Dans ce dernier tome de la trilogie 1984, Éric Plamondon aborde l'histoire de Steve Jobs par le biais de son narrateur, Gabriel Rivages. Rivages emprunte donc le chemin de la Californie pour se retrouver à Silicon Valley. Ainsi, il brosse le portait d'une année : 1984. Cette dernière évoque, entre autres, dans l'imaginaire collectif la célèbre et inoubliable publicité d'Apple dévoilée lors du Super Bowl faisant écho au roman d'Orwell. C'est le début du mythe Jobs, cet autre fils d'immigrant. Alors que les deux autres romans étaient consacrés aux figures maternelle et paternelle, dans celui-ci, c'est celle du fils dont il est question. Rivages parle de sa paternité, de son fils, et il traite aussi de celle de Jobs. Car pour Rivages, Jobs, c'est aussi le père de Lisa et du Macintosh. Jobs est celui qui accouche à la suite de nombreux penseurs, de l'ordinateur. À cet égard, ce livre relève les pensées des visionnaires ayant donné naissance à l'ordinateur comme celles du mathématicien Charles Babbage, celles de l'informaticien Alan Turing, et plus particulièrement, celles de Steve Jobs.
Mais encore, dans le premier tome, Rivages cherche un sens à la quête du bonheur. Dans ce dernier tome, il découvre que cette recherche est rattachée à l'art de raconter. Jobs incarne à la perfection cette réussite. Jobs savait raconter la vie. Il a compris que pour vendre un produit, il faut être capable de raconter une histoire.
J'ai encore une fois bien apprécié ma lecture. J'aime le style éclaté de l'auteur. J'aime sa poésie. J'aime plonger dans des faits historiques pour en arriver à une suite logique. J'aime me laisser surprendre. J'aime en apprendre davantage sur cette période de hippies. J'aime que Rivages se questionne et qu'il finisse par trouver un sens à notre existence. J'aime que ces trois fils d'immigrants reviennent nous distraire l'espace de cette trilogie. J'aime que Rivages soulève les mythes de l'Amérique. J'aime que Rivages soit capable de s'émouvoir devant son fils. J'aime l'imperfection de ces héros. J'aime ces génies qui oeuvrent dans des garages. J'aime croquer dans cette pomme du savoir présentée tout au fil des pages…
Que vous dire de plus?
Comme il est souligné dans le dernier chapitre «Il était une fois» :
“Il lui aura fallu trois vies pour comprendre que la réussite est une fiction. Il lui aura fallu trois destins pour apprendre que réussir sa vie n'est qu'une question d'histoire, n'est qu'une question de réussir à raconter une bonne histoire. Il lui aura fallu trois vies pour apprendre à raconter la sienne. […] Il lui a fallu trois vies pour comprendre que le bonheur n'est qu'une fiction, que pour être heureux il faut inventer sa vie, et que la seule façon de l'inventer, c'est de la raconter. C'est ce que Rivages a compris grâce à Weissmuller, à Brautigan et à Jobs." (p. 233)”
Je vous recommande cette trilogie si vous aimez les romans construits dans un style kaléidoscopique. Avec Éric Plamondon, vous ne serez certainement déçus, car il sait ce que veut dire Il était une fois. Laissez-le vous parler de l'Histoire à sa façon.
Bien à vous,
Madame lit
https://madamelit.wordpress.com/
Pomme S est une promenade décevante. Au lieu d'un voyage qui conjugue poésie et informatique (il est vrai que mélanger ces deux là est une gageure) j'ai trouvé un fatras de divagations assez décousues.
Certes l'auteur ne manque pas de susciter ça et là quelques pointes de curiosité (l'ouvrage permet un bref aperçu de la vie de Steve Jobs, qui est bien plus légitime à mon sens que les hagiographies douteuses qui inondaient les libraires il y a peu).
L'ensemble manque de corps, et le découpage en chapitres minuscules y est certainement pour quelque chose. Si la variation des points de vues et des histoires croisées sont intéressantes, on se serait volontiers passé des tentatives de fulgurances littéraires auxquelles s'adonne régulièrement l'auteur et qui, pour ma part, m'ont laissé de marbre.
Ce livre traite d'informatique, de poésie et d'histoire. Ce mélange exotique laissait entrevoir de savoureuses possibilités. Force est de constater cependant que la promesse n'est pas tenue.
Ça coule comme de l'eau de roche. Éric Plamondon tisse son récit avec un fil manié avec minutie, dans une langue entre économie et précision. "À la Jobs", il raconte une histoire efficace. Une histoire intelligente à laquelle on se laisse presque envoûter, tant la toile du récit semble prendre une forme réelle. du storytelling en diable !
Ultime volet de la trilogie 1984, Pomme S s'attaque à la destinée de Steve Job. Tout comme dans les deux opus précédents, l'auteur s'amuse à promener son lecteur dans les recoins de l'Histoire des Etats-Unis via des anecdotes absolument passionnantes.
On referme le livre en ayant le sentiment très fort d'avoir appris beaucoup de choses en s'amusant !
Belle performance
Ce petit recueil d'anecdotes sur le géant américain Apple en 1984 est très intéressant. J'ai appris beaucoup de choses que ce soit sur l'histoire de l'entreprise, de son communiquant en marketing Steve Jobs ou même sur l'histoire des sciences (mathématiques, informatiques, etc...).
Si Steve Wozniak et Steve Jobs veulent lancer une compagnie, il leur faut un nom. On dit qu'un jour qu'ils roulaient dans le Volks de Jobs, ce dernier a proposé "Apple" parce qu'il venait de passer l'été à travailler dans un verger en Oregon. On dit, même qu'à cette époque, Jobs pratiquait certaines formes d'ascétisme et de méditation. Il est réputé ne s'être nourri que de pommes pendant des semaines entières. [...] Quelques années plus tard, un ingénieur d'Apple est chargé d'un nouveau projet de développement. Il doit trouver un nom au projet. Il s'agit de développer un ordinateur plus performant. Comme il travaille chez Apple, il choisit le nom d'une variété de pommes très connue en Amérique : la McIntosh. [...] Apple a dû changer l'orthographe originale pour des raisons juridiques.
Le métier à tisser Jacquard a été inventé en 1801 à Lyon par Joseph Marie Jacquard. On le considère comme l'ancêtre des ordinateurs, car il s'agit de la première machine programmable. Grâce à un système de cartes perforées, ce métier dessine automatiquement les motifs des tissages. [...] Il utilise le système binaire. Sur le ruban, un trou vaut zéro (0) et un plein vaut un (1)
Il lui aura fallu trois vies pour comprendre que la réussite est une fiction. Il lui aura fallu trois destins pour apprendre que réussir sa vie n’est qu’une question d’histoire, n’est qu’une question de réussir à raconter une bonne histoire. Il lui aura fallu trois vies pour apprendre à raconter la sienne. […] Il lui a fallu trois vies pour comprendre que le bonheur n’est qu’une fiction, que pour être heureux il faut inventer sa vie, et que la seule façon de l’inventer, c’est de la raconter. C’est ce que Rivages a compris grâce à Weissmuller, à Brautigan et à Jobs. (p. 233)
Il était une fois en Amérique un enfant adopté devenu milliardaire.
Présent - 1ère personne du pluriel :