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Cent treize courts chapitres rendent hommage à l'écrivain de la beatnik génération, Richard Brautigan, qui se suicida en 1984 à l'âge de quarante neuf ans : sont évoqués pêle-mêle l'Amérique de San Francisco pendant les sixties, le power flower, la pêche à la mouche, l'art de monter une mayonnaise, le règne de Janis Joplin et beaucoup d'autres choses encore.
Un certain Gabriel Rivages, illustre inconnu que rien ne prédisposait à l'amour de la poésie, fit au début du 21ème siècle, la rencontre de Brautigan sur le présentoir d'une librairie. Depuis, il ne le quitta plus. Quelle est la raison de ce curieux coup de foudre ?
Petit livre riche et instructif sous des dehors légers.
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2ème volet de la trilogie 1984, Mayonnaise aborde le coeur du sujet : vie et oeuvre de Robert Brautigan, écrivain fétiche de l'auteur. C'est l'occasion de découvrir l'Histoire des Etats-Unis à travers tout un lot d'anecdotes passionnantes, parfois jubilatoires.
La construction prend la forme d'un puzzle sans omettre de préciser le lien avec le titre de la trilogie. On trouve pêle-mêle une recette de cuisine, l'histoire d'une certaine machine à écrire mais aussi une analyse passionnante de l'oeuvre de Robert Braudigan et une ode à la pêche à la truite.
Bref, c'est magnifique et on se précipite sur le 3ème volet de la trilogie : Pomme S
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Alors que le premier tome de la trilogie 1984 d'Éric Plamondon aborde la vie de Johnny Weissmuller dans Hongrie-Hollywood Express, le second, Mayonnaise, évoque la fascination de Gabriel Rivages, le narrateur, pour Richard Brautigan. Rivages part sur les traces de son écrivain fétiche pour explorer son univers afin de mieux le comprendre.

Qui est Richard Brautigan? Richard Brautigan est né en 1935 et il a grandi en Oregon. Il s'établit à San Francisco où il devient un écrivain célèbre. Son roman le plus populaire La pêche à la truite en Amérique est publié à la fin des années soixante. Brautigan est considéré comme étant le «dernier des beatniks».

Dans ce récit, le lecteur est plongé dans l'Amérique de Kerouac, des Beatles, de Janis Joplin, des hippies. En ce sens, le narrateur décrit le bouillonnement culturel dans lequel vivaient les artistes de l'époque. C'est également une période associée à la drogue et à l'alcool.

Pourquoi le récit porte-t-il ce nom? Grâce à Rivages, nous apprenons que le dernier mot de la pêche à la truite en Amérique est mayonnaise. le narrateur se sert du terme pour créer une métaphore. La vie peut être comparée à une mayonnaise. On la réussit ou pas. le lecteur est entraîné dans un questionnement existentiel, car il importe de mentionner que Brautigan s'est enlevé la vie en 1984, dans sa demeure de Bolinas, à l'âge de 49 ans en se tirant une balle dans la tête. On peut rater sa vie, mais réussir sa mort. Quelle est la recette du bonheur? D'ailleurs, le livre présente en exergue une citation d'Albert Camus tirée du Mythe de Sisyphe :

Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie.
Par ailleurs, le narrateur rend Brautigan à la fois le sujet de ce récit, mais également l'objet, car il tente de trouver écho à son questionnement sur le suicide de l'écrivain américain à travers ses mots. Il semble agir comme un enquêteur. Dans le chapitre «Mauvais pressentiment», le narrateur fait remarquer :

Deux ans avant de se tirer une balle dans la tête, il entame son dernier roman par ce paragraphe :
Dommage que je n'aie pas pu arrêter la balle dans sa course pour la remettre dans le canon de la .22 long rifle et qu'elle refasse en sens inverse la spirale, réintègre le chargeur et se resolidarise avec la douille, qu'elle se conduise enfin comme si on ne l'avait jamais tirée ni même chargée dans la carabine.
Son livre posthume s'ouvre sur la mort d'une femme et s'interroge sur le suicide d'une autre.
Entre ceux qui disent que le suicide de Richard était inévitable et ceux qui ne comprennent pas, je dis simplement qu'on pouvait s'y attendre. D'un autre côté, ce n'est pas parce qu'il écrit 1984 que George Orwell meurt de la tuberculose. (172-173)
Même le bruit de la machine à écrire s'avère porteuse de sens pour expliquer le suicide des écrivains. La pulsion de mort apparaît alors intimement rattachée au son de la machine à écrire et à la profession d'écrivain.

