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EAN : 9782390460268
422 pages
Phénix Noir (13/10/2021)
4.54/5   56 notes
Résumé :
Amsterdam : Anja n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis la disparition énigmatique de son mari et de sa fille. Alcool, drogue et factures impayées rythment son quotidien et creusent sa solitude. Par crainte de terminer à la rue, elle accepte un boulot sordide, mais bien rémunéré. Alors qu’elle remonte peu à peu la pente, son passé ressurgit et la gifle en plein visage. Au milieu d’un quartier populaire, un cadavre sans tête est retrouvé pendu à une grue. Karel J... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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N'emploie-t-on pas souvent le fameux diction qui dit : « Nul n'est prophète en son pays »? Si, très souvent d'ailleurs. C'est ainsi que je caractériserais mon rapport à la littérature belge et surtout, en matière de littérature noire. Au fil de mes lectures, je me rends compte que nous avons de véritables pépites dans le genre et pourtant, on passe souvent à côté. Eh bien, c'est vraiment dommage!

C'est ainsi que je me suis plongée dans la lecture du troisième thriller de Clarence Pitz, « Meurs mon ange ». Je l'ai dévoré en moins de jours qu'il ne faut pour le dire. J'avais déjà beaucoup apprécié son précédent, « Ineffaçables » et pourtant, son troisième est encore un cran au-dessus! Ma chronique est toujours disponible sur mon blog, si vous ne l'avez pas vue passer.

Pour éviter d'avoir le même désarroi que moi, je vous conseille vivement de lire « Ineffaçables » pas trop longtemps avant de vous plonger dans celui-ci. Ils sont intimement liés et pour la construction des personnages, je vous le recommande !

Quoiqu'il en soit, même si cela faisait un petit temps que j'avais lu le précédent livre de Clarence Pitz, mon plaisir n'en a pas été amoindri. C'est une vraie escapade bien noire qu'elle vous propose entre la Belgique, la Hollande et l'Indonésie. Que ce soit le récit ou l'atmosphère, tout y est finement ciselé !

Malgré ses plus de 420 pages, vous ne vous ennuierez à aucun moment. L'intrigue est très fournie et immersive. Je trouve que son habilité de narratrice évolue au fil de ses livres et c'est jouissif pour nous lecteurs. La psychologie des différents protagonistes est vraiment travaillée offrant précieusement une place à chacun.

N'hésitez pas à vous faire un petit mémo des différents personnages pour éviter de vous perdre au cas où vous n'auriez pas la mémoire des noms.

Vous l'aurez compris : ce thriller est, selon moi, une vraie réussite. Je vous le recommande vivement. En plus d'être charmante, Clarence Pitz est l'une de nos meilleurs plumes de la littérature noire et nous devons être fiers d'avoir une si talentueuse représentante !
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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J'ai comme l'impression qu'avec chaque nouveau roman , Clarence Pitz nous emmène toujours un peu plus loin dans les entrailles du Mal. Et cela commence avec cette couverture très sombre, cette nature inhumaine derrière laquelle se cache probablement une terrifiante vérité.
Des recoins les plus sombres d'Amsterdam à la jungle exubérante d'Indonésie, l'auteure nous embarque dans un récit addictif parsemé de cadavres sanguinolents dont la tête manque.
Deux enquêtes se jouent en parallèle, menées par deux policiers jusqu'au-boutistes : on retrouve avec un certain plaisir l'inspecteur bruxellois Karel Jacobs découvert dans « Ineffaçables » qui agit dans cette affaire en tant que consultant mais qui a bien l'intention de la mener jusqu'à son terme quelles que soient les pressions pour l'en écarter. En Indonésie, Guntur, un flic au passé ambigu que le département anti-corruption traque, sait qu'il n'aura pas de salut tant qu'il n'aura pas découvert le coupable de ces crimes en série . Quitte à s'aventurer dans de dangereux territoires indigènes aux coutumes macabres au péril de sa vie.


