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Alain Bouldouyre (Illustrateur)
EAN : 9782259197335
486 pages
Plon (22/09/2006)
3.79/5   34 notes
Résumé :
"Je n'évoque dans ce Dictionnaire amoureux du vin que ce que je connais, j'aime et qui me passionne. Il y a de l'autobiographie, des lectures, des souvenirs de cuvage, de cave, de table… Voici cependant l'essentiel : le vin, c'est de la culture. La culture de la vigne, mais aussi de la culture pour l'esprit. C'est cette dimension culturelle d'un produit universel de consommation que ce livre a l'ambition de rappeler, dans un temps où le vin n'est pas bien considéré.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Bernard Pivot met comme d'habitude, et à sa façon, les lettres à l'honneur, avec son Dictionnaire amoureux du vin. Se souvenant avec nostalgie des écarts éthyliques de Bukovski à Apostrophe, comparant l'eau à du jus de parapluie, Pivot se situe lui-même quelque part entre le laconisme des vignerons, qui trouvent que le vin goûte bien, et les logorrhées des oenologues et des sommeliers qui font sur un petit vin de pays trois épîtres aux corinthiens. le vin est pour lui un produit extraordinaire, il embrasse notre civilisation, traverse toute notre mémoire collective et peut s'enorgueillir de posséder un Dieu : Bacchus. Son onomatopée préférée est glou-glou, souvent utilisée lors des intronisations dans les sociétés bachiques. Pivot est devenu journaliste après sa rencontre avec Maurice Noël qui était le rédacteur en chef du Figaro littéraire, ami de Paul Claudel, érudit extraordinaire et, surtout, amoureux du Beaujolais, tout comme Bernard qui est originaire de ce vignoble. Engagé au Figaro, donc, contre un caquillon de ce breuvage : un pot de vin en quelque sorte ! Il résume d'ailleurs sa philosophie dans une expression de la sagesse lyonnaise : au travail, on fait ce qu'on peut ; à table, on se force ! Inutile de lui parler de l'introduction de copeaux de bois dans les tonneaux, d'autant qu'il pense que le goût va se détourner de tous ces arômes forcés qui trahissent l'essence du produit. Il cite un bon mot de Jacques Puisais qui dit d'un vin ainsi trafiqué : Ce vin est assez curieux, mais il me semble plus près de la forêt que de la vigne !
Dans ce dictionnaire, on y découvre un tas de choses intéressantes. François Mauriac n'était pas vigneron mais possédait un vignoble, le château de Malaga, dont il parlait avec fierté dans son Bloc Note : une première Côtes de Bordeaux située à trois kilomètres de Langon. Alphonse de Lamartine, qui possédait près de cent hectares dans le macônnais, s'est ruiné pour le vin : à soixante-dix ans, il a vendu à grand regret son domaine de Milly. Et de savoir si le Christ a utilisé du vin rouge ou du vin blanc pendant la Cène, d'autant qu'il y avait très peu de vignes dans la Palestine de l'époque. Pendant très longtemps les prêtres consacraient du vin rouge, qui a été remplacé par du vin blanc pour, tenez-vous bien, ne pas se tâcher...

En aparté, quelques anecdotes : on ne masse plus à la bière les boeufs de Kobé (Japon) mais on leur donne du vin rouge à boire (Australie). Un litre par jour qui leur donne de l'appétit, les détend, et influe sur la couleur de leur viande. On a aussi remarqué que le vin fait maigrir les souris. Raoul Ponchon, poète bachique du début du XXème siècle, alors qu'il assistait à la réunion d'une ligue anti-alcoolique au cours de laquelle on a fait boire de l'alcool à un cochon dinde qui en est mort, à déclamé : Et alors ? Ca prouve tout simplement que l'alcool, c'est pas fait pour les cochons !! Frédéric Dar disait que la différence entre un verre à moitié plein et un verre à moitié vide était que le premier était bu en partie alors que le second était servi par un radin. le meilleurs pour la fin (ou la faim ?) : Pasteur lui-même disait qu'il y a plus de philosophie dans une bouteille de vin que dans tous les livres.

A la bonne vôtre !
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c'est une lecture permanente et perpétuelle car nul amateur ne peut tout savoir en la matière,
et puis c'est une lecture qui se savoure quand on a rien à boire ou au contraire quand on
débouche une bonne bouteille. donc je le lis, le feuillette, le relis, le médite, et le fais lire à mes amis. adeptes du binge-drinking s'abstenir.
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Un ouvrage qui est aux dictionnaires ce qu'un vin de copain est à un livre de cave: gouleyant et sacrément rafraîchissant. A lire sans modération !
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Pour mon deuxième dictionnaire amoureux, après celui de la science par Claude Allègre j'ai choisi celui du vin par Bernard Pivot. Dans les deux cas je n'ai pas été déçu, car je choisis mon sujet et l'amoureux qui me convient. Bernard, le bouilleur de cru de la culture et Claude, le pourfendeur du mammouth ont été parfaits.
