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3,76

sur 84 notes
Observé de l'extérieur, ce phénomène est frappant, dérangeant : pourquoi/comment certains parents se détachent-ils de leurs autres enfants lorsqu'ils en ont perdu un ? Certes, la douleur les rend forcément moins disponibles, mais il apparaît parfois que les présents ont moins d'importance qu'avant, et moins de valeur que l'enfant perdu. Pourquoi "choisir" le RIEN, parce qu'on n'a plus le TOUT ?… Dans ce cas, il semble difficile pour le reste de la fratrie de ne pas haïr le défunt dont le décès, après avoir tout dévasté, continue à tout envahir... Ce roman n'apporte pas de réponse à ces interrogations, mais il en donne un exemple désolant, terrifiant, révoltant.

Le décès de Rose a détruit sa famille : son père a sombré dans l'alcoolisme, sa mère a fui avec un homme confronté à un deuil comparable. Il reste pourtant Jasmine, soeur jumelle de la disparue, et James, le petit frère. Ils sont devenus invisibles, quantités négligeables. La victime est sacralisée, elle éclipse tout, tout le monde. On ne touche pas à ses affaires, ses cendres trônent sur la cheminée, le père leur voue un culte.

L'auteur nous présente le quotidien de ce moignon de famille cinq années après le drame, à travers le regard de James, dix ans. C'est un petit garçon qui souffre - de l'absence effective de sa mère, de celle de son père (bien là mais toujours ivre), de son isolement à l'école, de la cruauté des autres gamins à son égard… Seuls la tendresse de sa soeur aînée, son chat et une camarade de classe également mise à l'écart illuminent son quotidien.

Le début du roman m'a plu et émue, grâce au réalisme de la parole de l'enfant - les auteurs ont vite fait de tomber dans le niais lorsqu'ils optent pour ce type de narration, mais ici le ton est crédible. le garçon m'est apparu naïf, sage et même drôle en dépit de sa détresse.

Hélas, malgré la dureté des situations et la façon crue dont elles sont exposées, j'ai rapidement eu l'impression de lire un roman pour jeunes adolescents assez convenu (deuil, amitié salvatrice entre deux isolés…). Sourires et émotion ont fait place à un agacement croissant, a fortiori lorsque les cinquante derniers pages m'ont engluée dans un abominable sirop.

(Avis : entre 2 et 3 étoiles)
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Depuis cinq ans qu'un attentat à Londres a ravit la vie de leur soeur Rose, Jamie et Jasmine ne savent plus ce qu'est une vie de famille heureuse et harmonieuse. Leur mère a quitté le foyer avec un homme de son groupe de soutien, tandis que leur père s'est réfugié dans la boisson, et parle entre deux cuites à l'urne cinéraire de Rose qui trône sur la cheminée (le titre du roman n'est pas une blague), incapable de faire son deuil et de s'occuper de ses enfants. C'est donc une vie entre parenthèses que le frère et la soeur vivent, ou plutôt survivent. Un déménagement en Écosse, la terre natale paternelle, sera-t-elle le début du nouveau départ promis par le père ? Où Jasmine pourra oublier sa ressemblance avec sa jumelle disparue, et Jamie être le super-héros de ses rêves, Spiderman ?

Annabel Pitcher nous offre donc un roman sur le deuil, vu à travers les yeux d'un petit garçon tout sauf ordinaire, et qui fait drôlement face à l'adversité. Comment se construire sans l'affection de sa maman et avec un père qui n'est plus que l'ombre de lui-même ? Comment supporter le poids d'un deuil qu'il ne peut ressentir, puisqu'il ne se souvient pas de sa soeur ? Comment réussir à se faire sa place à l'école, quand aucun enfant ne veut jouer avec lui à l'exception de Sunya – la courageuse et formidable Sunya, qui constitue un très joli personnage féminin –, trahissant par là son père qui déteste les musulmans depuis le drame ?

Jamie y arrive grâce à un sens de l'humour et un sens de la petite phrase exceptionnel (« Grand-mère dit "Les gens veulent toujours ce qu'ils ne peuvent pas avoir" et je crois bien que c'est vrai. Papa veut que Rose soit en vie et que Jas ait dix ans et pourtant il m'a, moi. J'ai le bon âge mais pas le bon sexe, Jas a le bon sexe mais pas le bon âge, et Rose a le bon âge et le bon sexe mais elle est morte. Parfois, grand-mère dit "Il y a des gens qui ne sont jamais contents" »). On rit de cette vision du monde naïve et pince-sans-rire, pour mettre à distance la douleur (bravo à Annabel Pitcher d'avoir si bien su trouver les mots d'un enfant de dix ans). Mais la contrepartie est que je me suis parfois sentie mise à distance des personnages et de leur situation, j'ai eu du mal à entrer pleinement dans l'histoire jusqu'à la moitié de l'histoire. Je retiens pourtant de ce roman une grande tendresse pour des personnages dont l'enfance a été mise à rude épreuve et qui, ensemble, arrivent à trouver le chemin de la résilience.
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"Ma soeur Rose vit sur notre cheminée. Enfin, juste en partie. Trois de ses doigts, son coude droit et sa rotule ont été enterrés dans un cimetière à Londres. Maman et Papa ont eu une grosse dispute quand la police a retrouvé dix morceaux de son corps. Maman voulait une tombe sur laquelle elle pouvait se rendre, papa voulait une crémation et répandre les cendres dans la mer. En tout cas, c'est ce que Jasmine m'a dit. Elle se souvient mieux que moi. Je n'avais que cinq ans quand c'est arrivé..."