Quand vous rencontrez cette belle blonde dans un salon vous n'imagineriez pas un instant qu'elle soit capable d'écrire une telle prose aussi machiavélique. Et pourtant c'est bien elle qui nous embarque dans ce récit glaçant aux multiples rebondissements. Elle n'oublie pas son l'amour pour l'anthropologie dont une des facettes était révélée dans son premier roman. Elle y revient ici en auscultant les rites de certaines tribus des Célèbes qui perpétuent leurs coutumes particulières tout en profitant d'un nouveau public…
Attention aux âmes sensibles car ces hommes-là ont perdu depuis longtemps leur bienveillance et leur humanité.
Le récit nous plonge rapidement dans une atmosphère angoissante et poisseuse d'où les personnages comme les lecteurs ne sortiront pas totalement indemnes . Les 400 pages du livre ne s'essoufflent à aucun moment grâce à l'intelligence du scénario et la force des histoires parallèles qui se chevauchent et finiront par se rejoindre.
Clarence a pour moi effectué un grand pas dans l'intensité dramatique avec ce troisième roman , plus dense émotionnellement que les deux précédents. On ne peut qu'attendre avec impatience le prochain.
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Je l'ai précédemment qualifiée de reine du thriller belge, et avec ce troisième roman, Clarence Pitz s'impose comme la référence ultime du thriller ethnologique. Quel talent, j'en suis encore toute chamboulée. Elle se renouvelle à chaque titre pour un périple aux sujets toujours aussi captivants.

Inutile de vous dire que j'ai été subjuguée par ce nouvel opus. Clarence force l'admiration, elle nous sert un texte sublime, maîtrisé avec finesse et dans les moindres détails. Son écriture académique (qui a encore mûri et pris de l'assurance) nous en met plein la vue : une syntaxe parfaite, un vocabulaire des plus précis et une plume littéralement envoûtante se mettent alors au service de son imagination aussi sombre que machiavélique.

Aucun autre auteur à ce jour n'a réussi à autant me bluffer : outre une forme prodigieusement séduisante, elle parvient également à construire une intrigue intelligente, passionnante, ficelée avec brio et d'une originalité sans pareille.
S'embarquer dans les mots de Clarence, c'est partir pour un voyage (en aller simple) des plus inoubliables, entouré de personnages aussi bien construits qu'humainement transperçants.
Ici, elle nous offre un ticket pour un séjour mémorable entre Amsterdam et Bali. Et quel dépaysement. Les descriptions sont si précises et le cadre planté avec tant de justesse que l'immersion se veut stupéfiante. Si j'ai foulé les rues d'Amsterdam en captant la moindre odeur suspecte et chaque son pétrifiant, j'ai aussi été saisie d'angoisse au coeur de la forêt vierge indonésienne. Elle a un véritable don pour nous plonger dans des ambiances sombres et bourrées d'émotions en tout genre. Séduite par les touches féminines et sensibles qu'elle parsème au fil des pages avec élégance et naturel, j'ai dévoré son histoire le coeur au bord des lèvres.

Je suis littéralement tombée amoureuse de ce récit, dans lequel on retrouve le flic de son précédent roman Ineffaçables, qui se dévoile ici avec plus d'intensité, et nous charme par son côté atypique et profondément attachant. On y rencontre aussi Anja... junkie néerlandaise au passé douloureux et qui va malheureusement être à nouveau mise à rude épreuve. Je ne sais pas si j'ai déjà apprécié un personnage féminin dans un thriller avec autant de force. Elle est juste exceptionnelle. Les autres personnages ne sont pas en reste mais je vais vous laisser les découvrir par vous-même.

