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EAN : 9782226220851
320 pages
Albin Michel (01/04/2011)
3.85/5   85 notes
Résumé :
" Notre mémoire est pleine de mots.
Il suffit de puiser dedans. On trouvera dans ce dictionnaire très personnel des mots qui m'ont accompagné dans ma vie professionnelle comme, précisément, dictionnaire et mot. Plus apostrophe, orthographe, écrivain, lecture, bibliothèque, guillemets... A ceux-là s'ajoutent une ribambelle d'autres mots qui relèvent de ma vie privée, de mes souvenirs intimes, de mes manières d'être, de ma psychologie d'enfant et d'adulte, de m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Bernard Pivot est un oxymore ! (Si tant est qu'il soit permis de personnifier une figure de style). Autour de ses émissions littéraires, il a réussi à réunir deux types de lecteurs qui ne se retrouvent pas souvent ensemble : le prolétaire et l'aristocrate ou encore le populaire et le sophistiqué ou bien l'intellectuel et l'affectif, bref un très large public qui communiait dans une même ferveur tous les vendredis soir entre 1975 et 1990 avec l'émission qui l'a rendu célèbre, "Apostrophe", diffusée sur Antenne 2 : sept cent vingt quatre émissions, excusez du peu, et je ne compte pas "ouvrez les guillemets" sa première émission diffusée de 1973 à 1974, ni "Bouillon de culture" de 1991 à 2001 et "Double je" de 2002 à 2005.

 Bernard Pivot, écrivain, journaliste, animateur de télévision, critique littéraire, boulimique de lecture, passionné de football et de gastronomie, œnologue distingué, incarne pour un grand nombre de Français l'amour des livres et de la langue française. Il est l'une des personnalités du monde de la culture les plus médiatisées, disons même qu'il est devenu un mythe. Pour autant ce n'est pas un surhomme, ni un saint, il a ses défauts comme tout le monde. Il est touchant de recueillir ses confidences à propos du temps passé à lire, tout ce temps qu'il n'a pas donné à sa famille, il va jusqu'à formuler des reproches à ces "salauds de livre !" qui ne lui ont pas permis d'être un père et un mari aussi présent qu'il aurait souhaité. En cherchant bien on peut aussi lui reprocher une tendance au sexisme, comme en témoigne un récent tweet, d'un humour déplacé, à propos de Greta Thunberg.

 Cet épicurien voulait devenir joueur de foot ou écrivain, mais sa modestie l'a conduit à admirer les autres plutôt que de se mettre en avant, il est ainsi devenu le plus grand lecteur du siècle. Mais par un juste retour des choses, et bien qu'il n'ait écrit qu'un seul roman "L'amour en vogue" publié en 1959, il est aussi connu, voire plus célèbre que beaucoup des écrivains qu'il a soumis au feu roulant de ses questions.

 À quoi doit-il cet immense succès ? À ses qualités de journalistes d'abord remarquées par les directeurs de chaîne, mais surtout à son amour des livres porté par une grande puissance de travail, deux qualités qui lui ont permis de consacrer pendant des années près de dix heures par jour à la lecture. Faisons le calcul : cinq livres par semaine en moyenne sur onze mois par an pendant les quinze années d'Apostrophe, cela fait trois mille six cents livres ! Un crayon toujours à portée de main, il note sur des fiches les observations et réflexions qui lui permettront de poser les questions les plus originales ou les moins attendues. Il lit tout de la première à la dernière page à un rythme normal, "Pas de méthode de lecture rapide. Sinon, comment juger le style ?" précise-il dans son livre "Les mots de ma vie".

