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EAN : 9782203554047
74 pages
Casterman (16/10/2007)
4.13/5   39 notes
Résumé :

Un naufrage sur les côtes de France, et une jeune rescapée, peut-être esclave ou bien fille de sultan. Mais dans ce royaume agité, emporté dans les guerres et soumis à la poigne des puissants, il est bien difficile de suivre un destin ordinaire. Garance affrontera tous les obstacles, pour elle et pour sa fille, et refusera jusqu'au bout de courber la tête... Affinant son art d'œuvre en œuvre, François Plac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Fin XVIIe siècle en France, un bateau s'échoue sur les côtes du sud de la France. Seule rescapée, une petite fille noire est recueillie par le seigneur des lieux.

Ses intentions ne sont pas louables et fort heureusement, un couple d'aubergistes gagne au jeu la petite fille.
Ils seront ses parents adoptifs, eux qui n'ont pu être parents.

Ils nomment la fillette Garance. Elle grandit sous la menace du seigneur qui veut la récupérer.

L'auberge accueille des noces et des troupes de musiciens. C'est ainsi qu'elle tombe amoureuse de Bastien, musicien et chanteur.

L'histoire va les séparer, les réunir à nouveau. Leur histoire d'amour résistera à la guerre, aux galères pour lesquelles Bastien a été condamné pour désertion.

Leur amour survivra à toutes ces épreuves et ils auront une petite fille, Séraphine. Enfant de la balle, elle se révélera actrice de théâtre.

Superbes illustrations mises en valeur grâce au format à l'italienne.

Une grande fresque historique.











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C'est un bel album au format à l'italienne, une construction binaire : le texte à gauche, l'illustration, pleine page, magnifique, à droite. Chacun des tableaux, entre le croquis et la miniature, est inspiré des peintres flamands, notamment Watteau. Trois doubles pages illustrent les trois batailles menées par Garance. Les phrases rythmées, cadencées chantent
à l'oreille.
Ce récit se passe sous l'époque troublée du règne de Louis XIV . Pour autant il est très universel. le courage de cette jeune femme pour survivre, pour retrouver son amoureux et pour élever son enfant sont autant de batailles énoncées dans le titre du roman. Garance retrouvée sur la plage est-elle esclave ou fille de sultan ? L'auteur nous laisse la lattitude de tout envisager.
Cette histoire est ancienne mais à la fois très contemporaine. Elle nous rappelle que les naufrages malheureux sont toujours d'actualité.
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Les illustrations sont de toute beauté, un style BD, des aquarelles aux couleurs superbes dont l'inspiration vient tout droit de quelques oeuvres d'Antoine Watteau.
Un format à l'italienne peu pratique, mais il fallait ce choix pour savourer les illustrations en pleine page, sur chaque page de droite, quelques-unes figurent sur deux pages.
Quant à l'histoire, elle raconte celle de la courageuse et combative Garance, trouvée après un naufrage. Une enfant sarrazine éprise de liberté, comme tout un chacun à droit, mais nous sommes au XVIIe siècle, et la femme n'a pas la parole, qui plus est, une femme à la peau foncée. Sexisme, droit de cuissage, violence, elle verra et subira bien des injustices.
Trente chapitres tout au long de trente ans de la vie de notre héroïne, et de Bastien son amour de jeunesse, leur fille, Séraphine, deviendra comédienne pour porter haut et fort les couleurs de la liberté, de la paix, de l'amour.
Une très jolie fresque historique, efficace, habilement écrite, sans temps mort.
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Suite à une tempête, une petite sarrasine est découverte sur une plage, seule rescapée d'un navire ayant fait naufrage. Elle va échapper à une condition d'esclave en étant adoptée par un couple d'aubergistes sans enfants qui vont l'élever comme leur fille. Garance grandit en beauté dans ce cadre préservé et elle tombe amoureuse du jeune tambour qui vient avec d'autres musiciens jouer aux fêtes qui se déroulent à l'auberge. Cet amour partagé est assombri par un seigneur qui a des vues sur la jeune fille. Mais la guerre éclate et Bastien, le jeune tambour est enrôlé et doit partir...
Chaque double page de ce magnifique album comprend une page de texte avec son titre écrit comme à la plume (j'adore !) et une grande illustration.
Je vous recommande chaudement cette lecture, petits (mais pas trop) et grands car c'est vraiment une très belle histoire.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Beaucoup d'atouts pour me plaire : un auteur que j'apprécie, une héroïne forte, ma période historique de prédilection, un hymne au théâtre et aux comédiens...
C'est un bel album, aux jolies illustrations poétiques où le paysage de brume ou de forêt dévoile des personnages lumineux pleins de couleurs et de vie, à l'image des héroïnes. Les personnages féminins sont à l'honneur, ce que j'apprécie, forcément. Les femmes sont libres, elles peuvent écrire, aimer celui qu'elles choisissent et non celui qu'on leur impose - ou qui s'impose, elles peuvent choisir leur carrière et leur passion.
A lire et à regarder donc, la "jeunesse" perdue n'ôte pas le plaisir.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 mars 2008
Lecture jeune, n°125 - Unique survivante d’un naufrage, une petite Sarrasine échoue sur les côtes françaises. Adoptée pour prix d’une dette de jeu par deux aubergistes généreux, cette jeune muette, appelée Garance, connaît l’amour de ses parents, attentifs, et une enfance paisible propice au déploiement de ses qualités ; don de soi, courage et ténacité. Après ses quinze ans, les remous de la vie et les péripéties des guerres (conflits lointains et dragonnades anti-huguenots du XVIIe siècle) la jettent sur les routes et chahutent sa destinée et celle de son amoureux Bastien. Leur enfant, Séraphine, apprend à lire et se passionne pour le théâtre. Elle devient cette fille des batailles et qui porte « la parole de la colère, celle de la tendresse, celle des contes et des histoires, la parole de celles et ceux qui sont sans voix ». Cet ouvrage, prix Baobab du meilleur album 2007, déroule trente ans d’aventures en une trentaine de chapitres et d’illustrations réalisées à l’aquarelle et à l’encre de Chine. François Place, au fil de ce conte à la langue fluide et poétique, propose un magnifique portrait de femme pugnace dans un contexte violent et intolérant, et campe des personnages attachants : artistes ou résistants épris de liberté et de justice. Ce plaidoyer élégant pour la paix et l’art séduira un large public, dès la préadolescence. Marie-Françoise Brihaye
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Une nuit de novembre, alors que soufflait une de ces épouvantables tempêtes que l'automne envoie pour annoncer l'hiver, un vaisseau fut jeté à la côte et sombra près du village de Vaudaran. C'était un bâtiment de charge, affrété par trois marchands de Gênes, et qui s'en revenait des îles.
Il tentait de gagner l'abri d'un port de pêche, à moins d'une dizaine de lieues, lorsque la bourrasque, redoublant de violence au plus noir de la nuit, l'emporta tout droit sur les brisants.
On trouva au matin des centaines de barriques et de ballots, flottant à la diable ou échoués çà et là, fouettés d'embruns, et comme raidis dans les derniers rugissements du vent.
On trouva aussi le corps d'une enfant sans connaissance, entortillée dans une cotonnade blanche. C'était la seule survivante du naufrage.
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On vint prévenir Garance. Le peintre avait échappé de peu à la capture, il était en fuite et devrait sans doute passer la frontière. Il y avait pire, cependant: les dragons fouillaient les alentours, à la recherche de ses deux protégées. Le Seigneur était sur leurs traces. Il avait juré de prendre Garance, et remâchait l'humiliation de la voir lui échapper. Maintenant, il voulait à tout prix la faire juger et condamner au bûcher, comme femme sans religion, et si possible sorcière, parce que des témoins l'avaient vue en compagnie de bohémiens.

