Le brièveté d'être comme le titre l'indique est un recueil de textes en prose sur la brièveté de l'existence mais également sur le langage et notamment la poésie comme tentative de se saisir de cette brièveté et de l'exprimer. Les textes sont très courts mais proposent de belles images. Les trois parties du livre sont différentes et abordent le thème de façon original.Ces textes sont très évocateurs et faciles à aborder même pour un lecteur novice en poésie.
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Le cri peut-il transpercer…
Le cri peut-il transpercer autre chose que la raison de
celle ou celui qui le lâche ?
Est-ce qu’on lâche un cri comme on lâche une main ?
Le lâche-t-on ou l’abandonne-t-on ? Finalement.
Lâcher c’est tomber, c’est laisser. Laisser tomber.
Abandonner, c’est donner. Ou renoncer. Mais laisser
tomber ou renoncer, c’est aussi libérer !
Écrire, c’est crier aussi.
JE SUIS NÉE SUR UNE TERRE SAIGNÉE…
Je suis née
sur une terre saignée
de cailloux éclatants
quêtant les tessons de l’infime
pour que jaillisse
l’alphabet de toute chose
sonder la nébuleuse
de ses exubérances
c’est la seule façon d’exister
fouiller une à une
chacune de nos ignorances
et vaille que vaille
humer ce vertige
pour débusquer
peut-être la consolation.
Et puis. Quelques mots…
Et puis. Quelques mots tombés de la nuit. Tout blancs.
Écrits comme un miracle à la poudre d’étoiles. Ni l’œil
ni l’esprit ne peuvent les lire. D’une langue imberbe et
sauvage qui réverbère à la lisière de la pensée des
scintillements nus comme d’extrêmes rosées soufflées
du grand mystère des aubes.
Qu’elles viennent !
« Que reste-t-il entre nos mains au terme de nos vies ? Sinon l'amour donné même s'il est enfui. »