 Mais ce travail n'explique pas tout. Bernard Pivot est un homme qui inspire à tous un élan de sympathie ; sa modestie, sa spontanéité, sa fougue, son œil pétillant de malice en font une sorte de Colombo de la critique littéraire. Il ne porte pas d'imperméable, mais des vestes classiques, plutôt banales et une cravate qui le font passer tout à fait inaperçu sur un plateau de télévision, si ce n'était ce petit quelque chose en plus, une coiffure pas toujours bien structurée et des lunettes en demi-lune qui, lorsqu'il regarde par-dessus les verres, lui donne un air inquisitorial parfois déstabilisant pour l'interlocuteur. Et surtout, deux accents circonflexes épais et broussailleux au-dessus de ses yeux curieux et attentifs, comme deux interjections Ô Ô dont la définition, cela ne s'invente pas, est : "particule servant à apostropher" (Le Larousse du XXe siècle). Ce qui lui permet d'exprimer avec intensité une très large gamme de sentiments, de l'admiration à l'étonnement en passant par la joie et la colère. Ses questions sont toujours posées de manière incidente, avec parfois un peu d'hésitation, avec bonhomie et humilité, l'air de rien, mais il fait preuve d'une grande opiniâtreté, il va au bout de ses enquêtes et ne néglige pas les détails, il sait insister et gronder gentiment son interlocuteur s'il sent que celui-ci tente d'esquiver une question. Ses manières sont polies, son langage très correct et il se montre toujours très respectueux et ne cache pas son admiration ni son agacement parfois. Ce charme léger, associé à son enthousiasme, son humour, sa passion, rendent toujours intéressantes ses interventions. Ses questions sont d'apparences naïves, mais au bout du compte elles permettent de cerner une personnalité ou une œuvre et en tout cas de mettre en valeur ses invités. J'adore Bernard Pivot, aujourd'hui, à 84 ans, il est toujours aussi pétillant, jeune, spontané ouvert à l'avenir et plein de projets, même si, l'âge ayant ses effets, il témoigne d'une certaine nostalgie dans ses derniers livres. Son secret de longévité intellectuelle ? sans doute la curiosité.

 Son ouvrage "Les mots de ma vie" est un dictionnaire composé des mots qui ont accompagné sa vie professionnelle, on y trouvera des mots comme bibliothèque, lecture, apostrophe, écrivain, mais aussi beaucoup d'autres mots prétextes à évoquer des souvenirs, des anecdotes ou pour exprimer des idées, nous faire partager son humour. On s'amuse, on s'instruit, et l'on découvre ou redécouvre un homme profondément attachant doté d'une tournure d'esprit originale qui aborde tous les sujets sous des angles inattendus avec un style bien à lui. À l'image de Pierre Larousse dont il est un grand lecteur, Bernard Pivot se 'livre' à nous dans un 'dictionnaire', que demander de plus à un homme qui a consacré une grande partie de sa vie à nous faire aimer la lecture ?

 Voici deux extraits :

"Affiquet : Non, le très modeste petit bijou que je lui ai offert, ce n'était pas une babiole, ni un colifichet, ni un brimborio, ni une breloque, ni une pacotille, ni un de ces affûtiaux qui sont proposés sur les trottoirs, ni un fifrelin, ni une bagatelle, quoique ce mot soit assez gracieux, et encore moins de la camelote ou du toc, non, c'était un affiquet, mot qui a ajouté de la rareté, du chic et de la valeur à cette broche de rien du tout qu'elle a accrochée à sa veste."

"Salon-bibliothèque : Quelles que soient l'ancienneté des reliures, l'originalité des collections, la rareté des éditions de luxe, la beauté des grands papiers, la distinction des exemplaires numérotés, non coupés, rien ne vaut, dans un salon ou une salle de séjour, l'alignement sur les rayonnages de centaines de livres d'édition courante, y compris de poche, dont on voit bien, aux rides de leurs dos, à la patine du temps, à une légère fatigue générale, qu'ils ont été lus, puis jugés dignes, sur leur contenus et non sur leur apparence, de rester à demeure, sous le regard proche et reconnaissant des habitants du lieu."

 Alors nous aussi soyons reconnaissants, inclinons-nous devant le maître, nous lui devons tant.

