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EAN : 9782749174150
544 pages
Le Cherche midi (25/08/2022)
3.49/5   89 notes
Résumé :
Sur les ruines de nos civilisations, un nouveau monde s'est bâti. L'humanité a renoncé au progrès matériel et retiré au sexe masculin ses anciens privilèges. Les royaumes sont désormais gouvernés par des femmes, autant de Reines que l'épreuve du pouvoir révèle parfois autoritaires et souvent rivales.
Dans ce monde aux immenses espaces sauvages, des groupes de nomades, artisans, chasseurs et comédiens se croisent sur les vestiges des routes d'autrefois. Parmi ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
3,49

sur 89 notes
♫Nous sommes des reines
Jamais brisées
Le poing en l'air
Femmes de fer

Amazones, amazones
Amazones, amazones

Nous sommes des tornades
Que tu ne peux pas éviter
Une grande parade
Une horde énervée
Nous sommes des louves
Toutes canines
Au drapeau rouge
Sur la poitrine♫
-Melba- 2019 -
---♪---♫----🏹👑👑🏹----♫---♪---
L'aprèshistoire de la suite du Commencement,
La première femme comme l'histoire d'Adam d'antan
"Sexe qui fleurait vaguement le salpêtre et le pissenlit
Alors qu'elle allait et venait au-dessus de lui..."
Amuser la galerie
Tout est question de récit
Roulements de tambour
Rideaux de velours
Festivités en l'honneur du Nord, père des Amazones
Tragédie, plaidoyer contre la tyrannie des hommes
L'homme et ses médiocres tourments
Sans ciller, regarder couler le sang
A chaque Espoir - vous Othello devient - A chaque Expire
Ce qu'il ne peut posseder, l'humain désire.
Se retirer lentement, les pas légers et circulaires
HOtez les gants, génuflexion protocolaire
Sortir de cette torpeur anxieuse et extatique
Grand merci à Emmanuelle Pirotte, à la Terre Mère
Aux Ed. Le Cherche Midi et bien sûr à Masse critique.
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Pourrions-nous imaginer un monde où l'homme ne tient plus les rênes du pouvoir entre ses mains ? Et, surtout, serait-ce l'utopie tant espérée ?
Un monde qui s'effondre, un futur qui change radicalement la donne et des femmes au sommet, cela n'a rien de nouveau en science-fiction.
On citera pour l'exemple l'indispensable Chroniques du Pays des Mères d'Élisabeth Vonarburg ou, dans un autre style mais tout aussi réussi, Soeurs dans la guerre de Sarah Hall. Pourtant, il semble encore que le renversement complet des rôles fasse encore et toujours entrer en ébullition l'imagination des auteurs et autrices modernes.
Qu'ils nous viennent du milieu de l'imaginaire…ou pas !
C'est d'ailleurs le cas de l'écrivaine et historienne belge Emmanuelle Pirotte, surtout connue pour son best-seller Today we live couronné par le prix Historia et traduit dans 15 langues !
En cette rentrée littéraire, l'autrice s'essaye donc au genre post-apocalyptique et nous offre une plongée plus de cinq cent ans après la Chute dans son roman Les Reines !