C'est un thriller unique en son genre, encore une fois, empli de connaissances ethnologiques, de références contemporaines et qui porte Clarence au sommet de son art. Elle maîtrise ses sujets et nous les offre sur un plateau en n'épargnant rien ni personne, surtout pas ses protagonistes et encore moins ses lecteurs.
Son talent pour nous immerger au coeur de la noirceur de l'âme humaine n'est plus à prouver, croyez-moi, avant de lire ce livre, vous n'avez jamais rien lu de tel... Elle vous balade d'une manière déconcertante pour vous laisser sans voix avec un final épastrouillant !
Un bijou de ténèbres, une mine d'or d'idées et de recherches, un voyage sans retour... Faites vos bagages, on décolle dans 3,2,1...
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Chronique d'une Flingueuse : L'Avis d'Isa
Bonjour à tous, aujourd'hui je vous offre un aller simple pour l'Indonesie.✈
Clarence Pitz est définitivement la reine de l'ethno thriller. Après nous avoir embarqué au Mali au pays des Dogons avec la parole du chacal (qui fut pour moi un gros coup de coeur) et à Bruxelles avec Ineffaçable, Clarence prend cette fois ci un pari extrêmement risqué : celui de nous raconter quatre histoires situées dans quatre endroits différents : Bali, Amsterdam, Jakarta et la province du Sulawesi. Un pari osé car j'avoue au départ avoir eu du mal à me repérer, à me concentrer, à retenir les prénoms des uns et des autres, à comprendre où Clarence voulait nous emmener. Mais je commence à connaître un peu l'auteure et je savais bien que son plan était clair et organisé et que toutes les pièces du puzzle allaient s'assembler à un moment donné.
J'ai tout de suite adoré les parties indonésiennes (surtout les passages se déroulant au Sulawesi) un peu moins la partie se déroulant à Amsterdam.
Mais comme je l'avais prévu, toutes les ramifications de ces histoires glaçantes se sont rejointes pour former un roman d'une extrême noirceur.
L'histoire est habile, originale, pleine de rebondissements. L'écriture toujours très agréable à lire, dynamique. Les pages se tournent. On ne s'ennuie jamais. On a tellement envie de connaître le fin mot de l'histoire. Pour moi le très gros point positif de Clarence est cette capacité à effectuer des recherches ultra fouillées et de nous en restituer l'essentiel. Juste ce qu' il faut pour qu'à la fin de notre lecture, nous ressortions beaucoup moins bête qu'au départ. Clarence nous permet de voyager, de nous évader, de nous cultiver, de nous faire réfléchir et au final de nous régaler avec cette nouvelle histoire absolument incroyable. Franchement j'ai été surprise, bluffée et totalement conquise par ce voyage indonésien. Un grand bravo !
Ps : pour être tout à fait complète, magnifique titre. Moins fan de la couverture (une première car toutes les couv des éditions IFS sont au top) qui je trouve est un peu trop sombre.

Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Clarence commence à être une plume qui compte dans le thriller bien au-delà de sa Belgique. Avec Meurs mon Ange, elle nous balade d'Amsterdam au Sulawesi en passant par Jakarta. Pas besoin de passeport pour plonger dans ce roman. Toutefois, s'il fait preuve d'une grande fluidité, la tension lourde, parfois étouffante, les descriptions sordides accrochent le lecteur à son fauteuil. Preuves que ce troisième roman est le signe de la maturité.

Dès les premières pages on retrouve son besoin de nous placer dans des lieux inconnus, hors normes. Un bourbier où ses personnages, bien construits, sont malmenés à souhait.

Après le pays dogon de la Parole du Chacal, elle nous immerge dans un thriller machiavélique parsemé de cadavres sans tête en Indonésie.

Sans repère, nous sommes à la merci de l'auteure.

Fort heureusement, Karel Jacobs son inspecteur bruxellois découvert à travers Ineffaçables nous escorte et cette fois il est accompagné d'Anja. Une jeune femme en perte de repères à la recherche des siens.

Meurs mon Ange tient toutes ses promesses. Glaçant malgré la chaleur, dérangeant par moments, c'est un inhabituel pageturner.

