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3,87

sur 411 notes
quel livre ! Bouleversant, saisissant, remarquable. Certes un livre de plus sur la seconde guerre, mais je n'avais jamais lu une histoire côté belge. En tant que française on a tendance à oublier que nos voisins ont souffert de même. Hormis ce récit de guerre, le roman donne une grande part à l'humain dans toute sa profondeur, du plus atroce au plus humble.
Quand la vie est plus forte que la mort, quand une petite fille parvient à dévier d'un regard, l'arme braquée sur elle, le roman prend d'un coup une autre ampleur.
Les deux personnages principaux : Renée et Mathias sont époustouflants, faits pour se rencontrer leur destin lié à jamais alors que l'un est allemand et l'une juive.
Je suis tombée sous le charme de cette petite fille déterminée et cruellement tranchante dans ses manières de traverser les épreuves qu'elle subit depuis le début de la guerre.
Mathias, on l'aime d'une certaine façon pour le personnage aventurier bien moins pour son goût de tuer. Seule Renée a su le toucher et dès lors la guerre n'est plus la même pour lui. Il faut sauver Renée. Pour cette beauté d'âme pour le courage de risquer sa propre peau, oui Mathias nous paraît moins atroce qu'il prétend l'être.
D'autres personnages sont admirables au fil du récit comme Jules, Jeanne, Philibert.

On tremble, on s'émeut, on rage mais au final on vit un sacré moment émouvant de lecture.
Pour un premier roman, l'auteur nous réserve, je l'espère encore d'autres merveilles.
Un seul conseil : procurez vous ce roman , vous ne serez pas déçus.
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La seconde guerre mondiale constitue une manne infinie d'inspiration pour les romanciers, tant le climat, le contexte ou les événements offrent de trames et d'angles de vue. Emmanuelle Pirotte choisit la fin de l'année 1944, période de chaos, entre avancée des alliés et baroud d'honneur des allemands pour conter une histoire qui s'intéresse avant tout aux femmes et aux hommes, plongés dans une Histoire qui les dépasse, exténués par cinq années d'un conflit dont ils n'ont pas toujours compris les enjeux. Au milieu de la laideur, elle fait jaillir une pointe d'espoir, comme un sursaut d'humanité au milieu d'une vaste boucherie. Et elle parvient à toucher autant qu'à surprendre.

Nous sommes donc dans les Ardennes belges, vastes étendues désolées parsemées de fermes alternativement occupées par les Américains et les Allemands qui se livrent encore une guérilla sans merci. Les habitants, eux subissent et tentent surtout de rester en vie. Dans l'une des fermes, une petite fille juive, Renée a été recueillie après la rafle de sa famille. Lorsque les allemands arrivent à proximité, le chef de famille la confie au curé du village qui lui-même la confie aux bons soins de deux américains croisés sur la route. Problème, ce sont en fait des nazis appartenant à une division spéciale chargée d'infiltrer les alliés. Alors qu'il s'apprête à exécuter la petite, Mathias est soudain frappé d'un sentiment inconnu et difficile à identifier. Il tue son compagnon et embarque la petite avec lui. Lui, le tueur, l'exécuteur de basses oeuvres se retrouve tout à coup lié à une enfant qu'il n'a jamais vue auparavant et juive de surcroît. S'ensuit alors tout un périple qui les mène jusqu'à une ferme où ils trouvent refuge et où l'on pense que Mathias est vraiment américain. Jusqu'à ce que les américains arrivent...

L'attachement progressif entre l'homme et la petite fille, que tout éloigne mais qui pourtant se choisissent est une idée originale qui tend l'intrigue et également le prétexte pour montrer la complexité des situations et des sentiments au cours de cette période où tout n'était pas forcément blanc ou noir. Mathias lui-même est un personnage complexe, à moitié canadien par sa mère, entré en guerre plus par besoin d'action que par conviction. Renée est une petite fille forte, qui a grandi trop vite et qui voit en ce soldat un être à mi chemin entre le père et le prince charmant. Autour d'eux gravitent des êtres humains que l'origine ou l'appartenance à un pays ne suffisent pas à définir. Il y a des bons et des méchants dans chaque camp. L'auteure réussit son coup : puisque Renée a choisi Mathias, alors le lecteur la suit, malgré le pedigree et les antécédents du monsieur, malgré les informations qui parviennent progressivement aux oreilles des protagonistes avec notamment la découverte des camps de concentration.

