Région de Bruxelles-Capitale. 2016.
Une grande fresque apparaît sur une façade aveugle à plusieurs mètres du sol ! En une nuit, le graffeur a accompli une oeuvre de plusieurs mètres carrés sans que personne ne s'en aperçoive ! Une oeuvre par ailleurs très discutable. Une oeuvre qui divise les habitants et les élus… Mais qu'a-t-elle de tellement particulier ? Un pénis ! Un pénis géant ! Comprenez-vous maintenant pourquoi, plus que toute autre oeuvre de Street Art celle-là prête à polémique… Mais ne voilà-t-il pas que quinze jours plus tard, une oeuvre de la patte du même artiste surgit sur un autre mur… Un anus géant ! Va-t-on en rester là ? Oh, ce serait trop beau (je ne parle pas de l'anus) ! Quinze jours s'écoulent et c'est autour d'une pénétration dans un vagin géant de faire son apparition… Scandaleux, effronté, dégueulasse, pervers, disent les uns… Artistique ! Contemporain ! Original ! Révolutionnaire ! répondent les autres…
Tout cela ne serait qu'un débat de plus au sein de la société belge, bruxelloise en particulier, si le lendemain de l'apparition du pénis, un étudiant de l'ULB ne s'était fait couper le sien avec un couteau à steak après avoir ingurgité la drogue du viol… Un hasard ! Une coïncidence ! … Oui, mais non ! Au lendemain de l'apparition de l'anus sur un mur de la capitale, un homme jeune, drogué lui aussi, a subi, comment dire… Je suis gêné, permettez-moi de ne pas exprimer ici ce qui lui est arrivé. Et quinze jours après, une adolescente de dix-sept ans subit… Heu… Il y a peut-être des enfants qui lisent…
Critique :
Clarence Pitz, l'auteure de «
Ineffaçables » n'a rien inventé ! Heu ! Je dis une grosse connerie, là ! Permettez que je m'exprime un peu plus clairement : ces oeuvres de street art dont il est question dans son récit existent bel et bien (ou ont existé, du moins les trois premières), et Dieu sait si on en a parlé à Bruxelles ! Beaucoup se sont marrés, d'autres scandalisés. le génie de
Clarence Pitz, c'est d'avoir imaginé qu'au lendemain de chacun de ces tags, un crime était commis ! Un crime clairement en relation avec ces « décorations » murales.
L'auteure a dirigé le Casier judiciaire de Bruxelles. Elle a donc fréquenté de très près les policiers, ce qui lui a permis de donner naissance à des personnages aussi divers que variés mais tous dotés d'une grande sincérité. Les victimes ne sont pas dénuées d'intérêt non plus. Et même les témoins les plus banals ont cet air d'authenticité que seuls les auteurs très observateurs sont capables de transcrire en mots pour que le lecteur n'ait aucune peine à visualiser. le livre est enrichi d'expressions très belges, voire typiquement bruxelloises, qui renforcent le caractère de vérité du récit. Amis français, sénégalais québécois, guinéens, suisses, congolais, martiniquais, guadeloupéens et autres, ne fuyez pas la lecture de cet ouvrage en craignant qu'il vous soit inaccessible à cause du langage des personnages ! Lorsqu'un mot en brusseleir est employé, l'auteure en donne une explication en bas de page ! Non, peut-être !
Il est temps de rejoindre les trois flics qui mènent l'enquête : Karel, Fred et
Virgile… Quant à Marcel, le commissaire supposé diriger l'enquête, il lui reste probablement encore des congés à prendre… Karel, le flic expérimenté qui se débat dans les soucis avec son ado de fille qui lui en fait voir de toutes les couleurs, Fred, le jeune flic prometteur mais immature, apprécié par Karel, mais à l'humour balourd et
Virgile, le flic trentenaire et solitaire, fortement handicapé depuis qu'Igor, un fou, lui a arraché l'index de la main droite, le privant de l'usage du doigt le plus indispensable pour faire usage de son arme.
Partez avec eux à la découverte des victimes dont la merveilleuse Samira, adolescente émancipée à la liberté de ton sans pareil.
Un lien pour voir certaines de ces oeuvres :
https://www.lebonbon.fr/bruxelles/societe/les-fresques-erotiques-bruxelles/