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EAN : 9782930657554
murmure des soirs (09/09/2019)
3.64/5   7 notes
Résumé :
Quand on lui demandait pourquoi il voyageait, Montaigne répondait : « Je sais bien ce que je fuis, et non pas ce que je cherche. »

Mais même celui qui sait ce qu’il cherche ignore ce qu’il va trouver car, voyager, c’est toujours s’ouvrir à l’inconnu en multipliant les possibilités de rencontre.

La scène se passe à Calcutta, en février 1987. Un homme est assis par terre dans le parc de Maidan. Entouré d’enfants qui le regardent fascinés,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Quelle belle lecture que ce Joueur de bonneteau découvert grâce à la dernière Masse Critique ! Un petit livre mais qui sonne tellement juste et vrai qu'on est touché au coeur par ce récit sincère et bouleversant.
Le narrateur (l'auteur ?) y relate sa rencontre avec Dennis, le joueur de bonneteau du titre, un routard américain qui a tout quitté pour vivre au hasard des rencontres et des voyages. le narrateur, en congé sabbatique pour un an, est fasciné par ce personnage et une vraie amitié entre eux va naître, amitié qui changera à tout jamais sa manière de voir les autres et le monde.
Nous sommes dans les années 80, entre l'Inde et le Népal, après la période faste des hippies et avant la démocratisation du voyage et le tourisme de masse. L'auteur excelle à recréer en quelques mots une ambiance, celle des grandes villes indiennes, de leur pollution, de leur misère omniprésente, ou celle d'un petit village du Népal, ses montagnes abruptes et sa vie simple parmi les paysans. Je ne sais pas si c'est le style, simple et épuré, ou la sincérité que l'on sent dans ce récit mais j'ai été prise au piège de ce roman dès les premières phrases. Tout sonne juste et en comparaison avec certaines lectures en demi-teinte où les auteurs se plaisent à insister lourdement sur la moindre pensée ou réflexion de leurs personnages, que cela fait du bien d'être ainsi plongée en quelques mots dans une ambiance ou des sensations. L'auteur va à l'essentiel et pourtant on a l'impression d'être avec ses personnages, de ressentir la naïveté et la jeunesse du narrateur, ces moments de liberté quand le voyage s'offre à lui, ce bonheur pur des moments partagés avec ses amis dans l'insouciance du lendemain. C'est beau, c'est bouleversant quand on pressent le drame à venir, annoncé dès les premières pages et j'ai particulièrement apprécié la fin, très pudique dans sa description de ce malheur et concluant ce roman sans fioritures inutiles.
Une très belle lecture qui m'a vraiment embarquée dans son univers et bouleversée ! Ce roman est édité par une petite maison d'édition belge, Murmure des soirs, j'espère vraiment qu'il sera suffisamment diffusé pour trouver son public car il le mérite. Un grand merci à cet éditeur et à Babélio pour la Masse Critique sans qui je n'aurai jamais fait connaissance avec cet auteur dont je vais essayer de trouver les autres titres pour les lire.
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Murmure des soirs est une maison d'édition belge que je connais depuis quelques années. J'y ai suivi Paul de Ré avec la Pierre au coeur (T1 & T2), Mademoiselle de chez ces gens-là et Les secrets du bastidon bleu, François Tefnin avec Est-ce que tu as la clé ? ou encore Michaël Lambert avec Mad ou Pierre Höffelinck et Les héritiers de Portavent. Je poursuis la découverte d'auteurs belges aidés par cette maison avec Marc Pirlet et le joueur de bonneteau. Une belle découverte vécue grâce à Murmure des soirs Babelio que je remercie.
Le personnage central de ce roman écrit à la première personne. Privilège d'un auteur de tenir la plume qui raconte un autre ou de faire porter à son héros un costume qui, en vrai, est le sien ? On ne le saura pas avec certitude et on n'a pas à le savoir. Qu'il soit autobiographique ou non, le récit nous parle d'aventures, de rencontres, de recherches de soi en passant par les autres. Un chemin de liberté et d'humanité.
