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EAN : 9782930607474
112 pages
Les Carnets du Dessert de Lune (29/10/2018)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Ce recueil reçoit le prix littéraire Gauchez-Philippot 2019

(...) ce Gallo--Siculo-Sicane a nourri sa verve lectrice de la saveur naturelle et cependant subtile qui se dégage des merveilles inépuisables enchâssées dans le corps des textes sans chichi ni envolées lyriques d’un Reverdy, d’un Follain et d’un Godeau, géniaux poètes dédaigneux vis-à-vis de toutes les modes de passage.
Dans la gueule d’atmosphère de cette poésie-pour-tous (à l’except... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La quincaille des jours. Francesco Pittau. Illustration de couverture par l'auteur. Posface Gil Jouanard. Les Carnets du Dessert de Lune, collection Pleine lune. Format 14 cm x 16 cm. 112 pages imprimées sur papier bouffant 90 gr et Gmund Kaschmir coton blanc 250 gr. ISBN 978-2-930607-47.4. 14 €.

Une note de lecture signée Carino Bucciarelli sur La quincaille des jours de Francesco Pittau, prix littéraire Gauchez-Philippot 2019

Il y a fort à parier que Richard Brautigan figure parmi les auteurs fétiches de Pittau. On trouvait chez l’Américain un sens de la magie du quotidien qui rejaillit ici sous un titre on ne peut mieux choisi, La quincaillerie des jours ; ainsi l’auteur inscrit tout le recueil dans une quotidienneté où chaque petit fait, chaque lieu insignifiant, chaque souvenir anodin se transfigurent, par la sorcellerie de l’écriture, en autant d’instants poétiques. On se souvient d’un livre précédent du même poète, Une maison vide dans l’estomac, où nos vies dérisoires, toujours vues à travers des poèmes narratifs, se voyaient bousculées, transgressées souvent en des termes crus. Ici, Pittau a pu alléger jusqu’à l’effacement son écriture pour ne laisser que l’essentiel. Il est même difficile de comprendre où se situe l’émerveillement de lecture tant les propos semblent communs, mais la magie opère sans faille. Il suffit à l’auteur de décrire en quelques mots sa façon de laisser se consumer une allumette pour mettre en branle toute une machinerie imaginative. Une autre comparaison s’est imposée naturellement : lu durant la même période, Cueillette matinale de Martine Rouhart, paru chez Demdel, offrait aussi au lecteur, dans une écriture dépouillée, une plongée dans le ravissement du quotidien. Si certains auteurs ont besoin de s’aventurer dans le complexe et le baroque pour atteindre leur fin, d’autres voix parviennent à nous plonger dans un monde littéraire riche après s’être débarrassées de bien des meubles inutiles.
© Carino Bucciarelli, Le journal des poètes

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"De petits poèmes, de deux à douze vers environ. De menues notations du quotidien. De simples pensées qui affleurent à l'esprit subrepticement. Un constat minuscule qui s'achève aussitôt dans une sensation douce et tactile, par le truchement fréquent d'une comparaison. On est dans la poésie immédiate et sensible. Un peu ludique pour les enfants. Un peu plus grave pour les parents. Tout vient de bric et de broc, sommaire et pourtant bien réel. Les saisons passent. On est plutôt à la campagne, dans le Sud. On est dans les odeurs, les touchers, les goûts. On est triste, on est heureux. La vie immédiate sans artifice."
© Jacmo, in revue Décharge N°181, mars 2019

Les jours passent comme un bouquet de sensations hétéroclites, une mosaïque d’instants. Francesco Pittau tente de capturer ces surgissements, ces révélations fugitives, ces presque rien ; de les piquer dans un mot, dans quelques lignes, dans un poème.
Il y a l’émerveillement d’un réveil, un émerveillement dont on ne sait la cause, seulement qu’il vous emplit :
Je me suis levé / réveillé par le soleil / la sieste est terminée / L’odeur du savon / à l’olive / embaume la terrasse.
Des souvenirs lointains – une odeur, un toucher – reviennent à l’improviste et semblent arrêter le temps. Le poète a alors la sensation de surplomber sa vie, comme si toutes ses parties devenaient soudain simultanées.
Sur la grande table / en bois de chêne / les boules de pâte / à pain / fermentaient / en répandant une petite / odeur acide.
Une réflexion grave ou amusée surgit au détour d’un geste, de la vision d’un objet ordinaire devenu, par on ne sait quel mystère, à cet instant, insolite. Ainsi le poète se perd-il dans la contemplation d’un bol de limonade où flotte « un morceau de soleil acide ». Il n’ose chasser la mouche posée sur son papier de peur de troubler ses rêves. Il voit se superposer la muraille de Chine et un champ de maïs, se laisse brûler le bout des doigts par la flamme d’une allumette et regarde passer les nuages, « saoulé d’azur et de lumière ».
Dans l’éclat de ces instants figés, le poète tente de retrouver la « galaxie de l’enfance », ses jeux malicieux, la naïveté de ses joies. Partout, il décèle cependant les traces d’un drame latent.
J’ai suivi la ligne / ondulante des fourmis / qui m’a conduit / jusqu’à la grosse sauterelle / agonisante.
La mort pose les signes infimes de sa présence. Devant la fuite continue des jours, des joies et des malheurs, le poète se voit en spectateur un peu détaché. Il est un étranger attablé à la terrasse du café de la vie.
J’aime les terrasses / d’où je vois passer / avec nonchalance / ou empressement / avec colère / ou bienveillance / j’aime les terrasses / d’où je vois disparaître / au coin de la rue / en me laissant / un tout petit bout de votre vie.
Lui, qui avoue préférer regarder passer les camions de pompiers de son enfance que les corbillards, ne sait s’il doit renoncer ou ignorer le temps. Il tente d’esquiver et de sourire, puis revient à l’évidence.
Tu espères que tout cela / n’est qu’une blague de potache mal élevé / tu espères que tout cela va trouver une bonne fin / et je me retiens de te répondre / que tout cela n’existe pas.
De nouvelles déambulations, des rêveries, des bifurcations offertes au gré des souvenirs fugitifs entraînent toutefois le poète.
Pour cette poésie du quotidien, Francesco Pittau a choisi une écriture sobre, concise, parfois prosaïque. Le recueil garde la trace de ces instants fragiles, graves ou légers, qui viennent s’épingler dans la quincaille des jours.
© Françoix-Xavier Lavenne in Le Carnet et les Instants mars 2019