Les Fils-du-Vent
Dévastée, meurtrie, saccagée, la Terre a fini par emporter l'humanité dans sa Chute. Les hommes, jadis innombrables et arrogants, sont aujourd'hui réduits à une poignée à l'échelle du globe, reformant des sociétés archaïques et rétablissant un semblant d'ordre dans lequel les femmes se sont emparées du pouvoir. À travers la vieille Europe qui porte encore les stigmates du Vieux Monde, des royaumes se sont levés avec des femmes implacables et conquérantes à leur tête. Parmi ceux-ci : les Hautes Terres de la reine Alba et le royaume des Amazones de la reine Edda.
Autour, les autres vassaux tentent de survivre en évitant d'attirer l'attention des puissantes qui imposent désormais leur loi sur le continent.
Seul un groupe de personnes continue à vivre selon d'anciennes traditions, des nomades et marchands aux superstitions nombreuses et étranges pour les autres peuples. On les appelle les Gypsies, les Gens du voyage… les Fils-du-vent !
Parmi eux, Milo Gray de la tribu des Britannia et une jeune femme au nom aussi évocateur que prémonitoire : Faith. Ces deux êtres, quelque chose de très puissant les unit, quelque chose qu'ils ne sont pas certains de comprendre eux-mêmes, qui les effraie et les attire à la fois.
Mais Milo, lui, ne peut se résoudre à aimer Faith comme il le devrait et cela malgré qu'elle s'offre à lui sans détour.
Alors Faith va le piéger et le punir, le forçant à l'exil à travers les terres traversées par les Gypsies.
C'est ainsi que commence Les Reines, ou presque…
Puisqu'avant d'en arriver là, une femme nous parle à la première personne, en italique, dans une langue aussi envoûtante que mystérieuse.
Cette femme, c'est la sybille de l'Ouest, une sorte d'Oracle recluse sur une île loin au nord du Monde.
Son don est celui de prédire l'avenir et de contempler l'Histoire.
Son territoire est sacré, son île protégée par la Mère elle-même.
Emmanuelle Pirotte pose là son premier personnage féminin d'envergure, comme un fil rouge de poésie, un peu hors du temps, un peu hors des conventions, un peu hors de tout. Elle s'appelle Alba, et elle fut Reine un jour des Hautes Terres avant de laisser sa place à Helle, son Amazone, son roc, sa confidente.
Mais ne pensez pas que l'histoire s'arrête là, à ce double-exil et cette histoire d'amour manquée. Non. L'histoire commence ici, avec deux personnages naïfs mais ardents qui s'aiment dans un monde où l'amour ne devrait plus exister. Avec une grande Reine qui avoue d'emblée la vérité : le monde n'est pas meilleur contrôlé par les femmes, il est semblable car la femme comme l'homme souffre de passions, d'envie, d'orgueil et de colère.
Et tout peut recommencer.

Un Nouveau Monde avec du Vieux
Les Reines est un pavé. Plus de 500 pages et une densité franchement impressionnante au premier abord. Voici un livre post-apocalyptique qui imagine une société du futur largement matriarcale mais qui refuse une quelconque forme d'angélisme ou de militantisme aveugle.
Emmanuelle Pirotte est là pour dire les choses, pour décortiquer les êtres et leurs sentiments dévorants. Elle n'est pas là pour rechercher l'Utopie mais pour comprendre l'Après, pour comprendre ce qui anime le coeur des femmes et continue de mettre le monde à feu et à sang.
De prime abord, Les Reines est donc un roman de science-fiction où l'on découvre une planète ravagée où toute la modernité de notre époque a disparu, où l'humanité a régressé aux temps féodaux de jadis, où l'Amérique n'est qu'un lointain mythe, où les livres sont d'absurdes choses ne contenant que des histoires inutiles voire dangereuses.
Mais lorsque l'on s'enfonce davantage entre les pages, Les Reines se transforme en tragédie, convoquant parfois des atours fantastiques ou mythologiques, pour parler du thème le plus humain et universel qui soit : l'amour. Emmanuelle Pirotte va balader ses deux personnages principaux, Faith et Milo, pour les faire rencontrer les grandes de son monde : Edda, Helle et, finalement, Alba. Elle dresse un portrait peu reluisant de cette société revancharde où la femme reproduit en image inversée ce que lui a fait subir l'homme dans le Vieux Monde. Des hommes transformés en esclaves, torturés, violés, humiliés. Et ce mélange de peur et d'excitation face à ces êtres virils qui ont moins d'importance qu'une bête.
Les femmes, et c'est là presque une évidence, ne valent pas mieux une fois au sommet de la chaîne alimentaire. Les Reines est, à ce titre, un roman profondément universaliste et égalitariste. Il s'interroge sur la place des deux sexes dans ce nouveau monde, sur l'importance du cercle infernal du ressentiment et de la vengeance qui pourrit encore et toujours le rapport entre les deux sexes…et qui constate que ceux qui ne sont pas nés dans le bon corps sont toujours autant rejetés et martyrisés. Ce sera le cas de l'émouvant Novak, femme née dans un corps d'homme vendu comme un esclave et rejeté de tous sauf de ce Gypsie qu'il rencontre par hasard.
Ce monde d'après, souvent, ressemble à une reprise du Très Vieux Monde que l'on aurait trop vite oublié malgré les rappels, malgré… les mots !

