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EAN : 9782070628155
336 pages
Gallimard Jeunesse (05/01/2010)
3.88/5   163 notes
Résumé :
Bretagne, 1914. La guerre menace. Une nuit, la charrette de la mort s'arrête devant la maison de Gwen le Tousseux, le jeune orphelin. C'est lui que vient chercher l'Ankou, pour l'emmener au pays dont on ne revient jamais... Quand Gwen se réveille, il est passé de l'autre côté, dans un monde comme surgi du passé. Dans ce pays étrange, effrayant mais fascinant, dominé par la douane volante, il va vivre des aventures extraordinaires. Gwen l'Egaré parviendra-t-il à retr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 163 notes
Je connaissais plutôt de François Place ses albums merveilleux, notamment Les Derniers Géants que j'affectionne tout particulièrement. Chez François Place, chaque illustration colorée et minutieuse est un vrai régal pour les yeux, chaque mot empreint de poésie est finement trouvé, chaque page est une invitation au voyage...


Avec La douane volante, j'ai retrouvé la plume sublime de cet auteur d'album hors-pair.
C'est l'histoire de Gwen, un jeune garçon de 14 ans de constitution fragile. Au service d'un vieux rebouteux du nom de Braz, il accompagne ce dernier de chaumière en chaumière parcourant la lande bretonne. A la mort de Braz, Gwen se retrouve seul et bien démuni. Attaqué et dépouillé par deux voyous, il parvient à se traîner jusqu'à chez lui. Cette nuit là, une charrette noire tirée par un grand cheval noir s'arrête devant sa maison. Un homme tout de noir vêtu attend. C'est l'Ankou. le messager de la mort, le collecteur des âmes défuntes.
Commence alors pour Gwen l' Egaré un voyage hors du temps, une extraordinaire et périlleuse aventure, un véritable périple initiatique où chaque rencontre prendra son sens.


Si François Place nous envoûte souvent par la découverte de lieux imaginaires et fantastiques, il ne laisse pourtant rien au hasard. Ce roman en est encore un exemple frappant. On y trouve là l'aboutissement de probables recherches scrupuleuses sur la médecine aux Temps Modernes, sur les légendes bretonnes, sur la peinture du maître hollandais Jan van Goyen dont il s'est inspiré pour cette histoire. Et c'est incroyable de voir à quel point l'ambiance du livre reflète les paysages néerlandais peints par ce maître.


"La douane volante" est indéniablement une belle réussite. Les adolescents pourront y puiser à la fois l'enchantement d'un univers fantastique mais tout aussi bien la volonté et le courage du héros qu'il convient d'avoir pour grandir et s'épanouir dans un monde parfois hostile.


Mention spéciale à Daer, pibil siffleur,le petit compagnon de Gwen si drôle et si attachant !





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Ce premier roman signé François Place confirme que le talent de sa plume vaut celui de son pinceau. On y retrouve la finesse, la magie de créer et rendre des atmosphères, de donner vie aux personnages.
La Douane Volante est un roman d'aventures et un roman fantastique. C'est un récit peuplé de légendes bretonnes ( l'Ankou, mais aussi les Kraken...), un récit consacré à la médecine; la médecine de Molière, celle des docteurs pédants vêtus de noir et de collerettes blanches, celle des herbes et des fluides, des elixirs et des onguents, celle des formules latines et des superstitions.

Le jeune héros de quatorze ans Gwen, surnommé le Tousseux du fait de ses problèmes respiratoires et sa faible santé, est accueilli quelques temps par le rebouteux de son village breton, le vieux Braz, qui lui enseigne les rudiments de la science des plantes et lui révèle son don de guérisseur. Au décès de celui-ci, Gwen meurt d'abandon à petit feu, rejetté par une population qui n'ouvre sa porte au " sorcier " que lorsqu'elle en a besoin. Un soir, battu, volé, Gwen sombre et croit voir la Mort à sa porte. L'Ankou, son messager, l'emporte sur sa charrette noire. Gwen reprend conscience dans un autre monde, un monde étranger et étrange, bien loin de sa Bretagne, un lieu dont les mots et les canaux rappellent une Hollande ancienne. Ce pays est dominé par les membres de l'impitoyable Douane Volante, à la fois gouvernement et armée. Durant les quatre années de guerre sur sa terre natale, le jeune homme va demeurer dans ce monde sous la tutelle de l'officier Jorn, y vivre découvertes et mésaventures, tentant de s'échapper, développant son don, adoptant un drôle d'oiseau aussi teigneux qu'attachant, devenant médecin jusqu'à une terrible épidémie de peste et la tentation, la pratique de l'alchimie.

Ce roman réussit le pari d'être à la fois dense et fluide, réaliste et mystérieux, classique par les épreuves initiatiques soumises à Gwen et original par le thème de la médecine et le choix des Pays-Bas.

