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EAN : 9782200355111
126 pages
Armand Colin (20/05/2009)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Ce sont les perversions sous toutes ses formes qui sont ici analysées : perversions. sexuelles (toute conduite dans laquelle le partenaire est considéré non comme une personne mais comme un objet nécessaire à la satisfaction sexuelle), mais aussi, par extension, tout mode de jouissance - perversion morale ou narcissique - reposant sur la souffrance et l'instrumentation de l'autre. Y a-t-il un noyau commun à toutes les perversions ? Sur quels mécanismes psychopatholo... >Voir plus
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Chez [les pervers narcissiques], le narcissisme est précocement et répétitivement blessé, la position perverse pouvant être considérée comme à la fois contre-dépressive, anti-conflictuelle et anobjectale. L'attraction de l'objet (l'autre) étant vécue comme dangereuse, le pervers narcissique en fait un « objet non-objet », chosifié, sur qui les souffrances et douleurs internes, déniées, sont largement projetées. Pour lui, toujours en quête de reconnaissance, l'autre n'existe en effet que comme miroir, reflet de lui-même. C'est un autre dont il n'a de cesse de vampiriser la libido, l'identité, la subjectivité : il prend, mais ne donne pas, sinon l'illusion de son propre « admiroir ».
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On désigne par [le terme de perversion transitoire] des pratiques perverses qui apparaissent pendant des périodes comme l'adolescence, lors de réorganisations ou de moments pathologiques : après des phases délirantes ou dissociatives, des moments d'errances et de passages, voire d'une thérapie...

À l'adolescence, par exemple, la pulsion sexuelle, qui s'accompagne d'une quête objectale, représente un réel enjeu anti-narcissique : après la puberté, l'érotisme passe en effet de l'auto-érotisme à l'amour d'objet (sexuel), ce qui oblige l'adolescent à certaines « négociations » avec son narcissisme. De ce fait, la « perversion transitoire » peut représenter une régression à partir de points de fixation permettant de retrouver une omnipotence (déni de castration) (Ladame, 1992).
[...] dans une autre logique, il est envisageable que la relation amoureuse puisse momentanément engager un fonctionnement pervers défensif contre le risque d'aliénation produit par le désir et l'investissement affectif de l'autre.
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Pour R.J Stoller (1975), la perversion est une forme érotique de la haine. Elle est liée à un trouble de l'identité sexuelle (du développement de la masculinité) issu de trois formes d'hostilité : la colère de devoir abandonner le bien-être primordial (dyade mère-enfant, prime enfance), la peur de ne pas arriver à échapper à l'emprise maternelle, et le besoin de vengeance vis-à-vis de la mère qui a provoqué cette situation.

Pour lui la première identification de l'homme est féminine, l'identification masculine se faisant dans un second temps ; l'homme abandonne la position protoféminine au moment de la séparation-individuation.

Aussi, la perversion est-elle un des aléas de cette phase, l'enjeu étant la projection de la haine.
Il établit la perversion comme meurtre de la mère perçue comme une menace à l'identité sexuelle de l'homme. L'acte place alors le pervers dans une position triomphale de vainqueur, « triomphe illusoire à répéter à l'infini », qui explique la compulsion de répétition.
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« Dérive » manipulatoire de la séduction narcissique, la perversion narcissique appartient à un registre plus public (familial, social) que la perversion sexuelle, d'ordre plus privé. Les manœuvres semant la confusion dans l'esprit de l'autre relèvent d'un registre de disqualification des sensations, des émotions ou des pensées de l'autre, victime de la séduction perverse qui « l'enferme » dans la toute-puissance du pervers.

Chez la victime, cette disqualification des émotions et de la pensée crée une « dé-fantasmatisation », une « désymbolisation » et détruit les différences entre les registres psychiques, créant une confusion sur laquelle « joue » le pervers narcissique.
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À côté de l'avènement des Lumières et de la Raison, le XVIIe siècle français est marqué par une tentative d'exclusion de ce qui ne correspond pas à la raison et la morale sociale. Cette politique du Grand Renfermement vise tous les indésirables : mendiants, vagabonds, voleurs, fous, simples d'esprits, débauchés et filles de joie sont réunis dans des lieux de détention (Hôpitaux Généraux) où la question du médical et du soin est secondaire. Petit à petit la médecine s'introduit dans ces prisons où le péché, la folie, la misère et la dangerosité des pauvres sont imaginairement et matériellement associés. Il y a bien une différence entre ces catégories (folie et débauche ne sont pas synonymes), mais elles sont associées dans des représentations négatives. La folie, comme Foucault l'a relevé, est pensée comme synonyme de Déraison, menace intérieure à la Raison, et provenant de l'animalité perverse.
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