Aimer ou ne pas aimer, telle est la question
Car dans le roman d'Emmanuelle Pirotte, le théâtre joue un grand rôle.
Incapable de se pardonner elle-même, Faith finira par quitter son clan pour rejoindre une troupe d'artistes itinérants qui jouent Shakespeare et qui se souvient d'avant à la façon de celle de Station Eleven d'Emily St John Mendel. C'est la perpétuation des légendes, la perpétuation des mythes et des grandes Histoires de l'Humanité.
Irrigué par cette fibre Shakespearienne et Grecque à la fois, Les Reines se métamorphose lui-même en un récit tragique digne d'un Hamlet ou d'un MacBeth. C'est la grandeur de ses personnages, la déchirante envie d'aimer qui les prend et qui les consume qui va finir par rendre le récit d'Emmanuel Pirotte à la fois incandescent et doux, moderne et classique, émouvant et glaçant. Après la fin, on y redécouvre le verbe « aimer », un verbe devenu tabou, qu'il soit employé dans son sens premier entre amoureux, ou dans celui plus pur et plus beau encore, entre une mère et son fils. Dans ce monde où l'on veut éliminer la faiblesse en se parant des oripeaux du monstre, du conquérant.
C'est Alba qui tue son propre enfant pour conserver son pouvoir, c'est Edda qui tue et mutile pour garder captive celle qu'elle aime, c'est Milo qui abandonne les siens pour rechercher celle qui lui a donné la vie.
Les Reines s'affirme comme un bouillonnant roman d'amour tragique, percé de part en part par la lance guerrière de l'Amazone et de l'injustice, dévoré par la petitesse de femmes qui pensent que pour triompher de leur sort, elles doivent être sans pitié, à la hauteur des hommes de jadis.
Ce qui étonne pourtant dans Les Reines, c'est cet implacable sentiment qui habite chaque page, ce sentiment qui fait que l'on veut suivre l'aventure de Milo et de Faith jusqu'au bout, qui fait que l'on s'émeut devant le sort d'Helle et devant la solitude belliqueuse d'Edda. Ce qui étonne, c'est d'y trouver l'espoir. Ce qui étonne, c'est que dans ce roman où rien ne laisse supposer qu'on puisse aimer, tous luttent pour ça en définitive.
On vibre avec les personnages, on habite ces châteaux froids et vides en Écosse ou au Danemark, on navigue sur les eaux tumultueuses vers des îles sacrées, on franchit tous les seuils du réel porté par la plume incroyable d'Emmanuelle Pirotte. Une plume qui ne néglige jamais le style sur l'autel de l'idée, une plume qui rougeoie et s'envole, sautant de narration en narration, de point de vue en point de vue, évitant tout manichéisme facile et toute utopie naïve. le récit brossé par Les Reines est un miracle d'émotions et d'intensité, qui unifie l'imaginaire et la littérature blanche de la plus belle des façons : par l'amour !

Dans sa langue d'or, Emmanuelle Pirotte offre aux lecteur un récit dense et formidable où futur et passé se mêlent, se répètent et s'interrogent.
Les Reines nous emmène en des temps cruels et tragiques, où la femme se souvient qu'elle est un homme comme les autres, où l'on s'aime alors que l'on n'a perdu le sens même du mot avec les siècles.
Un livre grandiose, magistral, émouvant et impossible à lâcher.
Lien : https://justaword.fr/les-rei..
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« […] Edda s'empressera de trahir ses promesses, tout cela est couru d'avance, et c'est de bonne guerre, car ce qui importe, ce qui justifie toutes les trahisons, tous les parjures, c'est ceci : la mission d'Edda en ce monde est de répandre la seule loi qui vaille la peine d'être respectée, celle de son pays, celle qui devait prévaloir sur la Terre entière à la Renaissance. le Nouveau Monde appartient, par la grâce de la Terre sacrée, aux femmes. Il leur revient d'y faire régner leur volonté, d'établir une société qui les élève et relègue l'homme, par nature inférieur, au rang d'individu de second ordre. »

Ce Nouveau Monde, c'est celui qui a succédé au nôtre, cinq cents ans plus tôt, après une catastrophe probablement nucléaire. Les survivants ne sont qu'une poignée, retranchés dans des villes. Rapidement, on ne sait trop comment, les femmes ont pris le pouvoir aux hommes, rendus responsables de tous les maux de l'ancien monde. Tout le savoir ancien, et la littérature, n'ont pas été totalement perdus, grâce notamment aux livres, mais évidemment les sciences et techniques ont été réduites au plus simple.