Avec Today, we live, l'auteure nous offre un point de vue intéressant, loin de la vision manichéenne du conflit. On est à hauteur d'hommes avec leurs failles et leurs élans de courage. Une histoire bien menée, pas morale pour deux sous. Une histoire qui a réussi à me capter jusqu'à la fin, malgré toute la littérature que j'ai déjà avalée autour de cette période (et ça risque de continuer).

Un premier roman à découvrir.
Lien : http://www.motspourmots.fr
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Comment vous parler de ce livre… un ovni à la Belge ?
L'histoire d'une petite fille juive orpheline, ballotée de famille en famille pour la cacher, la mettre en sécurité. Et puis la dénonciation. Les Allemands qui se dissimulent sous des uniformes américains pour tromper la population et les alliés eux-mêmes. Et cette pitite feye de 7 ans qui le trouble, le boche décide finalement d'abattre l'autre officier et de la sauver elle…

J'ai lu parmi les critiques le côté assez improbable de l'histoire qui parfois dérangeait. de même la petite Renée trop mâture pour son âge.

Moi je me suis laissée embarquée, prise par la main dans l'imaginaire de l'auteur.

Et puis la maturité des enfants en temps de guerre est triste et réaliste. Ils doivent grandir vite même si le fond de leur insouciance affleure toujours.

Et puis il y a ces gens simples où je reconnais la Belgique, ces belgicismes « c't un brave » pour dire « qu'il est gentil », ces phrases en wallon (même en tant que Wallonne je ne saisis pas tout, mais j'ai trouvé ça savoureux car nous utilisons tout de même couramment quelques mots ci et là dans un français parfaitement ordinaire). C'est assez rare à lire et agréable de s'y reconnaitre. Et quand bien même, cela a sans doute quelque chose de cocasse quand on vient de France ou d'ailleurs.

Il y a dans ce livre une ambiance. Une poésie. Une intensité. Une fragilité. Peut-être un surréalisme à la Belge du genre « Ceci n'est pas un livre ».
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Premier roman d'Emmanuelle Pirotte scénariste belge, superbe roman que j'ai lu en moins d'un jour, une fois commencé difficile de le lâcher.
L'écriture est fluide, l'histoire intéressante : décembre 1944 dans les Ardennes belges Renée, petite juive de 7 ans, se retrouve en cavale avec Mathias, un soldat allemand d'un genre bien particulier.
Une relation impossible à expliquer va lier ces deux êtres humains que tout devrait opposer.
Pour un premier roman, je l'ai trouvé excellent, tout s'enchaîne avec justesse, c'est d'une efficacité redoutable: bravo !
En attendant, le tournage du film est déjà prévu.

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Premier roman pour cette scénariste belge, Today we live se passe en Ardennes lors de la contre-offensive allemande de décembre 1944.

Mathias est un soldat allemand infiltré, déguisé en Américain et qui, avec son collègue, se voit confier une fillette juive en danger.
Sur le point de la tuer, il renonce pourtant et s'enfuit avec elle après avoir liquidé l'autre soldat.
Cette histoire, c'est d'abord le combat de Mathias contre lui-même, contre la "machine à tuer" qui dort en lui et qui menace de resurgir à tout moment.
Ce truc qui l'empoisonne et qui l'a poussé à s'enrôler dans la SS tout en étant conscient de son extrêmisme vain et suicidaire.
Du haut de ses sept ans, Renée parvient à le perturber, à le faire douter.
Elle exerce sur lui une étrange fascination et un lien particulier se crée entre eux qui les incite à se protéger l'un l'autre avant toute chose.

Le style d'Emmanuelle Pirotte est effectivement proche de celui d'une scénariste.
On dirait qu'elle décrit une scène de film, employant souvent le style indirect et la relation dans le présent.
Mais elle le fait bien et c'est agréable à lire.

L'intensité des personnages se déploie surtout dans les cinq derniers chapitres, lorsque les Allemands font irruption dans la cave où se cachent les habitants de la ferme, exacerbant les sentiments de peur, de colère,de vengeance.

L'emploi de quelques expressions wallonnes dans les dialogues permet de ressentir le fossé d'incompréhension qui existe entre ces paysans ardennais effrayés et tous ces soldats, Américains ou Allemands, se protégeant derrière le pouvoir et la force.