La première Sholes & Glidden Typewriter sort des usines en 1873. On l'appelle aussi la Remington no1. On est passé du chien de fusil à l'alphabet. L'industrie de la machine à écrire est née. Elle porte en elle le souvenir de la gâchette, sa genèse. Quand on appuie sur une touche, on tire une lettre. Ça fait tchac! Il y a là l'écho des détonations passées. Tous ces écrivains qui se sont suicidés, c'est à force de tirer toutes ces lettres comme des balles. Ils sont les victimes d'une lettre perdue. (p. 90-91)
Mais encore, le roman est structuré autour de 113 chapitres présentant un style où alternent la narration, la poésie, l'introspection, etc.

J'ai beaucoup aimé ce récit qui m'a amenée dans l'univers d'un artiste de l'extrême… Je ne connaissais pas ses romans, ni ses poèmes.

C'est la fin de Brautigan en 1984. Par le biais du suicide, ce dernier s'échappe de cette société américaine qui lui apparaît étrangère, autre…

Comme le suggère le narrateur :

Brautigan ne se suicide pas parce que ses romans marchent mois bien, il se suicide parce que ses contemporains ont trahi leurs idéaux. Ils se sont rangés et ont laissé tomber la liberté pour la sécurité. Les hippies ont troqué les chemises à fleurs pour des vestons-cravates. Ou bien ils se sont mis aux médecines douces, aux cristaux, au yoga. Pour faire court, on va dire que Brautigan se suicide parce que Ronald Regan a été élu président des États-Unis. (p. 195)
J'ai été profondément émue par la réflexion sur le suicide présentée tout au long de ce récit. Plamondon écrit très bien et il sait comment se servir des images pour nous amener ailleurs…

Avez-vous déjà lu un roman ou des poèmes de Brautigan?

Bien à vous,

Madame lit
Lien : https://madamelit.wordpress...
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À l'occasion d'une visite très appréciée de la toute nouvelle et magnifique Maison de la littérature à Québec, je m'attarde à un présentoir et j'y trouve en montre ce volume II de la trilogie 1984 d'Éric Plamondon, Mayonnaise. Au moment de sa sortie en librairie, il m'avait intrigué, mais, sans savoir pourquoi, son clin d'oeil n'avait pas été suffisamment convaincant pour que je me l'approprie. Dans une disposition, ce jour là, plus qu'adéquate, je feuillette donc l'ouvrage et m'assoie confortablement pour en débuter une lecture intéressée. Je découvre alors une écriture particulière, faite de fragments, de minuscules réflexions, de tranches de vie, d'éléments d'histoire, de poésie en haïku, de miniatures d'essai. Bien appâté, cette fois-ci, j'en conclurai que je dois lire Mayonnaise.

Dans les jours qui suivent, je plonge. Sur quoi portent donc ces morceaux d'écriture qui m'avaient attisé? Sur le personnage de Gabriel Rivages et ses questionnements existentiels, sur son engouement pour l'écriture et la vie mouvementée de Richard Brautigan, le dernier des beatniks, et ... sur la façon de faire lever une mayonnaise.

Il faut que j'avoue, je ne connaissais pas Richard Brautigan, ni son livre le plus populaire La pêche à la truite en Amérique. Plamondon et Rivages m'auront fait découvrir et apprécier cet auteur iconoclaste.

Plus j'en apprenais sur Brautigan et plus je m'avançais dans la lecture de Mayonnaise, plus je comprenais que Plamondon avait adopté le style et la façon de Brautigan pour en parler. Comme le mentionnait un libraire du Port de tête : « Ça ressemble à du Brautigan, ça parle de Brautigan, ça goûte le Brautigan, mais ce n'est pas du Brautigan. C'est le Mayonnaise, et c'est très bon. »

J'ai couru chercher La pêche à la truite en Amérique de Richard Brautigan.

Est-ce que je peux conclure en précisant que j'ai apprécié cette Mayonnaise? Je crois assurément qu'elle a bien pris.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Le narrateur de "Mayonnaise" rend hommage à Richard Brautigan, dernier écrivain de la Beat Generation. Il déroule en parallèle l'existence banale de Gabriel Rivages né en 1983 au Canada, un an avant le suicide par balle de Brautigan en Californie. le père biologique de l'écrivain apprenait à cette funeste occasion qu'il avait un fils de près de cinquante ans, écrivain assez célèbre, ce qu'il avait ignoré jusque là. Symétriquement, trente ans plus tard, Rivages apprend à l'occasion du décès tragique et ridicule de celui qu'il croyait être son père, qu'il est le fils biologique de... (chut !)