C'est au départ un roman écrit pour être lu par des ados ( 12-15 ans). D'après ce que j'ai compris, il a été republié à l'intention de tous les publics, son titre m'avait attirée. Donc Rose, la grande soeur de Jamie, a été tuée dans un attentat terroriste à Londres, cette mort brutale faisant, comme souvent, voler en éclats l'équilibre familial. Tout est raconté à travers les yeux d'un enfant de dix ans , qui ne se souvient que très peu de sa soeur, et qui comprend très mal pourquoi tous ses proches sont encore si malheureux et se déchirent autant.
Même si c'est un roman dans lequel il y a de temps en temps quelques facilités tire-larmes, je l'ai trouvé finalement assez émouvant tant il fait bien ressentir le besoin qu'ont les enfants de mots mis sur des sentiments qu'ils n'éprouvent pas eux-mêmes, et leur volonté farouche ( jusqu'à un certain âge..) de toujours essayer de recoller les morceaux de leur univers familial.
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Ma soeur vit sur la cheminée. le titre est révélateur. On comprendra tout de suite qu'elle est dans une urne. le reste, nous l'apprendrons au fil des pages. Que Rose est morte il y a cinq ans. Qu'elle avait une soeur jumelle. Qu'elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Comme d'autres, ce jour-là, victimes d'un acte terroriste. Que ses parents ne se sont jamais remis de leur chagrin et qu'ils viennent de se séparer. Que la mère vit maintenant avec un autre homme, que le père a emmené ses enfants loin de Londres, croyant ainsi les éloigner du danger par ceux qui ont détruit la vie de sa famille.

Tout cela nous est raconté par Jamie. Il avait cinq ans au moment du drame et il se ne se rappelle presque pas sa soeur décédée. Comment pourrait-il avoir le même chagrin qu'a son père à la vue de l'une? Comment pourrait-il empêcher son père de boire? Comment pourrait-il faire en sorte que sa mère le visite alors qu'elle semble l'avoir oublié à jamais? C'est à tout cela que se voit confronté Jamie en même temps qu'au cas de conscience que soulève son amitié avec Sunya dont l'orientation religieuse est la même que celle de ceux qui ont revendiqué l'attentat et que Jamie a promis à son père de ne pas fréquenter. Mais quand on est tout seul, peut-on accepter d'être encore plus seul quand on s'attire l'ire et les moqueries des uns alors qu'une main se tend?

Jamie raconte, se questionne, s'inquiète, se demande souvent ce qu'il soit taire, comment il doit agir, s'il peut encore rêver et ce que ferait Superman (son héros) à sa place. Un roman qui n'est pas parfait, mais un des rares destinés aux jeunes qui soulèvent la question du racisme engendré par le terrorisme. Un roman dont le héros n'est pas sans rappeler le héros du film de Lasse Hallström, Ma vie de chien, qui se comparait au chien Laika alors que Jamie se compare à un poisson rouge.

Un livre dont on ne peut sortir tout à fait intact.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Il y a des livres dont le simple titre me donne hyper envie ! Souvent, ils restent un long moment dans ma wish-list parce qu'il faut que je digère ma folie et que je me demande si j'ai vraiment envie de les lire ou si c'est juste un coup de coeur titresque. de temps en temps, je les vire de ma wish mais régulièrement, il y a des petits coquins qui se glissent dans ma PAL pour un temps plus ou moins long ... C'est ce qui est arrivée à ce livre d'Annabel Pitcher dont le titre est tout de même intriguant non ?

Avant, Papa et Maman s'aimaient, mes soeurs jumelles étaient heureuses et moi, Jamie, j'avais une vraie famille.
Depuis l'explosion, Maman est partie, Papa baisse les bras, Jasmine essaie de ne plus ressembler à Rose et moi, j'essaie de me souvenir d'elle mais ce que je préfère, c'est rêver que je suis Spiderman, jouer au foot, aller chez ma copine Sunya et traîner avec mon chat.
Je sais qu'un jour on recommencera à être heureux.

J'avais extrêmement envie de lire ce livre depuis que je l'ai reçu dans une commande amazon du mois dernier, il n'est donc pas resté très longtemps à m'attendre dans ma bibliothèque. J'ai en fait profité du Challenge Au fil des saisons pour le coller dans la catégorie "livre qui nous fait envie depuis trop longtemps".