Ce roman commence dans une île battue par les vents, au large de l'Ecosse. Alba, la Sybille, qui a autrefois été reine dans ce qui reste d'Edimbourg, a choisi de s'y retirer définitivement pour délivrer des oracles à qui est assez fou pour tenter d'aborder ce bout de terre, la plupart du temps pris dans les glaces, qui gagnent du terrain. Elle a beaucoup de choses à se reprocher.

Milo et Faith sont des nomades originaires de Grande-Bretagne. Ces Gypsies ont la particularité vivre des rapports plus égalitaires entre les sexes. Milo, alors qu'il était lui-même encore enfant, s'est beaucoup occupé de Faith, alors bébé, qui avait perdu ses parents. Ces deux-là sont vraiment liés, pour leur plus grand malheur. Même s'il n'y a pas de lien de parenté entre eux, cette proximité, presque incestueuse, est désapprouvée par les autres membres de leur compagnie. Ils seront contraints de se séparer. Des plaines immenses d'Europe de l'Est aux pays nordiques, où règne la terrible Edda, ils connaîtront mille épreuves.

Que de souffle dans ce roman étonnant ! Emmanuelle Pirotte, que je découvre, reprend les codes des épopées de Fantasy, ou des romans postapocalyptiques, mais les subvertit avec un très grand talent. Son écriture est absolument superbe, sans être précieuse.

Pour tout dire elle m'a fait grandement penser au meilleur d'Ursula K. Le Guin. Elle sait, comme elle, ralentir le temps de la narration, s'attacher à la psychologie des personnages, toujours profonds et contradictoires.

Il s'agit donc de fantasy – ou de postapo – atypique, qui pourrait ne pas convenir aux lecteurs qui n'aiment pas sortir des sentiers balisés. Pour ma part, j'ai été emporté par ce roman puissant, qui prend tout son temps, ce qui me plaît souvent. Au point de regretter une fin très concentrée, où les événements se succèdent à un rythme rapide.

Je remercie Babelio et les éditions le cherche midi – collection Cobra - pour cet envoi « masse critique » tout à fait étonnant.
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Emmanuelle Pirotte nous embarque avec Les Reines dans un univers atypique et étonnant. Les Reines est clairement le genre de roman que l'on croise rarement et qui marque par son originalité et son ambiance. C'est également le genre d'ouvrage que l'on aime ou que l'on déteste tant il est spécial. Je remercie Babelio et les éditions Le Cherche Midi pour cette expérience de lecture chamboulante.

Dans ce monde dévasté qui tente de se reconstruire, le patriarcat n'est plus la règle, longues vies aux reines. Les nomades, les Gypsies sont considérés comme des élus et nous suivons le parcours de l'un d'eux dans cette étendue sauvage qui semble sans fin.

Les Reines est un récit difficile à résumer tant il est riche. Emmanuelle Pirotte nous balade dans son univers complexe avec une maitrise comme on en voit rarement. le style d'écriture est foisonnant de détails et de subtilités. L'alternance des points de vue et les chapitres plutôt courts offrent un souffle à ce récit complexe et souvent âpre.

J'ai énormément aimé cet ouvrage. le travail d'Emmanuelle Pirotte sur cet ouvrage paraît gigantesque. Une autrice dont je suis très heureuse d'avoir enfin découvert la plume !
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Une histoire pleine de rebondissements où les femmes prennent le pouvoir.

Dans une vie futuriste après une catastrophe dont on ne connaît pas l'ampleur, les femmes dirigent les peuples. Elles sont des Reines et ne sont pas prêtes à céder leur trône aux hommes.
Parmi ces peuples, celui des Britannia où deux jeunes, Milo et Faith, sont amoureux l'un de l'autre mais leur coutume leur empêche cette relation. Milo sera exilé et va vivre un destin incroyable qui le ramènera, il l'espère, près de Faith car leur destin est lié. Mais la vie est rude est pleine d'embûches et chacun des protagonistes vivra une épopée bien différente.