Bibliographie :

- "Les mots de ma vie", Bernard Pivot, Albin Michel (2011), 363 pages.

- "L'amour en vogue", roman, Bernard Pivot, Calmann-Lévy, le livre de poche (1975) première publication en 1959, 223 pages.

- "Le métier de lire, réponses à Pierre Nora, d'Apostrophe à Bouillon de culture", Bernard Pivot, Gallimard (2001), 352 pages.

- "Lire !", Bernard Pivot et Cécile Pivot, Flammarion (2018), 190 pages (très beau livre sur le plaisir et la manière de lire, avec de nombreuse photos et illustrations).

Vidéos :

- "Les grands entretiens de Bernard Pivot", Gallimard/Ina/Le Monde (2009), Avec Albert Cohen, Françoise Dolto, Georges Dumézil, Marguerite Duras, Louis Guilloux, Marcel Jouhandeau, Claude Lévi-Strauss, Vladimir Nabokov, Georges Simenon et Marguerite Yourcenar. Coffret de 10 DVD vendus ensemble.
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Pivot lisait 10 heures par jour et 7 jours sur 7 quand il animait Apostrophes dès les années 1975. C'est du moins ce qu'il affirme dans Les Mots de ma vie publié en 2011. Et il ne lisait pas en diagonale. Il lisait toujours selon lui comme il faut lire pour apprécier pleinement un livre. Il dit qu'il les lisait et ne les faisait pas lire par d'autres. Bon très bien !

Il ajoute ne détenir dans sa bibliothèque qu'un millier de livres, voire deux milles, parce qu'il en a donnés beaucoup à des amis. Ca me fait dire que son rapport au livre est très particulier : est-ce par coquetterie qu'il connait mal l'étendue de sa bibliothèque ? Veut-il nous dire qu'il lisait beaucoup de livres qui ne lui disaient rien, pour faire plaisir à la profession ? Ou peut-être autre chose encore que je ne sache ?

Depuis les années 1970, Apostrophes fut la grande émission télé consacrée aux livres. Il recevait dans le studio de Antenne 2 ses invités écrivains de renom, pas comme ces écrivaillons insipides que l'on peut voir aujourd'hui, il les interviewait, mais aller dire qu'il était libre de les choisir, bon on ne s'étendait pas trop sur ce sujet, mais déjà l'édition du livre agissait de tout son poids ..

Je ne suis pas sûr que la meilleure manière de lire soit celle-là. Pivot était boulimique de lectures, c'était son business. Mais en gros, un livre par jour à se farcir, il ne me semble pas que Pivot se souvenait distinctement de ses lectures : elles étaient indifféremment une consommation scientifique, du classique à l'actualité. J'en veux pour preuve, ce qui m'a étonné, je me souviens mieux que lui d'écrivains qu'il recevait qui m'avaient marqué. J'en citerai un : VS Naipaul, à la sortie de Guérilleros : il avait fait un tabac, et on peut dire que Pivot dopait les ventes. Mais quand le grand écrivain britannique d'origine indienne qui fut lauréat du prix Nobel de littérature 2001, mourut en 2018, je m'attendais à voir un papier panégyrique, voire une réaction de Pivot. Non, rien du tout : il était peut-être dans sa vigne à ce moment-là à préparer les vendanges, bien loin de ce qui pût être ses passions littéraires. Telle était ma représentation en tout cas. J'ai remarqué que souvent interviewé sur ses pratiques, il parlait peu en fait des grands noms qu'il a pu connaître ou côtoyer ou dont il a lu les oeuvres, au point que cela était frustrant, car on aurait pu s'attendre à un retour plein de richesse et d'anecdotes. C'est drôle qu'il soit resté sur "Les Mots de ma vie" plus que sur les oeuvres et leurs auteurs. Bon à chacun sa destinée, et il a plutôt fort bien réussi !

