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3,87

sur 411 notes
To day we live est un très court et premier roman qui est une belle réussite.

Emmanuelle Pirotte aborde le conflit de la deuxième guerre mondiale de manière tout à fait inédite, d'une plume légère et sensible..

L'histoire aurait pu être banale : la rencontre entre un SS infiltré faisant partie du redoutable commando Friedenthal et, une petite fille juive.

Renée(la bien nommée) du haut de ses 7 ans, fait preuve d'une incroyable et désarmante lucidité. Mathias quant à lui, traverse une période de doute profond. Est-ce la raison pour laquelle, il épargne Renée ? Il ne saurait le dire avec exactitude,

"Voilà belle lurette qu'il ne voyait même plus les condamnés - Des silhouettes sans visage destinées à disparaître. Mais cette fillette, i l'avait vraiment vue. Elle allait mourir elle le savait et pourtant, elle mangeait de la neige, elle épanchait sa soif. Quelque chose en lui avait remué - C'était comme un frémissement infime une poussé à la fois douce et brutale"

Mathias le soldat sans état d'âme, froid et dur, la machine à tuer, détourne son révolver. À présent, il n'a d'autre choix que de protéger Renée. Il faut fuir et se cacher. Leur cavale se révèle passionnante, une extraordinaire complicité muette se crée entre eux, ce qui déconcerte grandement Mathias.

"Quelque chose d'ineffable émane d'elle, une extraordinaire et impérieuse présence. Elle est la vie, et elle le regarde comme si elle le reconnaissait, comme si elle l'attendait. Ce n'est pas lui qui a choisi de ne pas l'abattre. C'est elle qui l'a choisi. À cet instant, il appartient tout entier à cette fillette juive, avec son vieux paletot mité et ses bottines trouées, son regard sauvage et son port de reine. Mathias n'a eu aucun élan de compassion ou de bonté. Il aurait abattu froidement n'importe quel autre enfant. Ce geste ne le sauve de rien, ne le lave en aucune manière. Mais il l'a transformé irréversiblement."

Quelques passages d'une invraisemblance qui frôle le comique ainsi : Mathias réussit en compagnie de Philibert, le simplet du village armé d'une arbalète, à se débarrasser de tous les SS s'apprêtant à fusiller les habitants de la ferme.

Ceci étant, bien que les incertitudes, les privations, la peur, les violences et l'horreur de cette guerre interminable soient omniprésentes, Renée et Mathias ont en commun l'instinct de survie chevillé corps.

Malgré ses faiblesses, ce livre inspire émotion et empathie, démontre l'absurdité de la guerre, c'est un hommage magistral à la vie.
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Cela fait quelques jours que j'ai terminé ce roman et je reste dubitative.

Je préfère considérer ce roman comme un conte car trop d'invraisemblances s'agitent au fil des pages.

C'est une rencontre plus qu'improbable que l'auteur nous décrit et elle aurait été plus crédible si le nazi avait été un soldat lambda car nous savons très bien que la totalité des allemands n'adhéraient pas à l'idéologie de leur chef et que beaucoup ont très mal vécu cette guerre et les horreurs perpétrées sous le régime nazi.

Hors ici, Mathias est une machine de guerre, engagée dans une élite tueuse, le symbole dans toute sa cruauté du parfait petit nazillon lobotomisé. Il prend plaisir à tuer, n'a aucun d'état d'âme et d'un coup, il a une illumination d'humanité devant une gamine qui bouffe de la neige avant d'être exécutée?
Si le combat intérieur de cet homme est décrit, le lecteur a du mal à accepter ce « miracle »!

Renée est une petite fille juive de sept ans. Sept ans et pourtant une maîtrise de ses nerfs que tout vieux sage lui envierait. Là aussi j'y ai vu un symbole: le symbole de la tragédie juive dans son ensemble, des enfants dont on a coupé les ailes au mieux, dont on a fauché la vie le plus souvent, dont les survivants sont ressortis de la guerre marqués et traumatisés à vie, des enfants obligés de grandir très vite, trop vite. Traumatisme de tout un peuple qui est passé dans les générations d'après (tout comme la culpabilité des allemands portant encore le poids assassin de leurs aînés) mais autant de maturité chez une petite fille de sept ans apparaît étrange.

Alors oui, ce coup de foudre entre ce tueur allemand et cette petite juive est mignon et plein de bons sentiments mais totalement inimaginable.
L'auteur a peut-être voulu glisser du symbolisme entre ses pages mais sans finesse et par conséquent, je n'ai pas adhéré à l'histoire. Trop ambitieux, à mon sens. Bien entendu, on identifie les messages que l'auteur a certainement voulu transmettre: que personne n'est blanc ou noir, bon ou mauvais, que les mêmes sentiments sont présent en chaque individu, américains, allemands, français, homme ou femme… etc… Mais ces messages s'intègrent peu dans ce joli conte de fées…

Une lecture rapide, sans la puissance des romans historiques auxquels je suis habituée et que j'oublierai donc très vite. Dommage car la plume de l'auteur est pourtant de qualité!

Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Ce roman a été pour moi un véritable coup de coeur. Dès les premières pages, j'ai été absorbée par l'intrigue si bien que je ne l'ai pas refermé avant de l'avoir terminé !
Décembre 1944. Emmanuelle Pirotte nous décrit deux personnages aux personnalités très fortes. D'un côté Renée, petite fille juive de 7 ans qui a perdu ses parents dès les premières années de guerre et a été propulsée dans le monde des adultes très tôt. Elle a appris, instinctivement, à lutter pour rester en vie. de l'autre côté, Mathias, un jeune homme allemand au parcours de vie atypique, qui appartient à l'opération Greif (ces soldats allemands dont la mission est d'infiltrer les rangs ennemis pour y semer le désordre). Ces deux personnalités que tout opposent vont être amenées à se rencontrer. C'est là que débute un incroyable scénario dans lequel l'auteur cherche à nous faire comprendre la complexité du genre humain.
Ce que j'ai aimé dans ce roman, en plus d'une écriture efficace, c'est que l'on ne puisse pas mettre les personnages dans des cases "bons" ou "mauvais". L'auteur nous invite vraiment à réfléchir au parcours de chacun, à ce qui les a amené à devenir comme ils sont. le suspens est aussi au rendez-vous, et ce jusqu'à la dernière page. Un très bon roman donc, dont je conseille la lecture.
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Petit roman, grande écriture, thème peu connu des infiltrés allemands au sein des américains libérateurs.
Contexte : Petite fille juive au coeur débordant et soldat allemand sublimé.

On plonge dans ce roman instantanement, sans reflechir ni comprendre, on devient Renée, on est intuitif et sauvage comme elle, on voudrait une belle histoire mais on connait l'histoire et elle n'est pas belle.

C'est la fin de la guerre, en Belgique, et dans les rangs des américains il y a des allemands infiltrés. Ces soldats déguisés sont membres de l'opération Greif, dirigée par Otto Skorzeny.

L'un de ces soldats infiltrés, Mathias, tue un soldat allemand pour épargner la vie d'une enfant, une fillette juive au regard troublant. Il devient ainsi ce qu'il est supposé être, un américain ou un soldat sublimé. Renée, l'enfant sauvé, va donc donner une nouvelle naissance à Mathias. Entre Mathias et Renée c'est comme un amour filial, quelquechose qui ne s'explique pas, qui se ressent uniquement.