Evidement il faut lire cette collection avec parcimonie mais sans modération. Mon débit: un article par jour.En route pour un nouveau dico amoureux.
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De la lettre A comme "A la tienne..." à la lettre Z comme "Zinc", le journaliste, présentateur et amoureux du vin Bernard Pivot nous entraîne dans une escapade gourmande dans le royaume (et les royaumes) de la vigne et du vin. Un dictionnaire subjectif et très agréable qui ne cache pas le goût qu'a Bernard Pivot pour les viticulteurs passionnés et pour le Beaujolais. A ne pas manquer : les entrées sur les "vendanges" (notice nostalgique et très sensuelle) et celle sur "Yquem"... J'ajoute que ce livre m'a été offert par les membres de la confrérie à l'occasion de ma "victoire" en 2005. Merci à eux.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ma filiation beaujolaise fut retenue à charge. N'y avait-il pas incompatibilité entre la littérature et un vin de joueurs de boules à la lyonnaise? Pouvait-on s'en remettre à un consommateur de beaujolpif pour s'entretenir avec Marcel Jouhandeau, Marguerite Yourcenar (je n'ai jamais osé lui avouer mon ignorance jusqu'à son nom dans le bureau de Maurice Noël), Claude Lévi-Strauss, Georges Dumézil, Julien Green, etc. ? Mon amour du football n'arrangeait rien, et quelques intellectuels, de droite et de gauche, quelques confrères, se demandaient sérieusement s'il n'y avait pas de l'imposture chez un homme qui semblait avoir un certain goût quand il lisait, alors qu'il était manifeste qu'il avait très mauvais goût quand il buvait. Bref, Proust est-il soluble dans le beaujolais?
Un premier cru de Médoc ou un champagne millésimé accompagnerait mieux, ce point n'est pas contestable, la lecture d'A la recherche du temps perdu. (...)
Elevé dans les châteaux bordelais ou les maisons champenoises, je n'eusse pas été chatouillé sur la boisson de mon enfance. D'autres vins n'auraient pas fait d'histoires parce qu'ils sont rares ou discrets, comme la mondeuse de Savoie ou le sciaccarello de Corse, ou historiques, comme le jurançon ou le chinon, ou moelleux, comme un bonnezeaux ou un sauternes, ou littéraires, comme le château ausone ou un côte-de-duras. Mais le beaujolais n'est ni rare, ni discret, ni historique, ni moelleux, ni littéraire. Il n'est que populaire. J'imagine qu'aux yeux de quelques rats de cave et de bibliothèque de la Sorbonne et de l'Institut, cela ne me donnait de la compétence que sur les best-sellers.
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Mon Mérite agricole ne fut qu’une formalité. Je crus pourtant l’affaire mal embarquée quand je dus remplir une demande dans laquelle on me questionnait sur le nombre de têtes de bétail en ma possession et la superficie de mon exploitation. Je répondis sans barguigner : 1 (un chat) et 250 m2 (jardin de banlieue). Le ministre de l’Agriculture, Edgar Faure, et son directeur de cabinet, Jean Pinchon, cultivaient l’humour : je fus reçu.
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Les châteaux sont dans le bordelais ce que sont les piscines dans le Luberon : il y en a partout. Sauf que les châteaux ne sont pas tous, d'un point de vue d'architecte, des châteaux. Il suffit de quelques hectares de vigne pour anoblir une maison, pour lui donner de la hauteur, de la carrure, un passé, du lustre. Ce n'est pas le château qui plante la vigne, c'est la vigne qui élève le château. On peut être châtelain en Gironde sans avoir de vignes ; on ne peut pas avoir de vignes sans être domicilié dans un château. Le Bordelais est la seule région viticole au monde où la vigne confère à celui qui la possède l'éminente faveur sociale d'accoler son nom à un château, même s'il habite une maisonnette ou un appartement en ville. Dans une bouteille de bordeaux, on achète et on boit de l'architecture.
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Leur réputation de barbares venait notamment de leur refus de la tempérance et de leur goût pour le vin pur. Grecs et Romains buvaient du vin coupé d'eau froide ou chaude. Ainsi pouvaient-ils en absorber tout au long des banquets sans tomber rapidement dans l'ivresse. Mais les Celtes refusèrent ces manières de table un peu chochottes. Leur parut bien meilleur le vin sans eau, tel sorti de l'amphore, tel servi dans la coupe ou le gobelet. En préférant des vins francs, honnêtes, aux mélanges, nos ancêtres les Gaulois ont fait avancer le goût et l'exigence du goût. Rétrospectivement, qui sont les barbares ?
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Un bourgogne jeune a la force d'un aveu ; un bourgogne vieux, la séduction d'une énigme.
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