Bon cela dit, ses émissions d'Apostrophes étaient populaires. Il maitrisait l'art de l'interview, c'était du direct bien vivant, spontané, il mettait à l'aise ses invités, l'humour était présent. Il leur posait des questions simples, non intellectuelles ou absconses, un rien métaphysiques, et avait beaucoup d'empathie pour les téléspectateurs. Nombre de ses émissions sont restées culte. Il y avait encore à son époque de grands écrivains qui avaient des choses à dire et qui avaient plaisir à répondre à ses questions parce qu'ils se sentaient honorés. Pivot ne posait jamais de questions auxquelles ses invités ne comprenaient rien et qui répondaient malgré tout parce qu'il fallait bien dire quelque chose faisant semblant parfois de comprendre ou avaient du mal à cacher leur gêne. Non, Pivot ne se donnait pas un genre, voilà ! Tout cela a quasiment disparu avec lui. Il s'en est suivi une grande traversée du désert jusqu'à voir apparaître des gens comme Houellebecq, Quignard, Angot..
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Bernard Pivot est pour moi un monument. J'ai pu regarder dans le passé ses émissions littéraires. J'étais jeune, parfois trop pour tout saisir, mais qu'importe cela m'a ouvert les yeux encore plus grands qu'ils ne l'étaient déjà à l'époque. J'ai découvert l'univers de la grande littérature contemporaine.
Pour autant, je n'ai jamais lu auparavant un ouvrage signé par l'ex présentateur tv et journaliste devenu une sorte de légende.
"les mots de ma vie" fut donc une première, mais pas une dernière expérience de lecture de Monsieur Pivot.

On débute comme il se doit avec un mot d'accueil. On entre vraiment dans le monde de Bernard Pivot. C'est comme un parc d'attraction littéraire sur papier. Je vous assure que je n'exagère pas et que c'est ce que j'ai ressenti.
Et non, ce n'est pas trop intellectuel comme amusement car la langue française, c'est la notre. Tout le monde peut participer.
Et vous verrez, vous pourriez être fort surpris. Bernard Pivot n'est pas un saint, n'est pas un surhomme, ni même un être parfait. Certes, je l'ai qualifié de légende, de mythe, mais en réalité, c'est avant tout un homme qui revient à travers un choix de mots sur sa vie, son destin.

L'ouvrage n'est pas un roman, mais plutôt une sorte de dictionnaire personnel avec les mots qui comptent, qui ont une histoire un peu particulière. Les définitions sont riches, abondantes, éclatantes, étoffées, anecdotiques, amusantes, mais pas pédantes, ni prétentieuses, encore moins mielleuses ou doctorales.
L'auteur nous offre là des explications, des précisions exclusives, quelques fois intimes, souvent généreuses. On bénéficie d'un regard neuf, frais, inédit, original qui me plait beaucoup et cela est peu dire.
Je vous assure que ce n'est jamais barbant, casse-pieds ou même assommant. Bien au contraire, c'est assez stimulant. Cela nous incite à aller plus loin dans notre découverte, à réfléchir au sens que l'on donnerait nous même à ces mots choisis. Bref, c'est une lecture qui nous en apprend beaucoup sur son auteur, mais aussi sur nous-même quand on y pense. Chacun d'entre nous pourrait écrire un livre ayant pour titre : Les mots de ma vie. Chaque ouvrage serait différent même si on y retrouverait sans doute des termes en commun. Leur sens serait distinct.