Emmanuelle Pirotte a l'art de décrire des choses compliquées avec des mots de tous les jours et des tournures toutes simples. Ce sont des associations limpides pour amener des messages profonds :
"Pour la première fois de sa vie, en compagnie du soldat allemand, Renée avait oublié qu'elle était juive
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Today we live est un roman éblouissant qui met en scène des personnages d'un réalisme fort et qui est très bien documenté.
Le lien qui s'installe entre ses deux personnages principaux, aussi différents qu'incompatibles, est aussi beau qu'il s'avère inexplicable. J'ai, personnellement, énormément aimé le personnage de Mathias, un SS qui adhère à la guerre pour le plaisir de la faire et par désenchantement pour la race humaine dont il connaît trop les vices, plutôt que pour l'idéologie qu'elle défend. Au contraire même: il découd, au fil des pages, l'idéologie nazie et en montre toutes ses absurdités tout en continuant, jusqu'à sa rencontre avec Renée, à en jouer le jeu.
Outre cette relation absolument incroyable, Emmanuelle Pirotte nous offre une plongée dans la fin de la 2de Guerre mondiale. Grâce à son écriture à la troisième personne du singulier adoptant un point de vue ultra omniscient, elle donne la parole à tous les camps, à toutes les personnalités. Mathias et Renée, bien entendu, mais aussi aux civils (ceux qui ont du courage et ceux que la peur pousse à la délation et à la haine), aux SS et aux GI's. Elle brouille les cartes, expose les nuances. L'horreur nazie côtoie la bêtise américaine. Elle brandit le courage des certains civils sans pour autant exposer au blâme la couardise des autres, transis de peur, enfermés dans une cave à attendre de voir enfin un peu de lumière.
L'auteure maîtrise aussi les ellipses temporelles pour nous expliquer comment certaines choses ont été mises en place (la construction des camps, la création des différents corps de SS, les portraits de certains hommes d'Hitler, les dogmes de l'idéologie nazie).
A un roman ultra documenté se mêle une écriture courte et percutante, agréable à lire.
A lire et à faire d'urgence!
Lien : https://wp.me/p1fMjH-2JO
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Et hop, encore un récit sur la seconde guerre mondiale ….
Dans ce premier roman, l'auteur a tout de même choisi de prendre pour point de départ une part de l'histoire méconnue : l'opération Greif.
Les Ardennes, décembre 1944, en pleine contre-offensive allemande, Mathias, soldat SS prend sous sa protection une petite fille juive, suite à un concours de circonstances. Il fait partie d'un commando d'élite chargé d'infiltrer les troupes alliées. Un lien se tisse entre les deux protagonistes, une étrange relation qui les surprend eux-mêmes et qui va faire bouger les lignes du bien et du mal. Ici les salauds peuvent être américains et les bons être SS.
Tout le roman tient dans cette rencontre improbable.
Un texte bien documenté, une lecture fluide, agréable mais quelques invraisemblances et quelques scènes qui font plus penser à un scénario de film grand public.
Un livre qui est sensé n'être qu'émotions et sentiments mais qui finalement ne m'aura pas totalement touché.
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L'action de passe en 1944 dans les Ardennes belges. Les dernières batailles ont fait rage. Des paysans dans une ferme survivent entourés d'Allemands et puis d'Américains. Un soldat allemand s'est épris d'une petite juive. Belle histoire !
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Premier livre de cette rentrée littéraire (merci à Karine Giébel qui m'a trop longtemps tenue occupée... grrrrrrrrrr), première réussite!
Ce livre est le premier roman d'Emmanuelle Pirotte, auteur (et scénariste comme son mari Sylvestre Sbille) belge. Et pour un premier roman, il est drôlement réussi.
Dès les premières pages, on se laisse séduire par les personnages; d'une part, cette petite fille juive confiée, malencontreusement, par un curé à deux soldats "américains" et, d'autre part, ce soldat SS tentant d'infiltrer les troupes des alliés.
En dire plus sur le contenu serait en divulguer trop et gâcher le plaisir du lecteur.
Quant à la plume, moi, elle m'a conquise: les personnages sont attachants, l'écriture est palpitante et l'histoire, malgré un contexte plus que morose, se révèle tout en tendresse et offre un éclairage relativement différent - un peu "à la Armel Job" avec son "Dans la gueule de la bête" - sur la fin de la seconde guerre mondiale dans nos contrées.
Une adaptation cinéma du roman est en projet.
Je vous recommande chaudement cette jolie petite histoire belge!
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Avec ce livre, l'auteure réussit un tour de force : amener de la beauté dans un décor de malheur (la contre-offensive allemande en 1944 dans les Ardennes). Une petite fille juive va croiser la route d'un allemand redoutable pour son goût à tuer ! A son corps défendant, il va lui permettre de survivre encore une fois ; chose que la petite a appris depuis longtemps à faire sans lui. Malgré des chapitres que j'ai trouvé un peu long, le livre fourmille de détails concrets de cette période.... la faim, le froid, la peur, la lâcheté, le courage, etc... Avec cette histoire émouvante, l'auteure réussit à nous faire rentrer dans la tête de cette petite fille courageuse et de cet antihéros qui est parvenu, malgré tout, à me toucher.
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Genre : rencontre improbable sur fonds de seconde guerre mondiale

Un tout petit roman (224 pages) mais riche en événements et émotions. Dans les premières pages, on rencontre Renée chez des fermiers. Elle a 7 ans, apprend qu'elle doit à nouveau fuir mais finit quand même sa tartine ...(les nazis sont à la porte du village des Ardennes belges, l'action se passe en décembre 1944. La guerre en est à ses derniers soubresauts mais l'ennemi, sentant la défaite inéluctable n'en est que plus cruel et déterminé ; le débarquement a eu lieu en France, les troupes alliées se lancent vers la libération du reste de l'Europe..,)
Le curé s'enfuit avec Renée, la petite juive,  à travers champs et remet l'enfant à des américains. Enfin c'est ce qu'il croit : les deux américains sont des espions allemands déguisés en soldats américains en mission de sabotage...et éliminer d'éventuels juifs qui seraient passés au travers des mailles du filet...
Ce roman est un très beau portrait de cette petite fille si mûre (trop?) et d'un allemand très étrange : à la fois meurtrier et soucieux de protéger Renée, un homme abject (aucun remord sur les nombreux assassinats qu'il a commis) mais également séduisant.

Mathias (Mathew) réussit à se faire passer pour soldat canadien (il est trilingue : allemand par son père, français et anglais par sa mère québécoise et il a lui même passé plusieurs années au Canada) vis à vis des fermiers chez qui ils trouvent refuge...jusqu'à l'arrivée de "vrais" soldats américains...

Les événements historiques montrent une partie de la seconde guerre mondiale finalement peu traitée dans les romans : avec notamment l'opération Greif (une tentative de contre offensive allemande avec déploiement de soldats "déguisés" en soldats américains) et des références à l'opération Eiche (libération rocambolesque de Mussolini en 1943 sur les ordres d'Hitler )

Quand au titre en anglais, sa signification arrive à la toute fin du livre ...
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