horizaux, polices d'écriture fluctuantes, avec d'incessants commentaires de l'auteure.

C'est lourd, inintéressant et d'une singularité sans esprit jamais rencontrée encore dans un livre.

Je capitule.
Lien : http://justelire.fr/feerie-g..
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Abandonné aux deux tiers du roman... Ce qui me rassure : je ne me sens pas seule!

Je ne me suis pas vraiment ennuyée à la lecture, non. Même pas. Mais je n'ai absolument pas pu comprendre où l'auteure voulait en venir.
Pas trouvé le fil de l'histoire... Pas aimé le style de la narration... Et même pas accroché aux histoires que j'ai lues. La première m'a même mise très mal à l'aise avec ces gosses de neuf ans qui parlent de Bourse et de vendre leur maison de Cannes avant de perdre de l'argent...

Peut-être suis-je passée à côté de quelque chose mais comme apparemment, je suis loin d'être la seule, je ne m'inquiète pas!
Et je me sens plus légère depuis que j'ai refermé ce livre!
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Le jury du prix Médicis a joué la carte du risque en couronnant cette féerie. Annoncé comme une compilation de textes composites présentés de manière novatrice - à l'image de la diversité documentaire d'une session sur le web ? -, le livre constitue a priori une cible intéressante pour le chasseur de structures littéraires singulières. John Dos Passos n'avait-il pas réussi dans le récit hétéroclite avec Manhattan Transfer en 1925 ?

Il ne s'agit pas d'une histoire ni d'un essai mais de l'énumération de choses qu'Emmanuelle Pireyre trouve belles dans ce monde. Non au plan des apparences physiques mais à celui des idées.

Parler de sujets très divers est louable, insinuer des liens entre eux l'est autant puisque tout se tient avec la mondialisation et les réseaux sociaux. Mais peut-on tout mêler ? On s'étonnera qu'un hacker malveillant, tout sympathique qu'il soit, et qui est sans doute à sa façon un héros des temps moderne, trouve place dans une féerie qu'on voudrait davantage souriante et sereine qu'inquiétante.

On surfe sur des idées réformistes qu'on s'attend à trouver dans les conversations branchées d'un meeting anticapitaliste. Ceci ne fait pas problème, mais lorsqu'on voit pointer la révocation du fonctionnement de la société contemporaine, on s'attend quand même, à un moment ou l'autre, à voler un peu plus haut. D'autant qu'on convoque des noms sérieux comme Giorgio Agamben, Nietzsche, Boris Cyrulnik (de façon voilée pour celui-ci),… qui font espérer plus que des péroraisons absconses. Vrais débats et propositions se font attendre jusqu'à ce que le paragraphe décline gentiment dans une photo insigne répétitive, un chat ado débile voire une touchante collection de baisers. Si si, c'est bien compris, Emmanuelle Pireyre veut parler tendresse et bulles bleues alors que ce monde sombre dans les profits bourgeois et les monstres financiers, c'est aimable mais n'est-il pas un peu mince cet énorme cliché ? Et quelques mots réussis - "Il fallut attendre le 16è siècle pour que la note si soit ajoutée à la gamme de do" - ne suffisent pas.

En cours de lecture, j'ai tenté - je devais passer à côté de quelque chose - de sonder le projet de l'auteure à travers cette vidéo: l'interview traînante ne fait que répéter le livre. Et de concéder elle-même que ses féeries sont parfois tirées par les cheveux.

Entre sérieux, futile, fleur bleue et philosophie, le lecteur perd tout repère. le mixage audacieux pourrait fonctionner, mais on en sort fatigué à force de ne pas s'amuser ni rien apprendre. Il ne suffit pas d'arborer crânement des insignes contestataires mais encore faut-il les présenter sous une forme littéraire esthétique destinée à la diffusion. Je n'ai pas le sentiment que ce soit réussi ici.

La véhémence de ce billet vient évidemment de la mauvaise humeur induite par la volonté d'aller jusqu'au bout du livre. Il aurait mieux valu y renoncer dès qu'il se refusait. L'inventivité d'Emmanuelle Piryeyre, sa vivacité intellectuelle n'ont pas suffi, selon à moi, à produire plus qu'un distractif pied de nez. Voilà un bandeau rouge qui ne lui va pas bien.


Lu en format ePub sur Sony PRS-T1

Lien : http://marque-pages.over-blo..
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Quels sont les points forts de ce livre ou pourquoi a-t-il été récompensé par le prix Médicis (2012)? (euh … à mon humble avis :)

- une originalité certaine, et en évolution, dans l'écriture : mélange de styles (écrit, parlé, langage des forums), mais aussi présentation des personnages de chaque récit, insertion de dessins, de photos, mélange de récits et de notes personnelles, ensemble détonant qui rend l'ouvrage très vivant, actuel et assez rapide (je n'ai pas dit facile ;) à lire

- un foisonnement d'informations de culture que je qualifierais d'immédiate et médiatique : tout ce dont on parle, toutes ces idées qui circulent très vite dans les médias et grâce à internet

- de l'humour et une vraie ouverture d'esprit chez l'auteure (ndlr : ceci n'est pas une faute d'orthographe mais une revendication ;)

- un très joli titre


Alors, pourquoi ce livre n'est-il pas réussi?