Certaines définitions sont parfois un peu académiques (Bernard Pivot n'est pas seulement un journaliste pour ma part, mais plus que cela. Il est devenu un homme de lettres), enfin au début, mais très vite, on en vient à l'aspect plus personnel, plus anecdotique sans être pour autant dénué de sens et toujours en lien fort avec le mot de départ.
J'ai apprécié certains termes plus que d'autres. Ils trouvaient en moi un écho favorable. Je pense par exemple à Chambre-bibliothèque (c'est tout l'article qu'il faudrait vous citer car rien n'est à jeter dedans !).
J'ai eu aussi un faible pour : Chat (1) et Chat (2) car je suis une amoureuse des félins, c'est bien connu (enfin pour mes proches).
Pour le terme Chevreau, j'en ai eu les cheveux droits sur la tête et il m'a semblé entendre raisonner dans mes oreille le cri qu'à pu poussé Bernard Pivot alors enfant et découvrant ce qui lui a laissé un tel souvenir cauchemardesque.
Oui la lettre C, m'a inspiré, mais ce ne fut pas la seule.

J'ai ri en imaginant certaines scènes relatée par Bernard Pivot. C'était cocasse à souhait.
D'autres fois, j'en ai presque pleuré. Je suis peut-être trop sensible. J'ai éprouvé de l'empathie plus que de raison ?
Je me suis cultivée. J'ai appris, j'ai redécouvert des mots.
J'ai été surprise. Je trouve que Bernard Pivot est un homme de son temps. Il a pourtant un certain âge (S'il me lit - ce qui est peu probable-, c'est certain, j'ai intérêt à ne jamais le rencontrer car en disant cela je signe mon arrêt de mort ou au mieux mon bon pour une paire de gifles), mais il est moderne, pas pédant. Il n'est pas un has-been comme on dit aujourd'hui. Il vit avec son époque, ses forces et ses faiblesses. Il emploie des termes familiers et jongle avec habileté avec les subtilités de notre langue.

Cet ouvrage peut se lire de différentes manières. Toutes conviendront, il n'en n'existe aucune qui soit préférable à une autre. Il suffit de trouver la sienne.
On peut le lire d'une traite ou presque.
On peut le lire dans l'ordre ou le désordre. Y piocher ici ou là un mot. S'en faire une petite recréation.
On peut le lire par petites touches pour mieux le savourer.
Etc.
A vous de trouver la votre. Elle sera peut-être même novatrice qui sait ?
En ce qui me concerne, je l'ai lu en plusieurs soirées, dans l'ordre. J'ai toutefois marquer une courte pause à chaque nouveau terme abordé. Un peu comme pour mûrir ce que je venais de lire, le méditer un peu, me l'approprier légèrement. C'était aussi pour être en quelque sorte prête pour découvrir le terme suivant. Je reprenais mon souffle car chaque mot possédait (possède encore) une énergie propre que je devais pouvoir appréhender.

vous l'avez compris, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage aussi je vous le recommande chaudement.