Ce texte, parfois cruel, de François Place est impressionnant. On y retrouve l'atmosphère particulière des peintre hollandais du XVIIème, les ambiances souvent sombres, humides et froides, les touches de lumières, la mélancolie, la chaleur pudique des hommes et la tendresse des femmes aussi, dans les portraits, les scènes de rue, les paysages. L'auteur raconte s'être inspiré des tableaux de Jan van Goyen, de l'un d'eux sur lequel apparait " une sorte de porte édifiée dans un chemin creux, flanquée d'une palissade et surmontée de poteaux plantés de travers. On peut distinguer une guérite sur le talus. [...] c'est ce modèle qui m'a servi pour imaginer une barrière de la Douane Volante. J'avais envie de me rendre à cet endroit, de passer la porte, de me mêler à ces personnages qui vivent au ras de l'horizon, avec toujours un grand ciel au-dessus, et des villages penchés sur l'eau calme des canaux.". Avec en filigrane, l'Europe du début du XXème siècle, sa guerre.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Ce roman est le parcours de Gwen, adolescent breton qui, suite à ce qu'il croit être la mort, est emmené au pays des 12 Provinces, territoire sous la coupe de la douane volante.
D'abord Tousseux, puis Rebouteux, Gwen va grandir, évoluer dans un monde qui n'est pas le sien, au contact des douaniers, des contrebandiers, des médecins, des chiffonniers...
J'ai passé un agréable moment de lecture. L'auteur nous épargne l'histoire d'amour à l'eau de rose, histoire à laquelle on a rarement la chance d'échapper ! L'évolution du caractère de certains personnages ne m'a pas toujours plu (je pense à Jorn principalement). Et j'aurai aimé en savoir plus sur le pourquoi du comment du passage entre les deux mondes... Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai vraiment l'impression d'être passée à côté de quelque chose pendant ma lecture...
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Gwen le Tousseux, orphelin à la santé fragile est l'élève du vieux Braz, le rebouteux du village. Avec lui il apprendra à décrire les nuages, à soigner avec les plantes, à ressentir le Fluide mais aussi à subir l'ingratitude, la jalousie, la moquerie. La connerie humaine comme disait le vieux Braz. Mais un jour, alors que le rebouteux a déjà été emporté par une vilaine toux, l'homme en noir emmène à son tour Gwen dans l'au-delà. A son réveil, il se trouve dans un monde entouré par les marais, ou il devra échapper à la maladie, aux jardins de Fer et surtout, à la Douane volante.

Ce roman remet en question deux grandes énigmes: le temps et la mort.
Il nous pousse à réfléchir sur les valeurs humaines et sur les notions de liberté. L'auteur à réussit un coup de maitre en écrivant ce livre et je le remercie que l'histoire se passe en partie en Bretagne. Un roman que je conseille à tous!

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Une lecture agréable et dépaysante, un brin fantastique. Comme un retour dans l'ancien temps.

Ce livre est classé en roman jeunesse et en a obtenu d'ailleurs le prix du meilleur roman jeunesse en 2010.

Livre jeunesse, oui mais pas seulement ! Vous les adultes n'hésitez pas à vous lancer dans ce périple avec Gwen dans ce pays inconnu.

Oui l'écriture n'est pas simpliste, elle est belle, riche et poétique et l'histoire elle aussi vous emballera.

Je ne connaissais rien de François Place, en faisant ce billet comme à mon habitude j'ai farfouillé pour trouver des éléments pour "construire" mon billet et j'ai ainsi mieux compris pourquoi je trouvais que ce livre serait parfait en une adaptation BD, l'auteur est avant tout illustrateur et son écriture s'appuie sans aucun doute sur sa capacité à mettre en image ses histoires !

J'ai très envie de lire ses albums illustrés : le vieux fou de dessin, Les derniers géants, le secret d'Orbae (avec son magnifique coffret) et tant d'autres !

Les lieux sont décrits de façon agréable pour nous lecteurs, et nous laissent vagabonder dans ces villes et ses lieux imaginaires.

Le personnages de Gwen accompagné de son fidèle Pilbil : Daer (un oiseau très spécial) m'a charmé par son côté fragile mais aussi par son don, celui de guérir grâce à son fluide et ses mains (un rebouteux magnétiseurs !).

"Sous la bosse, je sentais tous ces petis os mal arrimés. ceux de la main, si légers qu'on aurait dit des brindilles. Un par un, par des glissements et compressions, je leurs fis reprendre leur place originelle, tout en surveillant le visage de Nils, le dernier à venir, celui qu'avait pointé Daer avec sagacité serait le plus douloureux. Et je ne savais pas comment il réagirais."


Gwen veut retourner dans son pays La Bretagne, il ne se sent pas chez lui dans ce pays étrange.

Jorn, le douanier volant, quant à lui m'a un peu désorienté ... méchant, gentil.... je ne savais plus si je devais comme Gwen lui accorder ma confiance ou au contraire m'en méfier comme de la peste !

De multiples personnages secondaires viennent peupler ce monde imaginaire, de vrais personnages de conte ( Silde, Saskia, Nez de cuir, le vieux Braz, le vieil Abraham...) et des personnages allégoriques : l'Ankou, les krakens entre autre.