Emmanuelle Pirotte nous entraîne dans une histoire futuriste mais avec des méthodes assez archaïques, tel que les mariages arrangés et forcés, l'esclavage, les combats d'esclaves…
Des personnages sont bien mis en avant avec des caractères forts tel que Milo, Faith ou Edda.
Qu'on les aime ou non, ils apportent beaucoup de forces à cette histoire.
Milo vit les pires moments de sa vie et ne cesse de subir les coups du sort alors que Faith se laisse porter par ses moindres caprices et s'en sort relativement bien à chaque fois. Tout le monde l'aime malgré son caractère très particulier.
L'auteure fait aussi de nombreuses fois références à des grands classiques littéraires pour étoffer son histoire et y mettre un côté mythologique.
Cette histoire a des côtés intéressants mais parfois un peu surréaliste. La facilité avec laquelle les personnages finissent par se retrouver me paraissait un peu gros. L'auteure met aussi en évidence le fait que peut importe qui domine, la femme ou l'homme, il y a toujours des excès des deux côtés car chacun veut prendre le dessus au lieu de vivre aux côtés les uns des autres.

Si vous aimez les histoires d'amours, de tragédie, de jalousie alors cette histoire est faite pour vous.

Je tiens à remercier Babelio et sa masse critique ainsi que les éditions Cobra pour l'envoi de ce livre.
Lien : https://fantasydaniella.word..
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critiques presse (1)
LeSoir
21 novembre 2022
Avec «Les Reines», l'écrivaine offre une extraordinaire épopée, qui puise ses racines dans les mythologies, la littérature picaresque, Shakespeare, l'écologie et le féminisme.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Les livres me manquent cruellement, bien plus que la musique, que les draps de fin coton et les vins d'Italie ou d'Espagne, que les bijoux, les armes et les fourrures, le sceptre, le poids parfait de la couronne sur ma tête, les hurlements de la foule acclamant mon apparition, les cris de guerre, la folle et délicieuse angoisse avant la bataille et l'odeur du sang.

Première partie
- p 76 -
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C'est quand la part matérielle de notre être s'effrite que nous mesurons véritablement la nature de notre rapport au monde. Ce monde ne nous semble accueillant, bienveillant que si nous ne nous sentons pas menacés par lui. C'est peut-être ce qui explique que l'humanité n'ait eu de cesse de détruire, pour ne pas avoir peur.

Quatrième partie
- p438 -
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Faith observe le grain de beauté au-dessus de la lèvre supérieure d'Edda, une petite sphère parfaite en relief, non pas noire mais d'un bleu de nuit profond, comme la robe de la jument Hrimfaxi. Le grain se rapproche, les lèvres de la reine effleurent les siennes, son haleine embaume le clou de girofle et la cardamome, sa langue a le goût de la neige.

Deuxième Partie
- p 232 -
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Un dernier et ultime acte libre. Un des seuls en une vie de cinquante années. Les hommes se bercent d'illusions en pensant poser des choix d'une absolue liberté ; ils sont toujours tributaires d'une kyrielle de facteurs qui les dépassent complètement, dont ils ne savent la plupart du temps rien .

Troisième Partie
- p 331 -
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Les femmes sont-elles plus aptes à exercer le pouvoir ? Ont-elles véritablement, comme veulent nous le faire croire les mythes de la Renaissance, plus de jugement, d'empathie, davantage le sens de la justice et de l'équité ? Sont-elles, sinon exemptes, du moins plus affranchies que les hommes du désir de puissance, de l'orgueil, de ce que dans le Très Vieux Monde on nommait l'hubris ? Je l'ai longtemps cru, j'ai défendu cette conception avec passion, avec une conviction fanatique, à la mesure de l'effarante inanité de cette croyance. Je sais aujourd'hui qu'elle est infondée et dangereuse. Je sais qu'une femme peut se révéler abjecte, retorse, envieuse, fourbe, d'une patience diabolique, destructrice et narcissique ; c'est une créature nuisible et prédatrice.
Je le sais parce que cette créature, c'est moi.
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Videos de Emmanuelle Pirotte (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Pirotte
A l'occasion du Festival "Le livre sur la place" 2022 à Nancy, Emmanuelle Pirotte vous présente son ouvrage "Les reines" aux éditions Cherche Midi. Rentrée littéraire automne 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2641773/emmanuelle-pirotte-les-reines
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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