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EAN : 9782872672325
112 pages
éditions du Cerisier (01/09/2021)
4.44/5   8 notes
Résumé :
C’est à l’été 2018 que Sophie Pirson rencontre Fatima Ezzarhouni dans un groupe qui rassemble des proches de jeunes radicalisés, des personnes victimes ou proches de victimes des attentats et des intervenants de première ligne.
Le 22 mars 2016, la fille de Sophie a été blessée dans l’attentat du métro Maelbeek. Le fils de Fatima est parti combattre en Syrie le 16 juin 2013.
Ces deux mères que tout devrait opposer vont se parler, se découvrir, se constr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Couvrez-les bien, il fait froid dehors... - Sophie Pirson - Roman-Récit - Éditions du Cerisier - Paru en néerlandais aux éditions EPO - Lu en janvier 2023.

Merci à Nicolas Babelio masse critique du 10 janvier et aux éditions du Cerisier pour l'envoi de ce livre .

Couvrez-les bien, il fait froid dehors... Conversations entre Sophie Pirson et Fatima Ezzarhouni, deux femmes profondément blessées, l'une Sophie, parce que sa fille a été une des nombreuses victimes de l'attentat terroriste qui a eu lieu dans le métro Maelbeek à Bruxelles le 22 mars 2016, et l'autre, Fatima, dont le fils de 18 ans est parti combattre en Syrie en juin 2013, en laissant une lettre à sa maman qui ne s'est doutée de rien.

A priori, ces deux femmes n'auraient jamais dû se rencontrer, mais au cours d'une rencontre organisée qui rassemblait des proches de radicalisés et des proches de victimes d'attentats, le courant est passé entre ces deux femmes. Elles se sont "racontées" au fil du temps, chez l'une et chez l'autre, autour d'une tasse de thé, de café, de chocolat.

Leurs échanges sont poignants, ces deux mamans souffrent et unissent leur souffrance pour se soutenir et dépasser le séisme qui les a secouées, elles entrent dans une résilience et leurs mots se font douceur, elles ont une complicité incroyable malgré leur culture différente, comme si deux fils les reliaient l'une à l'autre. Elles éloignent d'elles la violence et le malheur. Fatima apprendra la mort de son fils Abdellah dans une prison syrienne le 4 février 2021.

Elles décident de mettre sur papier des moments intenses de leurs rencontres et ce livre Couvrez-les bien, il fait froid dehors... a pris vie.

Il y a des passages qui font fondre, émeuvent et font du bien.
J'aime particulièrement celui-ci, c'est Sophie qui parle :

"A l'heure où j'écris notre histoire, ton petit-fils a trois ans, le suivant va avoir un an. Tu vis éloignée de leurs berceaux. Ils respirent et trottinent en Syrie, dans des paysages que tu ignores. Tu me dis, au téléphone, que tu frémis en pensant à eux : - Quelle peut être leur vie au milieu de la guerre, Sophie ? Quand je vois ce qu'on voit à la télévision, je touche leur souffrance. Je ne peux pas m'empêcher de les chercher au milieu des groupes d'enfants amassés dans les camps. A chaque enfant que je vois, je pense : - C'est peut-être lui. Ou bien, c'est lui, le petit là-bas... (page 77)

"A l'heure où j'écris notre histoire, on parle de rapatrier, sans leurs mères, les enfants nés en Syrie et nos dirigeants exhortent cruellement celles-ci à les laisser partir. (page 79)

C'est un beau livre, plein d'amour, d'amitié, de pardon, un livre de paix.

Sophie Pirson a aussi écrit le printemps, c'était hier publié chez indekeuken editions en 2017.

Et je termine en vous disant (c'est la maman poule en moi qui parle!) couvrez-vous bien, il fait froid dehors.



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Dans le cadre de "lisez-vous le belge", je pars à la découverte des éditions du Cerisier et d'un témoignage que j'avais envie de lire suite à une écoute en radio.

À l'origine, un programme permettant de rencontrer des proches de jeunes radicalisés et des proches ou victimes des attentats de Bruxelles en 2016. L'une Sophie dont la fille fut victime à Maelbeek, l'autre Fatima dont le fils est parti en Syrie le jour de ses 18 ans en 2013 dans le but d'aider là-bas.

La première est belge, bruxelloise parlant français, la seconde d'origine marocaine, anversoise, néerlandophone. Beaucoup pouvait les séparer et pourtant dès le départ, elles refusent de basculer dans la haine et immédiatement c'est la compassion, l'amitié qui va les réunir.

Ce sont deux femmes, deux mères qui souffrent pour leur enfant, réunies par le chagrin.

"Les larmes des mères sont les mêmes. elles nous relient."
"Le pardon est une valeur fondamentale, si on n'accepte pas, si on ne donne pas, on devient malade"

Dans ce récit, ce sont leurs rencontres, leurs discussions autour de la transmission, de leur enfance. Ce sont deux femmes qui se livrent, se racontent, partagent autour d'un morceau de chocolat leur histoire.

"L'amitié c'est comme l'amour. On peut tout se dire en confiance."

Ce sont aussi deux grands-mères, l'une a ses petits-enfants près d'elle mais pour l'autre c'est difficile d'imaginer et supporter l'absence, les conditions de vie difficiles de ceux-ci.