Dennis, américain d'origine, est un nomade. Grands voyageurs, lui et sa paire de béquille, sillonnent le monde, celui des chemins de traverse, celui où les pauvres et les délaissés du monde se croisent, s'assoient par terre et partagent le temps et la vie dont ils restent maîtres. Peu importe le pays, les habitants vrais, forts et droits sont hors des sentiers touristiques. Dennis ne fait pas exception. Il est joueur de bonneteau. Ci et là, à la sauvette, il est prêt à pigeonner le touriste naïf et à se faire quelque argent pour poursuivre son voyage et, en grand seigneur, assis dans un parc de Calcutta, il offre une démonstration de son habileté aux enfants émerveillés qui n'arrivent pas à suivre la pièce sous ses trois godets. Là, comme partout, il est de passage.
Quand le narrateur se lie avec lui, il ne sait pas encore que ce clochard devant l'éternel est, en fait, un sage qui bouscule bien des façons de voir et d'appréhender la vie. Ses valeurs sont celles d'un bout de route partagée, de la certitude que le chemin est plus important que la destination et que les vraies rencontres sont celles qui ne retiennent jamais l'autre prisonnier.
Avec une écriture très fluide, rythmée par des phrases courtes, Marc Pirlet nous offre des tranches de vie qui épousent le temps qui passe sans jamais vraiment jeter l'ancre et se laisser retenir à un seul endroit. Son livre s'ouvre, on y entre, on y vit de belles rencontres et on le referme prêts à rebondir vers un ailleurs, un autrement. le monde n'a pas changé. Mais, plus riche de l'avoir lu, sans avoir l'impression d'en dépendre, le lecteur peut apercevoir autrement le mouvement du monde et ses pauses. Il invite à l'essentiel, notre lien à nous-même et aux autres. Libres !
« Je n'ai aucun conseil à te donner. Ni moi ni personne. Interroge-toi et trouve ta réponse. Tu es le seul à savoir ce qui est bon pour toi. »
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J'aime la voix de Marc Pirlet, tout en douceur et en modestie. J'ai eu le plaisir de croiser plusieurs fois l'auteur mais je suis incapable de dire si cet homme discret et bienveillant a vécu ce qu'il raconte dans "Le joueur de bonneteau". Si c'est une fiction, elle a le parfum de la vérité et de l'humanité. Entre Liège et Katmandou se noue l'histoire d'une rencontre qui répond à une question simple : pourquoi ce besoin un jour de larguer les amarres pour parcourir le monde ? Pour tisser des liens plus forts encore, semble nous souffler poétiquement cette histoire. Et de découvrir Dennis, personnage attachant, qui voyage sans cesse pour oublier (ou accepter ?) qu'il marche avec des béquilles et qui semble jouer sa vie comme il manipule les cartes : un coup gratuitement pour épater les enfants, un coup librement pour retrouver des amis chers sur le toit du monde, un coup en prenant tous les risques pour payer un voyage de retour. C'est cela le jeu de bonneteau : trois cartes qui bougent à une vitesse folle pour empêcher la chance d'apparaître là où on le voudrait. Toujours en mouvement avec l'illusion de ne jamais ni gagner ni perdre. Et Marc Pirlet réalise lui aussi un joli tour de passe-passe : il écrit un récit contemplatif où tout est sans cesse en action, il nous apprend beaucoup sans jamais donner de leçon et il nous laisse au détour de ses dernières pages chez nous mais entre deux voyages. Je promets de ne pas l'interroger sur la véracité de ses histoires la prochaine fois que j'aurai le plaisir de le rencontrer. Par contre, j'attendrai le petit bonheur simple de me plonger dans son prochain roman, comme on attend la suite de celui qui se défend de n'avoir pas grand chose à raconter avant de vous emmener, le sourire timide aux lèvres, dans ses souvenirs de l'autre bout de la terre.
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« Qu'est-ce qu'un routard ? Un sac à dos, un jean élimé, cet air de ne tenir à rien que donne la liberté ». C'est par ces mots que Marc Pirlet nous invite à le suivre à travers ce récit, qui sera, à ce que j'ai compris, plus qu'un récit de voyage. C'est une rencontre, une amitié, qui mènera vers d'autres rencontres et amitiés. Ce petit livre très court, écrit à la manière d'un journal, décrit des pays, des villes, des gens, bien souvent miséreux, dans cette Inde mystérieuse où le narrateur posera son sac à dos. C'est là qu'il rencontrera et qu'il suivra Dennis, cet autre routard, plus aventurier et téméraire. D'aventures en aventures, ils apprendront à se connaître et à se raconter.