Francesco Pittau pose un regard malicieux sur aujourd'hui.
La vie court dans La quincaille des jours. Établi à Belœil, il est le co-auteur de nombreux ouvrages pour la jeunesse. Il livre ici une poésie de l’étonnement, dont la fraîcheur réveille les consciences. « Il ne faut pas/déranger l’ordre/des choses/il ne faut pas troubler/le cours de l’eau/il faut cependant laisser/sa main traîner/par la fenêtre de la/voiture/le vent pourrait y déposer/un baiser en passant. » Attentif à la beauté première, celle d’une ridule ou celle d’un parfum, Francesco Pittau cultive l’art du dérisoire, cueillant l’inédit au passage. Il fait corps avec l’espièglerie mutine, tentant de dénicher la silhouette oubliée, les correspondances félines entre les êtres et les choses. « Le bonheur/a des yeux de vache. » D’un aphorisme à un dialogue, d’un constat à une anecdote, la poésie circule, audacieuse, pétillante. Une tenace limpidité s’accorde à cette philosophie de bon sens, en bottines et en salopette. « J’empile les silences/comme des briques/de lego/j’attends que le palais/de mes rêves/monte tout seul/jusqu’au ciel. »
© Françoise Lison in Vers L'avenir, février 2019.

Francesco, c'est comme un gros nounours qui grogne juste pour faire croire qu'il est de mauvaise humeur, mais dans ce recueil, il apparait comme un gamin plein d'insouciance qui profite avec joie et bonheur des choses les plus infimes que la nature offre pour se prélasser mollement dans l'azur d'un ciel clair et la lumière d'un soleil éblouissant.
« Saoulé d'azur
et de lumière
couché dans l'herbe
de la prairie
je regarde passer
les nuages. »
On ne peut pas avoir quelques racines du côté de l'Italie et ne pas aimer la balle ronde qui rebondit au bon gré d'habiles pieds. Francesco, lui, ne joue peut-être pas à ce jeu mais il sait merveille jongler avec les pieds, ceux des vers, qu'il dépose avec délicatesse sur son petit carnet, terminant souvent son poème par un joli contrepied.
« Dans le petit carnet
retrouvé
j'ai écrit au crayon
bleu
une suite de mots
qui ne veut rien dire
de plus
que toutes mes phrases
arrangées :… »
Sur les pages de son carnet, il a mis tous les petits bonheurs qu'il capte au gré de ses pérégrinations autour de sa maison, rarement plus loin, et dans l'armoire il a enfermé sa mauvaise humeur d'ours grognon pour ne garder que les petites et grandes joies que lui offre la vie.
« Dans l'armoire
aux conserves
j'ai rangé ma vieille
colère
celle qui grigne
celle qui grogne
je l'entends râler
et rager
pendant que je tartine
du soleil sur mon pain blanc »
Dans notre époque où tout semble vouloir tourner à la folie, quel bonheur de lire un recueil d‘une telle fraîcheur, d'un tel irénisme, écrit avec un tel talent. Francisco, c'est un grand homme de lettres, c'est le Giovanni Rivera de la poésie, l'homme aux pieds d'or. Je ne m'en lasse jamais !
© Denis Billamboz in https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/54592

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je suis la vache
allongée
sous l'arbre
pour éviter le soleil
caniculaire
qui fait tourner le lait
( p 87)
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Vidéo de Francesco Pittau
C'est dégoûtant - Album paru en 2001 aux éditions Seuil jeunesse par Francesco Pittau
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