Elles parlent de liberté, de beauté, de joie, de cadeau.

Ce petit livre est dense, riche d'enseignement. le ton est juste, c'est fluide, limpide.

La préface est de David van Reybrouck et ce livre a également été publié en néerlandais.

Ma note : 9/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Un petit livre de 105 pages plein d'émotions entre deux femmes qui ont perdu leur enfant.

Il s'agit d'un récit, une vision sur deux vies qui s'entre-croisent et qui malgré les faits parviennent à se rencontrer, à échanger et à partager, des moments, des souvenirs, des trajectoires.

Le tout servi dans une sincérité et une simplicité des mots et l'expression de la douleur et de la joie.

Comme quoi, les humains sont capables du pire mais du meilleur aussi. S'il pouvait juste apprendre à éviter le pire pour tendre vers toujours plus de réfléchi, de bon, d'honnête et de bienveillance, on y arriverait peut-être, sauf que l'humain étant ce qu'il est, siècle après siècle, je ne vois pas le progrès vers la protection mais plutôt encore et toujours vers la destruction.

Toutes les preuves sont là rien qu'à regarder de plus près ces cinquantes dernières années.

Merci à Masse critique et aux éditions du Cerisier de m'avoir offert ce livre.
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Sophie Pirson nous donne à lire les fragments de ses nombreuses conversations avec Fatima Ezzarhouni, une femme rencontrée dans un programme de médiation. Rien n'est anodin dans l'espace de parole qui a permis une entrevue surprenante entre les deux femmes, l'une étant une Bruxelloise dont la fille a été blessée lors de l'attentat de Maelbeek, et l'autre, une Anversoise d'origine marocaine dont le fils radicalisé est parti en Syrie.

Nous comprenons rapidement que les 2 protagonistes refusent de devenir ennemies. Cette évidence partagée ouvre la voie vers leur rencontre, à la découverte de leur part commune d'humanité, mais aussi de leur altérité. Elles auraient toutes les raisons de basculer dans la haine, la tristesse ou l'amertume, mais les larmes suscitées par leur récent séisme les poussent viscéralement à partir en quête de compassion réciproque.
Lien : https://le-carnet-et-les-ins..
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Une lecture que j'ai lue dans le cadre de la masse critique Babélio.
Je me suis littéralement prise une claque, un témoignage bouleversant,l'autre nous conte des fragments de conversations qu'elle échange avec Fatima.
Deux femmes,deux mères, dans le désarroi le plus total que le malheur va rapprocher.
Dans ce malheur, elles vont se rapprocher et liés une amitié que ce soit chez elle ou autour d'un café.
Elles vont se raconter leurs vies,leurs enfances, leurs peines.
Elles se livrent pour que l'on n'oublie pas ceux qui pour nous défendre ont perdu la vie ou ont été blessés.
Ce livre est un livre riche d'histoire,un livre que je n'oublierais pas.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Générosité, amour et hospitalité sont des valeurs importantes que je désire transmettre. Je voudrais, comme mon grand-père, pouvoir accueillir celui qui arrive sans savoir d'où il vient. Tu appuies ces mots en précisant que lorsque tu rencontres quelqu'un, c'est à la personne que tu t'adresses. Peu t'importe qui il prie ou ne prie pas... Pour toi, la religion relève de l'intime. Croire en un dieu et prier est un acte qui se passe de soi à soi.
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Si la beauté peut faire alliance avec la gravité, elle voisine, aussi, avec la joie. La joie arrive sans crier gare avec une perpétuelle légèreté. Elle jaillit, dans un éblouissement soudain, comme une pluie d'étoiles. On la reconnaît quand le coeur vibre et quand les yeux se mouillent. Il lui arrive de serpenter la lisière de la tristesse pour lui donner un instant de lumière. Et, si fragile soit-elle, elle allège le poids du monde.
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Nous créons un cercle où chacune et chacun peut avancer vers l’autre à pas feutrés. Au centre, le vide recueille nos souffles. Ce creux est un puits dans lequel on verse des mots, où s’entremêlent les noms des morts et des vivants. On parle aussi des absents, ceux qui vivent en nous, quand l’espoir d’un retour donne aux battements du cœur un rythme particulier.

La parole peut être fragile, rude, rieuse, intime, douloureuse, indomptée ou pudique. Le puits se remplit de nos dires et rend l’écho de nos murmures. Le silence même vibre. Un espace s’ouvre où surgit humblement la vérité de chacune, de chacun. Ensemble, nous alignons des fragments d’humanité. 
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Il y a cependant, entre ces lignes, des blessures secrètes, des espoirs déçus, des joies inavouables, des parts d’ombre, des amours et des désamours, des beautés indicibles, des colères tues, des drames inracontables présents au cœur de nos conversations et que nous décidons de taire. S’il reste des secrets, nous espérons qu’ils auront la force des rivières souterraines. Il y a des histoires derrière les histoires, et des silences qui ont le poids des mots. 
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On vivait ensemble sans se préoccuper de la nationalité ou de la religion. On ne demandait pas à celui qui entrait quel dieu il priait. Ils m'ont appris la tolérance, l'accueil et l'hospitalité.
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