Est-ce un bon roman ?
Je dirais : peut mieux faire..
Mais il a le mérite de faire revivre un des nombreux épisodes douloureux de la guerre et, en tant que wallonne ayant de la famille dans les Ardennes, je ne peux qu'y être sensible.
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Très belle lecture : roman fort, d'une très grande densité sur le thème classique de la seconde guerre mais avec un angle original.
C'est l'histoire d'une rencontre improbable entre une petite fille juive rebaptisée Renée, orpheline, animée d'un formidable élan de vie et un SS allemand infiltré qui se fait passer pour américain. Il aurait dû tuer cette enfant comme tant d'autres, mais happé par son regard si profond, il l'a sauvée et commence alors une relation complexe entre-eux. Elle connaît la vérité, sait qu'il est allemand, qu'il a tué ou fait tuer des juifs mais elle l'aime d'emblée d'un amour inconditionnel. Ils se retrouvent avec une famille dans les caves d'une ferme dans les Ardennes, au milieu d'Américains, puis d'Allemands.
Les personnages sont ambivalents, avec des personnalités affirmées et complexes et c'est ce qui fait toute la force de ce roman servi par une belle écriture ! C'est un livre qu'on n'oublie pas une fois la dernière page tournée ! A découvrir.
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Oh purée...

Je ne savais pas vraiment dans quoi j'allais mettre les pieds en ouvrant ce roman, et je n'étais pas prête pour cette claque monumentale !

Pourtant tout n'était pas gagné, car j'ai beaucoup de mal avec les romans à la troisième personne, d'autant plus s'il n'y a que peu de dialogue et ce livre entre dans les deux catégories. Mais une fois ces détails franchis, j'ai plongé sans réserve, dans cette histoire bouleversante.

Le roman débute fort, lors de cette rencontre entre Renée, une petite fille juive qui ne connais que trop bien les horreurs de la guerre, et Mathias, soldat cynique, qui a fait plus de morts que la faucheuse elle même.

Dés les premières pages, j'ai été séduite par cette enfant, aux yeux bien trop grand pour faire abstraction de l'horreur qui l'entoure, et au franc parlé déconcertant. Ce personnage est d'une force enivrante et elle m'a happée jusqu'aux tréfonds de moi-même.

Quant à Mathias... Ah Mathias, le soldat qui joue à être tout le monde sauf lui-même. L'homme solitaire et blasé, qui pose un regard froid sur le monde, comment n'aurait-il pas pu me conquérir ? Lui qui s'ignore et s'oublie, au point de paraître détaché de tout. Evidemment qu'il m'a plu, qu'il m'a conquise, dans son passé qu'il ne renie pas, aussi bien que dans son présent, fait de doutes et de peurs.

Quant aux personnages secondaires, ils sont tout aussi émouvants et travaillés. L'auteur prends le temps de décrire ses personnages, elle prends le temps de nous les présenter, de nous laisser les appréhender. On découvre alors toute une palette de comportements, d'émotions, de doutes et de moments de bravoure qui donnent à ce récit un côté réaliste saisissant. La scène d'ouverture me reste d'ailleurs en tête avec son humanité et son réalisme percutant.

L'écriture est fluide, la mise en page sobre mais efficace et mention spécial pour l'épilogue, qui clos ce récit magistralement.

En bref, un roman sublime, un récit de vie et une quête de soi brillante, qui se vaut d'être lu et que j'ai hâte de partager, car loin d'être dans le jugement, on y découvre une histoire émouvante, ou rien n'est tout blanc ou tout noir.

Belles lectures à tous.
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Quand on raconte une guerre, un conflit, la tendance est souvent à distinguer les gentils des méchants. Ainsi, c'est plus clair pour tout le monde, on peut s'identifier. Rappelez-vous : les gentils cow-boys et les méchants indiens...
En vrai, c'est plus compliqué. Déjà, personne n'est jamais à 100 % gentil ou méchant (pas plus saint que psychopathe) mais, plutôt l'un ou plutôt l'autre, faut y mettre de la nuance. Et puis, en temps de guerre, est-il vraiment opportun d'être gentil ? Avouons que selon le contexte, il faut quand même relativiser.