J'ai aimé la sobriété du style, tout en pudeur. Marc Pirlet, à travers son histoire, nous raconte le destin d'autres que lui, qui, épris de liberté, ont décidé un jour de tout plaquer pour vivre la vraie vie, celle d'un ailleurs, où tout est possible. Citant Baudelaire pour qui « Tout homme qui n'accepte pas les conditions de sa vie vend son âme », il fera le choix de cet ailleurs. Une belle découverte, aussi bien de l'auteur Marc Pirlet que de cette maison d'éditions Murmure des soirs, que je remercie ainsi que Babelio de m'avoir permis de les découvrir.
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La fin des années 80 est l'époque où de jeunes aventuriers, parfois appelés hippies, se lancent dans des voyages aux quatre coins du monde pour se rapprocher de paysages plus authentiques à leurs yeux, regard hélas parfois troublé par les effets de la drogue. L'auteur Marc Pirlet a parcouru l'Asie. Avant de rejoindre sa Belgique d'origine après un an de congé sabbatique, il a souhaité goûter aux trésors que recelait sans doute la mythique ville de Katmandu. Il rencontre Dennis un jeune Américain, routard lui-aussi après avoir subi un grave accident de voiture aux Etats-Unis dans lequel il a perdu ses deux jambes. Avec ses béquilles, Dennis ne craint pas de parcourir le monde, subsistant grâce à ses talents de manipulateur qu'il exerce dans le jeu interdit de bonneteau, qu'il pratique en cachette de la police, dans des lieux sordides. Une grande amitié se noue entre les deux jeunes hommes.
Marc Pirlet, auteur belge francophone, montre dans cet ouvrage un vrai sens du récit. Pas besoin de belles phrases ni de bons mots, l'auteur fait une narration linéaire non dépourvue de l'expression de sentiments qu'il évoque avec pudeur mais avec beaucoup de profondeur.
J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique et je remercie Babelio et les éditions Murmure des soirs pour cet envoi.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Malgré le confort qui m'envahit et, de plus en plus, m'enlise, je me sens encore tout proche du jeune homme que j'ai été, plein de confiance et d'entrain, qui impatient, plus résigné ou, si l'on veut, plus sage, mais pour l'essentiel, pour ce qui constitue le fond de ma personnalité, je n'ai pas changé, je garde en moi la même insatisfaction, la même inquiétude, la même croyance qu'ailleurs sera toujours mieux que là où je suis, même si je sais maintenant que le bonheur est un mot de légende.
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On m'avait prévenu que, même pour un voyageur aguerri, la découverte de Calcutta constituait un choc, et je n'avais pas été déçu. Tout y laissait une impression de désastre et chaos. Le soleil était en permanence voilé par un brouillard de poussières et de gaz d'échappement qui encrassait les poumons. La chaleur était suffocante et le vacarme des moteurs et des klaxons assourdissant.
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Il était pauvre, bien sûr, mais sa pauvreté ne lui pesait pas puisque c'est lui qui l'avait choisie. Elle constituait même un privilège parce qu'elle lui ouvrait toutes les portes, et je ne crois pas que l'homme le plus riche du monde puisse jamais s'acheter tout ce que Dennis avait pu obtenir sans contrepartie. Sa pauvreté, c'était aussi sa liberté. Toute sa fortune tenait dans son sac à dos. A tout instant, dès qu'il en éprouvait le besoin ou l'envie, il lui était loisible de dire : je m'en vais, et de partir sans rien laisser derrière lui.
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Partout dans le monde, la nuit est le manteau des pauvres. Elle pose un voile sur la misère et sur les souffrances. Peut-être n'était-ce qu'une illusion mais j'avais l'impression qu'avec la nuit les visages se détendaient et qu'une nouvelle vie commençait, plus légère, moins cruelle, presque chaleureuse.
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Je ne voulais pas le laisser partir sans explication. Il fallait absolument que je lui parle. Je lui ai proposé de monter dans mon bureau mais il a refusé. Il me regardait d'un air triste et résigné, comme si la décision de s'en aller ne dépendait plus de lui, comme si elle résultait d'une fatalité contre laquelle il était impuissant.
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