En guise de conclusion, je citerai : Un chef-d'oeuvre de la littérature n'est jamais qu'un dictionnaire en désordre. - Jean Cocteau
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Quelques mots que Monsieur Pivot affecte particulièrement. Quelques mots par jour, pour moi avec la fraîcheur d'esprit qu'est celle de Bernard Pivot ;) Délicieuse lecture à prendre par petits morceaux...
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De très nombreux moments de bonheur : je viens de finir, après plusieurs semaines de lecture, un mot par-ci, un mot par-là, "Les mots de ma vie " de Bernard Pivot.
Monsieur Pivot est un épicurien, amateur de bonne chair, de bons vins et des mots! Ce livre n'est pas un roman, mais une cave de grands crus, de petits vins de pays, qu'on découvre au hasard des pages, une boite de bons chocolats qui doivent être dégustés à petite gorgée, à petite dose! On ne vide pas sa cave d'un coup! On apprécie chaque bouteille, on la boit dans telle ou circonstance. Chacune a sa personnalité!
Il en est de même des mots!
À chacun son anecdote, son histoire, son trait d'humour, son trait d'humeur!
L'amour et l'amitié en quelques phrases :
Amour :
"Il en est de l'amour comme de la politique : les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent et qui y croient.... Aimer est le verbe le plus compliqué à conjuguer au futur surtout au futur dit simple... Aimer est un verbe qui se conjugue au présent, souvent très vite au passé et quoi qu'on fasse à l'imparfait... le temps est le meilleur allié ou le pire ennemi de l'amour, surtout quand l'amour s'inscrit dans le temps..."
Amitié:
"L'infidélité en amitié est inexcusable. Alors qu'en amour...La chair est faible. Il n'y a pas de chair dans l'amitié, il y a surtout des atomes crochus, des neurones, des gestes, des sourires, des rixes, du verbe, des élans du coeur.La table est à l'amitié, ce que le lit est à l'amour"
350 pages de tendresse, de bonheur, de sourires, d'humour, d'humeurs, de rencontres, d'amitié(s), de bonne bouffe.....
Encore! encore !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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critiques presse (2)
LaPresse
05 août 2011
Bref, c'est tout plein de trouvailles («Carabistouille», vous connaissez?) et de confidences, mais peu de surprises, rendues avec beaucoup d'esprit, loin de la pédanterie - c'était sa marque après tout -, et ça se termine sur «Zut! Le livre est fini»...
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeSoir
14 juin 2011
Un pseudo-dictionnaire qui compose le portrait d'un journaliste, d'un lecteur et d'un homme (petit garçon pendant la guerre, adolescent amoureux, mari, père). Difficile de ne pas être ému devant l'itinéraire de ce « sentimental chanceux », selon ses mots, ce gourmand de la vie, pimenté de notes de fiction.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Vieillir,c'est chiant. J'aurais pu dire:vieillir,c'est désolant,c'est insupportable,c'est douloureux,c'est horrible,c'est déprimant,c'est mortel. Mais j'ai préféré "chiant " parce que c'est un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste.
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Ego:
Nom masculin. Invariable.Un ego ne varie pas, ne transige pas, ne s'abaisse pas, reste toujours au sommet de sa considération.
L'ego ne peut pas prendre la marque du pluriel.Un authentique et puissant ego refuse d'être mêlé à des moi moi moi subalternes ou d'imposteurs.
Un ego n'a pas d'accent sur le e. Ce serait un pléonasme.Car il est dans la nature même de l'ego de mettre constamment l'accent sur lui.
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Mieux vaut avoir un incontestable talent d'écrivain et commettre des fautes dans l'écriture des mots qu'avoir une orthographe irréprochable mise au service d'un style médiocre.
Il y aura toujours des correcteurs - hommes ou ordinateurs - pour redresser votre orthographe, alors que personne ne vous tiendra la main pour vous donner du talent.
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il ne faut pas considérer le temps qui nous reste comme un capital.
Mais comme un usufruit dont, tant que nous en sommes capables, il faut jouir sans modération.
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Lecture
… lire entièrement l’ouvrage en commençant par le début et en finissant par la fin.
- Résister à la tentation de sauter les descriptions, les digressions, les incidentes, les parenthèses, car c’est souvent là que l’on déniche matière à poser les questions les plus originales ou les moins attendues.
- Souligner les passages essentiels, les phrases remarquables ou malheureuses ; mettre une croix en faut des pages à relire pendant la préparation de l’émission ; tracer des traits dans la marge en face de paragraphes représentatifs de l’écriture ou de la pensée de l’auteur.
- Entourer les mots savants, bizarres, amusants, anciens, nouveaux… et, s’il le faut, consulter un dictionnaire.
- Sur une feuille volante ou sur l’une des pages blanches situées à la fin du volume, écrire les observations et les réflexions nées au cours de la lecture. Noter déjà des questions auxquelles l’écrivain n’échappera pas.
- Noter aussi les correspondances avec les ouvrages des autres auteurs invités. Sur quoi ils s’opposent, sur quoi leurs sensibilité ou leurs analyses les rapprochent.
- Enfin, le livre lu et refermé, lui consacrer dix minutes de réflexion pour en laisser la quintessence pénétrer la mémoire et y allumer quelques lueurs qui, peut-être pendant l’émission, éclaireront la jugeote de l’animateur.
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