Note pour moi-même, penser à ne pas partir en vacances avec Clarence Pitz
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
L’odeur de rouille se mêle à celle de la crasse, miasmes de transpiration, urine et vomissures. L’homme s’approche de son étrange marchandise, en aperçoit d’abord les pieds dont un est solidement attaché à une chaîne. Des mollets d’une maigreur affligeante apparaissent lorsque le prisonnier tend les jambes, les laissant dépasser du cageot dans lequel il s’est bâti un nid peu douillet et sinistre.
L’homme est rassuré. Les deux sont toujours vivants. Il sera payé.
Il sent le navire ralentir et comprend qu’ils débarqueront dans quelques minutes. Il ordonne au père de replier ses jambes et de rester à l’étroit dans la caisse. Le malheureux refuse, implore, hoquette de peur. Alors, l’homme se place face à lui, lui qui n’est plus que l’ombre de lui-même, lui que toute dignité a quitté. Le maton tape du pied sur le sol si fort que toute la carcasse d’acier tremble et résonne tel un concert de gongs chinois. Effrayé, le captif serre un ballot de linges jaunâtres contre lui, un amas de tissus aux humeurs surettes d’où émanent des pleurs lancinants. Il se terre au fond de sa geôle de pin, se tapit en son antre exigu et crasseux, se cogne à ses parois constellées de traces de vomi et de matières fécales et renverse un bol de bouillie de riz d’un geste maladroit. Sa peau, trop tendue sur ses os saillants, se tuméfie lorsqu’elle se frotte à la surface rugueuse de l’abri de fortune, à la fois enfer et refuge.
L’homme est satisfait, sa marchandise lui a obéi.
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Il sent le navire ralentir et comprend qu’ils débarqueront dans quelques minutes. Il ordonne au père de replier ses jambes et de rester à l’étroit dans la caisse. Le malheureux refuse, implore, hoquette de peur. Alors, l’homme se place face à lui, lui qui n’est plus que l’ombre de lui-même, lui que toute dignité a quitté. Le maton tape du pied sur le sol si fort que toute la carcasse d’acier tremble et résonne tel un concert de gongs chinois. Effrayé, le captif serre un ballot de linges jaunâtres contre lui, un amas de tissus aux humeurs surettes d’où émanent des pleurs lancinants. Il se terre au fond de sa geôle de pin, se tapit en son antre exigu et crasseux, se cogne à ses parois constellées de traces de vomi et de matières fécales et renverse un bol de bouillie de riz d’un geste maladroit. Sa peau, trop tendue sur ses os saillants, se tuméfie lorsqu’elle se frotte à la surface rugueuse de l’abri de fortune, à la fois enfer et refuge.
L’homme est satisfait, sa marchandise lui a obéi.
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— Parce qu’avec mes potes, on se lance des défis à la con. Le plus souvent, on doit taguer dans des endroits hyper risqués comme sur la façade d’un commissariat. Et moi, pas de chance, ils m’ont choisi pour aller piquer des pots d’acrylique dans la baraque de l’autre fou. Et franchement, si vous voyiez ce qu’il peint, vous auriez les boules aussi. Je ne suis pas le premier à avoir visité ce qu’on appelle son bunker. C’est un container immense qui se trouve là-bas, au fond du hangar. Il y a de tout là-dedans. De l’eau, de l’alcool, de la bouffe, des fringues… de quoi tenir un siège. Mais surtout, il y a des tags sur toutes les parois, même le plafond. Des images terrifiantes. C’est plus que l’antre d’un fou, c’est celui d’un démon. Je vous jure inspecteur, ce gars, aucun de nous n’a envie de tomber nez à nez avec lui.

— Et c’est qui, tu le sais ? Tu connais son nom ou son blaze ?

— Il ne signe pas ses œuvres. La seule chose que je peux vous dire, c’est qu’il s’appelle...
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— On a avancé sur la victimologie depuis que l’on connaît l’identité du dernier cadavre. Ketut, un taximan de cinquante-trois ans.
Guntur fixe le flic local d’un œil vif, mais reste muet. Il aspire au silence, à la tranquillité. Le néant est son refuge, parler est un calvaire.
— Il est né ici, à Bali et n’a jamais quitté l’île. Il était marié et père de deux garçons d’une vingtaine d’années. Il allait bientôt devenir grand-père.
Guntur boit une rasade de thé arrangé et se racle la gorge.
— Il n’a pas de casier et est totalement inconnu de nos services. On l’a identifié grâce à un avis de disparition. Son épouse l’a reconnu formellement malgré le fait qu’il lui manque la tête. Tête que l’on n’a toujours pas retrouvée.
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Le serpent ralentit, tire sa langue bifide avec frénésie, mais ne change pas sa trajectoire initiale. D’un flegme presque insultant, il traîne ses écailles luisantes aux motifs losangiques colorés à travers les basses frondaisons, écrasant feuilles mortes, jeunes pousses et brindilles sèches. Les frères serrent les poings, à genoux, fesses sur les talons, et visages tournés vers la menace grandissante. Si le python encercle l’un d’eux, l’autre ne pourra pas le sauver. Impossible d’y parvenir à mains nues. L’animal fait presque huit mètres de long et pèse plus de cent kilos. Il est d’une force herculéenne et d’une férocité redoutable.
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