A la lecture, j'avais l'impression suivante : d'être à table avec une femme intéressante, cultivée, intelligente, au courant d'énormément de choses et avec un avis nuancé mais tolérant sur des sujets dans l'air du temps. Mais cette charmante vient d'aller se faire une ligne, elle revient électrisée et parle de façon survoltée, en multipliant les références, en mélangeant les idées, le tout à une vitesse folle et résultat, après 2 minutes, je perds le fil, suis déconcentrée et me désintéresse des propos.
Voilà exactement mon ressenti à la lecture.

Et j'ajoute : dommage.
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J'ai regardé quelques critiques des Babeliotes et je me suis lancée dans la découverte de Féerie générale et j'ai été sous le charme. C'est léger et instructif à la fois.
Moi qui n'aime pas les Mangas car ce n'est pas ma génération d'y adhérer, j'ai vu avec déplaisir qu'un abus de lecture de mangas avait conduit un jeune otaku nommé Tsutomu Miyazaki à tuer et dévorer quatre fillettes dans les environs de Tokyo ! C'est juste un rappel des faits qui se sont passés en 1989. Personnellement je m'en souvenais fort bien.
L'auteure mêle des faits réels avec un peu d'imaginaire et cela passe très bien. Les enfants traders qui veulent vendre leurs appartements de la Côte d'Azur pour se renflouer et qui posent des questions pertinentes à leur maîtresse sur le but des banquiers, je ne pense pas que cela existe en vrai : c'est juste une extrapolation de sa part, une petite féerie...
J'ai aimé le thème récurrent des baisers (avec la langue bien sûr car c'est prouvé que les garçons ne savent pas embrasser) car cela donne beaucoup de légèreté à son discours. Moi aussi j'aime les films où on s'embrasse tout le temps. Là, c'et un peu les Bisounours.
Beaucoup de songes dans ce livre qu'on aimerait qu'ils deviennent réalité. Par exemple, "une allocation, un revenu de base versé à tous, adultes et enfants, sans obligation de travailler.Les gens deviennent maîtres de leurs choix, ils ont suffisamment pour vivre, et peuvent décider de consacrer leur temps soit à la vie associative, soit à ne rien faire, soit à travailler, et dans ce cas leur salaire s'ajoute à l'allocation." Bienvenue au Pays enchanté où tout désir devient réalité.
L'histoire de SunDog, le hacker californien est aussi très belle. Il dit que "c'est génial d'être un hacker, c'est comme être champion de surf ou chanteur de rock, d'ailleurs il y a des points communs entre nos modes de vie." "Le hacker enchante autrui par son perfectionnisme, sa compréhension intime du système ; il refuse de se laisser aliéner par les applications techniques, et d'être soumis, comme 99 % de l'humanité, aux machines, aux interfaces et aux vendeurs de licences. Il veut rester libre."
J'ai aimé l'excitation cool et le désir de perfection qui étaient présents dans le rêve du Grand Pingouin. le pingouin de Linus, le fondateur du système d'exploitation Linux dans les années 90, qui lui est apparu un jour dans ses visions en train de déguster un poisson assis sur la banquise, symbolisait le système d'exploitation qu'allait bientôt créer le jeune chercheur finlandais, et le poisson avalé représentait les codes trop complexes et les licences payantes. Intéressant !
La fin n'en est pas moins troublante : un jour les peuples du monde entier se révolteront contre tous ces traders qui les ont ruinés et ils se retrouveront au bout d'une fourche. Une réplique de 1789.
C'est assez loufoque mais peut-être aussi dans le style des Oulipiens, c'est une recherche littéraire qui même beaucoup de genre et c'est bien ficelé. Je ne me suis pas ennuyée une seconde.
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S'agit-il d'un, de plusieurs contes de fées? Les "il était une fois" chatouillent notre réalité, regardée, triturée, analysée avec justesse et ironie. Les personnages très "d'aujourd'hui", comme on aurait dit "d'époque" pour un roman historique, vivent néanmoins dans un monde mystérieux, où les enfants se pasionnent pour la finance internationale, où le story telling rend dépressif, où l'on se demande comment bien se faire embrasser sans blesser celui qui ne met pas la langue, où des forums internet se créent pour rester halal en toute circonstance ou ne pas avoir honte de ses toilettes sèches. le texte gambade de récits saugrenus en analyses presque sérieuses sur notre temps désenchanté, en passant par des chats, des présentations PowerPoint et des photos de l'homme qui dit toujours "'c'est joyeux". Bref, ce roman - on peine à lui trouver un autre nom - a comme intérêt principal d'être un portrait au plus près du monde bizarre dans lequel nous vivons, un miroir à peine déformant, qui révèle ce que nos habitudes ont de surprenant, une description de notre société qui lui ressemble, en refusant de se prendre au sérieux et en se dégageant de toute pensée politique. Féerie générale, ce sont les Mythologie de Barthes d'aujourd'hui, sans prétention révolutionnaire et sans sérieux.
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Rédiger des textes tels que l'on peut les trouver aujourd'hui, dans la vie de tous les jours, pourquoi pas. Cela donne une sorte de "biblioscopie" langagière de notre époque, et c'est sans doute cela qui a valu le Prix Médicis à son auteur (et je discute pas cet honneur).
Seulement, ce que cela révèle est effrayant, et même si l'on s'en doutait, cela fait peur : le langage tourne à vide. Les gens sont seulms, semblent parfois déconnectés de la réalité. La vacuité semble irrémédiable. Quelque part, cela m'a rendu triste et assez pessimiste sur notre époque. Je ne l'ai donc pas terminé. Mais cela n'est que mon ressenti et non un avis objectif avec analyse littéraire poussée.
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Ouvrage in-résumable ---- Suite de chapitres-nouvelles aux titres improbables. "Comment laisser flotter les fillettes?", "Comment habiter le paramilitaire?", "Le tourisme représente-t-il un danger pour nos filles faciles?", "Friedrich Nietzsche est-il halal?". Des questionnements auxquels l'auteure répond ou pas.