L'histoire de ce passage dans cet autre monde (le lien avec la mort ne nous échappe pas) m'aura quand même laissé un soupçon égarée parfois ... Mais où était Gwen très exactement ???...

" Une troupe d'oies sauvages traversa le ciel en cancanant? le V qu'elles formaient occupait toute une portion de nuages. Est-ce bien là où vont ceux qui nous quittent, dans ce grand vide qui nous surplombe, et qui scande nos vies en passant inlassablement du jour à la nuit ? le curé de mon village l'affirmait, et moi je n'en croyais rien. Mais j'aurais tout donné pour battre des ailes, pour ne plus sentir ce poids qui nous colle à la terre, et qui nous laisse voir les étoiles que pour mieux nous faire regretter de ne pouvoir les atteindre." (pensée de Gwen page 283)


Les brumes ne se lèvent pas toujours sur le pays breton alors je laisse cette histoire faire son chemin dans mon imaginaire !

Je vous invite à vous laisser emmener de votre propre gré par la charrette de l'Ankou dans ce pays de l'Ailleurs !
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
C'est une sorte de roulement de tambour qui m'a sorti du lit. La porte de dehors était grande ouverte, et une odeur de terre humide envahissait la pièce. On se serait cru au fin fond d'un caveau. Une charrette manœuvrait dans la cour. Elle était noire et tirée par un grand cheval noir. L'homme qui menait le cheval était, lui aussi, tout de noir vêtu, et couvert d'un chapeau si noir que son profil disparaissait dans son ombre. La charrette s'arrêta devant le seuil, ses grandes roues cerclées de fer encadrées par la porte. L'homme restait en retrait, raide comme un bois de justice. Je frissonnai d'un coup. Comment ne pas reconnaître cet attelage, si parfaitement incrusté dans les ténèbres de la nuit ? Quand il est là, on sait qu'il est trop tard. On ne peut plus lui échapper. L'homme ne prononce pas un mot. On ne voit que son dos. Il attend. Rien ne vient, rien n'affleure, ni les larmes, ni le rire, ni la peur. Car on sait que c'est lui, l'Ankou. "Celui du Grand Voyage".
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Long, long, très long voyage, et la voûte si près du crâne, la fatigue plaintive de l'essieu, le grincement des roues et le vacarme de leurs grands cercles de fer, les pas lourds du cheval, le bois qui gémit à chaque ressaut de la descente, et le noir absolu dans lequel tout se propage, et qui fait qu'on est soi-même pierre, sabot, bois, fer, et tête de douleur.
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Les tortues remontent le cours du temps en y mettant la même détermination que les saumons pour remonter les rivières vers leur source. Moi, je n'ai jamais vu de tortue jeune. Quand il en apparaît une, elle est toujours épuisée, près de sa fin. Elle ne reste parmi nous que deux ou trois jours, à grand effort, en luttant... mais il semble qu'elles peuvent avoir vécu, dans ce temps vers lequel nous allons, des centaines d'années... Il faudrait, pour mesurer leur vie, un sablier perdu dans les nuages.
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La Bretagne, c'est ce grand bout de granit qui termine la France, à l'extrême pointe du continent : Finis Terrae, disent les savants. L'océan vient s'y fracasser. Les gens qui vivent là ont toujours eu de l'eau salée dans les veines.
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Quant au mal, c'est différent : il court de corps en corps. Il voyage avec la lune, dans les rêves, dans l'ombre des arbres, la couleur des pierres et les traces des animaux et, quand il trouve une maison, il s'y loge comme au fond d'un terrier. On ne comprend pas ça avec les yeux, il faut être capable de voir autrement, et bien au-delà. Rien n'arrive jamais par hasard, même à celui qui tombe d'une échelle.
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Vidéo de François Place
Cet après-midi d'étude décrypte les étapes de l'adaptation du roman de Timothée de Fombelle Tobie Lolness (Gallimard) en série d'animation. Elle invite les différents acteurs impliqués à débattre de la question de l'adaptation et du lien à l'oeuvre originale.
Elle est suivie d'une projection du premier épisode de la série, en présence de l'auteur.
Tobie Lolness ne mesure pas plus d'un millimètre et demi. Son peuple habite le grand chêne depuis la nuit des temps. C'est grâce aux aventures de ce si petit héros, publiées par Gallimard jeunesse en 2010 et illustrées par François Place, que son auteur, Timothée de Fombelle, est couronné de nombreux prix. Ce premier roman, traduit dans plus de vingt-six langues, fait depuis plusieurs années l'objet d'une adaptation en série animée. Cette demi-journée d'étude, avec les acteurs du secteur, revient sur le passage du texte de la page à l'écran et sur la création d'un nouvel univers graphique. À la suite de l'événement, une projection du premier épisode de la série, en présence de l'auteur, est ouverte à tous.
Organisée par Centre national de la littérature pour la jeunesse de la BnF avec la maison de production Tant mieux Prod
Plus d'informations : https://www.bnf.fr/fr/agenda/tobie-lolness-en-serie-animee-entre-adaptation-et-reinvention
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