Et bien, voilà ce sur quoi Emmanuelle Pirotte s'attarde avec talent dans son roman Today we live : sur cette tentation de catégorisation simpliste ou imaginaire de ce qui est bien ou de ce qui est mal, de qui est à classer comme un ange ou bien comme le diable…

Mathias, il est allemand et fait partie d'un commando bien particulier chez les SS : les infiltrés. Grâce à une très bonne connaissance de l'anglais et du français, mais en usant également d'un charme indéniable, il peut s'insinuer dans un groupe de résistants ou se faire passer pour un soldat américain, pour le plus grand malheur de ces derniers. Un vrai vilain quoi.
Renée, elle a sept ans et a perdu ses parents au début de la guerre, raflés. Ballottée entre différents lieux d'accueil et diverses personnes, elle cherche à échapper à ceux qui veulent la voir disparaître en raison de sa judéité. Alors, quand l'une va se retrouver à la merci de l'autre…

Très joli récit d'Emmanuelle Pirotte, empli d'émotions et d'humanité. Conçu comme un scénario de film puis remanié en roman, l'auteur réussit à nous faire visualiser les différentes scènes et personnages, tout en nous faisant connaître leurs sentiments les plus intimes. Très rapidement, le lecteur s'attache à ce duo improbable, de par leurs ambivalences, leurs courages, leurs différences. Leur humanité.

Et dire que c'est un premier roman ! Une auteure à suivre.
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Qui peut savoir de quoi demain sera fait, dans une période de guerre ? Renée, une enfant juive de 7 ans est sur le point d'être exécutée par un soldat allemand. Mais profondément troublé par le regard de Renée, il tue l'autre soldat et s'enfuit avec l'enfant. Mais cette cavale insensée n'est-elle pas perdue d'avance ?
Un beau roman avec des passages très émouvants !
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Premier roman d'Emmanuelle Pirotte, cet ouvrage était dans la sélection 2018 du Prix Eurégio (il propose aux lycéens de Belgique, Allemagne et Pays-Bas une sélection de six romans parus en français, allemand et néerlandais, pour lesquels ils voteront) Mon fils l'a lu et l'a apprécié. C'est donc sur ses conseils que je l'ai sélectionné pour le mois belge. Depuis, j'ai appris qu'une adaptation cinématographique était en cours et que le « Mois belge » le sélectionnait pour une lecture commune. Tout cela n'était-il pas gage de qualité ?

La force de l'auteure est de ne pas tourner autour du pot. Dès les premières lignes, nous sommes plongés au coeur de l'action et le rythme ne faiblira pas jusqu'à la fin.

Alternant le récit du quotidien et des flashbacks où l'on découvre la vie menée par Mathias avant sa rencontre avec Renée, Emmanuelle Pirotte nous présente, d'une écriture fluide et sans fioriture inutile, différents tableaux : l'errance, la survie, la peur, la vie dans une cave, les délations, l'enfance, les combats violents, les horreurs de la guerre, la vie sauvage dans une forêt canadienne… A travers ces tableaux, elle nous laisse entrevoir une facette des personnages dont le portrait tout en entier ne nous apparaît qu'au fil des pages. Loin d'être lisses, ils portent en eux des contradictions, des ambiguïtés qui ne les rendent ni tout à fait bons ni tout à fait mauvais.

La guerre est longue, cruelle et tous souhaitent retrouver leur vie d'avant. Chacun doute, a peur, espère. Des personnalités se révèlent, d'autres changent, évoluent car la guerre a laissé des traces et marqué chacun. Rien ne sera plus comme avant, chacun le sait.

Dans ce décor glaçant et glacé, Renée dénote par sa force lumineuse. Cette enfant ballottée par les événements a échappé à la mort par sa seule force mentale et la profondeur du regard qu'elle a porté sur celui qui la tenait en joue. Elle force le respect par sa détermination et son calme aux pires moments. En croisant Mathias, elle va bouleverser son existence et ses certitudes. Plongé en pleine aporie, il en devient vulnérable et en même temps plus humain.

On sort de ce roman avec un sentiment trouble tant l'auteure a réussi à nous ébranler. le regard porté sur les faits et les gens est brouillé. Et on ne peut s'empêcher de se demander comment nous aurions réagi à leur place.

Un roman fort et puissant qui a en plus le mérite de se baser sur des faits historiquement exacts (l'opération Greif et la Bataille des Ardennes). A lire et à donner lire aux adolescents.
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