Eric Plamondon utilise une forme romanesque originale : 113 chapitres sur 174 pages ! Mais à chaque fois c'est comme si il écrivait un roman entier, avec un titre, une première phrase percutante, souvent énigmatique, et une chute éclairante qui fait le lien avec l'un ou l'autre des fragments précédents... ou suivants. L'évocation du bouillonnement culturel des années 60 à 80 aux Etats-Unis est formidablement réussie au travers de cette mosaïque d'anecdotes et d'informations minuscules mises bout à bout pour dessiner le destin infiniment émouvant d'un écrivain à l'humour noir parfois burlesque, toujours poétique. le suicide et la relation père-fils (ou fille) sont en filigrane tout au long du texte. Ce tour de force littéraire donne l'impression de fluidité, de légèreté et de nonchalance. On quitte à regrets Richard et Gabriel. Heureusement il reste à lire, les autres volets de la trilogie 1984 (Hongrie-Holywood-Express, Pomme S), et surtout, à lire (ou relire) toute l'oeuvre Richard Brautigan.

A conseiller aux curieux de littérature un peu décalée ou originale, et de culture nord-américaine.
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Une écriture saccadée à l'américaine et une langue qui a trop souvent des allures "petit nègre" dans Tintin (genre "toi aimer moi"). Plutôt qu'une mayonnaise ce livre me semble être une salade de fruits où l'on sent en bouche les morceaux. Quelques bons moment ici et là, mais rien à voir avec la pluie de louanges dont on a aspergé la publication de ce livre.

J'ai souverainement détesté... est-il besoin d'ajouter !
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Après avoir perdu quelques heures à terminer la lecture de l'histoire du nageur qu'était Tarzan;
je ne suis pas certain de vouloir en perdre autant avec l'histoire d'un suicidé, fut-il le dernier des Beats.
Et encore moins avec celle de Steve Jobs.

J'arrêterai donc là la lecture de 1984.

Pour le moment.

Par contre, le côté positif de l'exercice est que je lirai peut-être
La pêche à la truite en Amérique du suicidé.

Parce que je suis incapable d'apprécier la poésie, fut-elle celle de Brautigan qui commence son

Pourquoi les poètes inconnus, restent inconnus comme ceci :


Mon nom est Richard Brautigan.
J'ai vingt et un ans.

Je suis un poète inconnu. Ça ne veut pas
dire que je n'ai pas d'amis. Ça veut surtout
dire que mes amis savent que je suis un
poète parce que je le leur ai dit.

Imaginons que mon esprit soit un taxi et
que soudain (« Bon Dieu, qu'est-ce qui se
passe ? ») vous vous retrouvez à l'intérieur.


je commencerai donc par la lecture des romans et des nouvelles de Brautigan, puis une biographie et ce sera celle de William Hjortsberg : Jubilee hitchhiker: the life and times of Richard Brautigan.





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Un commentaire élogieux dans un journal a attiré mon attention sur cet écrivain que je ne connaissais pas. Une belle découverte. Après Hongrie-Hollywood express, je viens de terminer Mayonnaise, le deuxième roman de sa trilogie 1984.
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Gabriel Rivages mêle ici son destin à celui de Richard Brautigan. Il part à la rencontre de l'écrivain qui a changé sa vie. Sur les traces de celui qu'on a surnommé le dernier des beatniks, Rivages arpente à nouveau la côte ouest américaine. On passe par l'Oregon où Brautigan a grandi et par San Francisco où il devient écrivain. On croise aussi la grande et la petite histoire. Dans l'Amérique des sixties, Janis Joplin chante Mercedes Benz et offre son écharpe au futur auteur de la pêche à la truite en Amérique.
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Des chapitres courts, des anecdotes, des regroupements surprenants comme la marque Remington qui a commencé par la fabrication de carabines et qui s'est spécialisé dans les machines à écrire, avec les lettres qui font tchac! comme une balle.
Mayonnaise rend hommage à Richard Brautigan tant par sa forme, en rappelant le style de cet auteur atypique, que par le texte, en relatant les moments importants dans la vie du dernier des beatniks.
Lien : http://librairievaugeois.blo..
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