En voilà un nouveau, il y avait longtemps : un O.L.N.I. pour Objet Livresque Non Identifié. Difficile de définir et de résumer Féerie générale tant l'ouvrage est issu d'une grande liberté d'écriture de l'auteure. Comme sortis de ses rêves, les chapitres mêlent anecdotes contemporaines, histoire de personnages, réflexions, dialogues issus de tchats sur internet...

C'est disparate, décousu, on peut passer du coq à l'âne, faut s'accrocher, car parfois, on perçoit des liens, des cohérences. Les formes changent aussi, des extraits de presse supposée, aux notes autour des baisers en passant par les passages romanesques aux personnages bien campés ou de réflexions très actuelles. Souvent on est dérouté, dubitatif, et puis parfois les pensées sont lumineuses, joyeuses, pertinentes, brillantes. L'ironie et l'humour sont présents mais aussi une certaine analyse de faits et d'us contemporains, pour révéler leur absurdité, leur existence, leur danger. Une lecture qui me laisse mitigée, avec des aspects qui m'ont ravie, dont l'originalité et la pertinence m'ont touchée, et d'autres moments qui m'ont un peu laissée en chemin, dans le doute.

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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En préambule, je ne trouve qu'une chose à dire : “Que j'ai peiné sur ce livre !” La syntaxe prête déjà au questionnement avec des textes fragmentés qui ne peuvent être difficilement assimilées à des nouvelles classiques, mais qui ne constituent pas non plus un récit linéaire facilement compréhensible. Ces écrits parcellaires portent pour noms des titres intrigants : “Comment laisser flotter les fillettes?”, “Comment habiter le paramilitaire?”, “Comment faire le lit de l'homme non schizoïde et non aliéné?” ou encore “Comment être là ce soir avec les couilles et le moral?”. Autant de questions qui n'entrainent pas de réponses immédiates et unilatérales mais qui laissent présager l'original et le fantasque.

Pourtant, je suis restée tout au long de ma lecture extrêmement décontenancée par la forme de l'ouvrage, par la narration qui semble digresser en permanence vers des considérations secondaires. Pour exemple, le début de livre traite de la bourse, sujet d'étude pour de jeunes élèves. On passe ensuite aux sites de rencontre comme si tous ces sujets contemporains avait un fil conducteur qui coulait de source. Je dois bien avouer que j'ai failli abandonner l'ouvrage après cinquante pages car je me sentais complètement baladée, étrangère à ce roman un brin trop expérimental pour moi. J'ai néanmoins décidé de continuer, non par intérêt mais plutôt par sens du devoir vis-à-vis de de cette rentrée littéraire à laquelle je prends plaisir à participer. Peut-être qu'en poursuivant, j'allais finalement accrocher à ce récit atypique qui détone tout à fait de ce que j'ai pu lire jusque-là. Force est de constater que je l'ai fini toute penaude, me sentant un peu idiote car j'ai eu l'impression de passer à côté des forces de ce petit ovni.

Emmanuelle Pereyre brosse un portrait de la société résolument dissolu avec des personnages complexes, aspirant à la liberté et aux revendications un peu floues. La narration alterne petits textes bien construits et discussions extraites de forums sur Internet. Cela a été une véritable expérience de lecture qui n'a malheureusement pas été convaincante pour ma part. A la manière de chroniques, il aurait fallu piocher en se laissant porter, pour divaguer allègrement avec ces personnages caméléons. J'ai donc un gros regret : celui d'être restée à quai. Quelques mois après lecture, je peux même dire que c'est rageant car j'ai encore l'impression avec ce livre que j'ai été (prise pour) une parfaite imbécile, incapable de comprendre où on me trainait. La féerie n'était pour moi que dans le titre !
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