C'est l'histoire d'une famille qui a éclaté suite au décès de Rose lors d'un attentat perpétré à Londres, on ne sait pas exactement en quelle année l'histoire se déroule. Nous faisons la connaissance de Jamie, le cadet de la fratrie qui vit avec sa soeur Jasmine (qui était la jumelle de Rose) et son père depuis que leur mère a quitté le domicile familial.

L'histoire nous est racontée par Jaimie et j'ai trouvé que du coup, le vocabulaire et le style du livre étaient un peu simplet. Ceux d'un petit garçon ni plus ni moins ... ça ne m'a pas forcément gênée mais je dois dire que je ne m'attendais pas à ça. On partage les joies et les peines quotidiennes de cet enfant. Mais le livre met vraiment le doigt sur la reconstruction de la cellule familiale suite à la perte d'un enfant. On se rend compte du mal être du père (qui en plus se fait larguer par son épouse ... nouvelle couche de déprime quoi !) et on voit combien ce comportement rejaillit sur celui des enfants. C'est un point de vue intéréssant d'autant que l'auteure ne fait pas de cadeaux à ses personnages.

Mais il n'empêche que je suis un peu restée sur ma faim. Au final, il ne se passe pas grand chose pendant ces 224 pages, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages (ni même Jaimie alors que j'aurai cru ...) et j'ai trouvé le style un peu trop banal à mon goût. Reste une belle et douloureuse histoire familiale qui peut être sympa à découvrir.
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Le fait que le narrateur soit un enfant de 10 ans nous montre l'histoire sous un angle particulier : rigolo, léger et franc.
Les personnages sont vraiment attachants et chacun d'eux a un rôle fondamental dans l'intrigue.
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La narration par un petit garçon de 10 ans est intéressante quoiqu'elle ressemble un peu à celle de plusieurs livres du même genre et le manque d'originalité m'a un peu déçue. L'histoire est touchante mais peu intrigante.
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Rose est morte dans un attentat. Son frère, James raconte avec ses yeux d'enfant l'histoire de l'impossible deuil de sa famille. Lui trop jeune pour vraiment pleurer doit faire face à la douleur des siens. Sa mère craque la première, quitte le domicile et disparaît. Jamie portera son tee-shirt. Spiderman en espérant son retour. Son père s'enfonce dans l'alcool et la soeur jumelle de Rose, Jasmine, teint ses cheveux en...rose et ne mange presque plus. le récit cependant ne tombe pas dans le pathos, il est émaillé de petits miracles et de grands moments de joie.

Un très bon livre, facile à lire, avec des phrases courtes mais qui prend aux tripes tout en distillant un message d'espoir. Car la famille sera au rendez-vous même si elle ne sera plus jamais plus la même.

Lien : http://0z.fr/isv_D
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Une pépite extrêmement émouvante, très juste, qui aborde avec délicatesse le thème de la perte d'un enfant. L'histoire est raconté par le petit frère, qui ne se souvient pas de sa soeur et ne comprend pas pourquoi il est devenu invisible pour ses parents. Avec sa grande soeur, il tente tant bien que mal de bricoler un nouveau noyau familial. Malgré le sujet, l'auteur ne tombe jamais dans le pathos et nous offre un récit bouleversant.
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Ce livre est estomaquant. J'ai l'impression que je viens de me prendre un coup de poing dans le ventre à m'en couper le souffle. Tout bonnement.

J'ai lu quelques critiques, avant de tourner les pages de ce bouquin, et j'ai eu très peur du style.

On suit ici l'histoire de Jamie. Un petit Londonien de dix ans. Qui raconte son histoire : "Je". Avec son vocabulaire, son interprétation et son regard d'enfant.
Et cela rend le livre extrêmement puissant et bouleversant. On y sent l'espoir, l'attente et parfois (souvent même) la déception.
Cinq ans plus tôt, sa soeur est morte dans un attentat. Et même si, malheureusement, des histoires comme celles-ci deviennent assez fréquentes dans les médias, on regarde assez peu ces événements a travers les yeux des enfants, ces générations futures.
Attentat. Bombe. Perte d'une soeur. Explosion du couple parental. Perte de repère. Amalgame musulman = terroriste. BOUM. On se prend ça dans les dents, avec le désespoir de cet enfant, qui voit ses parents se déchirer, un père qui sombre dans l'alcool, une mère qui part avec un autre homme, une soeur qui a perdu sa jumelle et qui sombre dans l'anorexie, une copine à l'école qui porte le voile... et les épaules de ce garçon de 10 ans.
Entre insouciance et désespoir...
Alors oui, il est très particulier de lire une histoire dictée sur un ton enfantin, mais je pense que cela nous fait du bien, à nous adulte, de voir à travers un livre une autre dimension des choses.
Par ailleurs, j'ai trouvé le personnage de Jasmine extrêmement touchant... une vraie maman de substitution du haut de ses 15 ans !

Un livre lourd par le fond, et léger par la forme... époustouflant !
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