Elle s'assit d'un coup, les yeux perdus dans le vague, le poing noué sur sa bouche ouverte. Où fuir?
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Séraphine, en achevant de grandir, ressemblait de plus en plus à sa mère, légère, ardente au travail, et le même éclat dans les yeux Sa gaieté, la douceur de son rire aidaient à franchir les hivers.
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La petite Sarrasine ne resta pas longtemps chez le bailli. Il la fit vêtir de jupons de couleur et d'un turban à la turque et, lui trouvant bel effet, décida de l'emmener à la capitale pour la montrer en société, comme il l'eût fait d'un perroquet.
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Il lui faisait parvenir des livres, et elle sut qu'elle ne pourrait plus jamais se passer de cette nourriture, parce qu'elle les dévorait tard dans la nuit.
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Videos de François Place (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Place
Cet après-midi d'étude décrypte les étapes de l'adaptation du roman de Timothée de Fombelle Tobie Lolness (Gallimard) en série d'animation. Elle invite les différents acteurs impliqués à débattre de la question de l'adaptation et du lien à l'oeuvre originale.
Elle est suivie d'une projection du premier épisode de la série, en présence de l'auteur.
Tobie Lolness ne mesure pas plus d'un millimètre et demi. Son peuple habite le grand chêne depuis la nuit des temps. C'est grâce aux aventures de ce si petit héros, publiées par Gallimard jeunesse en 2010 et illustrées par François Place, que son auteur, Timothée de Fombelle, est couronné de nombreux prix. Ce premier roman, traduit dans plus de vingt-six langues, fait depuis plusieurs années l'objet d'une adaptation en série animée. Cette demi-journée d'étude, avec les acteurs du secteur, revient sur le passage du texte de la page à l'écran et sur la création d'un nouvel univers graphique. À la suite de l'événement, une projection du premier épisode de la série, en présence de l'auteur, est ouverte à tous.
Organisée par Centre national de la littérature pour la jeunesse de la BnF avec la maison de production Tant mieux Prod
Plus d'informations : https://www.bnf.fr/fr/agenda/tobie-lolness-en-serie-animee-entre-adaptation-et-reinvention
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